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Seito Mori
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Jeu 21 Juil 2022 - 0:35
SAMEDI 23 SEPTEMBRE 2017



Le réveil est difficile. Mais il ne peut pas traîner au lit. Ses parents auraient tôt fait de lui tomber dessus s'il venait à manquer une séance avec le psychologue. Alors, malgré son manque de sommeil, il se lève. Se doucher, s'habiller, se brosser les dents, petit-déjeuner ensuite, la routine lui permet de se focaliser sur les tâches essentielles. Tout plutôt que de s'attarder sur ses échecs. Sa carcasse est lourde à traîner jusqu'au cabinet. Elle l'est encore plus quand il en ressort. Les yeux rougis, l'âme honteuse, Seito reste un instant dans les toilettes. Un mouchoir souillé dans le creux de la main, son regard accroche la faïence avec mollesse. L'envie de s'enfouir sous la couette de son lit et ne plus en ressortir jusqu'au lendemain lui effleure l'esprit. Il l'aurait envisagé s'il n'avait pas une course importante à faire en ville.

Lundi, il avait appris le jour d'anniversaire de Mora. Au détour d'un couloir, totalement par hasard, il était tombé sur lui. Et de cette divine providence avait émergé une idée vieille de presque cinq mois. Le souvenir de leur discussion, une fois passés la porte de leur chambre d'hôtel à la Golden Week, flottait encore dans son esprit. Il n'avait fallu que d'une étincelle pour illuminer son ciel du possible qu'il croyait irréalisable. L'espagnol ne s'en souvient sans doute pas. Cela n'a pas d'importance à vrai dire. La seule chose qui en est vraiment aux yeux de Seito est qu'il accepte le présent. Car l'attention, bien que charmante, est complètement folle. Parce qu'ils échangent à nouveau plus de trois mots, il estime pouvoir se montrer plus amical ?

Sachant ce qu'il souhaite, l'achat est rapide. Le japonais ne s'attarde pas sur d'autres trouvailles. Il a tôt fait de retrouver le cocon protecteur du campus. La journée suit son cours. Il mange peu au repas du midi et, quand il est l'heure de rejoindre le club de football, il se questionne sur la légitimité de son cadeau. En plus de se questionner sur leur relation, il craint soudain d'être mal vu pour un tel retard. Plutôt que de se prendre la tête éternellement, il fourre le paquet dans son sac de sport et se dirige vers les vestiaires. L'entraînement se déroule sans accrocs. Il n'est pas au top de sa forme, mais ne commet pas d'impair impardonnable. Après une douche rapide, il retrouve la quiétude des vestiaires et constate, non sans une certaine fébrilité, que la joyeuse troupe a fini de harceler le capitaine.

L'air de rien, Seito fait mine de ranger ses affaires. Ses doigts glissent sur le paquet, il s'interrompt. Un bref coup d’œil en direction de l'espagnol, il sait au fond de lui qu'il n'aura pas d'autre chance. Que c'est maintenant ou jamais. Et qu'à force de tergiverser, son idée pourra définitivement être cataloguée en tant que souvenir. Alors il prend son courage à deux mains, de même que son cadeau joliment empaqueté dans un tissu rouge où des dragons s'entremêlent, et se dirige timidement vers Mora. Arrivé à son niveau, il se racle la gorge pour signifier sa présence. Les deux mains sur le paquet, il le tend vers l'espagnol et dit :

« C'est pas grand chose, mais j'y tenais... alors voilà. Joyeux anniversaire Mora-kun ! »




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Sam 3 Déc 2022 - 23:27
Chaque mot, chaque soupir, chaque demi-sourire, ça laisse une trace.

 Une journée d’anniversaire, c’est spécial. J’fais toujours en sorte que celles de mes proches soient pas du genre à rapidement s’oublier,mais c’est pas pour autant que j’en demande autant en retour. Tout ce que je veux pour le mien, c’est ne pas vriller pendant la semaine. Ouais, rien que ça. La semaine s'est plutôt bien passée,alors ce samedi démarre donc du bon pied.

