[Osaka]Les Simpson l'ont déjà fait ! [Starring NaHomer et JuNed !]

■ Inscrit le : 18/11/2023

Un samedi comme les autres durant un long mois de vacances. Je ne faisais pas grand-chose de mon temps libre à vrai dire. En semaine, j'aidais pas mal mon père pour ses cours particuliers en m'occupant des élèves les moins avancés dans le cursus musical. Quand il n'y avait pas de cours, je bossais soit mon permis, soit je faisais du sport au mieux quand ce n'était pas des tâches que mon père me confiait.

Et enfin, venait le soir, repas et soirée rigolade, soit sur la console, soit devant un film ou série. Et hier, c'était les Simpson, en anglais pour me permettre de garder l'habitude et on rigolait bien. Quelques épisodes suivis d'une franche partie de guitare héroïque. J'avais perdu d'ailleurs et donc, pour mon gage, je devais m'occuper de couper la haie qui séparait notre maison de celle des voisins.

Évidemment, j'étais seul ce jour-là, j'avais donc passé une bonne partie du début de mon après-midi à couper tout ce qui dépassait... La haie ! Je précise ! La haie. Et c'est là que je le vis. Impossible de dire s'il revenait de dehors ou venait de sortir. Naomi Sato, je ne connaissais que ça de lui et le fait qu'il était dans la même section aussi, en sport. Mais 1ère année si je ne me trompe pas.

Quoi qu'il en soit, j'avais bien envie de l'accoster. C'est vrai quoi, depuis le temps qu'on est voisin, on n'a jamais pris le temps de faire connaissance. Autant rattraper ça. Je relevais doucement ma casquette pour ensuite épousseter rapidement mon haut vert et mon short beige. Enfin, j'avais mis un haut vert pour qu'on remarque moins facilement les déchets naturels de cette haie que je venais enfin de finir. Maintenant, j'avais le tuyau d'arrosage en mains et j'arrosais tranquillement quand le jeune homme passa enfin à portée de moi.

- Salit salut cher voisinou !!!

Ouais bon, j'avais encore les Simpson en tête et comme j'ai des lunettes et qu'il y a une haie, forcément, ce rôle s'impose. C'est marrant et j'étais presque parvenu à faire la même intonation avant de lâcher un rire franc. Dommage que les Simpson l'aient déjà fait. Me dandinant doucement d'un pied sur l'autre, j'enchaînai avec bonne humeur.

- Pardon, c'était trop tentant ! Depuis le temps, je ne me suis jamais vraiment présenté alors que ça fait plus d'un an qu'on est voisin ! Moi c'est Junichi, enchanté… Hein ?

Euh attend… pourquoi y a plus d'eau qui part du pistolet que je tiens ? Je remontais du regard le tuyau avant de remarquer que mon pied était posé dessus. Il a quel âge ce tuyau ? Non parce qu'on le traîne depuis un moment et je n'étais pas sûr que l'accumulation d'eau ainsi que la pression n'allait pas…

- Oh merd… !

Avant de pouvoir finir ma phrase, le tuyau céda et valdingua un petit moment avant que je parvienne à le rattraper et couper l'eau. J'étais trempé et tout ce qu'il y avait autour de moi aussi. Mes lunettes étant tombées, je ne pouvais voir ce qu'il en était du voisin…

- Ouf ! Eh eh… Désoli, désola, désolé…

Au moins… J'avais plus chaud. Faire une bonne impression auprès de mon voisin… Check !

■ Inscrit le : 16/04/2024

Naomi Sato

Junichi Yasuhisa

Les Simpsons l'ont déjà fait !

Il s’agissait du Week-end et tu allais le passer avec tes parents. Bien qu’ils te disent de venir les passer entièrement à la maison, tu préférais être un peu loin d’eux pendant la semaine. Une bouche en moins à nourrir pour eux, c’est tout ce qui t’importait. Néanmoins, tu ne pouvais rester inactif et il fallait que tu mettes la main à la pate pour ne pas te sentir comme un fardeau pour eux.

Un peu de bricolage par-ci, les taches ménagères, le ménage, la vaisselle, tu t’activais pour qu’aucun de tes deux géniteurs n’aient besoin de faire quoi que ce soit. Cela les faisait râler, d’avoir leur fils à la maison, sans qu’il ne puisse se poser et être avec eux. Tu leur certifiais que cela te plaisait de les aider ainsi. On pouvait même voir un petit sourire flotter sur tes lèvres, quand ton père racontait sa journée, quand ta mère t’assistait au nettoyage des assiettes. Une petite période de quiétude, où tout se passait convenablement.

Il y eu ce moment, un peu étrange, en une fin d’après-midi. Tu t’étais commissionné pour partir faire les courses pour le repas du soir. Rien de bien extravaguant, juste de quoi contenter tout le monde. Un bruit récurant te parvenait alors que tu arrivais non loin de chez toi. Le bruit d’un sécateur, coupant taillant encore et encore. Il s’agissait de ton voisin, qui était attelé à la tache depuis bien avant que tu ne sois sortie. Tu lui avais à peine jeté un coup d’œil, n’en ayant que faire de sa personne. Vous n’aviez jamais pu vous présenter correctement.

Mais apparemment, cela allait changer. Sous peu. Affublé d’une tenue des plus ridicules, tu te crispas en l’entendant t’apostropher. Cela te vrilla presque les tympans, une légère moue désapprobatrice sur ton visage. Elle disparut rapidement, te rendant ce masque de marbre qui te caractérisait. Ainsi que ce regard froid et distant que tu affichais, toisant ton vis-à-vis. Qui venait de se présenter. Tu échafaudais déjà une tentative d’esquive quand il t’en fournit une toute prête. Le tuyau qu’il utilisait venait de se couper et il se demandait pourquoi. Au moment où il tenta d’en trouver le problème, tu te tournas pour rentrer chez toi.

Sans doute un léger manque de chance encore. Ou bien tu manquais de vitesse. Quoi qu’il en soit, qu’importe la raison, tu te retrouvas trempé sur tout ton haut, ainsi que légèrement sur le pantalon. Il faisait assez doux pour la saison, le fait d’être trempé ne te dérangeait aucunement. En revanche, la nourriture que tu ramenais avec toi avait subi un dégât des eaux assez massifs. Il n’en fallut pas plus. Posant les sacs au sol, tu revins droit sur lui, la fureur dans ton regard s’embrasant. Ton poing s’arma, avant de se stopper net, lorsqu’une voix douce se fit entendre derrière toi.

- Oh mon… Mais que s’est-il passé ? Un rire léger ponctua cette phrase avant de reprendre. Pourquoi êtes vous trempé tous les deux ?

Tu rabaissas rapidement le bras, ne voulant pas qu’elle voit ce que tu t’apprêtais à faire. Ta mère vint se poser à côté de toi, observant la situation. Elle avait toujours d’une nature aimable et charitable, tout comme ton père. Rien ni personne n’aurait pu prévoir que tu tournes ainsi. Toute cette violence en toi. Cette soif de prouver ta supériorité. Une flamme noire, maudite qui brulait et crépitait constamment en toi.

- Vous devez être Junichi ? J’ai beaucoup entendu parler de vous par vos parents. C’est un peu grâce à ça que j’ai inscrit mon petit ‘Omi à l’école de Kobe. Vous la fréquentez aussi n’est-ce pas ?

