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Rindo Kurokawa
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Mar 30 Avr 2024 - 22:17
Down on the street
Suivies de peu par le léger tintement des carillons annonçant les entrées et venues, les portes automatiques d'une supérette s'écartèrent en cette fin d'après-midi pour laisser la douce chaleur de septembre entrer brièvement tandis que Rindo quittait les lieux. Vêtue d'un pantalon cargo beige, d'un court débardeur noir et d'une fine veste blanche, c'est avec un petit sachet en plastique à la main duquel dépassaient quelques boissons parmi une multitude d'ingrédients et autres en-cas plus ou moins sains que la basketteuse se mit à marcher le long du trottoir. Le temps était agréable, assez pour qu'elle puisse sortir faire quelques emplettes sans mourir de chaud au milieu de la rue tout en pouvant se permettre de porter une veste pour se couvrir un minimum de la brise tiède de fin d'été qui lui caressait le visage. 

Cette longue allée un peu à l'écart du centre-ville était relativement calme, il n'y avait pas toute la myriade de touristes envahissant les rues du centre-ville, seulement quelques riverains ça et là ainsi que quelques véhicules traversant la rue par moments. Un petit quartier résidentiel parfaitement quelconque, disposant de ses propres commerces pour le plus grand bonheur de ceux qui souhaiteraient s'écarter de la foule tout en restant dans l'esprit de la ville, ou de ceux comme Rindo venus faire de petits achats sans vouloir perdre son temps dans la foule et les files d'attente. Ses bruits de pas résonnant dans ce vaste calme en se mêlant aux sons que faisait le sachet en dansant au rythme des pas de la femme, c'est non sans céder à la tentation d'entamer immédiatement son paquet de pocky que Rindo prit le chemin du retour, un bâtonnet sucré déjà entre les lèvres tandis qu'elle marchait dans toute sa nonchalance quand elle entendit un crissement de pneus au loin. 

Un scooter transportant deux passagers se mit à zigzaguer frénétiquement, évitant de justesse un enfant un peu trop pressé de traverser la route sous le regard affolé de sa mère qui n'avait, semble-t-il, pas eu le temps de le retenir. Ça ne manqua pas d'arracher un petit sursaut à Rindo, la catastrophe étant évitée de justesse par le conducteur du deux roues qui avait finalement de bons réflexes malgré qu'il roulait beaucoup trop vite et bien trop près du trottoir. Plus de peur que de mal finalement... Si seulement. Alors que le scooter se mit à ralentir, le regard perçant de Rindo se posait sur les deux usagers mettant béquille à terre après s'être arrêtés pour descendre de l'engin et enlever leur casque pour se mettre à beugler. Sérieusement ? 

« Tu peux pas le tenir, ton gosse ?! 
—Eh regarde, t'as cassé ton rétro en l'évitant ! » 

À ce moment, Rindo ne savait pas trop si c'était deux escrocs ou deux tocards qu'elle entendait au loin. Mais tout compte fait, l'un ne va pas forcément sans l'autre... Quitte à utiliser l'imprudence d'un enfant pour faire raquer sa mère, ils auraient quand-même pu trouver un scénario plus crédible que ça franchement. Cependant, ils étaient deux face à une femme seule et son enfant qui ne dépassait sûrement pas les dix ans à vue d'œil. À défaut d'être stupides, ils avaient finalement assez d'intelligence pour choisir une cible facile qui allait rentrer dans leur jeu pour s'en sortir sans encombres, à en juger par les plates excuses que la furie pouvait entendre au loin en voyant la femme courber le buste aux côtés de son fils apeuré par les cris. Bien loin de se prendre pour une héroïne de la justice prête à se jeter corps et âme dans la bataille pour sauver la veuve et l'orphelin contre deux méchants, Rindo se mit tout de même à presser un peu le pas pour pouvoir atteindre plus rapidement tout ce petit monde. Après tout, ils étaient sur son chemin, alors rien ni personne n'allait l'empêcher de donner une bonne leçon à deux petits cons si le hasard les fait se croiser. 

« tu dois être sacrément naze derrière un guidon pour péter ton rétro sans rien percuter... Et pour s'en prendre à deux à une mère et son môme, j't'en parle même pas. » 

Toujours attirer l'attention des gens qu'elle n'aime pas en les insultant ou en se montrant offensante, c'est la façon la plus agréable pour Rindo d'attirer l'attention de ce genre de raclure ! Et ce n'est qu'après s'être assurée que toute leur attention se soit portée sur elle qu'elle se permit d'ajouter sur son timbre de voix le plus autoritaire et massacrant. 

« Remontez sur votre épave et barrez-vous. » 

Bon, elle n'était clairement pas obligée d'ajouter ça, mais bon... Il faut soigner son entrée, comme on dit ! Et au cas où elle n'aurait pas été assez insultante dès le début, la furie était maintenant sûre d'avoir captivée l'attention de son public. Peut être un peu trop même, les deux en oublièrent complètement la mère et l'enfant pour poser leurs regards remplis d'animosité sur la basketteuse. Point faible : trop forte. En les laissant venir à elle, elle vint adresser un geste de la main à la dame pour lui faire comprendre qu'il était temps de décamper, venant ensuite enfouir sa main dans la poche de son pantalon juste quand le pilote frauduleux la saisit par le col de son débardeur. 