Je déroge à ma grasse mat habituelle, chose rare, pour prendre une bonne douche bien chaude et avoir le meilleur p’tit dej possible. A la cantine, avec deux-trois filles plutôt jolies, histoire de rêvasser encore quelques minutes avant d’émerger pour de bon. J’en pars les mains dans les poches, rentrant tranquillement aux dortoirs pour aller m’étaler sur mon lit encore quelques minutes.

Les autres colocs ne sont pas là, soit ailleurs sur le campus, soit rentrés chez eux, et la Mama ne va pas tarder à m’appeler. Un appel qui dure de longues minutes, vu que j’ai un téléphone depuis peu et qu’on en a, des choses à se raconter, dont mes examens ratés cet été... L’accent chante dans toute la chambre mais ça finit par se calmer. A la fin, ouais, j’avoue, j’ai une ptite larme quand elle m’a lancé son petit « te quiero niño » en raccrochant. C’est ma mère, alors voilà !

J’regarde le plafond un p’tit moment, puis j’me décide à bouger. Il encore bon à cette époque et j’ai bien envie de prendre le soleil aujourd’hui. J’réfléchis pas plus longtemps et je me change pour aller en ville. En solo, ça pourrait paraître triste, mais j’pense que j’ai besoin de ça. De réfléchir un peu sans qu’on m’distrait. J’file me chercher un truc à manger près du konbini ou je travaille à l’occasion, puis dérive pour aller sur la plage. Un peu de marche n’a jamais fait de mal à personne, et c’est de loin mon paysage préféré par ici. Je mange tranquille, je prends l’air, je me pose et je laisse mes pensées divaguer autant que la mer.

Ce n’est qu’une fois que l'après-midi est bien entamée que je me relève, direction le campus pour rentrer. Deux heures de foot, ça fera du bien ! On passe une bonne séance d’ailleurs avec les gars et à la fin, je passe un petit moment à parler avec chacun de ce qu’ils ont amélioré dans la semaine. J’trouve ça important de souligner ça, pour les motiver et aussi pour leur montrer que ce qu’ils font, bah ça fonctionne et que j’suis content d’eux. Le dernier me remercie et se tourne pour aller prendre sa douche, j’en profite pour attraper le bas de mon t-shirt et me frotter le visage, voyant Seito se planter devant moi quand je rabaisse le tissu.

- Qu’est-ce qui a Mori, tu m’croyais pas quand je disais que ton cardio s’améliorait ? Haha

Je rigole mais finit par baisser les yeux vu qu’il tend les bras, atterrissant sur un paquet enrobé de tissu rouge. Les dragons me font lever un sourcil et esquisser un sourire, joli choix. Je finis par plisser les yeux en relevant le regard vers lui quand il s’explique et me souhaite mon anniversaire, ce qui me surprend aussitôt. J’suis pas du genre à le fêter et à réclamer des trucs, ni même du genre à donner ma date d’anniversaire pour le coup, alors qu’il ait appris le mien et qu’en plus il me fasse un cadeau… ouais, ça me surprend. Le mois dernier c’était pas forcément la joie en plus, même si c’est déjà mieux qu’avant. J’attrape le paquet après quelques secondes de suspens :

- Je… J’m’attendais pas à ça, merci mec.

Je regarde le paquet sous toutes les coutures sans bouger le tissu, puis regarde de nouveau Mori :

- Pas de mauvaise blague cette fois, ni de faux-rencard ? Est-ce que je dois me méfier ou j’peux me contenter d’être content ? Et surpris, j’dois l’avouer ! J’me demande ce que c’est...

En vrai, j’vois pas de raison de me méfier. Vu comment il s’est comporté le jour J, j’crois que mes doutes sont dissipés. Faut dire que ce n'était pas rien ce jour-là…


Tenue:

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Sam 3 Déc 2022 - 23:28
SAMEDI 23 SEPTEMBRE 2017



Seito mentirait s'il affirmait que son cœur n'a pas raté un battement à la vue de ce torse dénudé. Une fraction de secondes pour peser le pour et le contre de son entreprise farfelue. Puis finalement se décider à combler la distance et puiser le courage nécessaire pour ne pas bégayer. Exploit qu'il réussit après avoir esquissé un sourire fuyant à la remarque de l'espagnol. Car oui, il y a bien une nette amélioration de ses capacités physiques. Mais non, ce n'est de cela qu'il souhaite parler. A vrai dire, il n'est pas utile d'en dire plus. Seito analyse la réaction du brun mais très vite, il se réfugie sur le tissu du paquet. L'éclat du briquet toujours en mémoire, il espère que ce choix conscient fera mouche.

