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Kazane Mitsugu
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Kazane Mitsugu
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Ven 26 Juil 2024 - 21:50



Deep Blue Avec Aliénor de Clairefontaine
La cloche annonçant la fin des activités du club de natation venait de retentir. Les camarades de Kazane sortaient de l'eau, leurs corps ruisselants étincelant sous les derniers rayons du soleil.
La nouvelle arrivante les regarda quitter le bassin un à un, les yeux remplis de pensées lointaines. Ils plaisantaient et riaient en se dirigeant vers les vestiaires, leurs voix s'atténuant à mesure qu'ils s'éloignaient.

Mitsugu se redressa à la surface, essuyant l'eau de son visage, et leur fit un signe de la main énergique.

-« À demain ! »

Lança-t-elle d'une voix claire, souriante. Quelques-uns lui répondirent, d'autres se contentèrent d'un signe de la main avant de disparaître dans les vestiaires.
La nageuse solitaire attendit que le dernier soit sorti avant de replonger dans l'eau, reprenant ses longueurs avec une détermination nouvelle.

L'eau de la piscine était tellement douce et accueillante, un endroit dont la fille de Tsushima comptait bien faire eson refuge.
Kazane s'élança en brasse, glissant sous la surface de l'eau parfumée de chlore.

La demoiselle aimait tellement la sensation de l'eau qui l'enveloppait, la pression sur son corps, le silence apaisant dont seul l'élément aqueux avait le secret. Elle ferma les yeux, se laissant guider par ses mouvements réguliers, chaque coup de bras et de jambes la propulsant en avant.

A travers les baies vitrée de la pscine, on pouvait voir le soleil déclinait lentement, teintant l'eau de nuances dorées et orangées. Les rayons se faufilaient à travers la surface, créant des motifs scintillants sur le fond carrelé du bassin. Chaque coup de bras semblait disperser les éclats de lumière, les faisant danser autour de Mitsugu.
Celle-ci se sentait transportée dans un autre monde, loin des soucis de la vie actuelle.

Ses poumons commençaient à brûler à mesure qu'elle continuait son apnée. Kazane aimait cette sensation, ce défi personnel qu'elle se lançait à chaque longueur. Mais finalement, le besoin d'air devint trop pressant. Elle remonta à la surface, prenant une grande bouffée d'air, ses poumons protestant mais satisfaits.

La championne de Tsushima se redressa pour quelques instants, observant le ciel à travers les grandes vitres entourant la piscine, admirant ave mélancolie le crépuscule assombrir le ciel tandis que le soleil partait se coucher.

Puis, sans perdre de temps, la demoiselle se lança dans une série de longueurs en crawl, ses mouvements plus rapides et plus déterminés. Elle sentait ses muscles travailler, chaque fibre de son être brûlant sous le coup de l'effort.

Après plusieurs allers-retours, elle s'arrêta au bord de la piscine, s'agrippant au rebord pour reprendre son souffle. C'est alors que la grande japoanise remarqua qu'elle n'était pas seule.

Aliénor de Clairefontaine, une nouvelle arrivante, comme elle, était encore là.
Kazane l'avait vue lors des séances précédentes, mais elles n'avaient jamais vraiment eu l'occasion de discuter.

Aliénor se tenait au bord du bassin et la nageuse solitaire vint à sa rencontre en nageant rapidement telle une torpille envoyée sur un navire ennemi.
Quelques peu essoufflée, mais souriante, la demoiselle dis alors, dans un echo :

-« Tu es encore là, Clairefontaine-san ? »



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Aliénor de Clairefontaine
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Sam 27 Juil 2024 - 0:33

Deep Blue

Musique (Attention à bien baisser le volume avant de la lancer) :




La piscine. Peut être l’endroit où Aliénor se sentait le plus apaisée. Les rayons du soleil à travers les vitres, les clapotis de l’eau, de ceux qui nagent. L’odeur spécifique du chlore, presque enivrante, et la lente ondulation qui faisait danser la faïence bleutée du fond du bassin. C’était une piscine de campus, tout ce qu’il y avait de plus banal. Loin des établissements récréatifs, qui forçaient un simulacre d’ambiance d’été et de détente. Non, c’était là pour pratiquer le sport, s'entraîner, se dépasser. Et pourtant…la française s’y sentait dans son élément.

Alors que la cloche retentit, signalant la fin des activités de club du jour, la demoiselle n’avait que simplement repris sa serviette, en saluant un à un, de la main, les membres sortants, sans s’étendre en tergiversations. Puis, lorsque tout le monde fut parti, elle revint au bassin, venant s’asseoir à son bord en trempant les pieds. L’expatriée semblait avoir besoin de réfléchir. De faire le point sur ces éprouvantes semaines qui avaient jalonné, l’une après l’autre, sa marche vers une vie nouvelle qui serait couronnée de succès. Mais la route vers l’Eldorado semblait malgré tout bien semée d’embûches. A part Emma ? Aucune nouvelle amie ! Des relations cordiales, tout au plus ! Quelques discussions, mais elle se sentait finalement bien seule…

Mais encore une fois, l’était-elle vraiment ? Tous étaient partis…Tous ? Non, car une personne résistait encore à la sonnerie ! Et alors que, pensive, les reflets de l’eau sur sa peau permettaient aux rayons du soleil de la rendre plus brillante, et l’eau de légèrement boucler sa chevelure blanche, celle-ci n’avait pas remarqué sa camarade encore en train de nager. Et ce ne fut que lorsque cette dernière prononça son nom, que sa bulle de solitude éclata.

“Tu es encore là, Clairefontaine-san ?”

Aliénor sursauta, manquant de tomber, avant de regarder à gauche, à droite, puis de poser ses prunelles sur Kazane, le regard médusé. Mince. Il fallait répondre ? Parce qu’à part rester pantoise devant sa camarade…Surtout que finalement, elle la connaissait assez peu. Elles n’avaient à peine eu l’occasion de discuter avant, et maintenant, les voilà seules…Elle était compétitive. Comptait-elle la défier ? La Française n’avait pas la compétition dans le sang, lorsque les lumières n’étaient pas sur elle…

La demoiselle se contenta d’offrir un sourire poli, et de bafouiller ces quelques mots en japonais.