« Tu te prends pour qui toi ?! Joue pas la dure avec nous ! 
—Je suis plus forte qu'une baltringue qui gueule sur un gosse parce qu'il est pas capable de conduire correctement, ça j'ai aucun doute là dessus. » 

Par contre il était proche. Beaucoup trop proche. Et Rindo détestait ça, qu'un inconnu pénètre à ce point dans sa zone de confort sans qu'ils soient sur un terrain de basket ou qu'il soit l'une des rares personnes envers qui elle éprouve assez d'affection pour le leur permettre. Mais mis à part ces quelques élus, avoir quelqu'un planté si proche d'elle avait le don de rendre la furie nerveuse. Dans le sens le plus mauvais qui soit. 

« Maintenant, je te donne pas plus de trois secondes pour me lâcher et reculer avant que je te brise les bras. » 

Contre toute attente, L'intonation de l'étudiante en médecine était des plus sincères pour montrer qu'elle était non seulement sérieuse, mais qu'elle en était parfaitement capable. En plus c'était vachement généreux de sa part de lui offrir trois secondes de sursis ! Certains pourraient démarrer au quart de tour et lui rentrer dedans sans lui accorder la moindre milliseconde.
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Down on the street Empty Re: Down on the street

Jeu 2 Mai 2024 - 17:34


Naomi Sato


Rindo Kurokawa

Down on the street
Il y en a toujours. Des guignols. De ceux qui ont besoin d’assumer leur supériorité à tout bout de champ. Si beaucoup peuvent se méprendre, ce n’était pas ton cas. Tu leur es supérieur, sans avoir à le démontrer. La violence n’est la que pour affirmer cela, surtout quand on te manque de respect ou qu’on se moque de toi. Et qu’on te cherche. Et pour une bonne dizaines d’autres raisons toutes les plus valable les unes que les autres à tes yeux.

Les guignols du jour, c’est eux. Les deux abrutis qui viennent de te frôler sur la grande avenue. Tu étais partie faire deux-trois courses à vélo, ce qui t’avait donné envie d’en faire pour prendre un peu l’air après. Si tu y allais mollo jusqu’ici, tu en faisais maintenant une affaire personnelle. Ce ne serait pas le premier scooter que tu rattraperais. Ce ne serais pas les deux premiers connards que tu éclaterais à coup de poings. Heureusement, tu ne le faisais pas avec tout ceux qui passaient à côté. Juste eux. Que tu avais vu et entendu.

Tu ne mis pas longtemps à les rattraper. D’abord parce qu’ils se sont arrêtés, après avoir manqué de renverser un nombre de personnes que l’on peut compter sur les doigts. S’ils s’étaient arrêtés, ce n’était clairement pas pour le gosse qu’ils avaient failli faucher sur la route. Pas non plus pour s’excuser. Loin de là tout ça. Plutôt pour engueuler ce pauvre gamin qui n’avait rien demandé, tout comme sa mère qui tentait de le protéger du mieux qu’elle pouvait.

Tu posas ton vélo non loin des lieux de l’altercation. Pas besoin de se presser, ils semblaient en avoir pour un moment. Surtout que tu ne fus pas le premier à les braver. Une jeune femme vint leur faire face, prenant position entre eux et la petite famille. D’ici, tu n’arrivas pas à entendre ce qu’elle leur disait mais ça gueulait sec. Une nana bien donc. Prenant ton casque, tu marchas sans te presser vers eux. Un moment, le gamin et sa mère passèrent à tes côtés. Tu la vis sortir son téléphone et commencer à composer un numéro. Posant ta main dessus et secoua la tête.


- Pas b’soin d’la police. On va régler ça.

Avec ta froideur habituelle et ta dégaine, pas sur qu’elle te fasse confiance. Mais sur le coup, la peur et le fait de vouloir déguerpir prirent le pas sur la raison. Elle ne voulait pas se retrouver mêler à tout ça. Te détournant d’elle, tu reportas ton attention sur la situation. Qui s’envenimait de plus en plus. Il allait donc falloir réagir plus rapidement que prévu. Arrivant derrière eux, ils ne remarquèrent pas ton pied se poser sur leur bécane. Ni la pousser. Dans fracas métallique impressionnant. Dommage qu’il s’en soit éloigné, tu aurais pu en blesser un.

- C’est pas vrai, c’est notre journée ! Tu veux quoi le connard ? Tu vois bien qu’on discute avec la demoiselle ? Dégage de là !

Si l’un des deux prononça ces mots, l’autre fit le tour pour venir te faire face. Bien que tu le toisais de plusieurs centimètres, il ne se démonta pas, prêt à en découdre. Une belle attitude, que tu appréciais. Il ne s’enfuirait pas, qu’importe ce que tu ferais. Sans mauvaise intention, ton bras se leva et ta main se posa sur sa tête. Il en fut décontenancé, sans doute habitué à devoir réagir au quart de tour. Forçant un peu, tu le fis se mettre dans une position, tête baissée. Comme s’il faisait une révérence ou te saluais. Ses mains agrippèrent ton bras, tentant de te faire lâcher prise. Ta prise ne bougea pas d’un pouce.

- Bordel, qu’est-ce tu…

Sa phrase n’eut pas le temps de se terminer. Un violent coup de genou venait le relever brusquement. Un crac un peu sinistre se fit entendre. Le sol en béton se mit à se colorer légèrement d’une teinte similaire à tes cheveux. Basculant en arrière, il s’effondra sur le dos, inconscient. Tu ne le regardais même plus, visant l’autre, qui s’était mis à tremblé légèrement. Il beugla, pour rien et tenta de venir t’asséner un coup un peu maladroit. Glissant le long de son bras, un direct avec ton casque vint lui cueillir le nez de plein fouet.

