- Nolan Le LidecA l'université ; 2è année■ Age : 28■ Messages : 1107■ Inscrit le : 17/01/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 20 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-103
❖ Arrivé(e) en : Avril 2016
- Petit TW:
- Ce rp se passe à l'hôpital, Nolan rend visite à son père, atteint d'un cancer. Je ne me concentre pas sur sa maladie dans ce solo mais plutôt leur relation (avec une touche d'humour !). Si le cadre est sensible pour vous, vous pouvez commencer à lire à partir du dialogue " Nolan, tu peux entrer. " (ctrl+F pour trouver).
Les champions naissent de l’intérieur
Feat Papa
Partie 1 - Lundi 15 mai 2018 - Après les clubs :
Mon ventre me tiraille. Je n’ai pas faim. C’est seulement le gouffre que je ne sais plus combler qui s’étend. Parler avec Seito samedi m’a fait du bien. Je ne pourrai pas non plus tenir sans le soutien d’Emma, Tsumugi et Pablo, mais il est toujours là. Je ne toucherai à rien, je me le suis promis, je peux tenir. Aujourd’hui bien plus que tous les autres jours, je ne dois pas craquer. Pas alors que je m’arrête devant les portes automatique de l’hôpital de Kyoto, attendant qu’elles s’écartent.
Distributeur automatique repéré sur la droite... Si ça ne va vraiment pas je pourrai... Non, non je n’ai pas besoin de ça. Droit devant, regarde droit devant. L’hôtesse d’accueil qui sourie poliment, oui va plutôt par là. Je soupire en m’avançant tête légèrement baissée. Déjà deux semaines que je ne suis pas venu ici. L’odeur aseptisée est toujours aussi insupportable. De même que les crissements des roues des brancards et fauteuil roulant sur le sol, ou le claquement des portes coupe-feu, ou le pas de course de l’infirmier, qui s’acharne sur le bouton de l’ascenseur. J’ai des fourmis dans les jambes et les bouts de mes doigts, une véritable invasion.
« Monsieur ? Je peux vous renseigner ? »
« Hein ? Pardon... Oui. »
A sa mine inquiète je comprends que ça doit faire la seconde fois qu’elle me pose la question.
« Je viens voir mon père. Le Lidec. »
Je lui montre mon passeport pour qu’elle puisse facilement le retrouver. Elle m’indique de prendre le même ascenseur qu’attend l’infirmier pressé. Ses portes s’ouvrent au moment où j’arrive à ses côtés. A peine entré, il recommence à taper frénétiquement sur le bouton du troisième étage. Moi, c’est au second que je dois monter. L’infirmier est tellement angoissé, que je n’ose pas appuyer et le retarder avec mon arrêt. Alors j’attends qu’on arrive au troisième, le regarde sortir sur la gauche en courant et appuie sur le bouton. Une dame entre avec sa petite fille juste avant la fermeture. Elle me regarde fixement durant toute la descente, et je n’arrive même pas à lui sourire. Autant me concentrer sur le sol. Elles restent dans l’ascenseur tandis que je m’en extirpe. La petite tente de chuchoter mais j’entends :
« Maman, t’as vu les yeux du monsieur ? C’est pour ça, il vient à l’hôpital ? »
Je n’entends pas la réponse car les portes se referment, si elle savait comme j’aurais aimé être là pour un oeil défaillant. Doucement, je me rends dans la salle indiquée par l’hôtesse d’accueil pour me changer et me laver les mains. Les personnes en chimio ont un système immunitaire fragile, il faut prendre des précautions. Je ressors, autorisé à rejoindre l’aile des chambres. C’est celle au bout du couloir. Si je lançais un chronomètre, je suis sûr que je battrai des records de lenteur. Malgré tous mes efforts, la porte se rapproche et finit par me faire face. Je toque deux fois. Au moins, sa voix est toujours aussi puissante. C’est rassurant, de ne pas l’entendre épuisée, ou souffrante. Je ne crois pas que j’aurais pu l’encaisser.
« Nolan, tu peux entrer. »
Ah oui, c’est vrai qu’il me voit dans la petite fenêtre. J’arrive, j’arrive... Ca faisait longtemps que je n’avais pas entendu cette douceur de sa part. J’ai l’impression de redevenir un enfant. Il n’était pas souvent à la maison mais sa main ébouriffait toujours mes cheveux quand il rentrait. Et puis il me hissait sur ses genoux pour que je lui raconte les aventures de Nolan et Malory. Wow je... J’avais oublié ces moments, du moins ils étaient enfouis sous un amas d’autres souvenirs. J’ai peur qu’il en devienne un à son tour. J’ouvre et n’ose pas le regarder.
Ses joues légèrement creusées et l’absence de cheveux me sont toujours trop dur à détailler.
