- Le DoyenPersonnel ; directeur (pnj)■ Age : 16■ Messages : 7829■ Inscrit le : 20/11/2007
Mon personnage
❖ Âge : 69
❖ Chambre/Zone n° : Chez lui
❖ Arrivé(e) en : Depuis toujours
C’est l’heure d’une petite interrogation surprise ! Vous qui aimez donner votre avis, cette dissertation devrait vous mettre en joie. En voici le sujet : Discuter, est-ce renoncer à la violence ? Vous avez 4 heures.
Dans cette épreuve, pas de forme imposée, pas de défi. Simplement votre imagination. Que ce soit au travers d'un souvenir personnel ou non, mettez votre personnage en scène vis-à-vis de la thématique proposée.
▬ Cette épreuve est un solo.
▬ Vous avez 24 heures pour poster votre réponse.
▬ L'épreuve se termine le dimanche 16 octobre à 23h59.
▬ Les réponses sont limitées à 1500 mots maximum.
- Erika [SnKR]Invité
- Un poil de contexte:
- Mon personnage, Erika, évolue dans l'univers du manga/anime Shingeki no Kyojin [L'attaque des titans en français]. L'humanité s'est retranchée derrière trois murailles de 50m de haut, Maria, Rose et Sina, pour se protéger des titans, amateurs de chair humaine. Un Roi est à la tête de cette population de survivants et son armée se divise en trois branches :
- Le Bataillon d'Exploration [représenté par les ailes de la liberté blanches et bleues] effectuant des expéditions en dehors des Murs, malgré les réticences d'une part important de la population, dans le but dans savoir plus sur les titans pour pouvoir éventuellement les battre.
- La Garnison [représenté par deux roses rouges] s'occupe de l'entretien des Murs et de la sécurité de la population.
- Les Brigades Spéciales [représentés par une licorne verte (oui oui)], des soldats d'élite au service direct du Roi, mais ayant une réputation de lâches car ils exercent en grande partie au centre des Murs, la zone la plus sûre. Erika en fait partie.
Il y a peu des rebelles ont lancé une attaque, massacrant le Roi ainsi que de nombreux soldats et civils.
Eri est une feignasse moqueuse, susceptible et lunatique qui souhaite une vie tranquille. Elle s'exprime en #993366
J'accepte les commentaires avec plaisir.
- Discuter, est-ce renoncer à la violence ?
Erika leva les yeux de son assiette et pour fixer sa voisine d’en face. Celle-ci avait balancé ça sans prévenir, alors qu’elle n’avait pas dit un mot du repas. Les deux autres soldats déjeunant aux côtés des deux femmes interrompirent également leur discussion pour fixer la jeune première classe qui avait prononcé ces mots.
- Quoi ?
La cheffe d’escouade planta un regard interloqué dans les yeux de sa cadette. Cette dernière rougit soudainement et reprit sa fourchette pour piquer ses légumes.
- C’était par rapport à la rébellion et tout ça… Je… Enfin laissez tomber, c’est pas grave.
Personne n’insista. Les Brigades Spéciales n’étaient pas vraiment enclines à philosopher sur la vie, après tout : ça ne rapportait pas assez. Eri, elle, avait surtout la flemme de réfléchir à ce genre de choses.
Mais vous savez ce qui peut la vaincre, cette flemme de réfléchir à ce genre de choses ? Une montagne de paperasse. Erika avait du retard dans tous ses dossiers, comme la majorité des autres gradés, mais elle n’avait aucune motivation à le combler, ce retard. Et pendant, qu’en ce début d’après-midi, elle fixait sans les voir les papiers qui trônaient sur son bureau, cette phrase entendue une heure plus tôt lui revenait sans cesse. Discuter, est-ce renoncer à la violence ?
Dans un premier temps, elle trouva ça complètement stupide de se poser une telle question. Les premiers ennemis de l’humanité étaient des géants tous nus totalement dénués d’intelligence – à une ou deux exceptions près, mais oublions-les pour l’instant. Allez donc demander à un soldat du Bataillon d’Exploration ou un rescapé de la chute du Mur Maria : « Vous avez essayé de leur parler ou pas ? » et c’est vous qui goûterez à la violence. Remarque, il y avait des chances que ce soit un peu drôle, quand même. Si jamais Katerina – une jeune soldate exploratrice, qu’Eri avait eu la chance d’affronter dans une joute verbale lors d’une mission commune – avait été à table avec eux au moment où le sujet avait été lancé, la jeune femme n’aurait sans doute pas pu s’empêcher de lui poser la question. Le tout avec beaucoup d’ironie bien-sûr.
