Ça s'en va et ça revient

Aujourd'hui, je mange avec Keitô, comme tous les lundis presque. J'ai un peu de mal à récupéré de la journée sportive et surtout des entrainements qu'on a fait avant avec Hakuren et ses amis. J'ai eu beaucoup de mal à me lever ce matin, même si ça fait 3 jours aujourd'hui !

Bref, je n'étais pas très enchantée quand Keitô a proposé qu'on mange en extérieur. Pas que ça me dérange mais j'aurais préféré éviter la marche que ça implique. Quelques minutes avant l'heure, on toque à la porte. Je me doute bien que c'est mon meilleur ami, alors je prends mon sac, fait une dernière caresse à Ghost avant d'ouvrir.

"Bonsoir ! Oui je suis prête ! On peut y aller."

Je ferme la porte derrière moi et attends qu'il se mette en route.

"Comment ça va aujourd'hui ? Je suppose que tu n'es pas concerné par les courbatures de la journée sportive ?"

"Oui bien sûr ! J'avais tout bien fait et j'ai suivi scrupuleusement l'échauffement du matin !"

Après il faut dire, j'avais quelques douleurs de l'entrainement que j'ai fait avec Hakuren et les autres. On avance sur le chemin pour quitter le campus.

"Alors, tu nous amène où ? C'est pas très loin j'espère."

C'est certainement plus loin que la cantine... j'espère que ça vaudra le coup ! Je commence à avoir faim en plus. Il faudra quelque chose de consistant et appétissant !

Bien sûr que je lui dis que je veux savoir ! Je n'aime pas les surprises, donc forcément que la réponse était évidente. Et j'ai bien fait de demander parce que la perspective de manger des yakitori est très enthousiasmante, j'adore ça ! On arrive sur place et je ne pense pas que je sois déjà venue. C'est petit mais cosy.

"Tu as bien fait de réserver, je pense qu'on aurait pas eu de table sinon."

Sans vraiment réfléchir, je suis passée à l'anglais en suivant le mouvement, je me demande pourquoi le changement de langue. Il a peut-être peur qu'on l'écoute ?

"J'ai très faim soudainement !!" dis-je en prenant le menu. Je pense que je vais prendre un gros assortiment de brochette de poulet et de boeuf. Les tsukune sont mes brochettes préférées !

Tout sent merveilleusement bon ! J'allais prendre une brochette avec ferveur quand il me pose une question.

"Oh bah pas grand chose. On a fait quelques entrainements avant le jour-j avec Hakuren et certains de ses amis. C'était plutôt cool ! On s'est bien amusé, même si c'était fatiguant. Je n'ai rien fait d'autre."

Réponse donnée, j'en profite pour manger une première brochette avant de demander :

"Et toi alors ? Tu voulais me dire quoi ?"

Parce que bon, même si j'apprécie l'invitation à manger à l'extérieur, je soupçonne qu'il veuille me parler de quelque chose de spécial. Sinon, il ne parlerait pas en anglais.

Je suis un peu étonnée que son psychologue ait décidé d'arrêter les séances d'hypnoses. Quoiqu'en y réfléchissant, il n'y avait plus vraiment besoin, le seul problème était vis-à-vis d'Heisuke.

"Hmmm je vois."

Par contre, plus flou que ça, tu meurs. Un pas volontaire, comme quoi ?

"Et ça serait quoi ? Parce qu'à moins que t'ailles à Tokyo dans l'espoir de le croiser, je ne vois pas trop."

Je pourrais peut-être essayer de le recontacter mais il n'a jamais répondu à mes appels. Surtout quand Keitô était à l'hôpital. Il a sans doute changer de numéro de téléphone.

Je lui laisse le temps qu'il faut pour répondre à ma question. Ce n'est pas un sujet facile et je pense que si j'étais à sa place, je ne saurais pas quoi faire non plus.

"Un concert en décembre ?"

J'avoue que je suis un peu perplexe.

"C'est sûr que tu pourrais le voir mais ça serait de loin... A moins que tu essayes de lui parler à la sortie des coulisses. Je ne sais pas si c'est une bonne idée."

Je m'inquiète surtout des conséquences que ça pourrait avoir. Je suis bien placée pour savoir que ce n'est pas vraiment la meilleure chose de revoir son ex après autant de temps. Surtout dans ces conditions...

Dans tous les cas, ça ne va pas être pratique. Est-ce qu'il supportera de voir Heisuke d'aussi près ? Pendant toute la durée d'un concert ? Ca me semble compliqué. Je ne sais pas trop à quoi pensait sa mère. Certes, ça peut lui permettre d'avancer et c'est mieux que de lui parler mais si ça ne marche pas ? Si ça fait plus de mal que de bien ? Je ne comprends pas la prise de risque.

"Je comprends..."

Ça me fait de la peine de le voir comme ça, j'aimerais bien pouvoir le préserver de tout ça mais d'un autre côté, peut-être que c'est ce dont il a besoin pour avancer dans la vie.

"Moi aussi ça me ferait peur... j'aimerais bien t'accompagner mais je crois que ça ne va pas être possible..."

Au moins pour le soutien moral.