- M’man…

Le rouge empourpra tes joues et tu te détournas pour éviter que quiconque ne remarque une telle attitude. Tu ne te ferais jamais à ce que l’on te donne des surnoms mignons ou même que l’on te complimente. Un trait dont tu ne dépêtrerais sans doute jamais. A moins de faire un très grand travail sur toi. Quand tu fus sûr que cela soit passé, tu repris le fil de la conversation.

- Il y a de quoi vous séchez à l’intérieur, suivez-moi. Je vous fais un café ? Une tisane peut-être ? J’ai aussi des gâteaux si vous avez faim.

Le sourire sincère et la main qu’elle posa sur ton voisin… Peu de monde pouvait y résister. Surtout pas toi. Tu pouvais tout lui pardonner, sans concession. Comme à ton père. Actuellement absent, rentrant un peu plus tard de son travail. Faisant tout pour subvenir à sa famille. Lui qui avait tant sacrifié pour pouvoir t’inscrire à cette école. Ne comptant pas ses heures ni sa santé. Soufflant légèrement, tu porta une nouvelle fois les courses pour leur emboiter le pas.

■ Inscrit le : 18/11/2023

Bon, on ne peut pas dire que l'opération « Rencontre avec le voisin » était un échec, mais je m'avancerais peut-être un peu vite en parlant de réussite aussi. Disons que c'est... passable, à défaut de mieux.

Quoi qu'il en soit, il ne m'a pas l'air très sociable, mais ce n'est pas grave, il a l'air cool, son look est cool ! Donc il est forcément cool ! Quoi ? Qu'est-ce qu'elle a ma logique ?!

Visiblement, il avait une famille... ou en tout cas, une mère au moins aussi envahissante que mon père. Car cette dernière, très aimable en passant, était venue à notre rencontre et me parla assez rapidement. Cependant, il y avait un élément dans ce qu'elle me disait qui semblait un peu décousu. Impossible qu'elle ait vu ma famille entière...

Cela dit, mon père voyait une de ses amies assez souvent et comme elle vit à Osaka, cela lui a permis de décrocher son travail de prof de musique et j'en passe. Forcément, ils passent souvent du temps ensemble, même si ce n'est plus le genre amis d'enfance.

Je pris alors la parole avec un sourire détendu.

- Oui, c'est bien moi. Comme je suis souvent en vadrouille ou sur Kobe, c'est vrai que je n'ai pas pu me présenter officiellement et je m'en excuse ! Cela dit, mon père est divorcé et c'est probablement son amie que vous avez pu croiser. Ma mère vit à Tokyo et... non, non en fait c'est tout. Mais oui, je suis bien à l'université de Kobe, en sport pour tout dire. Je me disais bien que je l'y avais croisé, Omi c'est ça ?

Je n'avais pas grand-chose à dire sur ma mère en vérité... ou rien de valorisant en tout cas. Donc, j'espérais qu'elle ne me poserait pas d'autre question sur le sujet, sans quoi je serais obligé de répondre. En attendant, elle me proposa... enfin m'invita à entrer pour me sécher. Ça va, c'est un peu d'eau, je peux toujours sécher en finissant de m'occuper de la haie au pire.

- D'accord, mais juste changer de vêtement au moins. Je ne voudrais pas tout salir. Dans le genre, bonne impression, ce n'est pas le top ! Mais sinon avec plaisir, si ça ne vous embête pas.

Évidemment, avec de la nourriture, on m'appâte trop facilement. J'appuyais bien sur le "vous" histoire que le jeune homme se sente ciblé aussi ! Je n'étais pas le genre à m'imposer... Enfin si, j'étais carrément le genre ! Mais pas comme ça chez les autres dans leur intimité. Je n'aimerais pas qu'on entre dans ma chambre comme ça. Quoi que, non, en vrai ça ne me poserait pas de soucis. J'attendais juste une confirmation pour mettre au moins des vêtements de rechange avant d'aller... me sécher.

■ Inscrit le : 16/04/2024

Naomi Sato

Junichi Yasuhisa

Les Simpsons l'ont déjà fait !

Ils sont tous les deux-là, à papoter comme s’ils étaient amis depuis toujours. Avec ta mère, tu n’es plus vraiment surpris maintenant. Ce n’est pas la première fois qu’elle te fais ce coup et ce ne sera sans doute pas la dernière. C’est la plus sociable de la famille. Ton père est surtout trop crevé pour tenter quoi que ce soit. Quant à toi… Faut-il vraiment l’expliquer ? Tu as déjà fait tes preuves quant à ton manque d’amabilité.

Ainsi donc, il serait en partie l’instigateur de ton retour en études ? C’est étrange, quand on considère que vous devez être voisin depuis un moment maintenant. Vous n’entretenez aucune relation quelle qu’elle soit. Une simple indifférence entre vous. S’il avait pu entendre des choses sur toi, ce n’était pas ton cas le concernant. Quand bien même, tu t’en ficherais royalement. Si tu devais écouter chaque rumeur, chaque ragot, chaque mauvaise langue, tu en aurais pour toute une vie.

- Ce s’ra Naomi pour toi.

Tu l’avais dit assez fort en passant à côté de lui. Le petit sobriquet, il n’y avait que ta mère qui pouvait te le donner. Sans que tu ne veuilles pas massacrer la personne le prononçant. Tu filas rapidement dans la cuisine pour vérifier l’ampleur des dégâts, pendant que ta mère amenait une serviette à Junichi. L’eau ne semblait pas avoir endommagé quoi que ce soit, heureusement. Soupirant légèrement, ta mère entra elle aussi dans la cuisine, sans doute pour chercher de quoi nourrir le gaillard.

- Quelle coïncidence ! Mon ‘Omi aussi est en filière sportive ! J’espère que vous prendrez soin de lui.

Tu serras légèrement le poing avant d’aller toi aussi te changer, pour être au sec. Rester trempé, bien que par un temps clément, ne te plaisais guère. Surtout si tu ne l’as pas choisi. Tu passas rapidement un t-shirt propre, retournant voir de quoi il en retournait. Posé dans le salon. Tu posas ton épaule contre le battant de la porte et les observa, sans rien dire. Il semblait en grande discussion sur le campus et l’école en général.

■ Inscrit le : 18/11/2023

Oh, je vois que les surnoms étaient propres à sa famille, donc Naomi ça m’irait, surtout que ce n’était pas son nom de famille. Donc, un très bon signe pour moi, vraiment le plus formel qui soit, sauf peut-être avec sa mère évidemment, je ne me risquerais jamais à l’appeler par son prénom ! Mon père peut-être cela dit ! Enfin, quoi qu’il en soit, je lâchais avec bonne humeur.

- Ok Na-Omi ! Je note ! Moi c’est Junichi mais j’ai l’habitude qu’on m’appelle Juni, donc tu peux m’appeler comme ça.

Après quoi, je fus invité chez les voisins, le jeune homme ne semblait pas vraiment enthousiaste mais après, sa mère semblait quand même curieuse d’en savoir un peu plus. Elle me confia alors ce que je soupçonnais être vrai, que Naomi était bel et bien à Kobe. Je me disais bien que c’était le cas, en revanche, il n'était pas dans ma classe, donc sûrement dans une section inférieure ou supérieure, il y avait une chance sur deux.

Le comportement de sa mère semblait un peu déranger Naomi, il était mal à l’aise… pourtant, il ne se rendait pas compte de la chance qu’il avait en réalité. Si ma mère m’appelait par mon diminutif par un malheureux accident de verbe… C’était déjà un gros coup de chance. Alors avoir une mère aimante, autant dire que je ne savais même plus ce que ça faisait… J’avais pu connaître dans mon enfance, mais les souvenirs s’effacent progressivement. Cependant, j’avais de bons yeux. Non sans blague, avec des lunettes certes, mais quand même, j’ajoutais sur un ton amusé mais assez sûr.

