Shopping et Amour : Une Aventure en Duo

Doucement, je me réveille dans ma chambre au pensionnat, un sourire se dessinant sur mon visage à la pensée de ma journée à venir. Je me lève doucement de mon lit, étirant mes membres engourdis par une nuit de sommeil réparateur. Tsu' dort toujours de son côté.

Après m'être habillée avec soin, je fais mon petit jogging matinale, sans ma partenaire habituelle. Puis, je me dirige vers la salle de bain commune pour me préparer. L'eau chaude de la douche chasse toute trace de sommeil de mon corps, me laissant fraîche et prête à affronter la journée.

Je prends un peu plus de temps que d'habitude pour choisir ma tenue, sachant que je vais passer la journée avec Maya. Finalement, je décide de porter une tenue asymétrique avec un hoodie par-dessus pour arpenter les magasins sans souci et ne pas laisser Maya seule habillée bizarrement.

Une fois prête, je quitte ma chambre et me rends à celle de ma petite amie pour la retrouver. Le cœur battant d'excitation, j'attends qu'elle ouvre la porte, anticipant le moment où je pourrai enfin la serrer dans mes bras. Quand elle apparaît enfin, un sourire radieux éclaire mon visage, et je sais que cette journée sera parfaite en sa compagnie.

« Booooooop ! Boop ! Boooooop ! Boop ! Boop !       Boop ! Booooooop !       Boop ! Boop ! Boop ! Booooooop !      Boop ! Booooooop !        Boop ! Boop ! Booooooop ! Booooooop ! Boop ! Boop ! »

Je tapote le nez par à-coups. Transmission.

Maya a la patience de me laisser tapoter son nez sans rechigner. Je ne suis pas certaine si je le fais correctement, mais j'y mets tout mon cœur ! Avec des petites étoiles et des licornes qui apparaissent à chaque boop !

« Ça voulait juste dire 'ça va ?' »

Ai-je juste le temps de préciser avant d'assister au kidnapping en direct de mes lèvres, le consentement enfermé dans la cave. Un frisson achève la scène en me secouant du dos jusqu'aux épaules. Je devrai avoir des pin's avec écrit dessus « just the cheeks » ou « no hug »,  pour être comprise direct.

« Je crois ne pas avoir très bien compris le message ! »

Je ne fais aucun commentaire sur la couleur de ses pupilles. Faut juste trouver moment pour en parler, pas juste un « ah tiens, t'as reçu tes lentilles, c'est cool » mais plus « omg omg  woah t'es la plus belle femme de la planète » je trouverai bien le bon timing, où la faire autant resplendir qu'elle le mérite.

« Merci ! J'ai dû défaire toute ma garde-robe pour ce que j'avais en tête, alors que je suis contente que ça te plaise ! Je voulais t'accompagner dans ton excentricité ! »

Je m'assois sur son lit :

« Oh oui, fais s'il te plaît ! J'aimerai bien te voir dans une tenue plus légère »

Légère dans le sens pas trop de froufrous.

J'avoue, le nombre de Boop est plus lent qu'un papy sénile avec une jambe de bois traversant la rue avec un déambulateur. Je ferme les yeux et secoue la tête de droite à gauche comme si ma tête se déhanchait sur une musique que seule moi pouvait entendre :

« J'ai de la superglue o-9000 au besoin »

L'excentricité de Maya avait bon dos. J'aime beaucoup les styles un peu particulier, même... beaucoup. Je trouve ça joli sur les autres, mais difforme sur moi... comme si je n'avais pas le droit d'être différente. Momo y joue sûrement un rôle majeur, à râler dès que je portais quelque chose de voyant.

« Tu peux porter une robe légère, tu sais ! »

Est-ce que dans la tête de Maya une robe est équivalant à une armure de combat ? Elle me montre différents vêtements, et il y en a qui retient totalement mon attention, le « I'll end you » ça lui va comme un charme, cette pièce de vêtements est l'incarnation de la nature même de Maya.

« Ce Tee-shirt est parfait, et il va bien avec la jupe ! »

Elle commence à se déshabiller là comme ça, alors je m'allonge sur le lit, regarde des trucs sur mon téléphone. Je vais voir assez de bouts de Maya dans les heures qui suivent, j'ai le droit de me préparer mentalement ! J'essaye de trouver une bonne playlist pour chill une fois dans le bus.

