[Halloween] Escape game - Milan & Shin [Terminé]

Conclusions communes, le démon pose les punaises une à une. Et cette fois...

- C'est la bonne !

Le bruit est singulièrement différent, des verrous qui sautent. Les lumières sont vertes. Il n'en faut pas plus pour que Shin se précipite vers la boîte aux lettres. Un avis de passage.

- Comment il a pu recevoir du courrier ici. La question s'était déjà posée sur la présence même de la boîte aux lettres... au sous-sol. Léger mouvement de tête. Nevermind.

Et bien sûr, sur le bon du facteur, un nom. Qu'il s'empresse de rentrer dans l'ordinateur. Hachimura. Ils auraient objectivement tout ce qu'il faut pour faire arrêter ce détraqué. Car ce n'est plus un suspect à ce stade. Entrée.

Six photos. Qui le mettent immédiatement mal à l'aise. (Tout ça est particulièrement malsain.) Ils ont aussi mis de vraies photos d'enfants, pour le réalisme de la scène. Une voix qui a joué la gamine enfermée et désespérée. Non, décidément il n'aime pas ça.
Six clés. S'il n'y a pas de lien c'est qu'ils ont vraiment manqué un truc. Mais ils ont à priori l'ultime énigme de la salle devant les yeux. Il n'ont de mémoire cette fois rien laissé d'inachevé derrière eux.

- Non, rien d'autre.

Aucune connexion internet, aucun logiciel, aucun accès au système ou au bios. Le but n'est pas de les entraîner à devenir des hackers professionnels. Juste à leur montrer un indice supplémentaire. Le dernier, très certainement.

- Tu vois quelque chose sur les clés ? Réponse négative. Dans la réalité montrer tout ça aux autorités serait une évidence.

Survivre et s'échapper de ce guêpier serait en revanche, bien moins aisé. Et qui laisserait traîner aussi négligemment des preuves aussi accablantes ? Mais c'est ici qu'il œuvre. Qu'il enferme les enfants. A partir de là...

- Une fois sortis d'ici, ce sera terminé.

Sourire rassurant. Le jeu touche à sa fin. Le blond va pouvoir se détendre. (Lui aussi.) Attention reportée sur les clichés. Piètre qualité photographique, c'est uniquement du factuel.

- Je pense... qu'il suffit de se rappeler où nous sommes.

Dans le sous-sol d'une maison lugubre. Qu'ils ont imprudemment explorée. Et le danger leur est tombé dessus.

- Si les photos sont dans l'ordre, ça devrait être la première clé.

Aussi simple que ça. Ce qui semble justement, bien trop facile. Et donc étrange. Car s'ils se trompent, ils peuvent juste... toutes les essayer ?

- A toi l'honneur.

Puisque le démon a déjà - littéralement - toutes les clés en main.

Doigt pointé sur la première photo. Mais il réalise maintenant. Il ne l'a pas dit à haute voix. (Voilà pourquoi il ne comprend pas.)

- La maison lugubre. C'est la où nous sommes.

Observation bâclée. (Encore.) Le fragment repéré par son acolyte met en doute son hypothèse. (Evidemment. C'était trop facile.) Il a déploré le professionnalisme des photos, mais ne les a pas examinées avec attention. Il a fallu le lui faire remarquer.

- Fais voir les clés ? Tant qu'ils gardent l'ordre. Ils savent quoi regarder. C'est bien le même anneau.

Instincts complémentaires. Ca leur réussit plutôt pas mal. (Lui va toujours trop vite.) Il a bien fait de lui laisser l'initiative. Trois essais. Ca lui revient maintenant.

- Là !

Sur l'étagère de la dernière photo. La tête d'une clé. Ressemblant étrangement à l'une de celles déjà désignée par son partenaire. Hypothèse confirmée par la troisième photo. La tige apparait, avec deux renflements uniques sur leur trousseau.

- Bien joué beau gosse. Sourire rayonnant. Tu permets ?

Clé en main. Celle initialement placée sur le crochet B. Correspondance exacte entre les détails. Il s'en va la tester joyeusement sur la dernière porte. Celle de la sortie.

La clé n'a pas encore touché la serrure. Il vient juste de saisir le cadenas.

- For fuck's sake !

Tintement de métal sur le sol. Sous l'effet de surprise, il a tout lâché.
L'électricité s'amuse à faire vaciller les lumières, le congélateur est encore secoué de l'intérieur, la petite fille crie des propos contradictoires, les pas se font plus oppressants. Et son cœur a manqué plus d'un battement. Il s'appuie contre le mur.

Changement radical d'ambiance. D'un extrême à un autre. C'est pour le punir d'avoir été trop joyeux c'est ça ? La peur s'est emparée de son coéquipier. Il le tire vers l'avant, agrippé à lui. Lui qui s'était bien ressaisi succombe à la panique. Et il n'a plus la volonté de la contrôler.

- J'ai besoin... de quelques secondes.

Etourdi. Il a vu flou, quelques instants. La poigne du blond lui fait mal. Son cœur bat. Plus lentement à mesure qu'il reprend ses esprits.

- Ca ira. On a trouvé la bonne solution.

Et il ramasse la clé. Heureusement la chute ne l'a pas abîmée. Il la glisse dans la fente, main tremblante. Contact avec son poignet. Volontaire ou non, il ne le demandera pas. Mais il adresse un sourire au démon. Et tourne la clé dans la serrure.

Suspens étouffant. Qui ne dure heureusement pas longtemps. Le cadenas s'ouvre, puis la porte. L'air qui s'engouffre dans la pièce semble différent. Et son compagnon est le premier à sortir. Il le suit, plus tranquillement. Surtout parce que le monde tourne encore. Parce qu'il a les jambes en coton. Il lui adresse toutefois un grand sourire. Il préfère ce Milan-là.

- Ca va mieux. On est sortis.

Lien de cause à effet, il ne peut pas non plus le nier. Légère inflexion face au surveillant qui a été leur maître du jeu. Il espère juste que sa voix ne tremble pas en le remerciant. Sac de bonbons en main (c'est trop), il agite les billets pour l'escape game qu'ils ont gagnés. Ils sont généreux ici !

- On en fera un moins flippant !

Rire. C'est le genre de défi qui lui plaît. Juste, pas en version thriller. Il lance avec entrain.

- On va manger ?

Sa tête et ses pieds pourront enfin fonctionner normalement. Il le sent maintenant. Avoir faim n'a pas aidé.