Le paquet change de mains. Le lycéen se mord la lèvre. Tant d'interrogations le paralysent, à commencer par la pertinence d'un tel acte. Et s'il advenait qu'il est le seul garçon à lui offrir un cadeau, cela fera-t-il de lui un mec louche ? N'approchez pas de lui dans les vestiaires ou la prochaine fois il vous attendra avec un bouquet de fleurs... Seito chasse du mieux qu'il peut ce venin insidieux en dédramatisant la situation :

« Co-comme je t'ai dit, c'est vraiment pas grand-chose. »

Voilà, insister sur la futilité de sa bricole est l'unique solution pour soulager le stress qui l'étreint. Sentant le regard de Mora sur lui, Seito relève timidement les yeux et sent son visage s'embraser face à la salve de questions qu'il reçoit. Aussitôt, il s'emballe :

« Non non, rien de tout ça, j'te jure ! Je- Je sais pas si tu vas être content mais c'est pas un truc à la con. Tout l'contraire en vrai. Enfin... c'est que... » Il s'interrompt, inspire rapidement et conclut simplement : « Ouvre-le et juge par toi-même. »

Soutenir le regard de Mora lui est difficile mais c'est le seul moyen de le convaincre de sa sincérité. Alors quand enfin le tissu se dénoue, il devrait en être soulagé, pourtant sa respiration se coupe. Les dragons gardent jalousement un exemplaire d'Orgueils et Préjugés et Zombies de Seth Grahame-Smith.



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Sam 3 Déc 2022 - 23:57
Chaque mot, chaque soupir, chaque demi-sourire, ça laisse une trace.


- Ah ouais ? Juré carrément ? Bon allez, j'ouvre.

J'laisse passer quelques secondes de silence ou je le fixe, histoire de lui mettre la pression, puis déballe le paquet en faisant gaffe à ne pas abimer le tissu. Il est stylé en vrai avec les dragons et ce rouge bien hispanique la ! C'est la première fois que j'ai un cadeau emballé dans du tissu, j'sais même pas si j'dois lui rendre ou le garder.

Mais bref, le cadeau ! Il ne me reste plus qu'a soulever le tissu pour voir ce que c'est, j'ai hate et en meme temps, j'sais pas à quoi m'attendre vu que ça vient de Mori, c'est trop chelou comme sentiment ! Vu le format, ça pourrait être un DVD ou un jeu de console, le truc c'est que j'ai pas de console... ni d'ordinateur pour regarder un dvd. Ca doit pas être ça. Nan en plus, c'est plutôt souple, bon allez j'attend pas!

Tel le fan de magie que je suis depuis tout petit, je tire le tissu d'un coup sec !

- TADAAAAAM ! Oh...

Un livre, évidemment ! J'lève aussitôt les yeux vers Mori avec un p'tit sourire en coin et vu le stress qu'il a l'air de le faire mourir, j'vais essayer d'abréger ses souffrances rapidement. BIzarrement, je crois que si ça avait été autre chose qu'un bouquin, j'aurai été... déçu, je crois. Parce que j'le vois pas avec autre chose en main, d'autant plus qu'il en a toujours un avec lui. Moi, j'en ai jamais, et c'est ptête la meilleure occasion qu'il avait pour arranger ça en vrai. J'vais ptete pas abréger son stress tout de suite en fait, c'est trop fun de l'embêter.

- Je savais que mon japonais était pas terrible, mais je ne pensais pas que t'irait jusque là pour me pousser à m'améliorer ! M'enfin...

Je repose les yeux sur le livre et inspecte la couverture : Orgueils, préjugés et zombies. le début me dit quelque chose, mais ça vient pas. Les zombies... pourquoi pas en vrai !  J'retourne le livre pour lire le résumé derrière aussitôt, oubliant momentanément que Mori stresse devant. Des nanas entrainées aux arts martiaux, des zombies et des histoires de conquêtes amoureuses... Joder, ça a l'air méga cool !