Il chancela légèrement, ne comprenant plus vraiment où il se trouvait, ni ce qu’il faisait. Ta tête pencha légèrement pour voir de l’autre côté de lui, croisant le regard de la gonzesse, qui se trouvait toujours là. Tu lui fis un petit geste du menton, l’invitant à venir profiter de la fête. Il était rare que tu laisses des proies. Mais… Tu ressentais une vibration assez similaire dans son attitude, dans son aura. Alors, une fois n’est pas coutume, tu pouvais bien en laisser d’autres s’amuser un peu.

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Down on the street Empty Re: Down on the street

Sam 4 Mai 2024 - 23:23
Down on the street
Le voilà. Un de ces types qui démarrent au quart de tour et pour lesquels laisser une seconde de sursis à des petites frappes est un trop gros effort. Ça sautait aux yeux de Rindo de par sa dégaine lorsqu'elle le voyait approcher des deux criminels des bas quartiers qui ne remarquait pas sa présence, mais ça sautait surtout aux yeux de tous grâce à une entrée magistrale qui se fit remarquer de toutes parts par le fracas qu'il causa en arrivant. Comparé au duo de guignols qui se retournèrent en un sursaut, Rindo avait vu la scène dans toute sa splendeur, et celle-ci ne manqua pas de lui arracher un grand sourire au coin des lèvres alors qu'elle vint ajouter. 

« Bah merde, on dirait qu'il n'y a pas que votre rétro qui y est passé... » 

Son timbre ne cachait absolument pas l'amusement et la pointe de satisfaction qui en découlait, bien que ce soit un peu dommage d'infliger de tels dégâts à un scooter. Mais ce sacrifice eut au moins le mérite de faire lâcher prise à celui qui avait un peu trop pénétré dans la zone de confort de Rindo, laissant la femme relâcher la pression provoquée par une telle proximité dans un petit souffle alors qu'elle s'apprêtait bel et bien à lui briser les bras. À croire que la chance était en train de lui sourire ! Ou pas... Il se fit soumettre avec une incroyable facilité avant de recevoir un coup de genou dont l'impact résonna jusqu'aux oreilles de Rindo et de celles de son acolyte. Alors lui... C'est clair et net : il a pas le temps. Du coup, elle le laissait faire son affaire avec le second tandis qu'elle se contentait d'observer le spectacle en gonflant légèrement les joues. Bam. Et de deux. 

À cet instant, le regard impassible de Rindo croisa celui du garçon dont la cible se mit à vaciller après ce direct et le temps semblait presque s'arrêter. Ce n'était pas le coup de foudre, loin de là, juste la sensation de deux regards similaires s'entremêlants, de deux auras semblables s'entrechoquant et de deux âmes résonnant ensemble comme deux flammes jumelles pendant un si court instant. Rindo le sut immédiatement. Sans se connaître, ils étaient tous les deux des électrons libres capables de faire tout ce qui leur chante sans se soucier un seul instant des conséquences. Et en vue du mouvement de tête qu'il fit en sa direction, la même sensation l'avait certainement frappé à lui aussi. Il lui disait de le terminer, ni plus ni moins. C'est de ce moment que la proie profita pour se reprendre soudainement, essayant d'assener un coup de poing en plein visage de son prédateur. Dommage... Ils étaient deux. Sans une réaction de la part du garçon, comme s'il savait pertinemment que Rindo allait réagir, celle-ci coupa le coup dans son élan en venant saisir le bras de sa main gauche pour le rediriger vers le bas en un mouvement alors qu'elle appliqua une forte pression sur l'épaule de sa proie grâce à sa main droite. À sa façon, elle lui fit courber l'échine à son tour, bien que l'objectif de la furie était simplement d'immobiliser sa cible un court instant. Un court instant dans lequel elle se montra clémente en n'utilisant pas cette prise pour lui briser le bras, optant plutôt pour deux coups de genoux bien placés dans le bassin et le plexus. Les impacts n'étaient pas aussi forts que ceux de son prédécesseurs, mais assez bien placés pour le faire fléchir lors du deuxième coup, lui balayant ensuite les jambes pour en finir en l'éjectant au sol. 

« J'aurais pu les gérer toute seule. » 

Dit-elle en le toisant du regard pour préserver son ego. Après tout, elle aurait réellement pu s'occuper d'eux sans aucune aide, alors n'allait tout de même pas le remercier comme une faible demoiselle en détresse qui viendrait de se faire sauver la vie par un preux chevalier en armure ! Surtout qu'il avait l'air d'y prendre du plaisir, une récompense qui vaut bien plus que des remerciements pour le genre de personne que semblait être l'homme face à elle.
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Down on the street Empty Re: Down on the street

Mar 7 Mai 2024 - 17:42


Naomi Sato


Rindo Kurokawa

Down on the street
Tu avais raison. La même trempe. Ne pas réfléchir à vos actes, juste agir sans conséquences. Ton coup fut plus léger que prévu parce que l’autre pauvre type venait de reprendre ses esprits et se jeta sur toi. Tu ne bronchas pas. D’abord parce que tu savais que tu pourrais encaisser un coup de sa part. Ensuite, parce qu’elle avait bougé de concert. Un déclic, une impulsion la fit se mette en mouvement. En de beaux gestes d’ailleurs. Une soumission bien orchestrée, sans qu’un crac fatidique ne vienne réjouir tes oreilles.