La réflexion d’Erika aurait presque pu s’arrêter là. Presque car, bien qu’elle fasse en sorte d’enterrer ce pan de son existence au plus profond de son être, elle avait connu la violence des hommes entre eux. Elle avait vécu plusieurs mois dans la Cité Souterraine, là où les rejetés de la société avaient été contraints de créer la leur. Toute enfant et naïve qu’elle avait pu l’être à cette époque, la jeune femme avait bien fini par se résigner au fait que ni le dialogue ni l’entraide n’y avaient pris une place. La communication aurait-elle permis aux démunis de construire un lieu de vie agréable malgré la misère ? Quelque part, la violence devait sans doute être une catharsis pour beaucoup, un exutoire des souffrances qu’ils avaient traversées. Ces gens avaient besoin de briller par leur semblant de puissance, comme une vengeance vis-à-vis de ceux qui les avaient privés de la lumière du soleil. Le dialogue aurait-il donc suffit à faire des souterrains un lieu paisible ? Probablement pas. Là-bas, la violence était une question de survie, aussi bien physique que psychologique. Ils ne pouvaient pas y renoncer.
Erika secoua la tête et soupira. Elle ne voulait pas aller plus loin sur cette piste de réflexion. Elle refusait de trouver des excuses à son frère resté sous terre. Ou même ne serait-ce que penser à son existence.
La jeune soldate de première classe avait sans doute eu raison de plutôt mentionner la rébellion. Il y avait des milliers de raisons pour lesquelles massacrer des dizaines et des dizaines d’innocents était tout sauf une bonne solution. Bon, à la limite on pouvait avoir une certaine légitimité à en vouloir au Roi ; la cheffe d’escouade ne portait elle-même pas le gouvernement égocentré dans son cœur. Mais les civils ? Les enfants ? Un tel carnage n’avait absolument pas réglé les problèmes qu’avaient dénoncés les rebelles. Ils n’avaient fait qu’instaurer un climat de terreur, de doute sur son voisin ou son beau-frère. Au final, cela n’avait peut-être fait qu’empirer les choses : la société intra-muros était au plus mal.
Mais en même temps. Qu’est-ce qui prouvait que les rebelles n’avaient pas essayé de converser ? Comme savoir si ceux qui avaient pris les armes cette nuit-là n’étaient pas auparavant des petites voix tentant pendant des mois, des années, de faire part de leur mal-être à une royauté sourde ? Est-ce que, fatigués d’être ignorés, un tel coup d’éclat n’était pas nécessaire pour faire bouger les choses ? Pour pouvoir de nouveau espérer que le gouvernement se remette en question, prenne conscience de ses propres limites et soit à l’écoute ? La violence n’avait-elle donc pas été nécessaire pour instaurer un dialogue ? Car faire preuve de violence, était-ce renoncer à discuter ?
Erika soupira de nouveau et, à défaut d’arrêter de réfléchir pour avancer dans ses dossiers, elle se laissa aller contre celui de sa chaise. Est-ce qu’elle n’allait pas trop loin en voulant interpréter les actions de la rébellion ? Est-ce que vouloir expliquer un phénomène signifiait l’excuser ? La jeune femme n’avait pas la réponse à cela, en voulant répondre à l’interrogation de sa cadette elle n’avait trouvé que bien plus de questions et sa paperasse était toujours là.
C’est donc avec mauvaise humeur qu’elle se força à se plonger dans ses papiers. C’est en fulminant qu’elle apporta une partie de son boulot à son supérieur, qui ne manqua pas de lui rappeler qu’il en attendait beaucoup plus. Et c’est grognant qu’elle s’arrêta manger au réfectoire le soir venu. Elle s’installa à table, prenant soin de s’enfermer dans sa bulle. Cela ne l’empêcha pas d’entendre son voisin de droite lancer à toute la tablée d’un ton grave :
- Vous pensez que la violence est inhérente à l’être humain ?
Erika se figea, écarquilla les yeux et se tourna vers celui qui venait de parler pour le fixer l’espace d’un instant. Une dernière fois, la phrase résonna dans son esprit : Discuter, est-ce renoncer à la violence ?
- Mais p*tain de b*rdel de m*rde, vous faites ch*er ! Allez tous vous faire f*utre avec vos questions à la c*n !
De toute évidence, non.
Erika leva les yeux de son assiette et pour fixer sa voisine d’en face. Celle-ci avait balancé ça sans prévenir, alors qu’elle n’avait pas dit un mot du repas. Les deux autres soldats déjeunant aux côtés des deux femmes interrompirent également leur discussion pour fixer la jeune première classe qui avait prononcé ces mots.
- Quoi ?
La cheffe d’escouade planta un regard interloqué dans les yeux de sa cadette. Cette dernière rougit soudainement et reprit sa fourchette pour piquer ses légumes.
- C’était par rapport à la rébellion et tout ça… Je… Enfin laissez tomber, c’est pas grave.
Personne n’insista. Les Brigades Spéciales n’étaient pas vraiment enclines à philosopher sur la vie, après tout : ça ne rapportait pas assez. Eri, elle, avait surtout la flemme de réfléchir à ce genre de choses.
Mais vous savez ce qui peut la vaincre, cette flemme de réfléchir à ce genre de choses ? Une montagne de paperasse. Erika avait du retard dans tous ses dossiers, comme la majorité des autres gradés, mais elle n’avait aucune motivation à le combler, ce retard. Et pendant, qu’en ce début d’après-midi, elle fixait sans les voir les papiers qui trônaient sur son bureau, cette phrase entendue une heure plus tôt lui revenait sans cesse. Discuter, est-ce renoncer à la violence ?
