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Le Doyen
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Le Doyen

Epreuve 6 - Elysion Empty Epreuve 6 - Elysion

Dim 9 Oct 2022 - 11:11




C’est l’heure d’une petite interrogation surprise ! Vous qui aimez donner votre avis, cette dissertation devrait vous mettre en joie. En voici le sujet : Discuter, est-ce renoncer à la violence ? Vous avez 4 heures.


Dans cette épreuve, pas de forme imposée, pas de défi. Simplement votre imagination. Que ce soit au travers d'un souvenir personnel ou non, mettez votre personnage en scène vis-à-vis de la thématique proposée.


▬ Cette épreuve est un solo.
▬ Vous avez 24 heures pour poster votre réponse.
▬ L'épreuve se termine le dimanche 16 octobre à 23h59.
▬ Les réponses sont limitées à 1500 mots maximum.

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Odéline Belgan
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Odéline Belgan

Epreuve 6 - Elysion Empty Re: Epreuve 6 - Elysion

Dim 16 Oct 2022 - 22:33
Odéline Belgan

Spoiler:

"Rends-moi mon jouet !
- C’est toi qui me l’a pris ! Il est à moi !

Ca recommençait. Encore. Avec un soupir, Odéline cessa de remuer la béchamel qui napperait les lasagnes (dont des lentilles remplaçant la viande devenue rare) du repas de midi, s'essuya les mains sur son tablier et accourut pour séparer les deux adversaires.
Terrible combat que celui qui avait commencé au milieu de la salle de jeux ! Entourés déjà d’un cercle de bambins et d'enfants fascinés par ce déferlement de violence aussi soudain qu’habituel, les deux adversaires se roulaient déjà par terre dans des cris. Anita avait sorti les ongles, et tentait de griffer Anton qui tenait dans sa bouche sa tresse brune, semblant ronger l’amas de cheveux. Ceci, évidemment, provoquait de grands cris chez la fillette enragée, qui battait l’air de ses bras et faisait de son mieux pour bourrer de coups de pieds son adversaire, lequel tenait en l’air d’une main une figurine de cheval ailé scintillante, et de l'autre, tirait sur la robe de son opposante afin de la maintenir à distance. Les coutures de la petite poche en forme de cœur semblaient prêtes à lâcher, peu habituées à être ainsi écartelées. Quand ce sera fait, Anita serait plus libre de ses mouvements … et Odéline aurait un sacré travail de couture à rattraper ça ! Maudits gavroches !

Ca suffit ! s'exclama-t-elle en avançant vers eux. Arrêtez de vous battre comme des chiffonniers !

A ces mots, elle avait commencé à les empoigner pour les séparer. Elle avait beau ne pas être bien costaude, elle avait suffisamment de force pour séparer deux enfants, tout de même ! Et puis sinon, elle leur jetterait un verre d’eau, pour les surprendre et les faire se lâcher un instant, suffisant alors pour les séparer. Heureusement, elle n’eut pas à en arriver à cette extrémité redoutée: elle avait suffisamment d’autorité sur eux pour qu’ils l’écoutent malgré leur rage.

Mais enfin, qu’est ce qui se passe encore ?! demanda-t-elle aux deux loulous débraillés qui lui faisaient face.
- Il m’a volé mon jouet !
- C’est même pas vrai d’abord ! C’est elle qui l’a pris !”

Comprenant bien qu’elle ne s’en sortirait pas comme ça, et surtout pas avec tout le reste de ses petits protégés rassemblés autour d’eux, qui écoutaient, et se permettaient déjà d’intervenir ou mettre leur grain de sel (ou demander à manger, ou à boire, ou un mouchoir, ou un câlin, ou à jouer, ou à faire pipi, ou donner un bouton à recoudre, un dessin, une pierre, une fleur, ou bien encore raconter une histoire, décrire leur derrière éternuement, narrer leur rêve de la nuit dernière, etc, etc.), elle posa doucement la main sur la tête des enfants:

Allez venez avec moi, on va aller nettoyer tout ça, et discuter un peu.”

Ils la suivirent, Anita froissant rageusement le devant de sa robe et Anton reniflant bruyamment pour retenir ses larmes. Arrivée à la salle de bains, Odéline les laissa s’asseoir, sortit cotons, désinfectant, gants, et peignes. Puis, avec tendresse, elle remit en ordre cheveux et vêtements, retirant la bave de la tresse (qu’elle débarrassa aussi des cheveux rongés), et commença à discuter avec les petits elysionniens face à elle.

Alors, racontez-moi tout, leur demanda-t-elle avec douceur. Anita, qu’est-ce qui s’est passé avec ce jouet ?
- Ben le pégase, moi je l’aime bien, je dors avec tu sais ! Même s’il est un peu dur, il me rappelle celui qu’on avait … avant.