A la place, c’est le doux son mat de coups de genoux bien placés qui vinrent attendrir l’ambiance et l’air. C’était tout aussi violent que ce que tu avais pu faire au premier gars. Voir plus. On peut partir du principe qu’elle joue avec sa cible, son assaillant. Tu préférais éviter ce genre d’attitude parce que cela s’était retourné contre toi plus d’une fois. Ta devise, droit dans la gueule sans lésiner sur l’effet que cela peut faire. Pas de surprise, pas de problème. Des bagarres sans fioriture. Juste de la brutalité à l’état pur. Elle finissait de le mettre à terre qu’elle t’apostrophait.

Haussant les épaules, tu t’agenouillas vers le premier, qui ne bougeait toujours pas. Rapidement, tes mains parcourir les poches de la veste et pantalon. Tu en retiras un porte feuille que tu dépouillas d’une belle liasse de billet. Fronçant légèrement les sourcils, tu fis de même avec l’autre, qui comportait aussi une quantité de liquide considérable. Tu avais déjà vu ça. Déjà côtoyé ça. Descendant au niveau des chaussures, tu les retiras, ainsi que les chaussettes. Tu ne trouvas rien à l’intérieur. Tu réitéras sur l’autre inconscient pour y trouver ce que tu suspectais.

Un petit pochon. Contenant une très fine poudre blanche. Ils étaient dans le business, d’où peut-être la vitesse à laquelle ils allaient sans faire gaffe. Sans doute eux-mêmes défoncé. Putain d’idiots. On livre, on touche pas à la marchandise. Meilleur moyen de se faire prendre. Tu encaissais donc l’argent et le petit sachet, disparaissant dans une poche secrète de ta veste, ayant déjà servi un nombre incalculable de fois par le passé. Te relevant, tu croisas le regard de la nana. Bien sur qu’elle avait tout vu.


- J’l’ai pas fait pour tes beaux yeux. Ils m’ont brisés les noix et j’avais b’soin d’me défouler. Pense pas qu’le monde tourne autour d’toi, princesse.

Tu aurais presque pu ponctuer cela d’un beau doigt mais tu te restreignais. Laisser ton empreinte dans sa mémoire. Elle se souviendra de toi mais ne dira rien. Tu la retrouverais sinon. Chaque mot avait été dit pour cela. Surtout le dernier. Sorti de nulle part et n’ayant rien à faire ici. Juste de quoi attiser une flamme, une incohérence dans la procession de l’esprit. En attendant, tu devais aller quelque part. Voir quelqu’un. Tu te détournais donc d’elle, retournant vers ton vélo.
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Down on the street Empty Re: Down on the street

Mar 14 Mai 2024 - 22:30
Down on the street
Il était totalement indifférent à son regard, non pas que Rindo s'attendait à voir ce garçon afficher visage émerveillé ou ne serait-ce qu'impressionné en la voyant faire. Dans sa vitesse de réaction en optant pour une violence pure et sans sommation, la furie se doutait bien qu'il avait déjà dû voir des choses bien pires, bien plus violentes et bien mieux orchestrées. Mais le voilà qui se baisse vers leurs deux victimes sans dire un mot pour commencer à leur faire les poches sous le regard subjugué de Rindo. Il était clairement en train de loot les ennemis comme deux vulgaires trash mobs ! Ce type n'était décemment pas au même niveau que Rindo, ce simple geste pourtant si anodin lui dit comprendre qu'ils ne vivaient pas dans le même monde. Que le sien était juste instinctif et sans peur alors que celui de cet inconnu était purement et simplement violent. Et alors qu'elle haussa un sourcil en le voyant retirer les chaussures des paumards, se demandant si il allait les loot au point de dropper leurs pompes puantes, c'est plutôt un petit pochon qu'il en sortit. 

« Bordel, sérieusement ? » 

La petite poudre contenue dans le sachet expliquait beaucoup de chose à elle seule. Même si Rindo n'avait jamais touché à ça et qu'elle ne comptait jamais le faire, il faudrait venir d'un trou paumé et utopique pour ne pas savoir de quoi il s'agit. Ou du moins en avoir une idée. Mais ce qui l'étonnait le plus, c'est qu'il ne semblait pas surpris par cette trouvaille. Il avait même l'air de s'y attendre, comme si c'était le meilleur butin à drop sur ces types, le récupérant d'ailleurs sans hésiter et sans se soucier du regard de la femme.

« J’l’ai pas fait pour tes beaux yeux. Ils m’ont brisés les noix et j’avais b’soin d’me défouler. Pense pas qu’le monde tourne autour d’toi, princesse.
—J'en ai rien à secouer de tes raisons. Tu peux garder ta vieille poudre, mais j'veux ma part du butin. » 

Bon ok, elle n'en avait rien à cirer du butin à la base, parce qu'elle n'aurait jamais pensée à loot les mobs, mais puisqu'il y avait une récompense et que Rindo avait fait sa part, elle ne comptait pas rentrer bredouille sans réclamer son dû. Absolument pas. Surtout que le cycliste s'avérait être une raclure de première avec un comportement des plus agaçant. Mais elle n'était pas au bout de ses peines. Sa réclamation n'était pas juste refusée, elle était tout bonnement ignorée par le garçon qui repartit sur son vélo l'air de rien. Et ça, c'était une beaucoup trop grande provocation pour la furie. Le bon sens aurait sûrement été de prendre sur soi et s'éclipser, mais Rindo est une femme instinctive. Une femme instinctive qui ne démord pas quand elle veut quelque chose. Elle vint froncer les sourcils en entrouvrant les lèvres devant cette scène paradoxale, regardant avec stupéfaction cet inconnu repartir innocemment sur son vélo après avoir fracassé UN mec, s'attendant même à l'entendre chantonner une comptine comme si de rien n'était. 