- A-ah…O-oui. J’avais besoin de réfléchir…Et, euh…Toi aussi, tu es encore là, Mitsugu-san…? Je te croyais partie avec les autres…!

Hébétée, un peu timide…Et surtout, prise au dépourvu, il fallait réagir, et vite, se reprendre pour ne pas montrer ses faiblesses ! Elle toussota, afin de se ressaisir, puis reprit.

- Après…Je peux m’en aller, si je te dérange !

…Non Aliénor, pas comme ça. Sans le savoir, elle donnait soit l’impression d’être passive-agressive, soit trop sûre d’elle…La demoiselle le comprit tout de même bien vite, et baissa la tête, terriblement gênée...Comment allait réagir Kazane à ça ? L'avait-elle offensée ? Elle ne connaissait pas cette personne, tout pouvait arriver. Est-ce que ça allait seulement bien se passer ?

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(Flashback) Deep Blue Empty Re: (Flashback) Deep Blue

Mar 30 Juil 2024 - 15:46



Deep Blue Avec Aliénor de Clairefontaine
Les mots d'Aliénor mourrurent dans l'echo de la piscine presque vide.


« Après… Je peux m’en aller, si je te dérange ! »

Kazane secoua la tête, un sourire apaisant se dessinant sur ses lèvres.


-« Pourquoi tu partirais ? La piscine ne m'appartient pas aha. »

Mitsugu nageait vers le bord de la piscine, ses mouvements fluides tranchant à travers l'eau comme une lame. Les éclaboussures douces brillaient sous les derniers rayons du soleil, créant des étincelles dorées autour de sa silhouette filidorme. En s'approchant du bord, elle aperçut le visage de son interlocutrice, qui semblait quelque peu hésitante, presque timide, une légère confusion se reflétant dans ses yeux bleu profond.

Une fois arrivée à la fin de se longueur, la grande japonaise s'agrippa au rebord de la piscine, laissant son corps flotter légèrement avant de se hisser hors de l'eau.
Elle observait sa senpaï avec une curiosité tranquille, remarquant la rougeur naissante sur ses joues.

La lycéenne s'asseya à côté d'Aliénore, retirant d'abord son bonnet de bain ainsi que ses lunettes de natation. Sa bouche se mua en une légère grimace lorsqu'elle sentit le couvre-chef tirer sur ses cheveux avant d'enfin libérer la tignasse qui était entravée par un chignon peu élégant/

Enfin, Kazane détacha l'élastique retenant ses cheveux, libérant sa longue chevelure noir corbeau. Ses cheveux, encore humides, tombèrent en cascade sur ses épaules , dévalant son dos pour atteindre le milieu de son, créant un contraste frappant avec sa peau pâle.

Le soleil déclinant continuait de projeter une lumière dorée sur leurs visages, et Mitsugu leva les yeux vers le ciel avant de se redresser. Elle s'étira longuement, ses bras s'allongeant vers le ciel, ses muscles se détendant après l'effort.

- « J'aime bien rester plus longtemps à la piscine... À Tsushima, j'avais carrément les clés de l'endroit et je m'entraînais longuement... »

La sportive baissa les bras, ses yeux marrons clairs devenant soudainement lointains. Le souvenir de Tsushima, son ancienne vie, surgit dans son esprit avec une clarté douloureuse. Elle se souvenait des longues séances d'entraînement, de la tranquillité de la petite île, de la chaleur de ses amis et de sa famille. Un sourire mélancolique effleura ses lèvres, mais il ne parvint pas à dissiper le voile de tristesse dans ses yeux.

La demoiselle observait son reflet onduler à la surface de l'eau, ses traits adoucis par les remous délicats de la piscine. Les derniers rayons du soleil couchant teintaient l'eau d'une lueur dorée, et elle se sentit submergée par un mélange de nostalgie et de sérénité. Ses yeux sombres fixaient l'image tremblotante de son visage, chaque mouvement de l'eau déformant légèrement son reflet.

Elle détourna son regard du reflet pour le poser sur Aliénore, présente à côté d'elle, ses cheveux blonds platine encadrant son visage pâle.
L'asiatique tendit la main vers Aliénore, un sourire sincère se dessinant sur ses lèvres.

-« Ça te dit, on nage ensemble ? Pas pour la course, pour le plaisir... Et tu me diras comment c'est, comment la France. »

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(Flashback) Deep Blue Empty Re: (Flashback) Deep Blue

Mer 31 Juil 2024 - 13:08

Deep Blue


L’inconnue eut plutôt bien réagi, souriante…La française en poussa comme un soupir de soulagement. Au moins, son premier contact ne fut pas un total désastre, ce fut même le contraire. Avant même de s’en rendre compte, la japonaise fut assise à côté d’elle, ce qui fit sursauter légèrement la demoiselle. Elle l’observa détacher son élastique, puis son chignon, pour voir ses cheveux d’ébène flotter un court instant avant de retomber sur son dos, éclairés par les rayons du soleil qui leur offraient une brillance envoutante.

Son interlocutrice s’étira devant une Aliénor un peu hébétée, qui l’écoutait en clignant des yeux.

“J’aime bien rester plus longtemps à la piscine…A Tsushima, j’avais carrément les clés de l’endroit, et je m’entrainais longuement…”

Tsushima…Voici un nom qu’elle n’avait jamais entendu. Hormis Tokyo et Kobe, elle ne s’était pas encore bien renseignée sur le Japon. Cela dit, pour le reste…la jeune femme n’était pas vraiment surprise en soi. Sa camarade était relativement réputée pour sa combativité, et le fait qu’elle s'entraînait sans relâche. Et puis, si elle était dans un club de natation, c’est qu’elle aimait ça, non ? Les paroles de la fille aux cheveux de jais ne soulignaient que leur disparité d’objectifs, qui fit baisser la tête à la française.

Oh, tu sais…Je n’ai pas le mérite d’être aussi déterminée que toi…Je me suis simplement inscrite car j’aime nager, et ça m’aide à faire le vide…

Ses prunelles océan se relevèrent pour observer le visage maculé de lumière de son interlocutrice…Et remarquait la tristesse, teintée de mélancolie qui marquait le doux visage de l’asiatique. Une profonde expression d’inquiétude se dessina sur Aliénor. Elle ne pouvait pas laisser une personne, surtout une camarade, peut être une potentielle amie, demeurer triste. Pas elle, qui s’était juré de devenir une grande actrice pour rendre les gens heureux et les faire rêver. Eh bien…Autant commencer par rendre le sourire à cette personne, non ? Sauf que…la main tendue ne vint pas forcément de la personne à laquelle l’on s’attend.