- Oh pas besoin, je suis certain qu’il a déjà quelques copines qui sont là pour ça ! Je veux dire, ça m’étonnerait sincèrement que tu n’attires pas au moins des regards intéressés, Na-Omi. Mais après, si cela peut vous rassurer, Kobe est vraiment cool en général !

Ouais, ça par contre, c’était amusant et vu le caractère de sa mère… J’étais curieux de voir le résultat mais je me doutais que mignon comme il était, y avait moyen qu’il soit un vrai bourreau des cœurs en secret ! Je me séchais tranquillement avec la serviette en essayant de ne pas mettre de l’eau partout avant de demander sur un ton plus détendu et curieux.

- Du coup, tu vises quoi comme sport ? Ne me dis pas la natation… On m’en parle trop en ce moment !

Oui, c’est vrai, je comprends que l’enthousiasme des maillots de bain soit au rendez-vous, mais je ne pense pas choisir un club pour des raisons pareilles. Après, chacun fait ce qu’il veut, mais… Bon ok ! La vraie raison, je ne suis pas franchement un bon nageur, je sais nager mais voilà, je ne fais pas de jet-ski sur l’eau quoi ! Enfin, quoi qu’il en soit, j’observais mes interlocuteurs avec curiosité. Nul doute que ce moment s’annonçait déjà fort passionnant !

■ Inscrit le : 16/04/2024

Naomi Sato

Junichi Yasuhisa

Les Simpsons l'ont déjà fait !

- Ce s’ra Junichi.

Une habitude ? Ce n’est pas ce que tu étais. Une épine dans le pied, un poing dans la gueule te collait bien mieux. Une variable anodine dans la vie parfaite de tous ses petites gens bien sur eux. Une haine contre eux ? Aucunement. Ils ont eux la chance de pouvoir grandir, évoluer, dans un environnement serein et prospère, loin de tout tracas. Il ne saurait pas se défendre face à une agression, s’ils étaient capables d’en reconnaitre une. Tss, pourquoi ta mère était aussi gentille avec eux…

En fait, tu le sais très bien pourquoi. Pour se faire bien voir, entretenir des relations amicales. En cas de coups dur, ce sera grâce à cela qu’elle pourrait s’en sortir. Une bonne entente pouvait sauver et aider facilement. C’est sûr que ce ne serait pas toi qui le ferait. Devoir sociabiliser, dans un milieu qui ne te correspond pas, que tu ne comprends pas et qui ne te comprends pas. Tu avais autre chose à faire que de gâcher du temps et de l’énergie dans une telle épreuve.

- Oh vous savez, mon Omi n’a jamais ramené une seule fille à la maison ! Il n’a d’yeux que pour son vélo.

Elle ne pouvait pas mieux dire. En général, si les gens te font chier, les gonzesses sont juste un mystère absolu à tes yeux. En combinant avec ton asociabilité, le fait que tu sois enclin à la violence facile, cela n’en avait jamais attiré de toute façon. Et tu ne te sentais pas attiré non plus. Enfin disons que le physique est le plus simple. Tu as déjà eu ce genre d’attirance pour une demoiselle. Mais jamais plu loin. Trop prude, ou peureuse, ou… Classique finalement. Ce n’est pas cela dont tu avais besoin. Bien que tu ne saches pas ce dont tu avais besoin.

- Cependant, beau comme vous êtes, il est certain que vous devez faire tourner des têtes.

Ta mère gloussa un peu et tu fus un peu plus détendu. Tu aimais l’entendre et la voir ainsi. Heureuse. Quand vous n’êtes que deux à la maison, sans père, c’est un peu inanimé. Elle s’occupe de toi et tu t’attèles à l’aider mais tu es peu enclin à ouvrir et discuter franchement avec elle. Qui le sait d’ailleurs. C’est ta mère, après tout. Néanmoins, quand ton père rentre, c’est la fête ! Bien qu’il soit fatigué, toujours un mot doux pour sa femme, une attention et bourrade dans le dos pour son fils. Il essaye d’être le plus présent à sa façon et cela semble fonctionner très bien ainsi.

Cette fois-ci, la question t’était directement adressé. Afin de faire la conversation sans doute. Un autre moment, un autre endroit, tu l’aurais royalement ignoré. Mais ta mère se mit à t’observer avec des yeux enjoués et, avec un petit geste de sa main, te pria de venir répondre. Soupirant légèrement, tu pris place dans un fauteuil libre, pas très loin d’eux. Qui attendaient ton récit avec impatience.

- J’ai pris Badminton en sport co’. Et Danse pour l’individuel. J’fais parti du club aussi, histoire d’m’améliorer au mieux.

Tu venais de te rendre compte que tu ne l’avais jamais dit à ta mère, qui te regardait avec une fierté non dissimulée. Le rouge revint rapidement sur tes joues avant que tu n’arrives à les chasser. Tu savais que tu aurais, de toute manière, droit à une petite discussion autour de la table ce soir. Elle appuya sur ta main et fit un petit geste de la tête dans la direction de Junichi. Tu connaissais ce signal. Instinctivement, tu redressas le menton et ton regard se fit froid. Juste pour lui renvoyer la question.

- Et toi ?

■ Inscrit le : 18/11/2023

Franchement, je l’enviais, vraiment. Naomi semblait mal à l’aise de la sociabilité de sa mère, mais il n’y avait vraiment pas de quoi. C’était rafraîchissant de voir une figure maternelle aussi agréable. C’est vrai que je n’avais pas franchement le meilleur élément de comparaison au monde. Mais c’était appréciable de pouvoir voir de temps à autre comment une mère modèle pouvait se comporter. Elle était curieuse du bien-être de son fils, il fallait lui laisser ça !

Alors je ne pouvais m’empêcher de sourire à la remarque, donc il n’avait jamais ramené une fille à la maison. Remarque, sa mère avait l’air d’être pas mal comme mon père, donc je pouvais le comprendre. Elle devait surement être le genre à montrer directement les photos de familles et les photos fesses-nues de petite enfance sans aucune pitié. C’était un truc que les mères adoraient faire, non ! Il paraît, moi je n’en sais rien. Mon père se contentait surtout de harceler de questions, la première étant bien souvent : « Mais tu lui trouves quoi au juste à mon fils ? », mais c’était uniquement dans le but de me chambrer ! Que pour son vélo… mouais, à d’autres ! Mon œil, qu’il n’a jamais regardé une jolie fille de temps à autre, je n’y crois pas… Ou alors… il n’est pas intéressé par… Bon je ne sais pas et ça ne me regarde pas !

- Oh moi ? Peut-être oui, je ne m’en vanterais pas, cela dit, et les amours, ce n’est pas trop ma préoccupation principale. Déjà réussir mes études, ce sera un bon début !

Ouais bon, le fait de ne pas chercher une copine ne voulait pas dire que je ne faisais pas forcément tourner des têtes… Je veux dire, regardez l’exorciste, le curé ne cherche pas de femme mais ça ne l’empêche pas de faire tourner des têtes ! Bon ok, c’est chelou… mais marrant ! J’observais donc le jeune homme pendant qu’il me répondait et j’avoue que je n’aurais pas forcément songé à la danse, mais j’avoue que les deux sports me semblaient plutôt complémentaires en vérité.

