[Terminer] Sous les Flocons, la Chaleur d’Arima...

Durant les vacance de décembre 22/12 au 06/01.

Himawari et sa famille avaient réservé un séjour à Arima Onsen, un lieu pittoresque niché dans les montagnes de Rokko, à quelques kilomètres de Kobe. Ce havre de paix, connu pour ses eaux aux propriétés thérapeutiques, attire les visiteurs depuis des siècles. Les bains de la région se distinguent par leurs deux types d’eau uniques : l’onsen doré, riche en fer et en sel, réputé pour ses bienfaits sur la peau et la circulation, et l’onsen argenté, une eau claire contenant du radon, idéale pour apaiser les tensions et détendre les muscles. Ce village offrait une escapade parfaite pour échapper à la rigueur de l’hiver. Le ryokan qu’ils avaient choisi proposait des bains extérieurs entourés de rochers enneigés et de pins majestueux.

En hiver, Arima Onsen se transforme en un paysage féérique. Les montagnes environnantes se couvrent de neige, créant un contraste saisissant avec la chaleur émanant des sources chaudes. Les ruelles pavées, bordées de ryokan traditionnels, de petites boutiques et de temples pittoresques, offrent une ambiance intemporelle où chaque détail semble inviter à la sérénité. C’est dans ce cadre idyllique que Himawari et sa famille ont choisi de passer quelques jours, en quête de repos et de moments partagés loin des tracas du quotidien.

En cette soirée particulière, la neige tombait doucement, couvrant le paysage d’un manteau immaculé. Himawari, emmitouflée dans un yukata aux motifs floraux, avançait avec précaution vers le rotemburo. Sa mère l’aidait à se déplacer, attentive à sa santé fragile. Une fois installée dans l’eau fumante, Himawari poussa un soupir d’aise. La chaleur du bain enveloppait son corps, apaisant ses articulations souvent douloureuses en ce mois de décembre. La vue était enchanteresse : les flocons fondaient doucement en touchant la surface de l’eau, créant un contraste magique entre la chaleur et le froid.

Le moment passé dans les bains d’Arima Onsen était l’un de ceux que l’on savoure lentement, en prenant le temps de se détendre pleinement dans l’ambiance sereine du lieu. La famille se dirigea vers les bains après avoir quitté leur chambre et enfilé les yukatas fournis par le ryokan. Les hommes et les femmes se séparèrent pour profiter des bains respectifs, comme le veut la tradition dans de nombreux onsen japonais.

Du côté des femmes, Himawari et sa mère, accompagnées de la grand-mère, se glissèrent lentement dans le rotemburo, le bain extérieur, dont l’eau fumante émettait des volutes de vapeur s'élevant dans l'air froid. À chaque pas, la chaleur de l’eau contrastait agréablement avec la brise hivernale qui caressait la peau nue des baigneuses. Les rochers formant une barrière naturelle autour de la piscine délimitaient un espace intime, et, au-dessus de leur tête, les arbres recouverts de neige ajoutaient une touche presque magique à l’atmosphère.

Himawari s’installa délicatement, les yeux mi-clos, savourant la sensation de la chaleur sur son corps. Les douleurs liées à sa santé s’effaçaient peu à peu sous l'effet apaisant de l’eau. Elle se laissa envahir par la tranquillité, les bruits de la nature et les éclats de lumière dansant sur la surface de l’eau. Sa grand-mère, plus calme, lui adressa un regard bienveillant, et sa mère éclata de rire en faisant des éclaboussures légères, visiblement heureuse de laisser libre à la folie passagère. Les trois femmes discutèrent doucement, s’échangeant des souvenirs de famille et des pensées apaisées, enveloppées par la chaleur du bain et la beauté de l’environnement hivernal.

« C’est vraiment magnifique, » murmura-t-elle, observant les montagnes enneigées au loin.
« Rien de tel que la nature pour se ressourcer. » Marmonna Saori qui pressa la main de sa petite fille.

Du côté des hommes, son père et son frère profitaient, eux aussi, de l’eau chaude, mais dans un bain séparé. L’atmosphère était plus discrète de leur côté, une conversation plus posée ayant lieu entre eux. Ils se remémoraient des souvenirs de voyages passés, prenant des nouvelles plus récentes tout en s’admirant mutuellement les paysages enneigés qui entouraient leur bain. Le contraste entre l’intimité tranquille de l’eau et le grandiose paysage hivernal renforçait leur sentiment de bien-être et de relaxation.