“Ca te dit, on nage ensemble ? Pas pour la course, pour le plaisir…Et tu me diras comment c’est, la France.”

Le visage d’Aliénor s’illumina, et elle prit la main de sa camarade avec délicatesse, un grand sourire sur les lèvres, venant hocher la tête. Ceci fait, elle remit son bonnet de main, non pas sans grimacer et mentionner à Kazane à quel point ceux-ci étaient une horreur. Car que serait une princesse qui ne se plaint pas, après tout ? Elle posa ses mains sur l’échelle, et revint descendre, d’un mouvement grâcieux et léger, dans l’eau, ne se doutant pas un seul instant que la japonaise viendrait rapidement la rejoindre. Pendant sa descente, elle réfléchit, qu’est-ce qu’elle pourrait bien raconter…Elle en eut l’idée une fois dans l’eau. Entourée par ces ondulations d’or et d’azur, elle esquissa un sourire espiègle.

- Très bien…Mais en échange, tu me parles de toi, d’accord ?


Elle voulait en savoir plus. Plus sur cette personne qui était venue la voir elle, alors qu’elle aurait pu simplement l’ignorer, la chose la plus normale à faire. Mais bon, vu qu’elles en étaient là…Autant réfléchir à ce qu’elle pouvait dire sur son pays natal. Qu’il était beau ? Trop facile, ça…Non, le ressenti de la Française était…différent. Elle s’approcha du rebord afin de s’y accrocher, attendant sa camarade…Et regardait les rayons du soleil couchant baigner l’eau de ses couleurs d’or, avec une certaine nostalgie…Est-ce que son pays lui manquait ? Certainement. Tout était si…différent. Un sourire un peu mélancolique vint accompagner sa phrase.

- La France…qu’est-ce que je peux en dire…Que c’est…un pays qu’il faut voir absolument, au moins une fois dans sa vie.


Finalement…Quoi de mieux pour décrire la contrée pour laquelle elle avait tant d’affection ? N’était-ce pas là, la plus belle introduction à tout un tas d’anecdotes, et une discussion qui se prolongerait au milieu de cette atmosphère poétique d’eau et de lumière ?


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Kazane Mitsugu

(Flashback) Deep Blue Empty Re: (Flashback) Deep Blue

Dim 18 Aoû 2024 - 15:41



Deep Blue Avec Aliénor de Clairefontaine
Aliénor, gracieuse et légère, remit son bonnet de bain avec une grimace qui arracha un sourire amusé à Kazane. Cette fille avait une manière bien à elle d’ajouter une touche de noblesse à chaque geste, même les plus anodins, comme replacer ce fichu bonnet qui meutrissait toute les chevelures.

Mitsugu fit de même, attrapant son propre bonnet de bain, toujours un peu réticente à l’idée de l’enfiler. Elle le fit glisser sur sa longue chevelure noire, dissimulant avec réticence les mèches soyeuses qu’elle appréciait tant.
Elle grommela pendant que le bonnet glissa en place, emprisonnant ses cheveux, tirant quelque peu sa chair.
La nageuse attrapa ensuite ses lunettes de bain, qu’elle posa soigneusement sur ses yeux, ajustant la sangle  pour s’assurer qu’elles ne bougeraient pas... Maintenant que sa vue était sous le joug du verre bleu de ses lunette, elle était prête à rejoindre la française qui se dirigeait déjà vers l'eau.

Aliénor, elle, choisit une descente délicate de l’échelle, chaque mouvement empreint de cette grâce innée qui semblait la caractériser...
Kazane, elle, préférait la voie directe. Une fois prête, elle se propulsa sans hésitation dans le bassin, son corps plongeant gracieusement, fendant la surface lisse avec une précision presque mécanique.

Le monde devint soudainement plus dense, plus silencieux. Les sons extérieurs furent étouffés par l'eau, ne laissant plus que le battement régulier de son cœur et le bruit doux et rassurant des bulles d’air s’échappant de son nez.
La japonaise descendit rapidement vers le fond de la piscine, le corps tendu comme une flèche, savourant la fraîcheur de l’eau qui glissait à nouveau contre sa peau. Une fois au fond, elle plia les genoux, ses pieds prenant appui sur les carreaux bleutés pour donner un puissant coup qui la propulsa vers la surface. Elle remonta en quelques secondes, émergeant dans une gerbe d’eau qui se dispersa autour d’elle comme une pluie scintillante.

L'adolescente reprit sa respiration, remplissant ses poumons d’air chloré tout en écoutant la voix douce de sa senpai. La française semblait perdue dans une réflexion mélancolique alors qu'elle parlait de son pays natal, la France.

-« La France… qu’est-ce que je peux en dire… Que c’est… un pays qu’il faut voir absolument, au moins une fois dans sa vie. »

Ces mots avaient une profondeur qui attira l’attention de Kazane, son ton empreint d’une nostalgie douce-amère. Elle sourit légèrement, laissant échapper un rire léger, non pas moqueur, mais complice... Elle ne connaissait que trop bien ce sentiment actuellement.

Il y avait quelque chose de fascinant à voir Aliénor se remémorer ainsi sa patrie, un lieu que Mitsugu ne connaissait qu'à travers les films, les cours d'histoire, et… un étrange phénomène touristique qu’on lui avait un jour décrit.

-« Je ne connais ce pays que par les films, les cours d'histoire et le syndrome de Paris, aha. »

Elle s’exprima en nageant en brasse, ses mouvements fluides, rythmés, rompant la surface de l'eau avec une aisance naturelle. Entre deux brasses, elle tourna légèrement la tête vers Aliénor, un sourire espiègle jouant sur ses lèvres.

-« Puis-je t’appeler Ali-san ? Je n'ai pas envie de massacrer ton nom de famille qui est sûrement si beau dans ta langue natale. »

La jeune-femme voulait surtout montrer son respect envers l’identité de sa camarade, même si elle se permettait ce petit surnom affectueux. Elle attendit patiemment la réponse d’Aliénor, continuant de nager à ses côtés, sans effort apparent pour maintenir leur rythme synchronisé. Lorsqu’elle obtint une réponse, Kazane acquiesça d’un léger hochement de tête avant de continuer.