- Ce sont deux sports qui demandent une certaine grâce et qui ne sont pas si faciles que ce qu’il paraît au premier abord ! Je suis certain que tu dois vraiment gérer pour les deux ! Moi c’est baseball principalement, mais je pratique un peu tout quand j’en ai l’occasion !

Oui, c’était peut-être une des principales raisons qui faisait qu’on me laissait relativement tranquille, au-delà de mes airs de binoclard premier de la classe, j’étais capable de lancer les objets assez forts, frapper plus durement et taper des bons sprints. J’observais le jeune homme avec un sourire avenant, il semblait renfermé, mais je ne le sentais pas comme quelqu’un de mauvais ! J’ajoutais sur un ton calme et détendu.

- Si jamais tu veux t’entraîner, je serais ravi de t’aider. Pour la danse… j’avoue que tu t’y connais beaucoup plus que moi. Mais je suis calé en musique et je sais jouer de pas mal d’instruments de base, flûte, guitare, piano, violon et j’en passe. Ou même simplement pour de la musique, je peux te mixer à peu près ce que tu veux.

Ça aide d’avoir grandi avec un père musicien, j’avais appris la musique presque de la même façon que j’avais appris à parler. Même si je n’égale pas le niveau de mon père, je me débrouille. Puis j’ajoutais.

- Tout le reste, si tu veux un jour découvrir et apprendre un peu le baseball ou d’autres sports d’équipe, je peux t’y aider aussi.

Essayons d’être avenant, la base était de proposer son aide pour permettre aux autres de s’améliorer après tout. J’ajoutais à l’intention de sa mère d’une voix un peu plus humble.

- Oh ! Et pardon si parfois la musique est un peu forte… quand on travaille nos accords… on a un peu tendance à se laisser emporter. Quand ce n’est pas sur des jeux de rythmes sur la console… c’est vrai qu’on est tellement pris par le jeu que le son devient vite anecdotique.

Je rigolais, mal à l’aise sur le moment, on baisse souvent le son en s’en rendant compte. Mais dedans ce n’était pas simple et il me semblait qu’une fois, des voisins s’en étaient plaints avant qu’on déménage.

■ Inscrit le : 16/04/2024

Naomi Sato

Junichi Yasuhisa

Les Simpsons l'ont déjà fait !

Pour le coup, tu venais de te trouver un point commun avec lui. Les études avant les amours. Bon, ce n’était pas très difficile, beaucoup de choses passaient avant les amours avec toi. Mais du coup, vous étiez d’accord et tu appréciais de voir que ce type pouvait avoir son sérieux. Il ne te laissait pas une bonne impression jusque là mais cela remontait doucement. Au moins, il pourrait t’aider si tu galères pendant ton année.

S’il y a bien une chose qui ne te gêne pas pour demander de l’aide, c’est bien pour les études. Même par leur passer. Quand tu appréciais une matière mais que tu ne comprenais pas le concept ou la manière de procéder, tu te tournais vers la tête de classe. Qui t’aidait évidement de bon cœur ! C’est faux, il tremblait toujours sous ton regard, espérant ne rien dire de travers pour ne pas t’énerver. Même si intérieurement, il était heureux d’en savoir plus que toi. Ce que tu tolérais, vu que tu savais que tu n’étais pas un cas d’intelligence pertinent.

Lui, il pratique le baseball. Un sport beaucoup beaucoup beaucoup trop collectif pour toi. Si tu as des guignols dans ton équipe, tu peux être sûr que tu finiras par tenter de les faire bouger à coup de pieds dans le derch. Si ce n’est pas de poings dans la gueule. Ou de batte, si tu n’es pas de bonne humeur. C’est arrivé. Une fois. Heureusement, le type s’est baissé à temps et l’engin s’est juste éclaté contre la rambarde qui se trouvait derrière. Plié en deux l’aluminium.

- J’pratiquais pas mal d’sport avant, dans ma scolarité. Pour c’qui est d’la grâce… Pour l’moment on va r’passer. C’est surtout la souplesse et le timing qu’est important pour les deux.

Surtout pour la danse. Ton corps commençait à te faire découvrir des muscles que tu ne connaissais pas. Qui se tordent et se cassent dans tous les sens. Se modifiant et s’affinant pour correspondre à ce que tu cherches à leur faire faire. Qu’ils apprennent à t’écouter. Tu aimes savoir ton corps sous contrôle, apprendre à le connaitre dans ses moindres détails. Pour ce qui es du badminton, tu étais en duo avec une personne qui se débrouillait plutôt bien. Mais là aussi, tu apprenais surtout à doser ta puissance, à ne pas juste smasher tel le bourrin que tu es.

Pour ce qui est de l’entrainement, tu verrais plus tard. Tu as ta propre manière de t’entrainer, bien qu’elle puisse paraitre un peu barbare ou désuète. Arracher son corps, ses muscles pour tout restructurer. Simple, efficace. Barbare. Mais qui colle au mieux à ta manière de faire et d’être. Pour ce qui est de jouer d’un instrument de musique… Pas sur que tu es la patience ou le doigter d’apprendre un tel exercice. Surtout que tu avais des souvenirs de quand tu étais gamin où cela ne se passait pas vraiment bien. Tu haussais donc les épaules et secouait la tête. Ce fut ta mère qui reprit.

- Nous avions essayé, dans son enfance, de lui apprendre de la guitare. Nous avons eu de la chance qu’il ne casse pas la guitare sur le sol.

Peu de changement depuis. Cela risquait d’arriver si on te mettait ce genre d’instrument entre les mains. Ou n’importe quoi d’autre. Bien que tu réserverais un traitement plus spécial s’il s’agissait d’une flute. A planquer dans un endroit obscur et normalement pas prévu à cet effet. Tu te perdais dans tes divagations tandis que le voisin continuait de déblatérer de son côté. Qu’est-ce qu’il pouvait causer bordel… Si on faisait la blague du bouton ON/OFF chez les bébés, il est sûr que lui aussi en possédait un quelque part.

- Oublie pour les sports co’, c’est clairement pas ma came.

Personne ne douterait de cela, à ta manière de le dire. Froide, cassante. Surtout que tu ne voulais pas vraiment avoir affaire à lui. Bien trop exubérant, trop prise de tête. Mal de crâne à force de parler dans tous les sens. Trop gentil aussi. Cela lui donnait un côté un peu niais que tu n’appréciais pas. Il est probable que tu devrais le sortir d’emmerdes un jour. Pas forcément demain ou dans la semaine. Mais un jour cela arrivera.

- Ne vous en faites pas, nous ne sommes pas difficiles et la musique vient de loin. C’est même plutôt agréable à entendre.

Bien que ta mère complimente, tu ne saurais dire si elle avait raison ou non. Tu ne faisais pas attention à ce qui se trouvait en dehors de la maison. Et tu es souvent en vadrouille la journée, ce qui fait que tu dois en louper une bonne partie. Donc balek finalement de ses excuses, qui semblait même le mettre mal à l’aise. Trop beau, trop propre sur soi. Jamais un pied en dehors du bon chemin. Ouais, ça va vite dégager de chez toi hein.

- Si t’es sec, j’t’raccompagne à l’entrée.

- Omi ! Tu ne vas pas le mettre à la porte comme ça, voyons ! Ne l’écoute pas Jun’, tu peux rester autant que tu veux, on apprécie ta compagnie. C’est rafraichissant.

