Le poids d'un frère (Libre)

Hrp:

 

Hrp : J'ai mis en spoiler la discussion entre Soso et son père afin de rendre mon post plus centré sur l'essentiel. Libre à vous de dire si votre perso y a assisté. Si jamais vous avez besoin que je modifie quelque chose pour vous permettre d'y répondre ou que vous souhaitez que je le passe en pv pour y répondre plus tard, n'hésité pas à me faire signe.

Il y a des matins où on ne devrait pas se lever. Cette journée-là en était un bon exemple. Soren avait tout juste fini ses cours pour la journée et se dirigea vers la salle de club de Kendo. Bon, aujourd’hui, personne ne devait venir ce qui lui laisserait le temps de s’entraîner un peu. Parfois, l’étudiant se demander encore pourquoi il s’entraînait ? À quoi bon ?

Le jeune homme avait changé de tenue pour une tenue de sport simple, inutile de s’habiller avec le Hakama, il ne comptait pas vraiment faire autre chose qu’une simple révision des mouvements de base. Soren ne voyait aucun intérêt à perdre du temps pour se changer deux fois entre chaque entraînement s’il était seul.

- Eh, mais ? C’est… Oh… Non.

Il ne rêvait pas. Alors qu’il revenait du dortoir après s’être changé, son père sortait du bâtiment universitaire. Que faisait-il-la ? Pas quelque chose de positif, plus maintenant que Soren se retrouva face à lui. L’homme le jaugea un petit instant avant de le saluer rapidement pour s’approcher… Ce salut était tellement froid pour un père qui croise son fils. Il n’avait pas du tout prévenu qu’il venait en plus.

Altercation entre Soren et son père.:

 

- J’allais justement venir te voir.

Soren se raidit doucement, ce n’était pas bon.

- Peux-tu me dire ce que tu es allé faire dans mon bureau ?

Hein ? Il ne s’y était pas attendu et maintenant, il avait des comptes à rendre. C’était trop tôt. Soren n’était pas prêt à dire qu’il était au courant de la vérité derrière son accident, il ne pouvait rien faire de plus que chercher une excuse pour s’échapper. Gagner du temps.

- Je ne suis pas allé dans ton bureau, je ne vois pas de quoi tu parles.
- Donc, j’en déduis que c’est ta sœur ?
- Non ! Riku n’a rien à voir là-dedans !
- Donc c’est bien toi.

Soren mit sa main devant la bouche… Bon sang, mentir n’était clairement pas son truc, mais il ne pouvait pas laisser Riku porter le chapeau. Son père ne l’avait pas quitté du regard et Soren avait beaucoup de mal à le fixer. Mais contre toute attente, l’homme dit d’un ton froid.

- Ne refais plus jamais ça. Ça passe pour cette fois, uniquement parce que votre mère a pris votre défense.

L’étudiant resta un petit instant sidéré alors qu’Atomu se mit à partir… Pas un mot gentil, rien. Le père qu’il avait connu tout petit ne pouvait pas être là-dedans … Soren avait tellement de mal à y croire. D’un coup, une impulsion le poussa à dire d’une petite voix.

- Et Riku ? Tu ne veux pas aller la voir ?
- Pourquoi faire ?
- Je … Pour prendre des nouvelles d’elle, elle a travaillé dur pour ses examens. Tu … pourrais l’encourager pour une fois.
- Elle travaille dur pour son avenir et tu devrais en faire autant au lieu de me dire ce que j’ai à faire.
- Mais !
- Il n’y a pas de mais !

Soren se tut, il avait encore beaucoup de mal à tenir tête à son père, pourtant l’envie n’en manquait pas. Il avait encore le souvenir de Riku qui pleurait dans ses bras. Son père ne réalisait pas qu’il allait perdre ses enfants s’il ne faisait rien. Non, ses filles. Soren, il l’avait déjà perdu et en serrant les poings, le jeune homme lâcha en haussant la voix.

- Et te conduire comme un père ?! Ce n’est pas suffisant comme raison ?!

Atomu ne semblait pas s’y être attendu et haussa les sourcils. Soren lui, avait le cœur qui battait la chamade, ses jambes tremblaient, enfin tout son corps plutôt. Mais il maintint le regard. À défaut d’être un bon fils, il pouvait toujours être un bon grand-frère.