« Tu peux me citer tous les groupes que tu aimes, du préféré jusqu'à celui que tu écoutes tous les deux milles ans ? »

Difficile de choisir un truc valable pour deux.

Franchement, je mets bien une trentaine de secondes pour comprendre la blague faite sur la colle. Que des bêtises, je dois la remettre dans le bon chemin, pour la Science !

« Bah non, c'est à base de cyanoacrylate, voyons ! Boop ! »

Évidemment, si c'était facile, ça se saurait. Les robes sans froufrous existent et vont être mise à mal cet après-midi ! Je vais lui montrer des robes plus légères, histoire qu'elle respire un peu plus dans les mois d'été dans lequel on se trouve. Lui faire enlever les gants aussi pour lui en faire mettre en dentelles  ou rien du tout !

Parce que j'ai envie de lui tenir sans rien.

Elle me montre un collier clochette, et je réfléchis quelques instants avant d'y voir le côté amusant.

« Ça va être drôle, dans les magasins, ils vont croire qu'il y a nouvel arrivant dès que tu vas faire un pas ! »

Au cas où, elle devrait prendre un autre choker si elle est fatiguée par le bruit. De mon côté, j'ai très peu de chances d'être poussée à bout. Pourquoi ? Parce que j'ai déjà promené à plusieurs reprises des chiens avec des clochettes. C'est un peu dégradant comme comparaison, mais c'est juste la strict vérité.

« Tu devrais en prendre un de rechange, au cas où »

Au cas où ça l'énerverait, ou si ça nous posait problème ; une éventualité aussi à prendre en compte. Je relève doucement les cheveux de Maya, et lui accroche la clochette à coups de ding ding ding. Hum. Je me fais une réflexion pas si bête, et je demande à ma petite-amie ce qu'elle pense :

« Tu veux que je tresse tes cheveux ? Ce sera plus simple pour essayer les vêtements »

Nos listes de musiques s’entremêlent comme toujours alors je fais une playlist de nos chansons préférées. On a de la chance d'avoir des goûts assez similaires, même si dans mes playlists, de la Kpop peut poper d'un coup sans cheminement logique.

Mais chacun ses travers, comme mes goûts.

Pffffrrr ! En blonde, qu'est-ce qu'il faut pas entendre ! Je devrais l'attaquer de boop pour se dénigrer de cette matière, ou lui mettre de la cyanoacrylate sur les lèvres pour bien lui montrer !

« C'est des colles vraiment fortes qu'on utilise un peu pour tout, même pour la médecine »

Moahahahaha ! Si elle porte son grelot, elle va être détectable à plusieurs mètres, je pourrais savoir où elle se trouve presque précisément, et il me sera facile de me cacher pour l'embêter ! Et ça finirait en « la petite Nissa est attendu à l'acceuil » Et pour la peine, je la laisserai poireauter pendant des heures !

« Alors ? Qui sera la plus vilaine de nous deux ? »

Je pousse la langue, et m'étonne un peu son histoire. Comme je n'aime pas les surprises – ça me stresse de savoir, j'attaque le sujet des cheveux, et plus en détail, sur une tresse. Elle a des cheveux magnifiques, et ce n'est pas la première dont j'ai envie de m'en occuper, je vais chercher un peigne sur son bureau, et la fait s’asseoir sur sa chaise.  

« Si je te fais mal, dis-le moi »

Je me tiens derrière elle, le peigne dans une main et les élastiques colorés dans l'autre. Ses cheveux, doux et soyeux, s'étendent devant moi jusqu'à sa taille, comme une cascade de satin. Je prends une profonde inspiration, remplie d'excitation et de détermination. Aujourd'hui, j'ai le droit alors, je vais lui faire une tresse !

« J'ai toujours rêvé d'avoir cheveux aussi longs que les tiens »

Ses cheveux sont ma toile, et je suis déterminée à créer une œuvre d'art qui reflète l'amour et l'attention que je porte à chaque mèche. Je commence doucement, démêlant délicatement chaque boucle pour m'assurer qu'aucun nœud ne reste. Ses cheveux sont si précieux, et je veux leur offrir toute l'attention qu'ils méritent.