Tu croisas les bras et repris un visage tout aussi neutre qu’a l’accoutumé. Tu aimais peu avoir des inconnus chez toi. Même s’ils sont aussi emprunt de gentillesse que Junichi pouvait l’être. Ta mère pensait sans doute qu’il pourrait déteindre un peu sur toi. C’est plutôt l’inverse qui risquait de se produire. Violence, dépravation, jmenfoutiste abusif, tout suintait en dehors de ta peau, au point de chambouler ton entourage et ceux qui t’approchent.

■ Inscrit le : 18/11/2023

Possible, il avait probablement raison. N'ayant pratiqué la danse que pour le plaisir dans des festivals ou des soirées, et étant assez gauche de nature, je ne savais pas trop ce que pouvait être une pratique plus sérieuse de ce sport. J'étais plus habitué aux sports d'équipe, qui exigent écoute, coordination, improvisation et adaptation, sans parler de l'aspect physique.

Je l'observais, silencieux et attentif, alors qu'il me parlait. Heureusement, il n'était pas du genre taciturne à rester dans son coin sans rien dire ! Il devait sûrement parler plus facilement de ce qu'il aimait.

- Je vois, tu es plus calé que moi sur le sujet, donc je ne peux que te croire !

Oui, c'était toujours un plaisir d'en apprendre un peu plus, et c'était malgré tout un domaine qui me parlait assez pour que je comprenne. S'il m'avait parlé d'algèbre ou de théorie de je ne sais quoi, j'avoue que j'aurais pu plus facilement décrocher. Sa mère me confia qu'ils avaient essayé de lui apprendre la musique, mais que ce n'était jamais simple. Je lui avouai sur un ton détendu et assez léger, j'avais assez aidé mon père et donné des cours moi-même.

- Ce n'est pas évident, la musique est... comment dire... si on n'y est pas réceptif assez vite, autant mettre son énergie dans d'autres choses. Car il faut s'accrocher selon le niveau qu'on souhaite avoir. En revanche, casser la guitare... J'avoue que c'est plus stylé après un bon enchaînement d'accords.

Si je l'avais déjà fait ? Pas encore ! Un jour peut-être. Je voulais savoir ce que ça faisait de faire monter l'adrénaline sur un bon solo de rock avant de tout relâcher d'un coup en fin de morceau. Un jour ! Mais là, j'observais le jeune homme qui me sortait de but en blanc que les sports d'équipe n'étaient pas faits pour lui. Un petit rire amusé de ma part avant de dire sur un ton détendu.

- Bah tu sais, personne ne te force à jouer avec d'autres personnes non plus. Mais la plupart des sports que je pratique peuvent se jouer seul... enfin sauf le base-ball évidemment qui demande minimum deux ou au moins des instruments. Cependant, c'est toujours un plus. Le basket par exemple peut te faire travailler les mollets, ce qui peut... je suppose... être un plus pour la danse.

Oui, un tir au basket ne se fait pas qu'avec les bras et le poignet. La force vient principalement des jambes et des mollets qui donnent l'impulsion. Enfin, dans tous les cas, j'avais probablement épuisé la patience et l'hospitalité de mon voisin. Celui-ci semblait bien décidé à me reconduire d'où je venais malgré les protestations de sa mère. Bon allez, je suis bon prince !

- Ne vous en faites pas madame Sato, j'ai encore mon boulot à finir dehors. Même si mon paternel ne rentre pas tout de suite. Si je veux pouvoir aller travailler mon lancer, j'ai plutôt intérêt à profiter de mon temps libre !

Évidemment, si elle insistait, je ne pourrais pas faire grand-chose, mais Omi me devait au moins de ne pas non plus m'imposer.

■ Inscrit le : 16/04/2024

Naomi Sato

Junichi Yasuhisa

Les Simpsons l'ont déjà fait !

Tu haussais simplement les épaules en réponse. Caler sur le sujet ? Tu ne l’es pas vraiment. Tu as juste remarqué que cela t’apportait ça et que tu en manquais cruellement de base. Du coup, tu pouvais en débattre dessus, étant donné que c’est le seul effet que tu ressens. Avec l’endurance mais n’importe quel sport peu amener un plus de ce genre.

A la suite de ça, il déblatéra au sujet de la musique. Tu ne pouvais pas dire que tu n’aimais pas cela, tu n’étais réellement pas fait pour. Comme il l’a si bien, préférer investir ton énergie dans autre chose te sembla plus judicieux. Dans quelque chose où tu te sentais un peu mieux, un peu plus compris par ce qui te faisais face. Quand tu essayais la musique, tu aurais pu assurer a qui voulait l’entendre que les instruments ne t’appréciaient pas. Comme s’ils étaient doué d’une conscience et te faisaient regretter de poser tes doigts dessus.

- P’t’être pour ça qu’j’aurais aimé éclater une guitare…

Un peu pour toi, comme si tu pensais à voix haute, imaginant le cri de douleur de l’infame instrument, se tordant sous l’impact d’un violent swing contre un sol dur. Ou le crâne d’un type qui t’emmerdait. Ouais, ce serait quand même vachement plus sympa d’allié l’utile à l’agréable. Tu devrais essayer un jour, te trimballer avec une guitare juste pour cela. Juste pour entendre le bruit que cela ferait l’un contre l’autre. Sans doute une symphonie des plus plaisantes.

- Tout c’qu'était proposé en sport co’ m’conv’nait pas. Au moins, au badminton, si mon binôme est défaillant, j’peux l’rattraper plus facilement. Alors qu’en baseball… Tu pourras jamais tout faire partout à la fois. Si un maillon d’ton équipe est cassé, c’est tout qui s’écroule.

C’est la raison principale qui ne et fais pas aimer les sports collectifs. En plus de détester les gens et de les côtoyer. Il y aura toujours un gus, incapable de tenir sa position correctement, à toujours commettre des erreurs. Tu sais que tout le monde n’est pas parfait et en commet régulièrement. Mais comme cela a le don de t’exaspérer au plus haut point, tu préfères t’en éloigner le plus possible, afin d’éviter de perdre deux ou trois joueurs à chaque action infructueuse de la part d’un coéquipier.

Bien qu’il ait saisi le message, ta mère, en bonne hôte qui se respecte, ne put le laisser aussi facilement. Il donna une excuse, celle de s’entrainer au baseball. Parfait pour toi, tu allais pouvoir être tranquille. Jusqu’à ce que tu croises le regard de ta génitrice, qui fit un signe de tête et un regard appuyé dans sa direction. Une nouvelle fois, tu savais parfaitement où elle voulait en venir. Depuis que tu es gamin, il signifiait ‘’Va jouer avec lui !’’. Et, bien que tu ne sois plus un enfant, tu ne pouvais te résoudre à lui dire non. Soupirant légèrement, tu te levas de mauvaise grâce.

- Tu veux qu’j’t’aides à… T’entrainer ? J’sais pas c’qu’tu fais mais j’présume que… Ce s’ra toujours mieux à deux…

Tu lanças un regard noir en direction de ta mère qui te décochas un sourire satisfait. Elle faisait aussi cela pour toi, pour tenter d’éviter que tu ne finisses seul dans ta vie. Avoir un peu de compagnie quelconque. Te faire un ami, tout simplement.

■ Inscrit le : 18/11/2023

Je n'étais pas vraiment sûr des raisons qui auraient poussé Naomi à éclater une guitare, mais au fond, j'évitais de porter un jugement sur ses motivations. Cela ne me regardait pas. Cela dit, je sentais bien que je n'étais plus le bienvenu pour au moins la moitié des habitants actuels de la maison. Je n'avais pas non plus l'impression que c'était ma tête qui ne lui revenait pas, enfin, mon instinct plutôt me le faisait comprendre. Il ne devait pas être le genre populaire de base, ou alors, plus le genre à éviter la popularité.