Le silence tombait de temps à autre, et tous semblaient absorbés par la contemplation des flocons de neige qui tombaient doucement autour d’eux, en harmonie avec les sources chaudes. Le son du vent effleurant les montagnes, ainsi que le bruit apaisant de l’eau qui se déversait doucement des pierres, créaient une atmosphère de paix profonde. En dépit de la séparation de genre traditionnelle, chacun se sentait connecté à l’autre à travers cette expérience partagée, qui transcendait les frontières physiques pour plonger dans la simplicité d’un moment hors du temps.

Après leur bain apaisant, la famille se retrouva dans la salle commune du ryokan, où l’atmosphère était chaleureuse et conviviale. Le feu crépitait dans un coin de la pièce, ajoutant une touche de confort supplémentaire à l’ambiance déjà douillette. La table basse était recouverte d’un futon sobrement décoré, et au centre, un grand chaudron de nabe fumait doucement, libérant une vapeur parfumée qui éveillait les sens. Autour du chaudron, des assiettes remplies de légumes frais, de tranches de viande tendre, et de nouilles udon attendaient d’être plongées dans le bouillon bouillonnant. La chaleur de la pièce, combinée à celle du repas, apportait une sensation de réconfort qui semblait s’infiltrer jusque dans chaque muscle, apaisant les corps et les esprits fatigués.

Himawari, qui n’avait pas un grand appétit habituellement, se laissa néanmoins tenter par de petites portions, appréciant particulièrement les champignons shiitake qui se gorgeaient de l’essence du bouillon. Elle les saisissait délicatement à l’aide de ses baguettes, les trempant dans la sauce savoureuse avant de les porter à ses lèvres. La douceur des champignons se mariait parfaitement avec la richesse du bouillon, et la chaleur envahissait son corps, offrant un contraste agréable avec l’air froid de l’extérieur.

À côté du nabe, un oden fumant était également servi. Le bouillon à base de dashi et de sauce soja, mijoté pendant des heures, dégageait un parfum profond et réconfortant. Himawari choisit un œuf dur, dont le jaune était parfaitement cuit et fondait sous la pression de ses baguettes, ainsi qu’un morceau de konnyaku, qui apportait une texture unique au repas. Sa mère, un peu plus audacieuse dans ses choix, opta pour des boulettes de poisson tendres et du tofu frit doré, qu’elle plongea dans le bouillon avec enthousiasme.

La famille échangeait des sourires et des rires en partageant ce repas réconfortant. Les conversations allaient bon train, mêlant anecdotes passées et souvenirs de voyages. Ryoko, la mère de Himawari, riait de bon cœur en racontant une histoire embarrassante de l’enfance de son mari, ce qui fit éclater de rire le frère de Himawari.

« Ah, je me souviens de ce voyage à Hakone… Kisho n’arrêtait pas de se perdre dans les ruelles, » dit Ryoko, un sourire malicieux aux lèvres.
« Tu te souviens de l’époque où il voulait absolument prendre le train à vapeur ? Il a failli nous faire manquer le départ parce qu’il s’est laissé distraire par une statue de singe. » ajouta le frère de Himawari en éclatant de rire, sa voix résonnant dans la pièce.

Himawari, un sourire timide aux lèvres, regardait les éclats de rire des siens, ressentant une chaleur douce se répandre dans son cœur. Elle était heureuse de voir sa famille si joyeuse, profitant d’une soirée simple mais pleine de complicité.

« C’était tellement drôle… Mais vous oubliez quand maman a failli se retrouver dans l’eau chaude à cause du "poteau en bois" dans la source de ce ryokan, » plaisanta son frère, piquant sa mère d’un regard espiègle.

Ryoko, rougissant, mais amusée, hocha la tête avec un rire léger.