« Reviens ici, sale paumard ! » 

S'écria-t-elle en vain en agitant les bras derrière le vélo qui s'éloignait peu à peu. Sérieusement... Il n'avait même pas eu la décence de lui offrir un repas ! En temps normal, la stalkeuse serait restée passive, aurait retenu la plaque et le modèle du véhicule pour le suivre à la trace quand il ne s'y attendrait pas, mais en l'occurrence... Avec son inexpérience en la matière, un vélo c'était un vélo. Rien de plus. Et bien que l'homme en question se démarquait assez facilement du lot, elle n'avait pas assez d'informations sur lui pour le stalker comme elle faisait habituellement. Non, pas encore. Il ne lui restait donc qu'une façon de régler cette histoire ou de récolter assez d'informations pour partir pourrir la vie de quelqu'un qu'elle n'apprécie pas : le suivre de façon moins subtile. Le scooter des mobs semblait presque briller, reflété par le soleil en personne qui le mit en valeur comme pour illustrer les pensées de Rindo. Est-ce que c'était une bonne idée ? Cette question lui traversa l'esprit pendant... Moins d'une demi seconde.

« Eh, bougez pas de là, j'vous ramène ça plus tard ! »

Sans attendre de réponse qu'ils n'étaient de toute façon pas en mesure de donner, elle se précipita vers le véhicule, le redressa, puis prit un des deux casques au pif avant de tourner la clé laissée sur le contact. Heureusement qu'ils sont débiles ! Ou qu'ils ne s'attendaient pas à se faire défoncer en deux temps trois mouvements. En gardant en vue le vélo toujours visible au loin, elle vint s'asseoir sur la selle, démarrant le scooter un peu amoché avant de le faire gronder en tournant la poignée pour le faire avancer à toute allure.
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Down on the street Empty Re: Down on the street

Mar 28 Mai 2024 - 17:01


Naomi Sato


Rindo Kurokawa

Down on the street
Son exclamation, tu avais du mal à savoir si c’était à cause du petit pochon, ou simplement parce que tu leur retirais leur chaussures. En même temps, personne de vraiment saine d’esprit ne voudrais retirer les groles de deux parfaits inconnus. Mais a-t-on vraiment dit que tu étais ainsi ? Pas vraiment. Bien au contraire. Et les évènements récents ont même amené à penser le contraire. Juste un bourrin, appréciant cogner sur tout ce qui bouge et t’emmerde.

Rien à secouer de tes raisons ? C’est pourtant elle qui a commencé à râler qu’elle aurait pu les gérer seule. Tu n’aurais juste du rien dire, ne pas lui répondre. Encore une tarée, inconstante, incapable de savoir ce qu’elle veut réellement, cherchant juste à profiter de tout et n’importe quoi. La preuve, elle parle de butin. Elle en veut une part. Comme si elle aurait pensé à lui faire les poches si tu n’avais pas été là. Elle se serait défendue mais aurait laissé les types ses barrer la queue entre les jambes, avec son ‘’butin’’ entre les mains. Tu avais fait tout le boulot, ayant déjà créé une brèche dans la psyché de ses guignols, bien avant qu’elle n’en vienne elle-même aux mains.

Tu haussais donc les épaules en l’ignorant d’une des manières les plus royales. Comme si elle n’existait pas, comme si tu ne ressentais pas ce regard hostile posé sur ta nuque, tu enfourchas ton vélo. Tu démarras et la dépassas sous ses hués et insulte. Simpliste, sans vraiment d’intérêt. Elle t’avait donné un joli spectacle, tu avais autre chose à foutre que de t’occuper d’elle. C’est donc sans te retourner que tu la laissais sur place. Pourtant, tu le sentais. Elle n’allait pas en rester là, aussi facilement. Elle serait du genre à s’accrocher, à te chercher et te poursuivre à l’autre bout de la ville s’il le fallait.

Malgré le vent dans les oreilles, le slalom entre les voitures roulant au pas et les quelques remontrances des piétons surpris par ta vitesse, tu arrivais à percevoir, derrière toi, le bruit d’un scooter. Ainsi que de ce qui semblait être des pensées vociférantes à ton encontre. Une course poursuite sauvage qui te fit sourire allègrement. Te ramassant un peu plus sur ton vélo, tu réduisis encore un peu plus ta prise à l’air, adoptant une position plus accentuée vers le sprint que l’endurance. Tu mis un coup de pédales un peu plus sec et accéléra la cadence. Il allait falloir essayer de te suivre à travers la jungle urbaine.

Une vingtaine de minutes s’écoulèrent avant que tu n’arrives, en sueur, devant un bâtiment à l’apparence abandonné. Il fallait connaitre son emplacement pour le trouver, perdu dans des petites ruelles, au millieu de commerces à l’apparence fermé depuis un moment. On ne peut appeler ce genre de lieu clandestin. Ils existent, aux yeux de tous. Ils sont simplement un peu… ‘’Hors’’ de la juridiction policière. Si on se laisse à penser que la corruption n’existe que dans les séries ou les films, tu avais déjà vu des types en uniforme recevoir une belle liasse de billet, un beau petit cul dans les bras et une tape dans le dos de la part de la plupart des propriétaires aux alentours. Mais il est vrai, que de jour, ça avait une autre gueule.

