- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 30■ Messages : 318■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 20 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-5
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Mochi en folie


Dimanche 15 avril - matinée
La journée des clubs commençait seulement mais Ogawa sensei avait déjà trouvé de quoi le surprendre. Mathéo dévisageait son référent derrière son dos, peu convaincu par son style vestimentaire. C’était, certes, une journée dédiée aux clubs et chaque membre avait fait un effort de présentation pour se mettre dans le thème, mais le professeur avait un drôle de sens du détail. « Le bandana était-il réellement nécessaire ? » l’interrogea Mathéo du regard tandis que leurs yeux se croisaient.
Tout comme l’année précédente, le club de traditions japonaises n’avait pas attiré grand monde à la rentrée et ce malgré l’investissement de ses membres lors de la présentation en début d'année. L’heure était grave, le club ne tarderait pas à être associé aux clubs les plus ringards, si ce n’était pas déjà fait. L’ensemble des membres avait donc sollicité leur référent afin qu’ils puissent participer à la journée des clubs aujourd’hui. Le jeune professeur n’avait eu que peu de chance de survie face aux yeux larmoyants de ses petits protégés.
La grande moitié du petit nombre qu’ils étaient s’était donc levée ce matin pour tout préparer - l'autre moitié s'occuperait du stand cet après-midi - motivée et convaincue par leur idée : préparer des mochis devant l’assemblée. Si trop rares étaient ceux qui laissaient une chance aux traditions de les attirer, la nourriture aurait sans doute quelques attraits plus convaincants, avaient-ils tous pensés. Pour cela, ils avaient tous mis la main à la pâte. Il avait fallut ramener le matériel sur la place du parc, installer leurs tables et commencer à tout préparer.
D’un côté, les uns s’occupaient de monter le coin vente, là où seraient entreposées leurs créations, prêtes à être dévorées, ainsi qu’une caisse de fortune que Heiki - le grand parano du groupe - s’était auto-chargé de surveiller comme s’il avait s’agit de sa propre vie. De l’autre, on installait le « plan de travail », là où serait récupéré le mochi préparé pour le diviser et le fourrer à la pâte d’Anko. La mère d’un des membres leur en avait gentiment préparé une bonne quantité la veille.
Ogawa sensei fut réquisitionné par trois autres membres pour les aider à apporter l’énorme marmite de riz à mochi que la grand-mère d’une autre membre leur avait fait tremper la veille et leur avait déjà cuit, à l'aube – ce serait leur stock pour la matinée, qu’il leur faudrait tenir chaud à l’aide d’un réchaud. Mathéo s’occupait lui du devant de la scène, plaçant bien en avant l’usu, le kine ainsi qu’un saladier d’eau froide et des gants à côté. Lorsqu’il eu terminé, il aida à disposer sur la table de vente les petites fiches explicatives que les membres avaient préparées sur la fabrication traditionnelle des mochis.
« Ogawa-sensei... vous êtes certain de ne pas vouloir que je tienne le kine ?... Mes bras sont habitués à un effort soutenu avec la natation... » demanda Mathéo au référent lorsqu’une fois l’un en face de l’autre, ils eurent à se préparer pour commencer. Se charger de retourner la pâte au rythme des coups de kine ne le dérangeait pas. En revanche, perdre une main dans l’entreprise l’enchantait beaucoup moins.
#intrigue
![[intrigue] Mochi en folie Seitom10](https://i.servimg.com/u/f50/20/46/79/93/seitom10.jpg)
- Yukio OgawaPersonnel ; prof d'histoire-géo■ Age : 28■ Messages : 287■ Inscrit le : 09/05/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 27 ans
❖ Chambre/Zone n° : 1
❖ Arrivé(e) en : Fin Janvier 2017
Yukio serra le bandana qui lui couvrait le front tel Rambo prêt à sauter en parachute au milieu des positions nord-vietnamiennes. Brûlants tels des blocs de soufre, ses yeux dispersaient alentours la détermination survoltée du guerrier prêt à remporter son duel. Habillé de blanc galbant ses muscles bandés, et les traits endurcis par l’opiniâtreté de sa motivation matinale, il était pour le moins méconnaissable. Lui qui, d'ordinaire, a fortiori en territoire universitaire, ne quittait pas son costume, se trouvait soudainement métamorphosé, tel un acteur jouant la plus belle représentation de sa carrière. Devant lui, un souffle épique faisait battre les cœurs tout en pavant sa route, et sa tenue éclairait les alentours de l'aura héroïque des protagonistes homériques de l'Illiade et de l'Odyssée. Ce matin, il était Achille, Hector, Ulysse et Ajax. Il brûlait de la force des braves, et saurait, par ses démonstrations de prophète démiurge, emporter l'admiration du campus tout entier. Le Soleil, dans le ciel, couvrait de son disque les preux représentants du club de traditions japonaises, et c'est ainsi, auréolés d'une lumière séraphique, qu'ils s'apprêtaient à aborder leur tâche sacrée. Dignes héritiers des siècles rugissants, hérauts flamboyant de la providence, soldats de la foi renaissante envers le passé, et chantres mélodieux des anamnèses salvatrices, ils marchaient vers leur ouvrage la tête haute, et le teint fier.
