Collaboration impromptue ; Hiroki Sato

Lundi 30 juillet 2018.

Les mauvaises habitudes ont la vie dure.
Depuis mi-juin, Junko vient manger à la cantine de l'université. Sauf que pour les vacances, elle sera quasi déserte. Et le tokyoïte est loin d'être stupide : si cantine déserte, ça veut dire effectif réduit. Ce qui veut aussi dire qu'il risque de croiser beaucoup moins de monde s'il lui prend l'envie de les visiter. Oh, juste par curiosité. Juste par curiosité. C'est totalement désintéressé. Il n'a pas du tout en tête de chiper dans les frigos les restes de la semaine avant que tout parte à la poubelle pour les vacances d'août, oh non pas du tout.

Mais Junko on le connait, c'est un filou.
Bien sûr que s'il est entré dans les cuisines après le service, c'est pas pour une visite de courtoisie. Il a pris son temps, il a bien observé leur manège pendant deux mois. L'après-midi, après le nettoyage des cuisines, elles sont désertes. C'est le moment parfait pour y entrer. Il restera encore le service de ce soir mais vu l'heure... il a largement de le temps de faire ses courses ici. Oh, rien de trop, mais bon il y avait un bon dessert ce midi donc s'il en reste un peu...

Le hafu se glisse entre les plans en inox chromé et brillant. Il n'y a personne, aucun bruit, c'est le silence. C'est parfait.
Les frigos sont bien visibles et accessibles. Parfait aussi. Il s'approche et pose sa main sur la poignée d'un avant d'entendre une porte battante. Ah ? Quelqu'un. Junko regarde autour de lui : aucune cachette possible. Une main dans sa poche, l'autre toujours accroché au frigo, il est en train de se demander s'il a le temps de l'ouvrir, piquer un truc et partir en courant. Mais non... Il est peut-être sportif mais il n'a pas la super vitesse de Flash.

Un soupire traverse ses lèvres alors qu'il s'écarte un peu du frigo. Grillé pour grillé... devant la personne qui arrive, il lève les bras en signe d'apaisement et d'un geste qui veut dire "je me rends, tirez pas".

« Je plaide coupable. » assume t-il totalement.