La piscine était vide à cette heure-là, et le silence, hormis le clapotis de l'eau, donnait à cet échange une intimité que l'asiatique adorait tant.
D'habitude, elle aurait voulu garder ce moment en solitaire. Toute compagnie aurait précipité son départ... Mais aujourd'hui, Mitsugu se sentait sociable.

La demoiselle nageait sans se presser, ses bras et ses jambes s'accordant à la perfection pour la maintenir à flot. Elle aimait cette sensation de légèreté que l'eau lui procurait, comme si les soucis terrestres disparaissaient, ne laissant que l'instant présent.

« Tu te sens bien au Japon ? J'espère que tu es heureuse dans notre beau pays… »

Demanda-t-elle, sa voix adoucie par une pointe de curiosité sincère.

Aliénor était toujours un mystère pour elle. Elle ne la connaissait pas vraiment, et pourtant, il y avait cette curiosité croissante, ce désir de comprendre ce qui se cachait derrière ce sourire doux et cette voix mélancolique.

En atteignant l'autre bord de la piscine, Kazane se laissa glisser sous l'eau avant de se retourner d’un mouvement fluide.
La fille de Tsushima émergea de l'eau avec la même grâce silencieuse, se positionnant pour entamer le retour aux côtés de l'occidentale.

La question qui brûlait les lèvres d’Aliénor résonnait encore dans son esprit. Que pourrait-elle bien lui raconter sur elle-même ? Il y avait peu à dire, et pourtant, Kazane n’était pas du genre à se livrer facilement.

« Que veux-tu savoir sur moi ? Il n'ya a rien d'interessant à savoir tu sais...»

Lança-t-elle finalement, sa voix claire tranchant doucement dans l’air tiède.

Pour une raison qu'elle ne comprenait pas totalement, Kazane ressentait une légère appréhension. Ce n'était pas dans ses habitudes de parler de sa vie, encore moins avec quelqu'un qu'elle connaissait à peine. Il y avait cette part d'elle qui préférait garder une certaine distance, ce masque glacial qu’elle portait comme une seconde peau.

Après quelques secondes de silence, durant lesquelles ses pensées tourbillonnaient, elle prit une légère inspiration et se décida à poursuivre. Son ton, d’abord hésitant, se fit plus froid tandis que son sourire disparaissait de ses lèvres.

-« Enfin, je ne vais pas t'embêter avec ma vie tout à fait banale et ennuyeuse. »

Elle soupira doucement, ses yeux rencontrant ceux d’Aliénor. Mitsugu utilisait souvent son côté froid comme un moyen de détourner l'attention, une façon subtile de dévier les conversations qui pouvaient s'approcher un peu trop près de ses pensées les plus profondes. Et pourtant, même en disant cela, elle ressentait une pointe de regret, comme si elle aurait voulu en dire plus, mais qu'une petite voix intérieure la retenait, la poussant à garder ses distances.

Les éclats dorés du soleil sur l'eau semblaient refléter l'ambivalence de ses sentiments.

D'un côté, elle appréciait la compagnie d’Aliénor, cette nouvelle venue, comme elle, semblait si sympathique. De l'autre, elle ne pouvait s'empêcher de se protéger, de s’abriter derrière cette façade sérieuse.

Kazane continua de nager, ajustant légèrement son allure pour rester en phase avec Aliénor, attendant la réaction de sa camarade avec une curiosité masquée par son sourire en coin.
KoalaVolant

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(Flashback) Deep Blue Empty Re: (Flashback) Deep Blue

Lun 26 Aoû 2024 - 12:46

Deep Blue


L'ambiance était des plus intimistes. Les deux camarades de club, que tout semblait opposer jusqu'à leurs propres origines, se rapprochaient de par leur affinité avec l'eau. Un silence solennel régnait sur les calmes bassins, baignés des rayons dorés que le soleil couchant leur offrait pour les réchauffer. Seul les clapotis des deux nageuses, ainsi que leurs mots tranchaient le calme plat qui régnait en maître sur les lieux. Mitsugu lui avait toujours semblé plutôt froide, un contraste saisissant, lorsqu'on la voyait bruler d'une détermination sans faille lorsqu'il fallait se donner au club de natation. Et pourtant, Aliénor semblait discerner la douce chaleur qui émanait de son regard, de ses mots. Peut être...Que cela serait possible, finalement.

La française écoutait les questions de la japonaise d'une oreille attentive, patiente. Prête à répondre à chacune d'entre elles. Si elle était heureuse au Japon ? Oui et non...Cela faisait quelques semaines que sa nouvelle vie avait commencé, et la solitude n'avait jamais été aussi frappante. Son sourire se perdit un peu, autant que son regard qui se noyait dans le bleu des eaux, quelques instants. Sa rentrée calamiteuse, où elle avait retrouvé son amie. Son aversion naissante pour la bibliothèque naissante, à cause du démon tortionnaire aux airs d'européen méprisant, qui y était tapi et l'avait presque faite pleurer...Elle repensait à toute ses mésaventures, avant d'en ressortir, et de revenir à sa camarade. Ses mouvements grâcieux, calmes, lui permettaient de continuer à flotter et de converser avec celle qui avait décider de l'honorer de sa présence, lors de ce moment hors du temps. Elle se contenta de hocher la tête en guise de réponse à sa demande incongrue.

Peut être que la japonaise ne se trouvait pas intéressante. Mais la demoiselle en face en pensait tout autrement. Kazane avait quelque chose de fascinant, à savoir faire preuve de détermination, donner tout ce qu'elle pouvait donner. Ce qu'Aliénor ne pouvait pas faire. Oh certes, elle était passionnée. Le théâtre, le cinéma, les coulisses du septième art...Tout cela, elle pouvait en parler des heures...Mais s'y mettre à fond ? Elle le faisait pour se cacher. Se préserver derrière cette barrière, derrière le jeu. C'était confortable, d'être quelqu'un que l'on était pas. De ne pas avoir à regarder ses propres failles. Les raisons pour lesquelles les gens la détestaient, la harcelaient...Il y avait des raisons, n'est-ce pas ? Du coup...Pourquoi une personne aussi énergique, capable d'offrir son maximum pour ses objectifs, une personne admirable, se dévaluait autant ? C'est lorsque leurs regards se croisèrent qu'elle le comprit. Qu'elle aussi, tentait de se préserver par la froideur. Et alors, les prunelles d'Aliénor laissèrent transparaître de la déception. Elle voulait en savoir plus sur sa camarade. Tenter le coup...Mais cela lui était refusé. Elle s'était arrêtée de la suivre, réfléchissant à ce qu'elle pouvait bien lui répondre...Si le jeu en valait la chandelle.