« Mais Momo n'aime pas, elle trouve que c'est du temps perdu »

Une fois que j'ai démêlé chaque mèche, je commence à diviser ses cheveux en trois sections égales. Mes doigts glissent habilement à travers ses mèches, tissant la tresse avec une précision presque méditative. Je suis concentrée, mais chaque mouvement est rempli d'amour et de tendresse.

« Alors je me console avec une coupe particulière »

Je prends mon temps, veillant à ce que chaque boucle soit parfaitement intégrée dans la tresse, créant ainsi un motif complexe et élégant. Enfin, je sécurise la tresse avec un élastique, veillant à ce qu'elle soit bien fixée. Je me recule pour admirer mon travail, un sourire radieux se dessinant sur mon visage. Sa tresse est magnifique, un témoignage de mon amour et de mon dévouement envers elle.

Je me penche pour déposer un baiser sur le sommet de sa tête, lui murmurant doucement à l'oreille à quel point elle est belle. J'ai tissé un peu de moi-même dans ses cheveux.

J'espère qu'elle aimera le résultat, au final.

Maya m'a un peu perdue en chemin avec ses bêtises. Le point 0. Le début de la discussion, c'était une implication de recoller son cœur avec des boops, et moi qui est répliqué avec de la glue.

« À la base, c'était pour recoller ton cœur, donc ouais »

Je peux très bien cacher mon jeu. Les doigts posés sur la bouche, je laisse un petit « Huhu, si tu savais » la narguer. J'ai fait des choses pas jolies à dire... je crois? Il doit bien avoir quelque chose de sombres, d'inavouables moments de perditions à jeter sous le tapis.

« Shhhhh, le seul truc angélique chez toi, c'est ta chevelure »

Et si mes pas m'avaient mené à la suivre à cause de cet arc-en-ciel papillotant dans ma vie morne de tous les jours ? Et si tout est orchestré dès les premières secondes où on s'est parlé ?  Cette fougue qui m'a entraînée jusqu'à aujourd'hui, qui me plaît autant qu'elle déplaît.

« Je vais peut-être me laisser pousser les cheveux »

Il y a quelque chose d'intimidant à envisager de laisser pousser mes cheveux. Chaque fois que je regarde dans le miroir, je me demande si je suis prête pour ce changement. Je suis habituée à ma coupe courte, elle me donne ce sentiment de légèreté et de liberté. Pourtant, il y a cette petite voix en moi qui murmure : "Et si... ?

Je me surprends à imaginer ce à quoi je pourrais ressembler avec des cheveux longs. J'ai déjà la possibilité de pouvoir les attacher en une jolie queue de cheval ou les laisser flotter dans le vent. Mais il y a aussi les inquiétudes qui viennent avec.

« Est-ce que ça m'ira va vraiment ? Est-ce que je vais regretter ce changement radical ? »

Pourtant, il y a quelque chose d'excitant dans le fait de se laisser pousser les cheveux. C'est comme si je laissais une partie de moi-même s'épanouir, devenir plus visible. C'est une manière de jouer avec mon identité, de me réinventer un peu.

« Celle-là même. Des cheveux longs pour elle, c'est une gêne, des frais en plus, du temps de perdu. Je comprendre un peu sa vision »

Je suppose que je n'ai pas encore pris ma décision. Pour l'instant, je vais peut-être simplement laisser pousser mes doutes et mes envies, et voir où cela me mène. Qui sait, peut-être que je finirai par sauter le pas et embrasser ce changement avec enthousiasme. Ou peut-être que je resterai fidèle à ma coupe courte, et c'est aussi très bien. Après tout, c'est ça la beauté des choix : ils sont à moi, et je peux les faire en fonction de ce qui me rend heureuse.

« Merci ! Mais ça rivalise pas avec tes cheveux ! »

Maya se tient devant le miroir, observant attentivement chaque mèche de ses cheveux. Après avoir passé un bon moment à tresser ses longues mèches, elle veux sûrement s'assurer que tout est en place.