« Bonjour p’pa. Comment tu - »
« Je dois répondre à cette question au moins dix fois par jour, épargne-là moi, veux-tu. Dis-moi plutôt comment toi, tu vas ? »
Là, je souris. Papa est toujours le même. A avoir en horreur qu’on s’apitoie sur son sort. Je sais comme cela doit être extrêmement pénible pour lui, d’être coincé ici, et qu’il n’a qu’une hâte, qu’on lui annonce pouvoir poursuivre les soins à domicile.
« Ca va. »
On a connu plus convainquant de ma part. Je suis toujours debout à un mètre de son lit, droit comme un i, comme si ce n’était pas mon père en face de moi. Que j’attendais qu’il se lève, s’habille et qu’on s’en aille d’ici comme si de rien n’était.
« Est-ce que mon fils veut bien me regarder dans les yeux ? Je suis sûr d’encore faire des ravages, même si je n’avais pas prévu la calvitie en avance rapide. »
Là, je ris. Ses yeux bruns, dont je n’ai pas hérité la paire, brillent toujours de la vivacité et fierté que je lui connais. Si je me concentre uniquement sur son regard, je n’ai même plus le sentiment qu’il est malade. C’est tout de suite, un peu plus facile, juste un peu. Papa me fait signe de rapprocher le siège bleu près de lui. Je m’exécute. Mes mouvements sont déjà un peu moins ceux d’un automate.
« Donc, ça va ? »
« Oui oui. »
Il soupire et je me mordille la lèvre.
« Si tu voulais faire carrière en diplomatie, je te dirais que le chemin est encore long pour parvenir à me berner. »
« J’veux pas faire carrière en diplomatie... » Je bougonne pour la forme.
« Tu es bien trop entier pour ça, hein ? Est-ce que Pablo t’as encore accompagné ? »
Je hausse les épaules. Trop entier, peut-être, j’en sais trop rien de ce qu’il faut pour être ambassadeur. Pas assez doué, j’en suis plus que certain. Je sais à peine mentir, alors convaincre les autres avec de belles capacités oratoires ? Ah ah...
« Non, je suis venu seul. »
Je sursaute. Papa enfouie sa main, que je sens amaigrie, dans ma tignasse. Ca y est, ma vue se trouble. J’y passe rapidement mes doigts pour chasser les larmes.
« Tu ne m’as toujours pas répondu. »
Sa main est toujours sur ma tête.
« Bof... J’arriverai jamais à m’y faire, ça ira quand on me dira qu’t’es guéri. »
Sa main atterri sur mon épaule et la serre doucement.
« Je comprends que ce soit dur, mais j’espère que tu arrives quand même à mettre tout ça de côté par moment. Je me bats, tu dois en faire autant. Je ne serai pas là pour toujours tu sais. »
Je déteste cette phrase.
« Je sais, ça ! »
Mes doigts froissent le drap blanc qui lui recouvre les jambes.
« C’est dimanche non, ta compétition ? »
Ma nuque craque quand je relève la tête.
« T’as pas oublié ? »
« J’ai rarement pu venir te voir mais je les retiens toutes. »
Il pointe sa tempe de l’index. J’ai toujours pensé qu’il ne s’en souciait pas plus que ça. Que mes parents me laissaient faire juste pour avoir la certitude que je me tenais tranquille. Et parce qu’être champion olympique était valorisant. Qu’ils venaient davantage pour faire bonne impression que complètement par soutien. Ils me soutiennent, je ne dis pas le contraire, mais lorsque j’atterris sur un podium, je n’ai pas le droit à des effusions comme les autres parents. Juste des applaudissements maîtrisés et des sourires millimétrés, fiers tout de même. En leur absence, je m’étais toujours convaincu que c’était ma gouvernante, Marina, qui leur rappelait toujours que j’avais eu une compétition. Je m’étais trompé ? Je m’étais trompé.
« T’y serai venu cette fois ? »
A la torsion de sa bouche, j’en déduis qu’il avait certainement un autre rendez-vous de prévu à l’origine. Donc, ça ne changeai rien en définitive. Ma voix s’étouffe dans la frustration que je ressens.
« Tu vois, c’est ça le problème ! Vous avez toujours mieux à faire ailleurs, et le moment où j’peux discuter avec toi autant que j’veux, c’est dans un hôpital ! Et tu m’demandes de mettre ça de côté ? Quand j’suis à la limite de préférer qu’on se croise à peine plutôt que d’te voir là ? C’est n’importe quoi. »
Et qu’il ne me parle même pas des vacances qu’on a pu faire ensemble. Toujours entourés du même entourage de bourges, dans des soirées à la con, à montrer que eh nous aussi on peut se payer cet hôtel 5 étoiles ou ce yacht ! Ouais, on peut se payer tout ce qui existe, mais un Monopoly c’est hors budget, faudrait pas abuser. Doivent même pas savoir ce que c’est... On dit qu’on n’est jamais satisfait de ce qu’on a, ça ne peut pas être plus vrai. Peut-être que la vie est comme ça, il nous manque toujours quelque chose. Eternels insatisfaits.