La conversation pouvait s'arrêter ici.

Ou pas. La demoiselle pourrait être ici ou ailleurs, si elle ne faisait pas preuve de bravoure, si elle ne donnait pas de sa personne, alors ça ne changerait rien à sa vie. De la déception son regard passa à un mélange de curiosité et de détermination absolue. Et alors que le silence s'installait à nouveau, notre diva vint le percer de sa voix, d'une exclamation mal assurée, mais pleine de courage.

- Je...ne suis pas d'accord, Mitsugu-san.

Elle prit une grande inspiration, comme pour absorber tout le courage environnant.

- Tu n'es pas partie. Tu as même fait l'effort de me poser des questions. De t'intéresser à moi. De juste...me regarder. Et rien que tout ça, te rend bien plus intéressante que n'importe qui. Tu es flamboyante, énergique, admirable ! Et j'aimerais apprendre à te connaître. Faire ce pas à mon tour, te renvoyer la faveur...

Cette camarade, si mystérieuse, qui n'osait même pas prononcer son nom de famille, de peur de l'écorcher, suscitait la fascination d'Aliénor. Si bien que cette dernière vint nager, calmement, pour la rejoindre, et s'adapter à son rythme, histoire de simplement continuer cette discussion entre elles. Si elle était embêtée par la vie "banale et ennuyeuse" de Kazane, elle serait déjà partie, non ? Ou bien, son cerveau serait déjà en veille, pendant que la jeune femme hocherait bêtement la tête sans rien dire, histoire de laisser une vague impression d'être écoutée, ou au moins entendu. Mais non, la française voulait prolonger ce moment. Et se permettait même de se faire un peu joueuse, en revenant sur la requête pour le moins inattendue de Kazane. Un surnom affectueux. C'était peut être une main tendue, après tout...Autant essayer de la saisir.

- ...Aliénor de Clairefontaine.

Un sourire doux, teinté d'espièglerie, d'amusement, s'était dessiné sur le visage de la française, qui venait de lui donner son nom avec la prononciation de sa langue, comme pour la corriger...Ou plutôt, lui indiquer la bonne prononciation. Puis, elle continua sur sa lancée. Sur un air un peu plus théatral...Mais qui débordait de sincérité.

- C'est comme ça que mon nom se prononce, très chère...Mais Ali-san me convient.

Son expression théatrale s'adoucit, pleine d'émotion...la main tendue, figurativement parlant, de Kazane, lui réchauffait le coeur.

- J'ignore pourquoi...la proposition d'un surnom est incongrue, mais me fait tellement plaisir...Je t'en prie, Mitsugu-san. Je veux moi aussi apprendre à te connaître...!

Au moins, l'intention était claire. Peut-être que c'était possible, finalement. Dans ces terres de nouvelles opportunités, Aliénor parviendrait peut-être, au prix de son courage et de ses efforts, se faire une première amie.


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Dim 1 Sep 2024 - 18:41



Deep Blue Avec Aliénor de Clairefontaine
Si Kazane l'avait voulu, elle aurait pu nager plus vite, bien plus vite. Son corps, forgé par des années d’entraînement intensif, réclamait cette vitesse. Ses muscles vibraient d’une envie profonde de se dépasser, de sentir l’eau s’écraser contre elle à chaque brasse, chaque coup de pied, chaque roulade sous-marine. Mais aujourd’hui, elle retenait cet instinct, se forçant à s’aligner sur le rythme plus lent d’Aliénor.

Quand la française, d’une voix hésitante, lui montra son désaccord, Kazane se sentit d’abord surprise. Elle écouta, fixant l’eau devant elle, chaque mot résonnant dans l’espace entre elles comme un écho distant.
Sa senpai laissait transparaître une détermination qui toucha Mitsugu.

Cette dernière n'était pas habituée à recevoir autant d'attention personnelle, à être perçue comme quelque chose d’autre qu’une simple PNJ dans la vie d'autrui, une ratée pour sa mère... Une hystérique névrosée.

« Mitsugu-san, tu es flamboyante, énergique, admirable… »

Ces mots firent naître une étrange sensation dans sa poitrine. L’entendre ainsi complimentée lui semblait irréel, comme si Aliénor voyait quelque chose en elle qu’elle-même avait perdu de vue depuis longtemps. Était-elle vraiment cette personne que Clairefontaine décrivait ?

Kazane continua de nager, son visage impassible malgré le tourbillon d’émotions qui bouillonnait en elle. La demoiselle savait qu’elle devait répondre, mais les mots restaient coincés dans sa gorge. Elle voulait dire quelque chose de simple, quelque chose qui ne trahirait pas la tempête intérieure qu’elle ressentait. Alors, elle lâcha, d’une voix mesurée, presque comme une évidence :

-« C'est normal de s'intéresser à toi, tu sais... De Clairufontainu-San...»

Elle tourna légèrement la tête pour jeter un coup d’œil à Aliénor, qui flottait toujours à ses côtés. Elle semblait si différente, et en même temps, si similaire. Il y avait cette vulnérabilité dans son regard, cette ouverture que Kazane ne pouvait pas ignorer.
Aliénor était charmante, belle d’une manière authentique, loin des standards rigides que Mitsugu connaissait ici, au Japon.
Son origine française la rendait immédiatement captivante aux yeux des autres, et sans même s’en rendre compte, De Clairefontaine devait attirer l’attention de tous autour d’elle.

Pour Kazane, c’était un contraste frappant : Aliénor, avec sa beauté exotique et son histoire fascinante, semblait briller de mille feux, là où elle-même se sentait éteinte, invisible dans cette nouvelle école, perdue dans la masse.

-« Les gens ici te trouvent sûrement intéressante rien que par le fait que tu es française...Mais au-delà de ça, tu sembles vraiment être quelqu'un de bien...»