Je la regarde parcourir de ses doigts délicatement les torsades, ressentant la texture lisse et soyeuse de ses cheveux. Je souris en voyant le résultat de mon travail : une tresse longue et élégante qui cascade sur son épaule.

« Alors ? Satisfaite ? On peut attacher un poids au bout si tu veux les assommer plus facilement »

Si elle déteste, on peut défaire en l'instant.

Pu pouvoir l'embrasser ? Serais-je vraiment perdante si cela devait s'arrêter ? Je hausse les épaules avec un air dubitatif comme simple réponse. Quant à la suite, je réplique avec un faux sérieux :

« Pire, je ne vais pas leur dire aurevoir ! »

Mais tout son être respire le mal ! ... parfois, j'ai l'impression qu'elle a une part démoniaque en elle. Non pas de manière littérale, bien sûr, mais il y a quelque chose de mystérieux, de puissant et parfois de perturbant dans sa manière d'être.

Elle a cette capacité à défier les attentes, à embrasser ses désirs les plus profonds sans inhibition, à briser les barrières de la conformité sociale avec une grâce troublante. C'est comme si elle était possédée par une force intérieure qui la pousse à explorer les côtés les plus sombres et les plus lumineux de son être, sans peur ni remords.

Parfois, c'est effrayant, mais souvent, c'est aussi incroyablement captivant.

« T'es une lolita, c'est le pire de tous »

Je me regarde dans le miroir, mes cheveux coupés court encadrant mon visage. Depuis combien de temps ai-je gardé cette coupe ? C'était une décision impulsée par l'envie de changement, une sorte de défi lancé à moi-même. Mais maintenant, je sens que quelque chose bouge en moi, une envie de longueur, de liberté.

« M'aider ? »

Je repense autrefois où j'avais les cheveux longs, comment ils ondulaient autour de mes épaules, capturant la lumière du soleil. C'était comme si chaque mèche avait une histoire à raconter. Mais se laisser pousser les cheveux, ce n'est pas juste une question de patience. C'est un engagement. C'est traverser cette phase où mes cheveux seront dans cet entre-deux, ni courts ni longs, où je devrai être créative avec les coiffures pour éviter les frustrations.

« Les extensions ? J'ai jamais essayé »

Pourtant, l'idée de sentir à nouveau mes cheveux caresser le haut de mon dos, de pouvoir les attacher en une queue de cheval désinvolte ou en une tresse romantique, ça me séduit. C'est comme si chaque centimètre supplémentaire était une promesse de possibilités.

« Jalouse, non ? Mais ouais, t'es un peu la cible à abattre, même si on était qu'amie. Non, je ne lui ai rien dit. J'ai tâtonné un peu, et c'était catastrophique »

Et là... J'ai peur. Peur de sa réaction, de sa déception, de sa désapprobation. Peur de briser l'image qu'elle avait de moi, de rompre ce lien si précieux entre une mère et sa fille. Je redoutais de la voir regarder différemment, voire rejeter celle que j'étais vraiment.

« T'es encore plus belle quand tu rougis ! »

Je ne peux m'empêcher de sourire comme une idiote à chaque fois que ça lui arrive de rougir. C'est tellement adorable, et ça me rappelle à quel point je suis chanceuse de l'avoir dans ma vie. Je veux juste continuer à la couvrir de compliments pour voir ce joli rouge lui monter aux joues encore et encore.

« Prête à être détesté par la ville entière ? »

Je lui tends la main pour partir à l'aventure.

Tas vu comment je suis une dingue ? Tout le monde va froncer le nez face à mon irrespect, et se retourner sur notre chemin. Juste les habits sont un insulte à la bienséance.

« Lolita, ça veut pas dire mignonne ou jolie. Ça veut instaurer une bulle d'intimité avec son ombrelle, et sa robe à froufrou d'onze milles kilomètres de diamètre »

Et au moins, là, elle ne porte pas de gants.

« Les entretenir ? T'as pas de pouvoir voodoo pour faire pousser les cheveux ! »

Okay ! Je sais qu'il faut bien plus de l'air ambiant pour prendre soin de ses cheveux. Mais, flemme ?