Face à toi, un quadragénaire, massif, piquant du nez sur sa chaise. Quand tu fus à quelques pas de lui, il ouvrit un œil et se releva en s’étendant de tout son long. Une large cicatrice balafrait son œil et sa joue droite, partant de l’arcade et descendant jusqu’à la naissance de sa mâchoire. Un des rares types pouvant se targuer de posséder ta taille pour un poids et une puissance supérieure. Si cela n’avait pas été toi, il est probable qu’une aura malsaine aurait entouré la pauvre âme s’étends perdu à cet endroit. Heureusement, il te reconnu et sa bouche se tordit d’un sourire étrange.

- Mais si ça s’rait pas le petit Naomi que je vois là ! J’ai entendu dire qu’t’avais repris les cours, qu’est-ce que tu fous là ?

Une manière de parler très familière. Oui, c’est en très grande partie à cause de lui que tu maches tes mots. Et bien plus. Pas très belle façon de s’exprimer mais tu l’appréciais et te permettais de te démarquer. Ses dernières années, il avait été une sorte de grand frère un peu trop chelou avec toi, te charriant dès qu’il en avait l’occasion. Tu le laissas t’administrer la bourrade rituelle, avec une bonne claque dans le dos. Si par le passé, elle aurait pu te faire valser sur un bon maitre, tu l’encaissas en tentant de ne pas broncher. Autant ne pas lui donner de quoi alimenter son feu.

- Salut Yama, ça fait plaisir d’te voir. J’ai bien r’pris des études, c’est pour mieux m’démarquer des singes de vot’e bande. Quant à c’que j’fais là, j’dois parler au boss.

Yama n’est pas vraiment son prénom. Un surnom. Il aurait pu être Cerbère, de celui qui garde la porte des enfers mais, étrangement, il n’aimait pas avoir le même que nom qu’un clébart, aussi mythologique soit-il. Pour ce qui était de la boutade, il le fit éclater de rire plutôt que de le foutre en rogne. Cela avait toujours été ainsi entre vous, il ne prendrait pas mal une phrase aussi simple que celle-ci.

- Si c’est qu’ça, tu connais le chemin, je t’en prie. Reste un peu ce soir, rien que pour discuter avec moi. Ça m’f’rait plaisir que tu m’racontes comment se passe ta vie… Etudiante.

- Ouais ouais, j’verrais. Tu m’connais, j’suis pas du genre à m’étendre… Oh et c’est possible qu’il y ait une sorte d’rouquine hystérique qui débarque dans pas longtemps. Tu peux la laisser rentrer, si elle y tient vraiment. Demande-lui les clés du scooter en caution. J’veux l’récup après, ça f’ra un peu d’thune.


Et sur ces mots, tu t’enfonças dans un escalier un peu lugubre et peu entretenu. A lieu chelou, pas d’entretien ni lumière accueillante. On reste dans le cliché glauque et perdu jusqu’au bout. Il n’est pas très long, juste suffisamment pour faire regretter un peu la venue dans un tel lieu. Une salle finit par s’ouvrir sur un grand espace rempli de gradins de fortune. Au centre, une sorte d’arène de sable. Plus vraiment couleur sable d’ailleurs, même plutôt sombre à certains endroits. Ton regard se pose dans le fond, derrière un comptoir. Un petit homme est en grande attention sur le nettoyage de divers verres, en préparation pour la soirée.

- Le retour du fils prodige… Quelques habitués ont demandé de tes nouvelles et furent surpris que tu aies repris une sorte de voie légale. Néanmoins, cela fait du bien de te voir.

Il te sourie alors que tu t’approches pour t’asseoir face à lui. Bien que sa voix soit dure au premier abord, tu sais qu’elle est remplie de sincérité. Sauf pour la partie fils prodige. Tu ne qualifiais nullement ainsi et lui savait pertinemment que cela te faisait grimacer, voir rougir si tu ne t’y attends pas. Être le plus jeune d’une organisation pas très recommandable, avait toujours son lot de problème. Au moins, ils avaient laissé tomber le terme de gamin, ce qui t’avait déjà fait enrager plus d’une fois.

- Salut boss. J’passe en coup d’vent. J’voulais t’montrer ça, qu’j’ai dégoté sur deux débiles, à la limite d’ton territoire. Si c’est à toi, vire ses abrutis. Ils sont beaucoup voyant. Sinon…

Tu laissas ta phrase en suspens en sortant le petit sac transparent. Cela voulait tout dire. Quelqu’un d’autres empiétait sur son territoire. Bien que tu ais arrêté avec eux, tu ne pouvais pas laisser passer un tel acte. Ta loyauté continuerait sans doute jusqu’à ta mort ou un coup en traitre de leur part. Bien que tu sois sûr que cela n’arriverait jamais pour la deuxième partie. Il t’avait vu en partie grandir, devenir un ‘’homme’’. A moins qu’il ne juge que tu ne sois plus qu’une nuisance pour eux… Quoiqu’il en soit, il n’y eu pas le temps d’avoir de réponse qu’un remue-ménage et une voix énervé commençait à se faire entendre à l’entrée.
Rindo Kurokawa
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Down on the street Empty Re: Down on the street