« Je suis désolé que tu te sentes mis de côté. Et bien sûr que je réalise le temps qui est passé sans qu’on en ait profité. Ca m’a fait plaisir d’être là en mars, quand tu préparais tes pâtisseries pour Tsumugi. Et je te promets qu’une fois guérit j’allégerai mon emploi du temps. Mais en attendant, tu ne dois pas laisser ma maladie te freiner. »
La tête dans les bras, je craque malgré tous mes efforts pour me retenir. Papa essaie de me réconforter en frottant mon dos de sa main, mais ça ne fonctionne pas. Est-ce pour ça qu’il s’interrompt ?
« C’est pour l’aérodynamisme, les trapèzes ? Le sprint a bien évolué. »
Je... Hein ? J’ai l’impression de découvrir que mon père a plus d’humour que je ne le pensais. Il en faut sûrement pour se mettre les hauts placés dans la poche. J’essaie de me calmer, mon rire se mélange à mes pleurs.
« Ca aide... Pour fendre l’air... J’essaie papa... »
« Essaie plus fort ! Tu en es capable ! Tu ne voulais pas battre le record d’Usain Bolt ? »
Il me tape dans le dos et je grimace.
« C’est toujours dans mes plans ! »
La montagne Bolt, qui ne rêve pas de la gravir pour en devenir le nouveau sommet ? Même si j’ai conscience de l’enjeu, avoir des gros objectifs permet de ne jamais baisser les bras et garder de l’ambition. Sauf que parfois, on baisse les bras pour autre chose qu’un manque de motivation. Ca arrive par surprise, ça coupe le souffle et on croit que repartir est impossible. On a besoin que nos proches nous souffle dans les trapèzes pour retrouver des forces.
« Alors oublie-moi dimanche et donne-toi au maximum, sinon tu le regretteras ensuite. Des obstacles sur ta route, tu en auras d’autres, il faut savoir sauter par-dessus. »
A son sourire en coin, je comprends tout de suite l’allusion.
« J’suis pas le meilleur au 100m haies, mais promis je vais tout faire pour gagner. »
Moi qui étais persuadé que je n’aurais jamais aucune complicité avec mon père, j’étais très surpris de me rendre compte du contraire. J’espèrais d’autant plus fort qu’il puisse vite guérir, on avait encore trop de choses à partager et à découvrir l’un de l’autre. Il hoche la tête et me décoiffe de nouveau. C’est sûrement pour ça que je n’aime pas me coiffer, ça sert à rien s’il y a toujours quelqu’un pour tout défaire.
« Bon, une partie de Gin Rami ? C’est le sport national dans cet hôpital. Je commence à être pas mauvais. »
Je nage en plein délire.
« Toi, tu joues aux cartes maintenant ? C’est l’âge papa ? Déjà ? »
J’ai enfin sortie la tête de l’eau et commence à retrouver un nouvel élan.
« Oh toi, tu mérites une bonne raclée rien que pour ça ! »
J’éclate de rire et quitte mon siège pour m’asseoir en tailleur au pied du lit. Papa attrape son paquet de cartes sur sa table de nuit et commence à m’expliquer les règles du jeu. Oui, je prie pour qu’on puisse passer encore d’autres moments comme celui-ci, autour d’une table.
Japonais #0d4b7a - Français #00cc66 - Espagnol #ff3333 - Anglais #990099
- Nolan Le LidecA l'université ; 2è année■ Age : 28■ Messages : 1107■ Inscrit le : 17/01/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 20 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-103
❖ Arrivé(e) en : Avril 2016
Les champions naissent de l’intérieur
Feat Famille
Novembre 2016 - Week-end - Maison des Le Lidec - Osaka :
Il est midi et Ryota-san, notre cuisinier à domicile nous présente son plat fétiche. Ryota-san est toujours extrêmement appliqué et ses plats sont toujours délicieux. Il est assez drôle aussi. J’aime beaucoup passer ma tête exprès par l’entrebâillement de la porte de la cuisine, pour le voir me chasser gentiment de la main en riant. Ce n’est pas de ma faute, si les odeurs qui s’en échappent m’attirent chaque week-end ! Ryota-san a besoin d’être seul lorsqu’il prépare ses repas, pour lui, c’est sacré et je respecte, tout en faisant mon chieur habituel. Des râmens maison, à cette période de l’année, c’est l’un des plats les plus réconfortants ! Un bon bouillon bien chaud et des nouilles qui fondent dans la bouche.