Quoi qu'il en soit, sa réponse au sport m'en disait long, il préférait clairement se débrouiller seul. Je pouvais comprendre, on connaît ses capacités et limites, mais pas celles des autres ! Ce qui peut vite être problématique, surtout si on aime gagner. Alors, rapidement, on finit par ne plus vouloir compter que sur soi-même. Donc, Naomi devait clairement être quelqu'un qui voulait franchir la ligne d'arrivée et ne supporterait pas de ne pas y arriver à cause d'un autre.

- Je comprends et je respecte ton opinion. Personnellement, je pense que tu as raison même sur un point : on ne peut pas tout faire tout seul. C'est pour ça qu'une équipe permet de réaliser bien plus qu'un joueur seul. Si un maillon casse, c'est peut-être tout l'engrenage qui prend, mais on n'est pas non plus une simple horloge sur le terrain avec une mécanique à sens unique. Quand on joue en équipe, on doit évoluer, s'adapter, improviser selon la situation et l'état des autres joueurs.

Je levai mon doigt avec un petit sourire détendu.

- Le fait de savoir qu'on compte sur moi me force sans arrêt à donner le meilleur de moi-même ! Que ce soit en sport ou dans la vie ! C'est peut-être ça, la vraie victoire. Pas besoin d'une coupe ou d'un match gagné pour avoir la sensation de progresser.

Au fond, je ne cherchais pas à lui faire changer d'avis, simplement à dire que c'est une autre façon de voir les choses. On avait deux manières d'appréhender le sport et c'est aussi ça qui fait le charme des différents types de sports : tout le monde peut y trouver son compte.

Lorsque le jeune homme m'invita poliment à regagner la sortie, un échange de regard amusant entre la mère et le fils me fit comprendre que ce n'était pas vraiment un choix de Naomi, visiblement plus sa mère qui l'avait poussé. Ce type avait vraiment de la chance, clairement ! Cela dit, je hochais la tête à sa proposition et une fois dehors, proposai d'un ton détendu en guise de bonne foi.

- Oui, c'est mieux d'être deux, mais là, j'avoue que j'ai un peu faim avant ! Ça te dit si c'est moi qui invite ? Il y a un endroit cool et pas trop chère sur le chemin ?

Ouais, parce que… je n'ai pas eu le temps de manger un gâteau et puis c'est quand même mieux de s'entraîner le ventre plein ! Donc, autant en profiter pour faire un détour par un petit snack du coin, non ?

- Sinon, il y a un terrain pas loin où je vais souvent. Quelques tours pour m'échauffer, puis ensuite, je profite de me servir du lanceur de balle la plupart du temps quand mon père n'est pas là, mais c'est plus pratique de s'entraîner avec un humain qui peut me feinter !

■ Inscrit le : 16/04/2024

Naomi Sato

Junichi Yasuhisa

Les Simpsons l'ont déjà fait !

Ce que tu racontais semblait plus le troubler qu’autre chose. Il est rare qu’on arrive à te comprendre. Ta vision des choses et du monde a toujours été légèrement différente et excentrique par rapport à d’autres. Néanmoins, Junichi disait qu’il comprenait. Tu ne savais pas vraiment ce qu’il comprenait mais il comprenait. Sans doute une phrase pour donner son avis, comme il a enchainé par la suite.

Tout faire tout seul ? Cela dépendait des situations. Tu as toujours pensé et été ainsi. Les autres t’ont constamment descendu, rabaissé, laissé sur place. Alors oui, ils t’ont appris à être plus fort, à te débrouiller seul. Peut-on pour autant qualifier cela d’aide de leur part ? Pas vraiment. A la place, tu es ici, au côté de ta mère, à écouter un pseudo moral que tu avais déjà entendu, qu’on t’avait déjà rabâché par le passé. Un nombre incalculable de fois.

- Si un maillon casse sur une chaine, celle-ci n’sert plus à rien… Si chaque maillon est fort individuellement, ça devrait pas casser. Et j’ai pas le temps d’tester la résistance d’tous ses foutus maillons. Faire cavalier seul m’a toujours été profitable jusque-là. J’ai toujours réussi à évoluer et m’adapter à ma manière, d’mon côté.

Un peu casse ambiance le Naomi. A toujours vouloir le dernier mot. A ne pas vouloir écouter les idées des autres. Son avis, sa méthode de pensée. Le reste, ils peuvent bien aller se faire foutre que cela ne te dérangerait pas. Tu as vécu et survécu ainsi pendant de nombreuses années. Ce n’est pas par flemme que tu ne changeais. Bon peut-être un peu… Disons plutôt que tu te complaisais dans ce caractère douteux, qui te permettait de te démarquer des autres. Cela a beau être extrême, cela ne te dérange pas le moins du monde.

- Chacun sa vision… Si j’tombe, j’me relève tout seul. J’attends pas que quelqu’un d’autre le fasse pour moi. Si j’ai des lacunes, j’m’entraines. Si les autres me ralentissent… J’m’en défais. J’ai pas l’temps d’me trainer des boulets.

Ton regard s’embrasa quand tu prononças ses mots. Ta mère t’houspilla légèrement en te donnant un coup dans les côtes mais tu n’allais nullement t’excuser pour cela. Ta vision d’être. De vivre. Au quotidien. Tu disais tout cela pour qu’il comprenne qui il avait en face de lui. Que tu étais une tête de mule borné, incapable d’écouter ce que les autres pourraient te dire. Même si les conseils sont sensés et prouvent à t’aider à améliorer ton mode de vie. Même cela, tu le feras tout seul.

Une fois dehors, tu te demandais bien ce que tu allais pouvoir faire avec lui. Ce n’était qu’un voisin après tout, vous ne sembliez pas être très concordant aux niveaux des ressemblances. En revanche, quand il te proposa de t’inviter pour manger, ton regard s’illumina instantanément. Il n’en fallait pas beaucoup pour commencer à apprécier une personne. Première porte à ouvrir, la plus simple, ton estomac.

- J’vais pas refuser une telle proposition d’ta part. Pour c’qui est d’l’endroit, on d’vrait s’trouver un kombini sur la route.

Tu pris la tête pour mener le chemin. Tu avais parcouru cette rue, cette route et cette ville en long, en larges et en travers, connaissant presque tous les bons petits spots. A bouffe, tranquille, sombre ou même à gonzesses. On t’avait demandé tellement de service par le passé qu’il est probable que tu croises une connaissance sur le chemin. Voir même deux. Cela ne vous pris qu’à peine cinq minutes pour rejoindre un endroit où vous acheter de la nourriture.

- Ça t’convient ? J’peux t’emmener dans un autre endroit s’tu préfères. Et comme tu m’offres la bouffe… J’peux bien faire l’effort d’t’accompagner sur ton entrainement. J’suis pas très bon au baseball mais j’devrais pouvoir t’envoyer une ou deux bonnes balles.

■ Inscrit le : 18/11/2023

Évidemment, je me doutais bien qu’il ne partagerait pas mon point de vue sur le côté collectif du sport, et c’était tout à son honneur. Sa vie, ses choix et bien d’autres choses encore, que sais-je, l’avaient amené à penser cela. Néanmoins, dans ses explications, j’avais conclu qu’il n’avait pas l’air d’avoir eu grand monde envers qui placer sa confiance. En laissant son exemple des maillons de côté, j’aurais volontiers rétorqué que seul, on a conscience de nos forces, mais également de nos faiblesses. En équipe, nos forces servent à compenser les faiblesses des autres et vice versa. J’aurais pu en dire beaucoup, sortir pas mal d’exemples même, mais inutile d’insister. Ce n’était pas à moi de lui dire comment il devait penser et encore moins le seriner avec mon opinion sur le sujet.