Dans un premier temps, elle trouva ça complètement stupide de se poser une telle question. Les premiers ennemis de l’humanité étaient des géants tous nus totalement dénués d’intelligence – à une ou deux exceptions près, mais oublions-les pour l’instant. Allez donc demander à un soldat du Bataillon d’Exploration ou un rescapé de la chute du Mur Maria : « Vous avez essayé de leur parler ou pas ? » et c’est vous qui goûterez à la violence. Remarque, il y avait des chances que ce soit un peu drôle, quand même. Si jamais Katerina – une jeune soldate exploratrice, qu’Eri avait eu la chance d’affronter dans une joute verbale lors d’une mission commune – avait été à table avec eux au moment où le sujet avait été lancé, la jeune femme n’aurait sans doute pas pu s’empêcher de lui poser la question. Le tout avec beaucoup d’ironie bien-sûr.
La réflexion d’Erika aurait presque pu s’arrêter là. Presque car, bien qu’elle fasse en sorte d’enterrer ce pan de son existence au plus profond de son être, elle avait connu la violence des hommes entre eux. Elle avait vécu plusieurs mois dans la Cité Souterraine, là où les rejetés de la société avaient été contraints de créer la leur. Toute enfant et naïve qu’elle avait pu l’être à cette époque, la jeune femme avait bien fini par se résigner au fait que ni le dialogue ni l’entraide n’y avaient pris une place. La communication aurait-elle permis aux démunis de construire un lieu de vie agréable malgré la misère ? Quelque part, la violence devait sans doute être une catharsis pour beaucoup, un exutoire des souffrances qu’ils avaient traversées. Ces gens avaient besoin de briller par leur semblant de puissance, comme une vengeance vis-à-vis de ceux qui les avaient privés de la lumière du soleil. Le dialogue aurait-il donc suffit à faire des souterrains un lieu paisible ? Probablement pas. Là-bas, la violence était une question de survie, aussi bien physique que psychologique. Ils ne pouvaient pas y renoncer.
Erika secoua la tête et soupira. Elle ne voulait pas aller plus loin sur cette piste de réflexion. Elle refusait de trouver des excuses à son frère resté sous terre. Ou même ne serait-ce que penser à son existence.
La jeune soldate de première classe avait sans doute eu raison de plutôt mentionner la rébellion. Il y avait des milliers de raisons pour lesquelles massacrer des dizaines et des dizaines d’innocents était tout sauf une bonne solution. Bon, à la limite on pouvait avoir une certaine légitimité à en vouloir au Roi ; la cheffe d’escouade ne portait elle-même pas le gouvernement égocentré dans son cœur. Mais les civils ? Les enfants ? Un tel carnage n’avait absolument pas réglé les problèmes qu’avaient dénoncés les rebelles. Ils n’avaient fait qu’instaurer un climat de terreur, de doute sur son voisin ou son beau-frère. Au final, cela n’avait peut-être fait qu’empirer les choses : la société intra-muros était au plus mal.
Mais en même temps. Qu’est-ce qui prouvait que les rebelles n’avaient pas essayé de converser ? Comme savoir si ceux qui avaient pris les armes cette nuit-là n’étaient pas auparavant des petites voix tentant pendant des mois, des années, de faire part de leur mal-être à une royauté sourde ? Est-ce que, fatigués d’être ignorés, un tel coup d’éclat n’était pas nécessaire pour faire bouger les choses ? Pour pouvoir de nouveau espérer que le gouvernement se remette en question, prenne conscience de ses propres limites et soit à l’écoute ? La violence n’avait-elle donc pas été nécessaire pour instaurer un dialogue ? Car faire preuve de violence, était-ce renoncer à discuter ?
Erika soupira de nouveau et, à défaut d’arrêter de réfléchir pour avancer dans ses dossiers, elle se laissa aller contre celui de sa chaise. Est-ce qu’elle n’allait pas trop loin en voulant interpréter les actions de la rébellion ? Est-ce que vouloir expliquer un phénomène signifiait l’excuser ? La jeune femme n’avait pas la réponse à cela, en voulant répondre à l’interrogation de sa cadette elle n’avait trouvé que bien plus de questions et sa paperasse était toujours là.
C’est donc avec mauvaise humeur qu’elle se força à se plonger dans ses papiers. C’est en fulminant qu’elle apporta une partie de son boulot à son supérieur, qui ne manqua pas de lui rappeler qu’il en attendait beaucoup plus. Et c’est grognant qu’elle s’arrêta manger au réfectoire le soir venu. Elle s’installa à table, prenant soin de s’enfermer dans sa bulle. Cela ne l’empêcha pas d’entendre son voisin de droite lancer à toute la tablée d’un ton grave :
- Vous pensez que la violence est inhérente à l’être humain ?
Erika se figea, écarquilla les yeux et se tourna vers celui qui venait de parler pour le fixer l’espace d’un instant. Une dernière fois, la phrase résonna dans son esprit : Discuter, est-ce renoncer à la violence ?
- Mais p*tain de b*rdel de m*rde, vous faites ch*er ! Allez tous vous faire f*utre avec vos questions à la c*n !
De toute évidence, non.
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