« Ça m'étonnerait que ça arrive, elle ou mon père »

Je me suis déjà fait une idée si ça dure avec Maya, je ne vais avoir plus que mes amies pour moi. La famille, à part mon frère, ce sera probablement un au revoir en silence. « J'ai jamais eu de fille » Momo va regretter de ne pas avoir fait d'autres gosses pour continuer la lignée.

« Tu ne m'appartiens pas ! »

Je fais les grosses joues, pour bien lui faire comprendre que cette fiche phrase ne me convient pas.

« Le reste, ça va. Je botterai autant de culs qu'il faut pour te satisfaire »

Avec un droit rétraction quand même, oh !

De suite, de suite, elle se met en mode je ne suis pas blablabla. Si ! C'est un genre de réaction, celui qui te fait culpabiliser et approuver pour ne pas qu'une guerre éclate.

« Mais si t'es mignonne. Et mens pas, t'as une ombrelle ! Tu me l'avais montré sur les photos au début de notre rencontre ! »

Les cheveux qui bougent, ça me rappelle quelque chose !

« Dans Deadman Wonderland, il me semble qu'un des persos féminin avait ce pouvoir ! T'est tellement pas original ! »

Ouais, on est dans le même bateau. Celui où tous les anormalités de la société sont stockés. Celui que beaucoup aimeraient voir couler pour se débarrasser des rebuts.

« Ok ok, tu es mienne, je suis tienne »

Je vais devoir me réinventer si je dois arc-bouter tous les vilains de la planète.

« J'aimerai bien des semelles compensées, mais je pense pas qu'on soit de la même taille, puis j'y tiens à mes converses »

Seul les grands cas de figure me les enlève.

Voilà ! Je ne suis pas folle, elle a bien une ombrelle dans son armoire. Si t'es pas sensible au soleil, c'est vraiment vraiment une faute de goûts ! Déjà que les longs gants en tissu sont pas mieux...

« Un achat inutile quoi »

Son super pouvoir ? Rien de bien compliqué.

« T'as une zone autour de toi qui s'active quand il y a un mâle à proximité qui alterne entre une aggro et un fear »

Maligne, jalouse... que d'insultes, j'en suis outrée.

« Fais gaffe, la prochaine fois, j'en mettrais des semelles compensées ! »

Je lui pousse la langue comme réponse et rétorque un « Alons-y » en français. Et même la porte franchie, je ne lui lâche pas la main.

En combien de temps va-t-elle le réaliser ?

Mais qu'est-ce qu'elle me raconte là ! Je retiens un petit rire désabusé sur le coup, avant de finir par rire réellement :

« Mais j'en veux pas de ta veille ombrelle, moi ! »

J'avoue. D'habitude, son maintien et sa tenue ont tendance à garder les garçons à distance. Mais là, on avait tout l'air de deux gamines habillées en Visual Kei. Des petites jeunes en pleine rébellion, des proies faciles à aborder.

« Au pire, prends ton ombrelle et tu attaques avec ceux ou celles qui sont trop proches. Je peux t'installer un bruit sonique au bout »

Voilà, je commence à partir dans mon propre délire. Mais j'ai bien entendu ? Elle aimerait que je sois plus grande ? L'important, c'est d'être plus grande qu'elle, pas une géante ? Est-ce que je dois me méfier des grandes filles avec un style un peu hors du commun ? Genre... un peu comme *bruit de tambour* Yuna ?

« J'dirais les maillots de bain tant qu'on est fraîche de la journée »

Heureusement il y a la climatisation partout.

Je ne peux m'empêcher de glousser d'autant plus avec sa remarque. À part crever un œil trop louche, il servirait à rien du tout. Et puis, ça donne un air un peu hautain les ombrelles, genre « huhu regardez-moi je ne suis pas une gueux comme vous » Enfin... Sauf si on a besoin pour une maladie et de se protéger du soleil, c'est une autre histoire.

« Si ? Et du Krav-maga ! »

Je fais quelques temps les gros bras, avant qu'elle s'interroge sur le bruit sonique. Je lui dis un petit « « Atta »  et sort de mon sac mon tournevis sonique, et appuie pour faire le bruit.  Je jubile intérieurement d'en avoir un en bon état, surtout ici, où ce n'est pas populaire.