Puis, lorsqu'elle sentit que c'était à son tour de parler d'elle, la jeune-femme esquissa un sourire timide avant de replonger la tête sous l’eau. Chaque brasse devenait plus lourde, plus difficile, non pas à cause de la fatigue, mais à cause de l’émotion qui montait en elle, menaçant de déborder.

L'adolescente ne voulait pas que la Française voit à travers elle, qu’elle déchiffre les parties de son âme qu’elle avait essayé de dissimuler pendant si longtemps.

-« Aliénoru de Clairufontainu»

Répéta Kazane, sa voix mal assurée alors qu’elle essayait de prononcer correctement ce nom étranger. Elle s’arrêta, prenant une grande inspiration.

-«Je… Je viens d'une île appelée Tsushima.»

Rien que de dire le nom de son île natale fit surgir un flot de souvenirs dans son esprit : les longues plages de sable blanc, les montagnes verdoyantes, la mer infinie qui bordait chaque horizon. Tsushima, c’était chez elle. C’était là où elle avait grandi, là où elle avait tout connu. Mais maintenant, cela lui semblait si loin, comme un rêve évanescent.

-« J'y ai vécu toute ma vie, jusqu’à ce que mes parents divorcent…»

ajouta-t-elle, ses mots se faisant plus hésitants. Elle s'arrêta brusquement, plongeant sous l’eau pour échapper à l'étau qui se resserrait autour de sa poitrine. Là, dans l’élément où elle se sentait le plus à l’aise, elle tenta de noyer cette douleur, de la dissoudre dans le silence liquide. Lorsqu’elle refit surface, elle prit une grande respiration, reprenant son récit.

-« Mon père… est officier au sein des forces d'auto-défense japonaises. C'est pour ça que j'ai dû quitter l'île, quitter le lycée où j’avais une bonne place… quitter mes amis. Elle s'arrêta un instant, sa voix se brisant légèrement. Et maintenant, je me retrouve ici, dans cette ville immense et froide. Je n'arrive pas à m'habituer aux gratte-ciels défiant les cieux, aux routes noires toujours pleines de voitures grouillantes dessus comme des fourmis sur un cadavre, aux lignes de tram semblalble à des toiles d'araignées m'emprisonnant… Les plages et la campagne me manquent.»

Rageuse, la fille de Tsushima poussa un long soupir, sentant son cœur s’alourdir à mesure qu’elle parlait.
Pour éviter de montrer davantage de vulnérabilité, Kazane accéléra légèrement son rythme de nage, mais pas trop. Elle ne voulait pas distancer Aliénor, ne voulait pas rompre ce lien qui semblait s’être tissé entre elles au fil de leur conversation. Mais elle avait besoin de bouger, besoin de faire quelque chose pour évacuer cette tension émotionnelle qui menaçait de l’étouffer.

-« Je ne sais pas… commença-t-elle, sa voix à peine audible au-dessus du léger clapotis de l’eau. J’ai l’impression d’être invisible ici. Tout le monde a l’air de si bien s’adapter, de savoir exactement ce qu’ils veulent faire de leur vie. Moi, je suis juste… là.»

Elle se mordilla la lèvre inférieure, regrettant presque d’avoir dit ces mots à haute voix. Mais Aliénor méritait la vérité. Après tout, elle avait été honnête avec elle, alors pourquoi Kazane ne pouvait-elle pas faire de même ?

Finalement, elle tourna la tête vers sa camarade, cherchant son regard dans la lueur dorée qui baignait la piscine.

-« Mais toi, Aliénor… tu es différente. Peut-être que toi aussi, tu te sens perdue ici, mais tu es forte. Tu as cette passion qui brûle en toi, cette énergie…»

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Lun 9 Sep 2024 - 12:53

Deep Blue

"C'est normal de s'intéresser à toi, tu sais, De Clairefontaine-san..."

Aliénor suivait calmement le rythme Kazane, tout en écoutant ses mots, bercée par le doux son de l'eau. Cette phrase eut comme l'effet inverse de ce que souhaitait la japonaise. Lui dire qu'elle était intéressante, surement, mais finalement, peut être pas tant que ça. C'était normal, ici. A Kobe. Là où elle faisait tâche dans le paysage. Elle était éxotique. Mais était-ce là son souhait ? Qu'on la regarde pour ça ? Parce que c'était une demoiselle blanche aux yeux de bleu ? Pas tant...C'était même un peu réducteur. Avant tout, elle était une jeune fille, pleine de passions, de souhaits, d'aspirations et d'envies. Elle voulait qu'on la regarde lorsque les projecteurs étaient braqués sur elle. Pour son jeu. Pour ses captivantes performances. Pas pour ce qu'elle était.

La japonaise rajoutait que la française devait être quelqu'un de bien...Et tenta à nouveau de répéter son nom. Le regard éteint de réflexions et de pensées moroses de celle-ci s'illumina à nouveau. Bon sang, elle était...adorable. Cet accent japonais écorchait son nom d'une manière qui était si mignonne...C'était étrange, mais se traduisait plus simplement par un sourire à la fois navré et attendri qui s'était dessiné sur le visage d'Aliénor.

- Tu le prononces pas si mal, ne t'en fais pas.

Puis, son interlocutrice prit la parole, raconta son histoire. La française écouta tout, du début à la fin, attentivement, comme si elle buvait les mots de sa potentielle amie. L'ile de Tsushima. Le divorce de ses parents, et la sensation d'être perdue, face à la description si détaillée et pleine de ressenti de la grande ville qu'est Kobe. A quel point elle se sentait étouffée par celle-ci. Et en toute honnêteté, Aliénor ne comprenait que trop bien ce sentiment. A Paris, tout était plus terre à terre. L'architecture haussmannienne évitait les gratte-ciels s'élevant trop haut. Il n'y avait pas autant de lignes à haute tension. De telles marées de monde. Certes, la capitale de la France était peuplée. Probablement trop pour les provinciaux du pays. Mais pas à ce point. Elle avait pu faire l'expérience de Tokyo, quelques semaines. Et déjà la ville lui donnait le vertige. Kobe était plus modeste, mais tout aussi terrifiante.