Avec un sourire, je hochais la tête en guise de compréhension, lâchant un petit grognement pour signaler que je n’avais rien à redire. D’autant plus qu’il enchaîna sur son point de vue de solitaire. Cela dit, arrivera un jour, tôt ou tard, où une main tendue lui sera bien plus salvatrice qu’il semble le croire. Cependant, qui sait si je serais là pour voir ça. Si un jour, il se trouvait dans la panade, je ne lui tournerais certainement pas le dos peu importe tout ce qu’il peut dire. J’étais simplement naturellement comme cela avec tout le monde ! Même avec les râleurs… Non ! Surtout avec les râleurs, quitte à faire une bonne action, si en plus on peut embêter la personne au passage, c’est tout bénéf !

Au moins, il y avait un sujet où on semblait se rejoindre de bon cœur, la nourriture. Ah ! Voilà un copain qu’il est bien ! Voilà ! Fallait commencer par là !

- Oui, ça ne devrait pas manquer en chemin. Je repasse juste chez moi prendre de quoi et en route.

Rapidement, j’avais fait un petit crochet pour prendre deux gants, toujours un de rechange au cas où, et une balle. Fermer la porte aussi, c’est bien ça ! Puis j’accompagnai… ou l’inverse, Naomi jusqu’à ce qu’on tombe sur un endroit sympa. La suite me prit un peu au dépourvu, mais agréablement. J’avoue que je ne m’attendais pas à un tel retournement de sa part. Mais j’avouai en réponse.

- Avec plaisir, je dis jamais non à un coup de main. Je dois justement m’entraîner sur le poste de… disons attrapeur ! Je vais t’épargner les termes techniques. Donc avoir quelqu’un qui lance la balle, même maladroitement, ça me permettrait de bien courir.

Preuve que je l’avais bien écouté, j’ajoutai sur un ton amusé et détendu.

- Si tu veux, disons que c’est un petit match en un contre un. Si j’attrape la balle, je marque, si je n’y arrive pas, un point pour toi. Pas de travail d’équipe, tu auras juste à me faire galérer comme pas permis !

Oui parce qu’il était clair que si je travaillais mon lancer, ce serait moins efficace… D’autant que j’avais beaucoup plus affiné mes compétences sur ça et en tant que batteur. Il n’y avait qu’en tant qu’attrapeur que je pêchais un peu, et il fallait vraiment que je rattrape mes lacunes !

- Sinon ici, c’est parfait ! Puis comme m’a dit une très bonne amie, les endroits les plus humbles peuvent fournir un véritable festin… Enfin, il me semble que c’était un truc comme ça !

Oui, Himawari était clairement meilleure avec les mots que moi, on sentait vraiment la différence d’éducation ! Cela dit, j’entrai donc et proposai après qu’on ait pris à manger et que j'avais payé comme promis.

- D’ailleurs, si tu m’aides, je pourrais aussi t’aider. Bon, pour la danse… J’avoue que tu risques surtout de bien te marrer. Mais bon, n’hésite quand même pas à demander pour quoi que ce soit.

■ Inscrit le : 16/04/2024

Naomi Sato

Junichi Yasuhisa

Les Simpsons l'ont déjà fait !

Pas de retour quand à ce que tu venais de lui dire. Une forme de victoire sur ce débat. Qui n’en était pas vraiment un. Mais tu aimais gagner, qu’importe la forme que cela pouvait prendre. Ou bien il ne possédait plus d’arguments, ou ne chercherait pas à te faire changer d’avis. Ton caractère tranché était facilement reconnaissable et bon nombres de gens savaient quand il fallait s’arrêter pour éviter une fin plus… Brutal.

Il dit qu’il y avait de quoi faire sur la route, juste qu’il devait faire un détour chez lui. Cela ne lui prit pas longtemps, suffisamment pour choper ce que tu identifiais comme deux gants de baseball et une balle du même sport. Sans doute pour accompagner ta demande. Cela permettrait de faire des échanges de balles comme il disait. Tu n’y avais joué qu’une fois ou deux, tu te rappelais vaguement des règles. Après, s’il suffisait juste d’envoyer la balle dans les mains de l’autre, cela se fera assez facilement.

- Pas d’problème pour ça, j’devrais pouvoir faire office d’lanceur.

Comme il l’a dit, même maladroitement, cela lui suffirait. Tu sais que dans ce sport, on peut lancer la balle de différente manière, avec des effets ou non. Pour toi, ce sera simple, ce sera tout droit. Des rapides, des violentes. Tu sais faire que ça, tu ne vas pas déroger à ton caractère. Surtout qu’il te proposait une petite compétition supplémentaire avec tout ça. De quoi enflammé ton esprit et revigorer ton engouement de sortie avec lui. Ce ne serait pas perdu.

- Ça m’va. J’te préviens tout d’suite… J’suis pas du genre à réfléchir ou autre. Mes balles, ce s’ra des boulets de canons, direct sur toi. Pas d’courbe, d’effets à la con. Pas d’fioritures.

Avec un sourire pas du tout rassurant. Vous rentrez donc dans le konbini, prenant pour ta part, une bouteille d’eau et de quoi grignoter en sucrée. Cela sera efficace une fois sur le terrain, quand la chaleur, la sueur et la fatigue pointera le bout de son nez. De l’énergie en barre pour ainsi dire. Tu approuvais ce que l’amie de Junichi avait dit. Tu adorais ses petits endroits, où l’on peut trouver tout ce que l’on cherche à toute heure. Tu le laissais donc régler avant de sortir.

- Merci encore pour ça. On va vers où maintenant ?

Tu ne répondis pas directement à sa proposition, la gardant dans un coin de ton crâne. Tu verrais après avoir vu ses capacités physiques. Sans ça, tu ne pouvais juger si son aider pouvait être utile ou non.

■ Inscrit le : 18/11/2023

Je n’avais jamais été du genre à imposer mes idées, ainsi, son avis était selon moi bien plus important que le mien, car de mon côté, j’avais mon idée toute faite de la question. D’une certaine manière, on pouvait parler d’un statu quo, aucun de nous deux n’essayant de prendre l’ascendant sur les idées de l’autre. Au fond, c’est comme ça que j’aimais mon entourage. Me confronter à des idées contraires avait le don de me donner un point de vue que je n’aurais pas eu naturellement. Sans changer mon avis premier, je pouvais malgré tout adhérer à sa façon de penser en plus d’avoir une lucarne sur son mode de vie. Naomi était donc quelqu’un d’intéressant au fond, complexe et simple à la fois, miroir de ma propre personnalité d’une certaine manière, qui se révélait simple et complexe également.

Quoi qu’il en soit, un avis non partagé ne devait pas forcément déboucher sur un conflit. Je pense même que cela me permettrait de me coucher moins idiot… chose pas si compliquée déjà à la base. Nous n’en étions plus là depuis bien longtemps. Un repas rapide et un petit entraînement amical, j’ignorais si c’était une façon de se rapprocher sans l’admettre pour mon interlocuteur. Être une petite souris et pouvoir se glisser dans sa tête semblait d’ailleurs plus relever d’une tentative de suicide qu’autre chose. Je répondis sur un ton détaché.

