- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 30■ Messages : 318■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 20 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-5
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Tout ce que je n'ai jamais su te dire


Durant la Golden Week (dates à préciser) - fin de matinée
Assit à l’arrière de la voiture, Naoki à ses côtés, Mathéo se sentait étrangement mal à l’aise. Sans doute, une grande part de ce malaise provenait du fait qu’un peu plus en avant, le père de ce dernier conduisait la dite voiture. Il avait beau essayer d’en oublier la présence, monsieur Harada était impossible à dénier. Les regardait-il dans le rétroprojecteur ? Trouvait-il étrange qu’ils se soient tant rapprochés, même si c’était pour regarder des vidéos sur le téléphone de son fils ? Le trouvait-il suspect ? L’était-il ? A se tenir droit comme un piquet et aussi tendu que la corde d’un pendu, il l’était certainement un peu. « Il n’y a rien d’étrange à rencontrer les parents de ses amis, ça arrive souvent. » pensa Mathéo, cherchant à se rassurer. Il n'empêche, rencontrer le père de Naoki faisait partie de ces choses improbables qu'il pensait même être totalement impossibles avant qu’elles ne lui tombent dessus.
Lorsque les deux jeunes hommes avaient décidé de camper ensemble durant la golden week, Mathéo était loin de se douter qu’il se retrouverait dans cette situation. D’un commun accord, ils avaient choisi de déposer leur tente dans la forêt d’Ichigahara Dam. Un choix des plus habiles puisque celle-ci était facilement accessible en transports en commun depuis le centre ville. Les choses ne s’étaient néanmoins pas déroulées comme prévu et leur plan d’étudiants indépendants était tombé à l’eau lorsqu’ils avaient réalisé la montagne de matériels et de provisions qu’ils auraient à transporter pour réaliser sereinement leur nouvelle lubie. Monsieur Harada avait alors eu la gentillesse d’accepter de les accompagner puis de revenir les chercher deux jours plus tard. Mathéo lui en était d’ailleurs bien reconnaissant car s’il avait du compter sur son propre père pour les y emmener, ils auraient eu le temps d’attendre la prochaine golden week. Si tenté qu’il y en aurait une autre...
A cette pensée, un nœud se forma dans son estomac. Bien sûr qu’il y en aurait une autre… pourquoi est-ce que Naoki s’en irait ? Il jeta un œil par la fenêtre, se laissant hypnotiser par le défilement des décors. La culpabilité du français le rattrapait, le saisissant à la gorge sans vergogne. Un mois était passé depuis que Seito avait accepté de sortir avec lui... mais il n'en avait toujours pas parlé à Naoki. Les vacances étaient passées, la rentrée aussi et il n’avait toujours pas trouvé le courage de dire à Naoki qu’il avait désormais un copain et qu’il… qu’il lui avait mentit en lui disant être hétéro. C'était d'ailleurs là la principale difficulté: avouer qu'il lui avait lâchement menti. Pour l'éviter, il s'était trouvé tout un tas d'excuses. D'abord, celle du moment. Ce n’était pas quelque chose que l’on pouvait avouer comme ça, sortit de nulle part ! « Ah, salut Naoki ! Au fait ! Je suis gay, je t’ai menti. Et j’ai même un copain maintenant ! », Non, il ne pouvait absolument pas amener les choses ainsi. Puis, était venue l’excuse du timing. Il ne voulait jamais prendre de risque de ternir la bonne humeur de son ami, le soucis étant que Naoki se montrait la plupart du temps enjoué à ses côtés. Il n'y avait donc jamais de bon moment. Voilà pourquoi il s’était dit que ce camping en pleine nature serait l’occasion ou jamais de pouvoir lui en parler. Avec un peu de chance, la beauté de la nature l'aiderait à lui faire avaler la pilule de sa trahison ? Seulement, maintenant qu’il se retrouvait devant le fait accomplit, il stressait plus que de raison. Peut-être qu'il ferait mieux de ne rien dire et de laisser les dieux décider de son sort. Naoki finirait par rencontrer Seito un jour ou l'autre par la force des choses, ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne se croisent. Il s'estimait chanceux que cela ne fut pas le cas jusqu'à présent. Pour cela, il pouvait remercier Kaoru de se l'accaparer. Enfin... à moitié, il ne fallait pas non plus exagérer.
Tandis qu'il contemplait le paysage, ses angoisses se succedèrent. Et si Naoki se vexait ? S’il ne voulait plus lui adresser la parole ? S’il se sentait trahit ? Il osa un regard furtif vers le jeune homme. Leur amitié s’était construite sur son mensonge, rien n’empêchait l’étudiant de la lui retirer. Urgh. Mieux valait ne pas y penser tant qu’ils étaient encore dans la voiture, il sentait déjà son estomac se retourner. « On pourra toujours utiliser un briquet ou des allumettes si ça ne fonctionne pas… et puis on a le réchaud. » dit-il après avoir reposé les yeux sur la vidéo youtube qu’ils regardaient pour comprendre comment faire du feu en toute sécurité en forêt. Mieux valait ne rien faire griller que de prendre le risque de se griller eux-mêmes, la forêt en prime.
En arrivant sur les lieux, Mathéo se sentit soulagé d’une énorme pression. Monsieur Harada était discret et gentil mais l’idée que leurs chemins se séparent de nouveau le rassurait. C’était bien trop oppressant pour lui que de l’avoir dans les parages. « Ah, il manque encore un sac » constata Mathéo en jetant un dernier coup d’oeil dans le coffre de la voiture après qu’ils aient tout pris. Naoki et lui étaient pourtant déjà chargés comme des mules, il se demanda si la plupart des gens prévoyaient autant pour camper seulement deux nuits… rien n’était moins sûr. Cependant, il ne voyait pas très bien comment ils auraient pu faire l’économie de quoique ce soit, à l’exception de quelques provisions peut-être. « Je vais le prendre… ne t’embêtes pas » affirma-t-il en récupérant le fameux sac des mains de son ami avant que celui-ci ne le perche quelque part sur lui. Quitte à être encombré, il pouvait l’être jusqu’au bout. Heureusement qu’ils ne s’enfonceraient pas trop loin dans la forêt et qu’Ichigahara Dam était un coin habituel pour les campeurs - en cas de problèmes, ils finiraient bien par tomber sur quelqu’un - car il s’imaginait mal Naoki marcher des kilomètres chargé comme un bourricot. En refermant le coffre de la voiture, Mathéo se tourna vers le père de ce dernier, s’inclinant du mieux qu’il put avec ses encombrements « … Harada-san, merci beaucoup de nous avoir accompagné jusqu’ici et de venir nous rechercher après demain. Faites attention sur la route, rentrez bien». Il jeta un coup d’oeil à Naoki en se redressant, attendant son feu vert pour quitter la route et s’enfuir dans la foret, loin, trèèèès loin de toute possibilité de recroiser son père avant qu’il n’ai pu s’y repréparer.

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