J'regarde aux alentours et les gars sont occupés a se changer et prendre leur douche, mais quand même... Personne connait mes p'tits secrets et j'suis pas prêt à assumer là devant tout le club. J'vais édulcorer ! J'lui donne une tape sur l'épaule, vu que j'suis en nage, pour le remercier :

- En vrai ça a l'air cool Mori !  De la bagarre et des zombies, j'sens que j'vais apprécier. Ptête que t'as trouvé le seul livre que j'vais finir, qui sait, hahaha !

J'lui adresse un grand sourire à pleines dents, qui en dit bien plus que ce que j'ai dit sur mon avis. D'autant que j'ai du mal à lâcher le résumé du regard. J'file le mettre dans mon sac de sport et j'reviens lui faire face, le tissu en main :

- J'te ferai bien une accolade pour t'remercier mais j'suis trempé, c'est pas ouf... Et dis euh, le tissu j'le garde ou... j'dois te le rendre ?

Il ferait cool sur ma table de chevet en vrai, nan ?


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Dim 4 Déc 2022 - 12:18
SAMEDI 23 SEPTEMBRE 2017



Bon sang, mais il va l'ouvrir son cadeau ?! Non parce que s'il n'en veut pas, Seito repart aussi sec, la mort dans l'âme, mais conscient que plus rien ne pourra recoller les morceaux entre eux. Ce qui serait fâcheux. Voire foncièrement mortifiant. En soit, ce présent est un gage de paix. Un geste réfléchi vers l'autre dans le but d'exposer la considération qu'il lui porte. Et c'est peut-être maladroit mais Seito n'a pas réellement d'expérience en la matière. L'anniversaire de Mora tombe drôlement bien pour qu'il n'interprète pas ça comme un signe du destin. Un petit coup de pouce dans sa quête d'amitié. Et quoi de mieux qu'un livre pour y parvenir !

Chaque livre qu'il offre a une signification particulière et celui-ci n'échappe pas à la règle. Orgueil et Préjugés n'est rien d'autre que son livre préféré. L'effronterie d'Elizabeth Bennett face à la vanité de Mr Darcy. Un classique dont il ne saurait se lasser au point d'en corner les pages après tant de relecture. La touche personnelle réside dans l'ajout de zombies. Et la raison est toute bête. Mora regardait The Walking Dead lors de la Golden Week et semblait apprécier la folie de cette chair putréfiée. Le mélange détonne mais il ne lui avait pas fallu longtemps pour que ce livre émerge comme l'idée du siècle. Si on ajoute à ça le défi de faire aimer un livre à l'espagnol, tous les ingrédients étaient réunis pour...

Un échec ? Seito se crispe. Machinalement, l'ongle de son pouce gauche vient pincer la pulpe de ses doigts. Son visage se décolore à mesure qu'il prend conscience du caractère incongru d'un tel cadeau. La petite voix qui lui sert de bourreau lui souffle qu'elle l'avait prévenu à multiples reprises, mais – par orgueil sûrement, comme une pâle copie de  Mr Darcy – il avait choisi de l'ignorer.

« C'est... Non... C'est pas c'que tu crois... » balbutie-t-il.

Le pincement se fait plus prononcé sur certains doigts mais il est insensible à la douleur que cela lui procure. Son regard se trouble et échoue sur le livre. Qui croit-il floué avec sa paix à deux balles ? Ce n'est pas un morceau de tissu et quelques feuilles de papier qui vont changer quoi que ce soit à leur relation en dents de scie. Pourquoi persiste-t-il sur cette voie sans issue ? Il n'aurait jamais dû lui donner. Mieux que ça, il aurait dû quitter le club de foot pour ne pas l'embarrasser de sa présence.

« Tu peux ne pas l'acc- » débute-t-il avant de se faire couper la parole par une tape sur l'épaule.