« Si tu m'embrasses, c'est toi que je vais repousser avec l'ombrelle sonique ! »

Toujours main dans la main, je repense à cette histoire de prendre les devants... et je réfléchis à quel jeu on pourrait jouer. Je fais une roulette russe mentale et tombe sur le jeu du « oui » ça va sûrement mettre un peu d'ambiance pour celui qui aura tous les droits, mais le jeu est comme ça !

« Ce n'est pas prévu pour de suite, tkt. Par contre, ce qui peut arriver de suite, c'est « la journée du oui » On Décide de dire "oui" à toutes les demandes d'une de nous deux pendant une journée entière ! Pour déterminer ça, on lance une pièce. Pile, c'est toi. Face c'est moi ! »

J'espère vraiment que ça va tomber sur face.

Nous deux contre le monde. On va déboîter des punks à coup du bar en fer, et on ramassera des poulets entiers dans les poubelles ! On appellera la police pour avoir un support de bazooka ! Bim badaboom !

« Comment as-tu pu oublier le tournevis sonique ! Tu peux tout faire avec ça ! Enfin, sauf ouvrir des portes en bois »

Faire du fifty-fifty ? Huuuuum, je suis sceptique. L'intérêt du jeu, ce n'est pas d'avoir le plein pouvoir sur l'autre ? Là, ça risque de partir en « t'es cap ou pas cap » Tant pis, si on se plante, on saura à l'avenir de ne pas recommencer la même bêtise. Elle me tease déjà, alors je réplique tout calmement :

« Ma première demande est que tu ne m'appelles pas princesse »

Prise à son propre jeu, c'est moins drôle !

C'est facile d'oublier, c'est dur de s'en rappeler... un truc comme ça ? Je ne peux pas lui en vouloir d’oublier l'ITEM INCÔNIQUE de la série juste après le TARDIS. Non, je ne me souviens pas non plus des dames se battant pour le féminisme, et ça, c'est bien plus triste.

Je me retiens de lui faire une réflexion comme « Et les mecs ? Tu peux oublier les détester ? » étant sur une pente un peu pentu du pantois. On est en pleine période de remise en question, et des efforts faits pour essayer une petite entente.

« Tu peux m'en donner maintenant un nom que je ne peux refuser, si tu veux »

Ma main se renferme sur la mienne quand on entre dans le centre commercial. Tellement de gens, dans un grand espace certes, mais pas assez pour oublier la présence de tous ces âmes dont on ne connaîtrait jamais leur histoire.

Phifan phifan ! Hop, téléportée devant le magasin de maillot de bain et de lingerie. Bon ok, on a traîné les pieds dans le dédale du centre commercial pour arriver jusque-là. Il fait bien plus meilleur à l'intérieur qu'à l'extérieur...  et je ne vais commencer à en parler sinon, je vais faire un débat entre moi-même.

« Je vais sûrement ne pas en acheter... sauf si je reste à ce poids-là, mais j'aimerai bien perdre quelques kilos. Voir aussi peut-être  pour de la lingerie »

J'ai déjà tant de vêtements où c'est serré.

De pire en pire, passer de princesse à reine du monde, y a du niveau. Elle pousse la langue, je l'imite, bientôt la vingtaine, un problème ? Ce serait bien de ne pas trouver des surnoms farfelues, mais moi, j'en ai un pour Maya.

« Je vais t'appeler poupée ! »

C'est quoi l'arnaque là ? C'était tomber sur son côté ! Je ne vais pas me laisser avoir, même si c'est plutôt positif, j'ai aucune idée de lui demander que ou quoi faire. Alors je marronne un peu dans mon coin, avant de lui dire de nouveau :

« Chacun son tour, c'est le jeu ! Et c'est à toi ! »

Un bel objectif de perdre quelques kilos alors que je suis au maximum de l'imc normale. En soi, je pourrai garder ce poids-là et juste réajuster quelques habits et sous-vêtements. Alors quand elle m'emmène dans la partie lingerie, main dans la main, j'hésite, les joues rouges.

« Sans lacets et ce n'est pas à mon tour de demander »

J'insiste là-dessus pour son implication.