- De quel droit tu …
- Du droit que c’est ma sœur ! Je suis peut-être une déception pour toi, mais pas elle ! Elle fait beaucoup d’effort et tu ne vois rien… Non, tu n’as que ton dojo en tête, tes enfants ne comptent pas ?
- Ce n’est pas la question ! Tu ne peux pas comprendre, espèce d’idiot !

Son cœur soufra d’une pointe et ses yeux piquèrent de plus en plus. Sans parler de la douleur qui lui transperça ses paume à force d’y enfoncer ses ongles. Mais cette fois, il ne pouvait pas laisser passer.

- Oui, c’est tout ce que je suis pour toi, un idiot ! Ou aussi un raté ! Vas-y, déteste moi autant que tu veux ! Rabaisse-moi ! Dit moi encore que je n’aurais pas dû naître tiens !!! Je m’en moque… Parce que je te déteste déjà ! Mais … Riku ne t’a rien fait !

Il avait presque hurlé sur la fin, mais en vain, son père donna l’impression de ne pas l’avoir écouté et lâcha d’un ton bien plus froid qu’avant.

- Tu me fais perdre mon temps… Tu n’es doué qu’à ça. Retourne à tes études et estime-toi déjà chanceux que je ne te fasse pas quiter cet endroit juste pour te donner un leçon d’humilité.

Que quoi ?! C’est Soren qui devait en plus faire preuve d’humilité ? L’étudiant le regarda partir avec un regard à mi-chemin entre la haine et la déception. Le simple fait de lui avoir dit qu’il le détestait lui avait fait d'autant plus mal… Soren avait juste l’impression qu’il n’y avait plus rien à faire.

Il gagna la salle de Kendo avec la tête bien lourde, beaucoup de chose tournaient dans son esprit et il ne savait toujours pas ce que son père était venu faire ici. Probablement se renseigner sur le paiement de la prochaine année ? C’était probablement le plus plausible dans la mesure où ce n’était pas vraiment public ici, non ? Il ne restait que trois mois et encore. Ce n’était pas le principal… Soren était surtout énervé du fait qu’il voulait que Riku puisse avoir la chance de connaître le père qu’il avait connu. Mais il ne savait pas comment s’y prendre, l’étudiant se sentait particulièrement impuissant…

Il était là, dans une salle de Kendo, à donner des coups de shinaï dans le vide une demi-heure après sa rapide discussion avec le mur froid et impénétrable qu’était son père. Ça avait fait remonter tellement de souvenirs, des mots prononcer à son encontre. Soren se sentait rabaissé à chaque fois que son père lui avait adressé la parole depuis ses cinq dernières années. Chaque phrase remontait dans son esprit à ce moment et l’étudiant arrêta de donner des coups dans le vide. Sous la pression, il lâcha d’une voix forte, presque un petit cri avant d’exploser en larmes.

- Fais chier !!!

« L’arme » fut envoyée un peu plus loin même s’il ne l’avait pas vraiment lancé à proprement parler. Soren s’assit contre un mur et enfoui sa tête dans ses bras pour pleurer. D’une certaine façon, ça lui faisait du bien d’évacuer. Le jeune homme avait le sentiment que personne ne pourrait le trouver ici, non ? Soren voulut hurler, mais aucun son ne sortit, il sentait les larmes coulé jusqu’à son menton et sa respiration se saccada par moments. Combien de temps ca durerait ? Il n’en savait rien. L’étudiant cru un moment que la porte de la salle s’était ouverte, mais il pensa que c’était une impression seulement. Personne ne l’avait entendu crier non ?

Tout ce qu’il voulait, c’était une famille normale, un père correct, une mère en bonne santé, une sœur heureuse… Soren n’en pouvait plus de n’avoir rien de tout ça, il pleurait pour ça. Son père l’avait vendu et le traité comme un objet, sa mère ne pouvait pas apprendre une mauvaise nouvelle sans être alité pendant plusieurs jours et sa sœur n’était pas en meilleur état que lui. Pourtant, il voulait arranger tout ça. Soren se sentit profondément impuissant et ça l’énervait encore plus. Il ne savait même plus pourquoi il pleurait à force, de colère ? De peine ? Ou c’est l’accumulation de plusieurs années qui sortait enfin ? Quoi qu’il en soit, il se trouva pitoyable à ce moment précis. N’osant plus relever la tête enfouie dans ses bras, qui était posée sur ses genoux relevés.