Mar 18 Juin 2024 - 18:07
Down on the street
Ce véhicule à moteur, aussi peu puissant soit-il, était de toute évidence l'un des pire choix possibles pour une filature. Rindo préférait largement utiliser ses jambes pour suivre quelqu'un, mais ça avait habituellement pour but de fouiner dans ce qui ne la concerne pas ou d'apaiser son besoin de tout savoir sur sa chère idol. Heureusement que la stalkeuse ne se voulait pas discrète pour une fois, c'était même tant mieux si le propriétaire du vélo qu'elle était en train de poursuivre sans faire le moindre effort remarquait sa présence, au moins il serait prévenu qu'elle ne comptait pas lui lâcher la grappe de sitôt. Malgré que son permis de conduire ce type d'engin soit loin derrière elle et qu'elle n'en ait que très rarement profité, elle était instinctive comme à son habitude, tournant la poignée pour faire avancer le véhicule tout en évitant négligemment les quelques véhicules circulant sur cette route peu fréquentée. Même lorsque le trafic se fit temporairement plus régulier, elle ne perdit pas le vélo de vue et remonta la ligne de véhicules devant elle entre les deux files alors que le paumard qu'elle poursuivait prit une posture plus basse pour accélérer. Il l'avait enfin remarquée. Et contre tout attente, il choisit la fuite. En jetant un rapide coup d'œil sur la jauge d'essence, Rindo accéléra, satisfaite de ne pas être en réserve et d'avoir toutes les cartes en main pour atteindre son but. Elle n'était pas folle au point de s'engager dans une bataille stupide sur deux roues qui les mettrait plus en danger qu'autre chose, mais si ce type comptait réellement se débarasser d'elle, son corps tomberait bien plus vite à sec que son véhicule, surtout en pédalant à cette vitesse ! 

Une dizaine de minutes, une seconde dizaine de minutes pendant lesquelles la population devint de moins en moins importante, tant au niveau des piétons que des véhicules. Et à en juger par les nombreuses ruelles que le cycliste était en train de lui faire emprunter, les bâtiments négligés autour d'elle et les innombrables rideaux de fers bloquant définitivement les commerces qu'ils abritaient autrefois, il n'en fallait pas plus à Rindo pour comprendre qu'il était en train de l'amener dans les coins les plus paumés de Kobe... Peut-être que ça aurait fait fuir quelqu'un de sain d'esprit, mais pas elle. Sa persévérance finit par payer quand elle vit son quasi-homologue masculin s'arrêter devant un bâtiment à l'allure malfamée au loin. C'est à cet instant qu'un léger doute qui avait persisté en elle tout du long eut une réponse quand le garçon entra dans le dit bâtiment. Il ne cherchait donc pas à la semer ni à l'attirer dans un endroit louche à l'abri des regards... Enfin, c'est tout de même là où elle avait fini, mais tout simplement parce que ce type se rendait là où il devait se rendre. 

Toutefois, s'il avait eu la pensée ne serais-ce qu'infime que ça allait suffir à arrêter Rindo, il se mettait le doigt dans l'œil. La furie s'arrêta a son tour devant ce bâtiment, coupant le moteur avant de récupérer les clés et retirer le casque qui dévoila sa chevelure rousse à l'homme ayant l'autorisation de la laisser entrer... Son regard perçant autour de ses iris noisette se posèrent sur le Cerbère gardant l'antre du rouquin quand elle se dirigea vers lui après avoir laissé le casque sur la selle du scooter. Malgré son allure aussi imposante que menaçante, elle ne se sentait absolument pas impressionnée, ce qu'elle retranscrit instinctivement dans sa démarche assurée qui l'amena jusqu'à l'entrée du bâtiment et de son gardien. Sans un mot, il s'adressa à Rindo d'un geste de la main en indiquant le scooter non loin du regard. Une façon assez unique de se faire comprendre... 

« J'ai pas besoin d'un voiturier. » 

Elle aussi avait sa façon assez particulière, bien plus directe, de se faire comprendre. En allant droit au but tout en redressant légèrement la tête pour regarder l'homme devant elle et lui faire comprendre qu'elle n'allait pas démordre. 

« Crois pas qu'j'vais me rabaisser à garer ton scooter tout défoncé pour toi. S'tu veux rentrer tu m'donnes les clés. » 

Une bien étrange situation, mais ça ne pouvait qu'être l'œuvre de l'autre paumard ayant sauté sur l'occasion pour looter le scooter en plus de son butin. À moins qu'il ait deviné le tempérament de Rindo et qu'il ait fait exprès d'être si énervant en misant sur le fait qu'elle ne lâcherait pas l'affaire et le suivrait de cette façon ? Que ce soit l'un ou l'autre, il venait de la mettre sacrément en rogne, ce que la furie exprima en faisant claquer sa langue sous l'agacement quand elle comprit qu'elle venait de lui livrer le plus gros butin sur un plateau d'argent. 

« Je rêve, il veut leur scooter en plus , ce paumard ? 
—Décide toi, j'ai pas qu'ça à faire. Tu m'files les clés ou tu r'pars d'où tu viens, j'en ai pas grand chose à foutre personnellement. » 

L'idée de faire demi-tour lui traversa effectivement l'esprit, mais elle avait bien trop de détermination pour le faire en ayant enfin rattrapé sa cible, et bien trop d'orgueil pour filer juste sous son nez. 