Ces mots suffirent à serrer le cœur d’Odéline. Chacun des enfants présents à l’orphelinat avait été, d’une manière ou d’une autre victime de la guerre qui bouleversait Elysion, de la violence qui consumait les hommes. Tous se retrouvaient arrachés à leur foyer, à leurs familles qui parfois n’étaient même plus de ce monde, ou avaient sciemment choisi de les abandonner. Qui pouvait dire ce qui faisait le plus souffrir ?
Certains gardaient des souvenirs de leur vie d’avant, de la vie qu’ils avaient eu avant d’arriver dans cette immense maison minosienne où tous les enfants seuls d’Elysion se retrouvaient, où elle prenait soin d’eux, les chérissait, faisait tout pour qu'ils puissent grandir de manière sereine, qu’ils puissent pousser droit malgré les horreurs autour d’eux. Les vies antérieures laissaient des traces.

Je sais, ma puce, lui dit-elle en lui caressant la joue. Je sais. Il était gentil, ce pégase ?
- Oui ! C’était le plus doux, et je faisais des tours sur son dos ! Il était tout chaud, et quand il mangeait dans ma main ça faisait comme un bisou.
- N’empêche que c’est mon jouet ! intervint Anton. Y a même l’initiale de mon prénom, dessous, ajouta-t-il, avant de se rendre compte qu’ils partageaient cette initiale.”

Odéline soupira, terminant de refaire la tresse de la petite fille, avant de passer un coup de gant sur le visage du garçonnet. Celui-ci affichait un air buté et des yeux brillants.

Il est à moi ce pégase, c’est mon grand frère qui me l’avait offert !
- Ah bon ? Et tu l’as pris ici avec toi ?
- Oui … Je l’aimais pas trop, parce que ma soeur a mis des paillettes dessus. J’aime pas les paillettes. Mais … Je l’ai pris quand même, et il est à moi !
- Mais tu joues jamais avec ! protesta la petite fille de son côté.
- Et alors ? C’est MON jouet Anita !

Sentant qu’il n’en faudrait pas beaucoup plus pour que la bagarre recommence, Odéline passa subrepticement le gant sur la bouche d’Anita.

Ouh là là, mais tu as les ongles tout cassés, ma puce, il faut que je te les coupe, attends un peu !

Le coupe-ongle qu’elle venait de sortir offrit une diversion suffisante aux belligérants, et lui laissa le temps de reprendre son souffle.

Anton, je sais que ton grand frère et ta petite soeur te manquent beaucoup, mais son pégase manque beaucoup aussi à Anita tu sais. Peut-être que tu pourrais jouer avec elle, et que vous pourriez inventer une histoire avec ? Et toi Anita, il ne faut pas que tu prennes le jouet d’Anton sans lui demander tu sais ! Si tu veux, on pourra tricoter un pégase en atelier un jour ! Comme ça tu en auras un à toi aussi ? Si tu veux, Anton, on te fera un Krakdent ! Je sais que tu les adores !

Cette simple perspective d’un nouveau jouet (tout doux en plus) sembla ravir les deux gamins, et les divertir de leur conflit.

Eh Anita, tu veux qu’on dise que le pégase, il survole Rhadamanthe pour repérer les méchants qui détruisent les maisons ? Et comme ça il les chasse ?
- Oui ! Et puis il emmène les enfants avec lui comme ça !

Souriant devant ce conflit résolu, Odéline laissa partir les deux enfants avec leur figurine. Il lui fallait ignorer le fait que la guerre était là dans leurs jeux. C’était sain, elle el savait, qu’ils exorcisent ainsi ce qu’ils avaient vécu, mais voir ainsi des horreurs d’adultes s’immiscer dans des jeux d’enfant la glaçait, lui faisait monter les larmes aux yeux. Satisfaite malgré son coeur pincé, elle retourna dans sa cuisine. L’odeur qui s’en dégageait l'alarma cependant.

Oh non ! Ma béchamel !

Les lasagnes se passeraient donc de nappage ce midi … Elle n’avait plus de lait, plus de beurre non plus. Avec la guerre qui durait, le rationnement était arrivé. Le principal des provisions allait aux soldats et c’était bien normal. Heureusement, elle avait un jardin, et des poules pour les œufs. Mais déjà, elle trouvait la garde-manger bien vide, au regard du bataillon de bouches à nourrir, au regard de l’appétit insatiable de tous ces enfants en pleine croissance.
Et déjà de l’autre côté, des cris de dispute se faisaient entendre. Déjà, ça recommençait ? Parviendrait-elle un jour à éradiquer la violence dans l'orphelinat, à force de discuter, à force d’écoute, à force de tendresse ? Ou bien était-ce la nature profonde de chacun qui voulait cela ?

Avec un soupir exténué, Odéline regarda par la fenêtre. Au loin, des fumées s'élevaient. Elle le savait, la guerre s’approchait d’Elysée. On disait que les camps de soldats étaient visibles, à présent, des murs de la ville. On disait qu’il y avait des négociations en cours. Parviendraient-elles à leur assurer un peu de répit ?
Sentant les larmes lui monter aux yeux, elle se détourna. Non, elle refusait d’y penser. Et elle allait résoudre ce fichu conflit qui opposait encore deux autres enfants ! Peut-être qu’à force, elle parviendrait à participer à la création d' une génération qui ne voyait pas la violence comme une manière de régler ses problèmes, qui comprendrait qu’on réglait bien plus en communiquant de manière ouverte.
Peut-être qu’en continuant ses efforts, en continuant à leur apprendre, elle apporterait sa pierre à l’édifice, et qu’ainsi, ils pourraient éradiquer la guerre …
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