- Eh bien, en vérité, le but -va savoir pourquoi, mais je pense que tu vas vite y prendre goût- sera de me faire courir. Sois simplement sans pitié, lance-les le plus loin possible ou de façon à ce que je ne m’y attende pas. J’ai l’habitude avec mon père qui n’y va pas de main morte. Mais c’est la meilleure façon de progresser en réalité pour moi.

J’expliquais sommairement ensuite le pourquoi d’une telle demande après un petit rire sur ma blague en début de réplique.

- Si en jeu, la balle m’arrivait directement dessus, ce serait vraiment trop beau et trop facile.

Il était simple à comprendre que l’attrapeur n’avait pas souvent ce luxe. De même, que je ne craignais pas réellement ses boulets de canon en réalité. Je pouvais me vanter d’être assez doué au chamboule-tout pour ma part. Le repas fut rapidement plié et l’addition aussi. J’indiquais à mon comparse de fortune le terrain, et nous y étions rapidement, au bout de quelques minutes de marche.

Un simple terrain de foot en termes de taille avec plusieurs paniers de basket, entouré de grillage également. L’endroit était souvent vide à cette heure-là, mais il m’arrivait souvent de croiser soit d’autres personnes, soit des enfants qui jouaient. Parfois, je me retrouvais à faire du foot ou du basket plus que du baseball, mais cela ne me dérangeait pas. Une fois passé le petit portique d’entrée, j’indiquais alors :

- Bon, je ne sais pas si tu es un grand habitué de ce genre de sport. Sans offense, tu ne m’as pas vu danser et tu te moquerais bien, tu peux me croire. Cependant, si tu as besoin de petits conseils, pour quoi que ce soit, ce sera avec plaisir. Je fais du baseball depuis tout petit, autant dire que j’ai mon petit niveau.

En appuyant mes propos, je pris une balle et après deux petits lancers en l’air, je l’attrapai et rapidement, après une série de mouvements de lanceur habitué, la propulsai droit vers le grillage. Le choc et le bruit ne donnaient clairement pas envie de la prendre en pleine figure. Cependant, je n’étais pas peu fier d’avoir vu la balle toucher l’endroit que je visais à peu de chose près. J’avais énormément travaillé pour, mon lancer s’apparentait donc plus à un tir de catapulte qu’à un simple lancer direct. De toute façon, au baseball, la technique de lancer se rapprochait forcément de celle d’une catapulte déjà à la base.

- En réalité, j’ai beaucoup travaillé mon lancer et ma frappe à la batte. Mais je pèche en tant qu’attrapeur. Ça m’embête un peu et comme je ne veux pas finir en boulet de l’équipe, bah, j’ai plutôt intérêt à m’améliorer. Le sprint, le temps de réaction et surtout, déterminer la trajectoire de la balle, malgré le soleil et j’en passe.

Je lui passai alors la balle que j’étais parti ramasser ainsi qu’un gant avant de commencer à reculer à une distance raisonnable. Un petit sourire détendu et un changement de lunettes rapide pour avoir mes lunettes de sport sur le visage. J’observais Naomi avec un regard défiant et je lâchai pour le motiver un peu.

- Allez, vas-y, ne compte pas à ce qu’il y en ait une seule qui touche le sol !

■ Inscrit le : 16/04/2024

Naomi Sato

Junichi Yasuhisa

Les Simpsons l'ont déjà fait !

Tu appréciais qu’il te laisse parler et écoute ton point de vue. Pipelette comme il semble être, cela en revient presque du miracle. Si tu partais du principe que tu n’allais pas l’apprécier au départ, ton avis changeait progressivement. En bon, évidement. Les pieds sur terre, une bonne réflexion et intelligence… Peut-être un peu trop niais sur les bords. Bien que cela ne se voyait pas, tu pouvais le ressentir. Le genre qui se faisait taper à la cour de récré en se faisant voler son gouter.

Tu avais mal compris sa demande à la base. Il ne cherchait pas une manière de se positionner ou réceptionner en tant que batteur mais en tant que défenseur. Une fois que la balle est frappée par l’équipe adverse. Un entrainement qui te semble un peu… Etrange. Dans ta philosophie, si c’est toi qui lances la balle, il n’y a pas besoin de défenseur. Le type en face n’arrive pas à la frapper et tu sors tout le monde. Pas de jeu si pas d’adversaires. Philosophie de la rue. Un type a terre ne te fera aucun dommage.

- Pas d’problème. J’vois c’que tu veux dire. Ça d’vrait pas être trop difficile.

Tu n’irais pas non plus de main morte. Ce n’était pas ton genre. Loin de là. Au contraire, si tu pouvais la lui envoyer en plein dans la gueule, juste comme ça, cela serait bien plus amusant. Juste une, histoire de voir comment il peut réagir. Sans doute la première, pour le jauger. Vous finîtes par arriver sur un terrain de foot. Pas vraiment fait pour cela, vous aviez au moins la place pour vous lancer la balle sans ménagement. Et même un peu plus si nécessaire.

- J’t’en demand’rais pas. Après si tu vois qu’ma posture est pas bonne, tu peux toujours la corriger.

Ce n’était pas ton genre de demander de l’aide. Tu la recevais mais ne la demandais pas. Bien que là, il soit possible que tu apprennes deux ou trois trucs. Son lancé contre le grillage… Sa position, son mouvement. Ton œil s’était aguerri à force de te battre et tu avais pu voir ici une magnificence de déplacement. Fluide. Sans geste superflu. Simple. Efficace. Brutale. Le son de la balle te transperça, laissant flotter un léger sourire sur tes lèvres. Impressionnant. Et surprenant de sa part.

Tu n'écoutais que peu ce qu’il te dit, te concentrant sur ce que tu venais de voir. Tout était gravé dans ta mémoire. La balle qu’il t’envoya tourna légèrement dans ta main, avant que tu ne la presses dans ta paume. Ton regard se focalisa sur la grille, pendant que tu prenais position comme lui. La balle partie a toute vitesse, corps arqué, bras déplié. N’importe qui observant la scène aurait pu confondre ton lancé avec celui de Junichi. Néanmoins, tu l’avais senti, au moment de te mouvoir, de lancer, de l’impact. Pas le même bruit, pas la même sensation. Un peu crispé. Manque d’entrainement. Une bonne base de copie.

- Intéressant… Ça s’sent qu’tu as du bien t’entrainer. J’ai une bonne facilité à reproduire c’que j’vois mais ça… C’est puissant.

Un compliment. Parce que s’en est un. Venant de ta part. Ils sont si rares que la personne qui en est la cible devrait le chérir plus que tout. Tu trottinas pour récupérer la balle. Rien que l’avoir en main, tu te rendis compte que ce n’était pas correcte. La sensation avait été étrange. Tes doigts sentirent la couture, la longère et se fichèrent dedans, dans une accroche. Une meilleure sensation. Te remettant à ta place, tu fis quelques mouvements de bras, afin de l’échauffer un peu.

- J’espère qu’t’es prêt. Ça va pas être la même.

Le premier lancé, comme tu l’avais pensé, un direct sur lui. Peu probable que cela arrive dans un vrai match mais il fallait bien créer des surprises. Surtout qu’il t’avait dit lui-même que les balles n’arriveraient pas directement à lui. Tu appréciais démontrer le contraire. Tu inspiras doucement, positionna ton pied vers l’avant, arma ton bras et décocha un puissant lancé dans sa direction. Encore un peu de travail mais ça allait venir.

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