« Ça m'étonne pas que ce connard traîne dans un trou à rat pareil. » 

Changement de plan, donc... Rindo ne ramènerait peut-être pas elle-même le scooter aux deux tocards en fin de compte, mais elle comptait bien le leur rendre d'une façon ou d'une autre. Après une brève hésitation, elle vint tendre les clés au Cerbère en haussant son sourcil le plus plus jaseur le temps qu'il s'écarte et qu'elle puisse entrer. Un escalier se dressa devant elle, le genre digne d'un film d'horreur qui finit dans un état absurdement déplorable sans que qui que ce soit ne puisse l'expliquer et qui menace de s'effondrer au moindre pied se posant dessus. À ce moment, la femme regrettait un peu de s'être jetée dans la gueule du loup sans prendre quelque chose pour faire office d'arme, mais elle allait bien se débrouiller ou trouver n'importe quoi faisant l'affaire sur place. Son talent d'improvisation lui avait toujours réussi jusqu'ici, et ça n'allait pas changer à cause d'un paumard de ce calibre. Ces escaliers guidèrent Rindo tant bien que mal jusqu'au point d'intérêt qui se dévoila sous ses yeux. Elle s'attendait à tout sauf à ça. Cette immense pièce ressemblait à peu près à ce qu'on pouvait voir dans les films ou les séries mettant en scène des gladiateurs se battant jusqu'à la mort pour le seul plaisir malsain d'un public incapable de trouver le courage de se mettre à leur place. Son regard las se posa sur ce qui semblait donc de toute évidence être une arène, bien que celle-ci était bien plus lugubres qu'à l'écran, beaucoup moins entretenue et carrément dégueulasse. La furie n'y voyait aucune gloire qui pourrait un tant soit peu atténuer son aversion envers le cycliste, d'autant plus en sachant que les arènes modernes obligent deux chiens à se battre parce que les spectateurs d'aujourd'hui sont encore plus minables que ceux de l'époque. Alors que les cheveux rouges installés à un comptoir non loin lui sautèrent aux yeux, Rindo n'essayait même pas de cacher son dégoût débordant envers lui. 

« Ah, tout s'explique... J'comprends mieux pourquoi t'es un tel clébard. »
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Down on the street Empty Re: Down on the street

Sam 22 Juin 2024 - 18:32


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Down on the street
Et la voilà. Elle avait pris son temps, bien qu’elle soit en scooter. Mais si elle est là, c’est qu’elle sait un minimum piloter cet engin. Est-elle juste… Stupide ? Ou pas doué. Au vu de ce que tu avais vu et entendu quand vous étiez en face de l’autre, tu l’aurais imaginé un peu plus futé. Cela ne devait être qu’une bourrine, faisant parler ses poings et sa voix aussi facilement que toi. Sans ton côté intelligent évidement. Dommage, il est certain que tu te serais bien entendu avec elle en dehors de cela.

Néanmoins, tu pouvais te réjouir d’avoir récupéré un véhicule. Tu le revendrais pour pas grand-chose. Cela importait peu, tu utiliserais cet argent pour te faire un peu plaisir en termes de bouffes. Ce serait une bonne récompense, qui ne troublerait personne concernant cet afflux d’argent nouveau. Tu en avais déjà l’eau à la bouche, rien que d’y penser, oubliant pendant quelques instant, la personne se trouvant face à toi. Tu fus vite ramené à la réalité quand elle ouvrit la bouche. Crispation, sourcils se fronçant. Une insulte. Même aussi grossière. Tu ne peux la laisser passer aussi impunément.


- J’vais t’emprunter le ring… J’nettoyerais quand ce s’ra fini.

- Fais comme chez toi Naomi.


Il décocha un sourire avant de s’en retourner au lavage de ses verres, ayant fait disparaitre le petit sachet de poudre derrière le comptoir. Tu t’avanças au milieu de l’arène, le sable se soulevant légèrement sous chacun de tes pas. Ce n’était pas la première fois que tu le foulais. Ni que tu le salirais. Combien de bourrées t’ont défié sous prétexte que tu étais jeune et étrange ? Combien en as-tu remis en place sans que cela n’entache ta conscience. Bien trop justement. Celle-ci n’allait en rien dérogé à la règle.

- C’est dommage, j’t’appréciais. Sacrés enchainement qu’tu nous as fais là-bas. Par contre, j’peux pas tolérer d’me faire insulter ainsi. Encore moins par une gourdasse dans ton genre.

Tes mots étaient cinglants. Ton ton froid et insipide. Tu la provoquais à ton tour, à venir te rejoindre au milieu de ce lieu. Une sorte de terre sacré où tout peut arriver. Où aucun regard ne jugera les actes orchestrés. Où personne ne s’interposera en cas d’inconscience. Ou pire. Le menton relevé, le regard assuré. Tu croisas les bras en inclinant légèrement la tête.

- Amène toi et assume. Crois pas qu’j’vais être tendre parce que t’es une gonzesse. J’ai aucun scrupule à vous taper aussi d’ssus. Encore plus si ça peut t’aider à t’enfoncer un peu d’intelligence dans l'crane.

Toujours plus de provocation. Le combat avait déjà commencé. Si de ton côté, tu arrivais à garder ton calme, tu expectais bien que la colère la ferait réagir. Si elle se laissait aller, il n’y avait plus aucune chance pour toi de perdre ce combat. Si elle acceptait évidement. Elle pouvait avoir un éclair de lucidité et se barrer d’ici sans demander son reste. Parfois, fuir est une bonne option. Surtout quand tu affrontes quelqu’un qui semble capable de fracasser ton crâne sur le sol sans sourciller.
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