Comme toujours, lorsque les bols sont posés face à nous, les éloges fusent à son égard. Ryota-san s’éclipse ensuite dans son temple pour nous laisser déguster en famille. On ne s’est pas réunis depuis les dernières vacances, le temps passe vite. J’ai quitté mes parents en froid à la rentrée d’avril. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts et le contact revient progressivement. Changer d’horizon m’a fait du bien. Je crois que c’est ce dont j’avais le plus besoin. Faire un choix qui m’appartient entièrement. D’ailleurs puisqu’on en parle :
« Ce sera bientôt le moment des vœux pour l’université. Tu as réfléchi ? »
Ma mère demande avant d’avaler une cuillère de bouillon. Mes parents se sont fait très tôt à l’idée qu’il n’y avaient que deux domaines dans lesquels j’avais des chances d’aller loin. La musique ou l’athlétisme. Borné comme j’étais, me payer d’autres études n’auraient pas suffit à ce que je me bouge les fesses pour leur faire plaisir.
« Oui, filière sportive, athlétisme. »
Malgré tout, il y a toujours une pointe d’appréhension dans ma voix. Qu’ils adhèrent ou pas, je m’en contre-fiche, mon choix est fait, mais j’aimerais bien ne pas avoir à argumenter trente ans. Ils sont capables d’essayer une dernière fois de me faire changer d’avis. J’étais bien naïf.
« Lorsque tu choisis cette voie, c’est toujours dans le but de bâtir une véritable carrière, n’est-ce-pas ? Il n’est pas question de gambader pour le plaisir. »
Question rhétorique. Mes doigts se tendent autour de mes baguettes. Nous y voilà. Je leur réplique sèchement :
« Bien sûr que je veux être un vrai athlète, je sais ce que ça implique. »
Et vous le sauriez si vous veniez me voir à davantage de mes compétitions. La phrase ne sort pas mais je suis presque sûr qu’elle se lit sur mon visage. Gambader pour le plaisir, je me sens insulté. Mon travail à chaque entraînement, c’est de la gambade ?!
« Ne le prends pas mal. Nous voulons simplement nous assurer que tu saisis bien que si nous te laissons choisir ta carrière, nous attendons à ce qu’elle soit à la hauteur. Avec les moyens à ta disposition, la médiocrité n’a pas sa place, il n’y a pas d’excuses à l’à peu près. »
Il est rare que ma mère soit dure, mais lorsqu’elle l’est, c’est comme s’enfoncer une aiguille au bout du doigt. D’un coup j’ai l’impression de m’être auto-menotté. Oui, c’est comme ça chez les Le Lidec. Choisi ta carrière comme bon te semble, mais excelle et marque l’histoire ou tu n’es rien. Laisse une trace ou ne te vante pas. Soit une référence, ne vole pas la place à un autre qui ferait sûrement mieux que toi. Si tu manques d’ambition, ne fait pas perdre de temps. Aucun débat n’est permis. Je sais déjà ce que je dois répondre.
« Je vises l’Olympique, je sais très bien ce que j’ai à faire. »
L’atmosphère est soudainement devenue électrique. Il a suffit d’une phrase.
« Et je vous défends d’appeler mes efforts de la gambade, vous n’y connaissez rien. Vous ne voyez pas la discipline que ça demande, ni les sacrifices qui vont avec ! »
C’est trop, je ne peux pas tolérer des paroles pareilles ! Surtout d’eux, qui devraient avoir conscience de l’abnégation nécessaire lorsqu’on souhaite atteindre des sommets, quel que soit le domaine ! Mais bon, c’est que du sport pour eux, c’est ça ?!
« Ravi de voir à quel point tu prends cela au sérieux. C’est tout ce que nous voulions entendre. Nous ne méprisons pas ta passion, loin de là. En revanche, vivre de sa passion, si l’on peut dire, est un luxe que peu peuvent s’octroyer. C’est une chance qui se doit d’être respectée. Beaucoup t’attendront au tournant, en tant que privilégié. »
Parce qu’en cas d’échec, les conséquences pour moi seront quasi inexistantes. Parce qu’on pourra cracher sur mon implication. Parce qu’il n’est pas impossible qu’on soupçonne que mes parents puissent soudoyer les sélectionneurs d’équipes professionnels pour me faire une place.
« Ils peuvent m’attendre. Mes victoires parleront d’elles-mêmes, vous en faites pas pour ça. »
Des grands mots. Du grand bluff. Mon estomac se tord. Il n’y a que les râmens divinement préparés par Ryota-san pour parvenir à faire passer cette horrible sensation. Je n’ai pas droit à l’erreur, ni à aucun relâchement. Leur faire honte n’est pas permis.
Japonais #0d4b7a - Français #00cc66 - Espagnol #ff3333 - Anglais #990099
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