Alya adore les sports d'hiver tout comme elle aime les sports divers. Elle aurait pu décider de retourner en vacances dans sa famille puisqu'elle ne les a pas revus en présentiel depuis qu'elle est partie au Japon à la rentrée d'avril, elle aurait pu faire ce choix, mais elle ne l'a pas fait.
Quel intérêt de se rendre à l'autre bout du monde pour le sport-études si c'est pour revenir au nid à la moindre occasion ?
Alya ne possède pas non plus l'âme d'une voyageuse avide d'expériences, elle est plutôt indépendante dans le style et son cœur préférera essentiellement se diriger là où il y a de l'action. Une belle opportunité de skier dans les montagnes du Japon ne se reproduira pas lorsqu'elle sera définitivement de retour en Angleterre, une fois diplômée.
En attendant le grand avenir qui s'offre à elle, Alya profite du présent. La vue est à couper le souffle, c'est encore plus beau vu d'en haut !
Avec ça, elle se farcit un colocataire de télésiège. La situation n'est pas des plus désespérantes puisqu'il n'est pas des plus bruyants. Alya aime bien avoir son espace, mais apprécie volontiers la compagnie en dépit de son éternelle réputation de dictatrice acharnée qui s'accroche inlassablement à sa peau. Que ce soit ici ou à Londres, elle a toujours provoqué soit la crainte dans le pire des cas, soit le respect dans la meilleure des perspectives.
Avec le temps, l'habitude et surtout la maturité, elle a pris conscience du fait que les réactions des autres sont uniquement suscitées par ce qu'elle leur inspire.
Elle s'est faite à l'idée, et surtout, elle s'en fiche ; néanmoins, ça redore un peu son image de savoir que des personnes peuvent l'aborder de façon légère et simplement amicale. Alors, c'est sans équivoque qu'elle rétorque énergiquement à son tour.
- Oh à d'autres ! Il en faut plus que ça pour m'épuiser !
Pour prouver son énergie, elle lui envoie un boulet de canon du poing contre l'épaule. Elle sait qu'elle peut se permettre, non seulement parce que c'est une fille et Milan un garçon, mais en plus, parce qu'il n'y a pas plus sympa que lui pour s'autoriser ce genre de contact bref un peu bourru.
La taquinerie marche sur les faibles et elle n'est certainement pas du genre à s'effondrer à la moindre difficulté, surtout quand celle-ci est plus destinée à faire rire qu'à avoir de réelles intentions malveillantes.
Lorsque le télésiège s'arrête et qu'ils doivent descendre, Alya bondit légèrement et tente maladroitement de remettre ses skis droits. Malheureusement, sa maladresse révèle vite ses connaissances limitées du sujet, alors qu'elle tente de la compenser en se rattrapant vainement avec ses bâtons.
Rien à faire, elle tombe à la renverse.
Alya grogne intérieurement. Non seulement, elle a horreur de ne pas réussir à entreprendre quelque chose correctement, ne se donnant pas le droit de se tromper, mais en plus, elle déteste encore plus faire des erreurs quand quelqu'un la regarde. Elle est sûre - elle est persuadée - que Milan a assisté à son humiliation, tellement que la colère pervertie son sang-froid et qu'elle donne un coup-de-poing dans la poudreuse, remontant un regard assassin dans sa direction.
- Je t'interdis de dire quoi que ce soit.
Grogne-t-elle en guise de prévention. Elle lui interdit même, ne serait-ce que de souffler du nez.
A swing and a miss
Ft. Milan