Déstabilisé par la remarque qui suit, son cœur rend les armes devant ce sourire ravageur. Seito referme lentement la bouche. Il dit sûrement ça pour te faire plaisir mais il n'en pense pas un traître mot. Tais-toi. Regarde-le comme il est gêné que tu lui aies offert quelque chose, il s'est même assuré que personne ne vous observe. S'il te plait, tais-toi. Et maintenant voilà qu'il trouve une excuse pour ne pas engager plus de contact avec toi. Rends-toi à l'évidence Seito, cette mission est un échec. Et ce, depuis le début. Encore heureux que tu saches courir et rattraper un ballon sinon il t'aurait dégagé depuis longtemps. Parce que tu partages sa passion, tu as cru qu'il pouvait partager la tienne ? C'est ridicule. Tu es ridicule.

Seito profite de l'aller-retour de Mora pour fermer momentanément les yeux. Ce répit est de courte durée. La tête bourdonnante de négativité, il tente un sourire qu'il croit convaincant.

« Tu peux le garder. Comme le livre. Mais t'es pas obligé. Si ça t'plait pas, j'comprendrais. J'veux pas qu'tu t'forces à accepter. En plus, c'est peut-être bizarre que j't'offre quelqu-, enfin bref. Si jamais tu le gardes et si tu le lis, tu me diras ce que t'en as pensé. »

Au gré des mots, ses yeux retrouvent le confort du sol.



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Sam 10 Déc 2022 - 1:50
Chaque mot, chaque soupir, chaque demi-sourire, ça laisse une trace.

Les arts martiaux n’ont plus de secrets pour les cinq filles et, même à l’heure du thé, elles ne se séparent jamais de leur dague ! Pas facile de trouver un mari à la hauteur.

Tu m’étonnes ! Des meufs aussi badass, c’est pas n’importe qui qui serait à la hauteur. C’est comme si y’avait cinq Akira à conquérir wesh, hahaha. J’continue de lire le résumé sans attendre.

Elizabeth a d’ailleurs bien envie d’égorger cet orgueilleux Darcy qui la snobe, mais l’irruption « d’innommables » dans la salle de bal change ses plans…

La jolie nana badass qui se fait emm*rder par un mec qui a trop d’égo pour lui dire qu’elle lui plait, c’est le genre d’histoire qui pourrait bien m’plaire en vrai. C’est pas trop niais et c’est cool, j’aime pas quand la fille craque en deux secondes, faut qu’il y ait un petit peu de drague et tout, qu’ils se cherchent ! J’relève les yeux vers Mori qui a l’air… déconfit, un peu ? C’est quoi ce sourire raté ?

- Hey, attend, tu m’fais quoi là ?

J’pose la main sur son épaule alors qu’il baisse les yeux pour le secouer gentiment et ça jusqu’à ce qu’il me regarde de nouveau :

- Mec, vraiment ton cadeau est super cool ! J’disais pas ça juste pour t’faire plaisir, désolé si t’as cru qu’j’aimais pas. C’est que… c’est rare que j’m’excite pour ce genre d’histoire devant d’autres gens, tu vois ?

J’retire ma main et m’frotte l’arrière du crâne, un peu gêné. Heureusement, les gars sont parti a la douche entre temps.

- En tout cas, j'te ferai mon ptit commentaire quand j'l'aurai lu. J'lis pas vite alors attend pas ça pour demain non plus hein, mais j'te promets d'te dire ce que j'en pense. Et merci pour le tissu, il est grave stylé !

Je l'attrape aussitôt et le tend au dessus de ma tête, avant de m'le passer autour du cou comme un genre de foulard de scout. Mais en bien plus stylé !


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Sam 10 Déc 2022 - 21:47
SAMEDI 23 SEPTEMBRE 2017



Seito aimerait soudain ne jamais avoir eu cette idée à la con. Il souhaiterait ne jamais avoir trouvé le courage de lui donner ce livre, à défaut d'avoir eu l'idée. Ou que Mora ait la décence de l'informer clairement que son cadeau ne lui plaît pas plutôt que d'inventer des excuses. Un venin insidieux l'étouffe et le rend apathique. Il veut disparaître à nouveau. Tomber dans l'oubli et ne plus jamais ressortir de ce trou dans lequel le destin l'a poussé. Les signes étaient là. L'espagnol supporte à peine sa présence, il se force. Pourtant, il y avait eu lundi. Sa promesse ne pouvait s'éteindre aussi soudainement. Il avait cru faire une percée positive. Dans leurs regards avaient flotté un apaisement. Il se sentait idiot. Un imbécile qui se targuait d'une bonne action et de belles paroles pour écarter définitivement les ronces du chemin sur lequel ils évoluaient. Sauf que ces ronces avaient une raison d'exister. L'empêcher d'avancer. Pire, le clouer au sol et l'écorcher pour que plus jamais il ne se relève de ce dernier échec. La petite voix siffle sa perfide litanie et s'insinue plus profondément dans ses chairs qu'elle mord, ses crocs similaires à des milliers d'épines.