Une expression mêlée d'inquiétude et de révolte répondit à l'affirmation de Kazane, qui se sentait invisible, inintéressante. Juste là, sans savoir ce qu'elle voulait faire. La demoiselle se rapprocha, se faisant plus proche de la japonaise. Témoignant ainsi de son envie d'être plus proche d'elle moralement, relationnellement aussi. Une oreille attentive, une épaule sur laquelle pleurer. Une présence, là pour elle. Un sourire, pour égayer ses journées et raviver cette flamme combattive qu'elle avait vu bruler si ardemment dans ses yeux. Elle se voulait réconfortante, et motivante, pour cette jeune fille perdue.

- Ce n'est pas grave, de ne pas savoir quoi faire, encore. Certains ont des objectifs clairs, oui. Mais y a-t-il vraiment du mal à se chercher ?

Ses yeux regardaient un instant les rayons d'or se refléter sur l'eau, paillettant le bassin de multitudes de lueurs dorées, avant de retourner à son interlocutrice.

- Tu n'as pas besoin d'un physique atypique pour être intéressante. Honnêtement...Ce n'est pas ce que je veux que les gens retiennent de moi. Je veux qu'ils retiennent à quel point je peux devenir captivante sur scène. Ne préfèrerais-tu pas la même chose ?

Un sourire, doux et sincère, illumina son visage.

- A l'image de ces rayons, qui illuminent l'eau...Ca ne vient pas au premier coup d'oeil, mais on parvient à voir, avec un peu de patience, à quel point tu es rayonnante. A quel point ta combativité, ta détermination, brule de mille feux. Et je suis remotivée à chaque fois que je le vois.

Elle rit doucement, puis regarde la japonaise, de ses grands yeux bleus, un petit sourire gêné.

- J'imagine que l'on n'a pas besoin d'être fortes tout le temps...Juste de savoir à qui montrer sa vulnérabilité...Et j'ai cette sensation qu'avec toi, j'ai le droit.

Pour une fois, oui...Pour une fois, elle espérait avoir raison...

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(Flashback) Deep Blue Empty Re: (Flashback) Deep Blue

Lun 23 Sep 2024 - 22:05



Deep Blue Avec Aliénor de Clairefontaine
Kazane achevait la dernière longueur de la piscine, ses mouvements gracieux dessinant des vagues légères à la surface de l’eau. Le soleil d’après-midi qui perçait par les baies vitrées illuminait sa silhouette élancée, comme si chaque éclat se joignait à ses efforts pour sublimer ses gestes. Avec l'agilité d'une créature marine, Mitsugu fendait l’eau, le corps parfaitement aligné, sa respiration calme et régulière, tandis que ses bras se projetaient vers l’avant avec détermination. Elle s'était toujours sentie dans son élément dans l’eau, où chaque longueur devenait un exutoire pour ses pensées agitées. Ses muscles tendus par l’effort relâchaient peu à peu la tension accumulée, et dans cet instant suspendu, elle ne faisait plus qu’une avec l’eau.

Lorsqu’elle toucha enfin le bord de la piscine, elle ralentit son allure, savourant la sensation apaisante de l’eau s'écoulant sur sa peau. Son souffle était encore rapide, mais elle se sentait revitalisée. Telle une sirène réapparaissant à la surface après une longue plongée, Kazane émergea de l'eau avec une grâce naturelle qui semblait presque irréelle.

La demoiselle agrippa fermement le rebord du bassin et s’en extirpa en une seule impulsion fluide, son corps se redressant gracieuseent. Ses longs membres glissèrent hors de l’eau, et elle se redressa, pieds nus sur le carrelage froid qui faisait contraste avec la tiédeur bienveillante de la piscine.

La japonaise posa un instant les mains sur ses hanches, le souffle haletant, puis retira lentement son bonnet de bain. Le tissu élastique révéla peu à peu son front, ses tempes, et enfin ses cheveux noirs, prisonniers d’un lien, qu’elle défaisait avec un geste presque cérémoniel.
Une cascade de mèches d’un noir de jais dégringola sur ses épaules et dans son dos, encore humides et brillantes sous les derniers éclats dorés du jour. La lourde chevelure, telle une crinière de corbeau, sembla capturer chaque reflet de lumière.
L'adolescente secoua légèrement la tête, libérant complètement ses cheveux.

Elle s’agenouilla ensuite près du bord, pliant ses genoux avec souplesse sur le carrelage frais. Ses yeux sombres, semblables à deux perles d’obsidienne, se posèrent sur Aliénor, encore dans l’eau, ses longs cheveux flottant paresseusement autour d’elle, caressés par les rayons agonisants du soleil du crépuscule qui recouvrait Kobe.

Kazane, baissant les yeux un instant sur la surface miroitante de l’eau, étira une main vers Aliénor, paume ouverte, l’invitant à la rejoindre. Son sourire, sincère et légèrement espiègle, illuminait son visage fatigué par l’effort, mais toujours marqué par une détermination farouche. Il y avait dans ce sourire une chaleur unique, celle qu’elle réservait à ces rares moments de vulnérabilité partagée.

-« J’ai beaucoup de défauts… »

Commença-t-elle d’une voix calme mais assurée, son ton adouci par l’intimité du moment. Ses doigts trempés frôlèrent l’eau afin d'établir un contact tangible avec Aliénor, mais aussi comme pour souligner la sincérité de ses paroles.

-« Mais je ne suis ni menteuse ni une raconteuse de ragots. Alors sache qu’avec moi, tu peux tout me dire sans que cela sorte de notre intimité. »

Mitsugu plongea un instant son regard dans celui de la française, afin de lui transmettre, sans besoin de mots supplémentaires, la profondeur de son engagement. Il n’y avait pas de jugement dans ces yeux sombres, mais une compréhension silencieuse, une promesse d’écoute et de soutien, sans aucune trace de superficialité. Elle savait ce que c'était que d’être vue pour ce qu’on paraît, et non pour ce qu’on est vraiment, et elle voulait offrir à Aliénor cet espace sécurisé où elle n’avait pas besoin de masquer ses failles.

Puis, dans un éclat cristallin, l'asiatique éclata de rire, un son léger et mélodieux qui sembla résonner contre les murs de la piscine, une explosion de joie inattendue dans cette atmosphère empreinte de confidences. Elle pencha légèrement la tête, faisant tomber quelques mèches humides sur son visage, et se redressa doucement, s'appuyant sur ses talons avec cette aisance propre à elle.