« Oui, c’était une mésaventure, je l’admets. Mais qui aurait cru que je tomberais dans une source chaude juste en voulant admirer les poissons ? »

Les éclats de rire et les anecdotes continuaient de se mêler au bruit de la cuisson, créant une atmosphère de partage et de complicité. Chacun, dans sa propre assiette, découvrait des nouvelles saveurs, mais c’était surtout l’échange, la chaleur humaine et la communion avec la nature environnante qui rendaient ce dîner si spécial.

Le soir venu, après un repas chaleureux et convivial, Himawari se retira dans sa chambre au ryokan, un endroit cosy où l’ambiance paisible était accentuée par la lumière tamisée des lanternes et le doux crépitement du feu. Assise près de la fenêtre en shoji, elle admirait la neige tombant doucement à l’extérieur. Les flocons se déplaçaient dans l’air froid, capturés par la lueur pâle de la lune, créant un spectacle envoûtant et tranquille. Elle respira profondément, imprégnant son esprit du calme de ce paysage hivernal, avant de se tourner vers son carnet de croquis.

En silence, elle griffonna quelques esquisses, son stylo glissant délicatement sur le papier. Les scènes enneigées prenaient forme sous ses doigts, des paysages sereins qu'elle capturait avec la même tendresse qu'elle portait à ses souvenirs. De temps en temps, elle ajoutait un petit tournesol dans le coin de ses dessins, ce symbole de lumière et de chaleur, comme une note personnelle qui apportait de la couleur à la neige immaculée qu’elle représentait. Les tournesols, petits éléments constants de son univers créatif, étaient sa façon à elle d’illuminer l’hiver, de rappeler la vie et la beauté même dans les moments les plus froids et solitaires.

Cependant, avant de s'endormir, la jeune femme entendit des rires venant de la salle commune. Sa famille avait installé un jeu de société japonais traditionnel, un moyen de prolonger cette soirée joyeuse. Elle se leva, curieuse, et se dirigea vers la pièce voisine. Lorsqu’elle entra, elle trouva son père, son frère, et sa mère installée autour d’un petit jeu de go ou d’un jeu de cartes traditionnel comme le karuta. Les règles étaient simples, mais l’enjeu était dans le plaisir de se retrouver ensemble, de passer un bon moment et de s’amuser sans pression.

« Viens jouer avec nous, Hima ! » lança son frère avec un sourire malicieux. « Tu es notre chance de gagner ce soir ! »

La verte rit doucement, ravie de l’accueil de sa famille. Elle prit place à côté de sa mère, qui lui tendait un morceau de tofu frit qu’elle avait laissé de côté, comme pour lui rappeler la chaleur de leur repas partagé. La partie de jeu se déroula dans une ambiance légère et amicale. Le jeu, bien que simples, étaient pleines de rires et de petites taquineries. Ryoko, la mère, riait aux éclats chaque fois qu’elle faisait une erreur, tandis que le père de Hima, plus sérieux, se concentrait avec attention sur chaque mouvement.

À chaque tour, les échanges se faisaient de plus en plus animés, et même l’étudiante se retrouva à participer activement, oubliant pour un moment ses préoccupations. Les sourires et les taquineries fusaient autour de la table, et le temps sembla s’étirer dans une douce harmonie. La compétition légère n’était qu’un prétexte pour renforcer les liens, pour se rapprocher, pour se rappeler que dans ce moment précis, ce simple jeu était une manière de prolonger la magie de la soirée.

Au bout d’un moment, lorsque la partie se termina dans un éclat de rires (et quelques protestations amicales de la part de ceux qui avaient perdu), Himawari se sentit profondément connectée à sa famille, enveloppée dans la chaleur de leur présence et du moment partagé. C'était un de ces instants où la simplicité du quotidien devenait inoubliable, une vraie parenthèse enchantée. Finalement, après avoir échangé des sourires et de petites anecdotes, la famille se sépara, et Hima retourna dans sa chambre.

Elle s'assit à nouveau près de la fenêtre, se plongeant dans ses croquis. Le contraste entre la sérénité des paysages enneigés et la chaleur de ses souvenirs familiaux lui apportait un sentiment de paix totale. Elle se sentit bien ici, dans cet endroit où le temps semblait ralentir, où chaque détail — du bruit léger de la neige qui tombait aux éclats de rire de la soirée — lui offrait un refuge précieux. Elle ferma les yeux un instant, consciente de l'importance de ces moments de calme et d’unité.