[Parc Yoyogi] J'ai rêvé que je disparaissais et tu avais si peur.

11h.

Après la matinée au sanctuaire, Montoro resta vraiment seul un petit moment, se séparant de tout un groupe.

L'heure du déjeuner approchait et il devait pourtant retrouver Gabriella et Itsuki pour le pique-nique. À cause de la saison des cerisiers en fleurs, l'affluence au parc était palpable. Touristes comme tokyoïtes. Il parvint au moins à mettre le grappin sur Itsuki mais cela s'avéra plus compliqué pour Gaby. Peut-être était-elle avec ses copines ? Il ne pensait pas qu'elle ignorerait leur proposition de se retrouver au parc alors il se disait qu'elle n'avait qu'à les retrouver et les rejoindre si l'envie lui prenait.

Montoro s'installa avec Itsuki sous un arbre — en attendant Gabriella —. Et alors, un silence terrible régnait entre eux deux. Monty ne savait pas de quoi parler avec ce frère. Dans ces moments-là, il se rendait véritablement compte à quel point il avait de la chance d'avoir une sœur naturellement pipelette pour combler les blancs. Soucieux, il finit néanmoins par parler.

— T'as à manger ? Sinon on peut partager.

Itsuki marqua un point pertinent, cependant Gabriella était bien plus sociable qu'eux et ce n'était pas rare qu'elle papillonne d'un endroit à l'autre. Elle semblait s'être déjà faite beaucoup d'amis. Même s'ils avaient prévu de se retrouver pour le déjeuner, la ponctualité n'était pas tant de rigueur que ça. Montoro se demanda, en revanche, ce qui amena ce demi-frère à demander ça subitement. Il le dévisagea vaguement avant de balayer le vide des yeux, à la recherche de mots simples.

— Si.

Il marqua une courte pause.

— Je demandais si tu avais un repas...

Il reformula d'une maladresse palpable, non sans franchise tout de même, qu'il dut toutefois chasser en s'éclaircissant la gorge brièvement alors qu'il baissa les yeux dans la gène discrète. il n'arrivait pas bien à manier le fond de sa pensée puisqu'ils ne s'étaient juste pas compris d'emblée. La discussion tournait déjà si court, Montoro lui-même pouvait en faire la déduction.

Même s'il n'était pas diplômé BAC+7 en discussion comme l'était Gabriella en société, Montoro comprit que son demi-frère l'éludait complètement. Ce à quoi, il répondit franchement, sur un ton plutôt réprobateur.

— Dis pas n'importe quoi.

Il se mit alors à faire une portion de repas pour lui, sans demander son conseil ou son bien-vouloir. Il avait l'habitude de rationner de cette manière — peut-être pour les fois où une Gabriella sauvage et indécise venait picorer dans son assiette —. Il plaça le tout devant Itsuki, sans lui laisser le temps, encore une fois, de se faire prier.

L'ambiance ne s'arrangea pas vraiment, le brouhaha des alentours n'en était que plus pesant à supporter dans ce silence, dans cette attente. Montoro n'arrivait pas vraiment à comprendre pourquoi la situation était aussi particulière. Bien évidemment, Gabriella n'était pas là pour meubler mais était-ce vraiment la seule explication. Il regardait Itsuki puis l'envie lui prit de lui parler, tout à coup. Une résolution qui arriva après des minutes pénibles où la petite-sœur semblait les avoir oublié.

— Est-ce que je te mets mal à l'aise ?

Autant attraper le taureau par les cornes.

Les cerisiers en fleur, il y a pas à dire, c'est trop joli ! Je papillonne au lieu de rejoindre Monty et Itsuki pour manger. Je veux absolument prendre des photos et prendre ce beau cupcake au stand devant moi.

Dessert obtenu, je cherche mes frères à travers le parc. Ils ne sont pas compliqué à trouver et quand je les rejoins, je peux sentir le malaise ambiant. C'est sûr que c'est toujours bizarre avec Itsuki mais quand même !

"En voilà une conversation palpitante dites donc !"

Voilà ce que ça donne quand on laisse deux personnes peu bavarde ensemble.

"Désolée pour l'attente ! J'ai été cherché cette merveille !"

J'ouvre la boite du cupcake pour leur montrer, il est kawaii et rose. Sans perdre de temps, je m'installe avec eux pour manger. En parlant assez pour dissiper l'ambiance un peu étrange qu'il y avait évidemment.