Mais les épines ne sont autres que les doigts de Mora sur son épaule qui l'agitent dans l'espoir qu'il rejoigne la surface d'une réalité tangible. Seito papillonne des paupières et pose son regard charbonneux sur le capitaine.

Non, il ne voit pas. La rareté n'empêche pas la parole. Elle peut couper l'accès aux mots mais en aucun cas il ne conçoit qu'elle puisse empêcher d'être sincère. Considérerait-il que lire est une tare ? Une activité étrange qu'il faut cacher, sous peine d'être comme lui ? Peut-être fait-il parti d'une secte sans le savoir et le club de littérature est un de ses temples. Le japonais plisse les yeux. Il y a de quoi être surpris. L'espagnol est foncièrement dépassé par ses aveux. Du jamais vu ! Seito l'aurait donc troublé ? La curiosité remplace la suspicion et une douce chaleur irradie dans sa poitrine où son cœur trotte à bon rythme. La remarque de Mora l'amuse. Lentement, un sourire espiègle anime ses lèvres alors qu'il rétorque :

« Tu dis ça comme si j'allais t'faire des interros surprise pour être sûr que t'as bien lu chaque chapitre... » Il laisse échapper un rire et lève les yeux au ciel. « Lis-le à ton rythme. Ça me fera déjà super plaisir que tu le lises, même si tu le lis pas en entier. »

Le tissu obscurcit furtivement son regard et lorsque Mora réapparaît, il orne son cou. Jusque là, rien de bien déconnant. Et pourtant déjà, son cœur s'emballe. Ses yeux s'écarquillent légèrement, son sourire s'agrandit. Suffisamment pour qu'il soit aux premières loges de la suite. Sans le prévenir – comme si ça aurait pu changer quelque chose – Mora attrape son tee-shirt par l'arrière et le fait glisser par-dessus sa tête. Son torse se dévoile, suant. Seito retient sa respiration. Le tissu, c'est une chose. Cette promesse en est une autre. Et toutes ces choses laissent des traces. Chaque mot, chaque moment, chaque soupir et chaque demi-sourire. Ça laisse une trace.

Sa langue humidifie ses lèvres.

Un battement de cils, c'est le temps qu'il faudrait pour que brusquement ils se heurtent. Un remous, puis quelques secondes de répit, avant que le ressac ne brise à nouveau la paix de cette brise passagère, insensible à la violence des sentiments qui s'entrechoquent lorsque, de ce tourbillon, jaillit une envie plus sauvage de ne faire qu'un. A l'image des vagues, ils se retrouvent face à face. C'est ainsi que l'eau aime. L'onde est fatale. Concentrique, elle enfonce ses barrières une à une. Son boxer prend l'eau, en témoigne ce renflement incontrôlé.

Seito percute. Se trouble, rougit. Pourvu qu'il... Non, il n'y a aucune chance qu'il le remarque. Et il va s'en assurer de ce pas.

« Je... vais te laisser te doucher, hein. Que t'enlèves toute cette... – oui bon, il n'a sûrement pas besoin d'un mode d'emploi – enfin, bonne douche et... bonne lecture ! »

Un sourire maladroit rejoint sa fuite et il se faufile jusqu'à son sac. Il ne voit pas Mora disparaître dans les douches. Il est déjà loin. La situation aurait pu dégénérer. Il ne comprend pas pourquoi. C'est ridicule. Foutues hormones dysfonctionnelles !


#terminé



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Chaque mot, chaque soupir, chaque demi-sourire, ça laisse une trace 75366_s
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
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