-« Si tu acceptes mon côté brut de décoffrage et trop franche ! »

Le ton décontracté de la phrase ne trahissait en rien la profondeur de l’offre qu’elle venait de formuler. La demoiselle n’était pas du genre à promettre des choses qu’elle ne pouvait pas tenir, et sa nouvelle camarade devait savoir que cette franchise, cette brutalité parfois, venait toujours d’un lieu de loyauté absolue.

Elle n’avait peut-être pas les mots les plus doux ou les gestes les plus réfléchis, mais elle savait être vraie. Et à cet instant, elle lui offrait, sans filtre, cette vérité brute qui la caractérisait tant.

Son rire finit par s'estomper, laissant place à une atmosphère plus calme, empreinte de complicité. Kazane restait là, accroupie, tendant toujours la main vers Aliénor, comme une invitation non seulement à sortir de l’eau, mais aussi à entrer dans un cercle de confiance partagé.
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(Flashback) Deep Blue Empty Re: (Flashback) Deep Blue

Lun 28 Oct 2024 - 1:17

Deep Blue

Aliénor suivait le rythme de la japonaise, se doutant bien, par son rythme, que cette dernière n'y allait pas à fond, afin de rester abordable pour sa partenaire de nage. Une délicate attention qui était des plus bienvenues à cette heure, où elles s'étaient déjà toutes les deux données à fond auparavant. Leur discussion à cœur ouvert se faisait au doux tempo d'une brasse relaxante, où les longueurs semblaient ne jamais se terminer, et où elles se laissaient bercer par des vagues qu'elles faisaient l'une l'autre. Mais chaque moment, à l'instar de la vie, avait un début, un milieu, une fin, et les longueurs, comme tout moment de bonheur fugace, vinrent s'achever. Dans un dernier éclat flamboyant, la brune fila à travers l'eau, semblable à une anguille qui s'élançait à toute vitesse. Et paradoxalement, c'était suffisant pour raviver la flamme de la fille aux yeux de bleus, qui suivait sans trop de soucis. Elle n'était pas très sportive en soi, mais l'eau était son élément. Et nager, elle avait fait ça presque toute sa vie. S'il y avait bien une épreuve sportive où elle avait la moyenne, c'était celle-ci. Le reste n'était plus bon qu'à jeter.

Admirant la japonaise sortir de l'eau avec grâce, la française se demandait si ça y est. Si leur discussion, leur moment intimiste, allait se clore avec cette nage. Mais visiblement, ce n'était pas le cas. Illuminée par les rayons d'or qui se reflétaient sur sa peau pâle, son interlocutrice s'accroupit, et lui tendit sa main dans un sourire sincère. Et alors elle comprit lorsque cette dernière se mit à parler à nouveau. C'était...Si franc. Si authentique. Alors peut être que oui. Kazane semblait un peu brute de décoffrage, de ce qu'elle avait vu. Déterminée. Combattive. Peut être trop. Si flamboyante que l'on pourrait presque s'y brûler les doigts. Mais elle était totalement dénuée de faux semblants et d'hypocrisie, traits hélas si répandus que la française n'avait que trop subi jusqu'ici. Le rire cristallin de Kazane la toucha en plein coeur, communicatif. Comme le déclencheur d'une complicité naissante entre deux filles qui apprenaient à se connaître entièrement, y compris dans leurs plus profondes vulnérabilités. Aliénor, encore haletante de son effort physique, admirait encore un instant la brune, et la main qu'elle lui tendait. Elle baissa alors la tête, marmonnant pour elle, alors qu'un sourire commençait à se former doucement sur son visage.

- Eh bien, ça alors...

Puis, elle releva la tête, ses grands yeux bleus regardaient celle qui allait être sa nouvelle amie, droit dans les prunelles, alors qu'un sourire heureux, sincère orna son visage. Puis elle vint saisir cette main tendue. Présente pour l'aider à sortir, oui, mais qui se révélait être la symbolique de quelque chose de bien plus fort qui commençait à se tisser entre elles. Posant les pieds sur le carrelage froid, de son autre main la française retira alors cet hideux bonnet, nécessaire à l'hygiène et à la bienséance de chaque session de baignade. Ses cheveux, dans une masse blanche et bleutés normalement si bien rangés, était là un peu plus désordonnée. Mais qu'importe. Après tout, Kazane lui avait fait comprendre qu'elles s'accepteraient mutuellement quoiqu'il arrive, non ?

- Tu es flamboyante à en bruler les autres. Trop combattive, et oui, très brute de décoffrage pour ton propre bien, il est vrai...

Ce fut son tour de pouffer de rire, en regardant la japonaise, un peu espiègle elle aussi. Cela dit, elle vint rectifier le tir rapidement, son rire se muant en sourire sincère, alors qu'elle fut dos à la japonaise, observant les baies vitrées dévoilant le magnifique spectacle de cette journée, qui laissait tomber son rideau sur une scène d'amitié naissante entre deux filles en quête de sincérité.

- Mais tu es si authentique...Ta gentillesse et ta bienveillance sont sincères...Je sais qu'avec toi il n'y aura jamais de faux semblants. Que l'on peut se montrer telles que l'on est l'une l'autre, sans artifices, sans être jugées...Et ça me convient.

Aliénor se retourna alors face à Kazane, radieuse, alors que les rayons de soleil se reflétaient sur elle.

- Je t'accepte bien volontiers...Si tu es prête à accepter une véritable princesse, parfois un peu trop théatrale, facétieuse ou capricieuse...! Mais en toute honnêteté...Je serais vraiment heureuse de devenir ton amie.

L'expression de la française était empreinte de douceur, de gentillesse. De cette sensation de familiarité, d'avoir trouvé une personne un peu comme elle. Avec une carapace, et qui avait accepté de l'abandonner en face d'elle. Une franchise un peu brute, mais ce côté sans filtre se révélait rassurant, vecteur d'une loyauté sans faille. Comme si cette princesse, aujourd'hui, avait trouvé son chevalier. Et sous ce rideau d'or, Aliénor avait laissé le choix à Kazane de se laisser adouber. Un souhait dont seuls seraient témoins les lumineuses dorures d'un soleil sur le déclin, et les céruléennes profondeurs de cette pièce.

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