Aux côtés du Grand Paladin de l'Ordre des Gardiens de la Cérémonie du Thé, le chevalier Mathéo, Premier vainqueur du Tournoi des avaleurs de confiserie, tenu en haute estime par ses pairs, et admiré du bon peuple de Kobe, se tenait prêt à fournir, de ses bras agiles guidés par de célestes desseins, l'effort propre à sauver le Royaume du péril de l'Oubli. Déjà, derrière les barrières dressées par l'intendance prétorienne, la foule affluait, prête à hurler à ses champions son éblouissante exaltation. Devant le hardi Mathéo, au courage ardent, les demandes en noces ne manqueraient pas de se multiplier, la transe de l'arène nourrissant les vocations charnelles des masses en délires.
Par un geste des plus surprenants, et devant l'assistance médusée, le Maitre des Offices Ogawa tendit son marteau de guerre à son compagnon d'armes. L'objet, qui n'avait rien à envier au Mjöllnir des légendes, se trouvait cintré de bois, et cerclé de fer. Le kine de foudre, comme il fallait bien l'appeler, relevait d'un arsenal glorieux et immémorial. Fruit de la forge de l'Olympe, il avait été acheté en des temps anciens, trois jours avant, après une quête des plus prestigieuses, un trajet en voiture en heure de pointe. Devant cette pièce exceptionnelle, la ville entière ne pouvait qu'exprimer un désir de vénération, et l'on s'attendait à ce que tous ploient le genou.
Plaçant dans ses mots la gravité nécessaire à la commission d'un acte des plus conséquents, Yukio-sensei, tout en proposant à son apprenti de saisir l'artéfact qu'il portait encore, parla:
- Jeune Takahashi, vous avez déjà prouvé, à maintes reprises, votre valeur, et les colombes elles-mêmes savent louer votre vertu. Aujourd'hui, et puisque vous en êtes digne, vous tiendrez dans vos mains le grand Kine, et saurez par votre effort acharné sauver les préceptes de notre insigne cénacle.
Il ajouta, avec une noblesse affectée:
- Montrez-moi votre talent, mon frère, mes mains sauront vous en remercier.
- Mathéo TakahashiA l'université ; 2è année■ Age : 30■ Messages : 318■ Inscrit le : 09/12/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 20 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-5
❖ Arrivé(e) en : Avril 2017
Mochi en folie


Dimanche 15 avril - 9h
Quelques ricanements habitués en coulisse, quelques sourires surpris dans la « foule » naissante mais surtout : le silence. Mathéo finissait par croire que Yukio Ogawa était plus qu’un simple sensei, qu’à ses heures perdues il s’entraînait depuis le plus jeune âge, travaillant ardemment pour atteindre le niveau suprême du Roi du silence. Pas celui qui se tait, en grand sage bouddhiste, mais celui qui parle tant et si bien qu’il impose le silence par la force des choses aux autres, leur enlevant tous mots, toutes réactions, les laissant seuls dans leur être-étant. Maître existentialiste de la voie du Tao, il possédait le don de mettre si mal à l’aise son entourage que ce dernier se dissipait dans le néant de l’être. Et, il était redoutablement saisissant, plus encore qu’un talentueux haijin.
Un jeune professeur, des mots qui résonnent, le silence tombe.
Circonspect, outré, troublé, souhaitant disparaître de ce monde… Mathéo avait l’embarras du choix, il pouvait même en acheter le package complet. Il termina de mettre ses gants – précédemment entravé dans son entreprise par les envolées lyrics du professeur – et prit une grande inspiration nasale en tendant le bras pour venir saisir le kine. « … Merci, sensei », posa-t-il humblement, en s’inclinant quelque peu pour satisfaire leur public. « Je… vais tâcher de m’en montrer digne et de faire attention à vos doigts » dit-il, le visage innocent mais le vice aux yeux, en commençant à s’échauffer les épaules, tâtant du marteau de bois pour en mesurer le poids. Il n’était qu’un simple et jeune étudiant, une erreur lui serait toujours pardonnée, n’est-ce pas ?
Pour les encourager, l’une de membres du club vint prendre position à leur droite, commençant sa tirade sur les origines chinoises du mochi, le pouvoir spirituel que lui prêtaient leurs ancêtres japonais, sa consommation au sein du pays du soleil levant à travers les grandes époques et enfin leur traditionnelle fabrication. Ils avaient bien travaillé pour impressionner leur audimat. « Le riz gluant est d’abord cuit à la vapeur » expliqua l’élève qui la remplaça tandis qu’on les aidait à verser une bonne quantité de riz encore bien chaud dans l’Usu. « Puis, il est battu à la force des bras dans un mortier, appelé « Usu » jusqu’à ce qu’il se transforme en une pâte gluante... » continua son camarade.
Le corps en position, les deux mains bien ancrées autour du manche de son marteau suprême, Mathéo frappa le riz, ne lui laissant aucune chance. On lui avait dit qu’il aurait à pousser des cris mais il se contenterait du silence jusqu’au bout. Ogawa-sensei était chargé de la lourde mission de retourner le riz écrasé, rythmant les coups de marteau donnés par Mathéo. Des efforts soutenus mais récompensés par la présentation de leur première pâte à mochi qui trouva sa place sur le plan de travail pour se faire fourrer et trouver les premiers acheteurs. L’étudiant profita qu’on leur versa de nouveau du riz pour retirer sa chemise, restant en débardeur. Les températures avaient beau être fraîches ce matin, il ne manquerait pas de suer dans l’Usu s’il continuait à surchauffer dans sa chemise. Mine de rien, cela donnait chaud tous ces coups de marteau. En reprenant le kine en mains, il releva les yeux sur Ogawa-sensei, le regard malicieux. « Vous êtes en forme, sensei. Et si on augmentait la cadence afin que tout le monde puisse admirer votre énergie ? »
#intrigue
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