Pourquoi Mickey Mouse ? Parce que Mario Bros.

Je ne pensais pas que changer d’environnement m’épuiserait à ce point. Durant ces deux semaines, je me suis contenté après les cours et le club, de faire mes devoirs, manger et dormir à quoi, 21h30 maximum ? Comme je le craignais, c’est une vraie fourmilière ce campus et j’ai du mal à m’y faire. Ma petite ville tranquille me manque. En plus, il faut que je me tape trois colocataires... Dont un super timide qui ne sait pas aligner trois mots sans bégayer.

Enfin bref, j’étais si claqué que je n’ai pas encore pris la peine de faire de lessives. Au bout de deux semaines, il serait quand même temps, parce que je manque de sous-vêtements et t-shirt propres.

J’ai mis le tout dans une des machines sans faire attention à personne et j’essaie de lancer ce foutu programme !  J’appuie sur les boutons, mais rien à faire. Celle de chez moi est bien plus simple à utiliser. Je commence à taper de plus en plus fort sur la machine, comme si ça pouvait changer quelque chose.

"P*tain 50 programmes à la c*n pour laver 3 calbutes, font ch*er !"

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Mori Seito. Aussi collant que de la pâte à mochi. Pas avec lui, heureusement, Eikichi comptait bien faire en sorte que ça ne change pas. Plutôt avec l’autre là, monsieur le capitaine Mora Pablo. Chaque fois qu’il avait jeté un œil vers lui, pour s’assurer de ne pas au moins avoir un capitaine en carton, Mori était toujours dans son champ de vision. A croire qu’il avait peur de se perdre sur le terrain. Ou qu’il aimait les coups de sifflet.

Et emmerder le monde avec ses commentaires. L’avait-il sifflé ? Le kohai inspira puis tourné vers Seito, son regard se plissa au sourire déplaisant qu'il découvrait.

"J’ai que ça à faire. Et puis de quoi j’me mêle, sen-pai ?"

Le dernier mot haché entre ses dents, le lycéen retourna à sa besogne sans un regard de plus pour son aîné. N’était pas arrivé le jour où il pourrait jouir de sa tranquillité. Ici, pas moyen d’avoir la paix, pendant les cours, pendant le club, après le club, il y avait toujours un intrus dans chaque pièce où il foutait les pieds ! Le confort de la maison de ses grands-parents lui manquait atrocement.

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Il le passerait bien à la machine son p*tain de sourire bienveillant. ‘Fin, s’il arrivait à la faire fonctionner déjà. M*rde. Soufflant du nez, Eikichi se retourna et poussa rageusement sur le couvercle de la machine qui s’était relevé.

Bon, reprenons du début. Il avait changé des couches, essuyé du vomi, chanté des berceuses les plus nian nian les unes que les autres pour endormir ses monstres de petits jumeaux, mangé du savon à l’heure du bain, ce n’était pas une carcasse en métal qui allait l’avoir ! Seulement, c’est maintenant que le brun se rendait compte de la précarité dans laquelle il vivait. Vraiment, cette machine sortait tout droit du futur comparé à celle de sa grand-mère. Il l’entendait, lorsque sa mère avait suggéré de changer son vieux modèle : «Ça ne sert à rien de serrer les fesses après avoir pété». Quasiment certain qu’elle s’était trompée de proverbe mais elle avait eu gain de cause.

Pas comme lui, qui malgré toutes ses tentatives, ne parvenait toujours pas à lancer son programme. La notice lui murmurait de la consulter mais Eikichi lisait déjà bien assez pour s’infliger ce supplice. Et ce bouton là peut-être ? La main tendue, Eikichi se crispa. La conversation n’était-elle pas close ?! Ah, ou alors il venait de trouver la solution mais son senpai cherchait à se venger de leur échange ! Forcément, sinon pourquoi il se mêlerait encore une fois de ce qui ne le regarde pas.

"C’est ça, j’vais t’écouter !"

Et il martela ledit bouton. Et le regret lui noua la gorge.

"Tu l’as fais exprès, c’est bon tu t’es vengé, t’es content ?!"

Lui de mauvaise foi ? Si peu.

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Ouais, lui ! Purée mais qu’est-ce qu’il pouvait lui sortir par les yeux avec son mauvais jeu d’acteur ! Pourquoi lui infliger ça en plus du reste ?! Eikichi plissa des yeux tout en l’observant poser son livre à ses côtés. Le ténébreux s’exprimait très peu et n’était pas plus observateur de son entourage en compensation. De ce fait, ses sens n’étaient pas aussi aiguisés qu’ils pourraient l’être pour déceler les mensonges et autres facéties. Dans le doute, il partait du principe que tout le monde mentait jusqu’à preuve du contraire, c’était plus simple.

Sauf qu’ici, le lycéen ne saurait dire pourquoi, il lui était difficile de continuer à prétendre que des bobards sortaient de la bouche de son aîné. Hmpf ! Oui bon, il n’allait pas non plus se prendre pour le super-héros des caleçons maltraités ! Pour le moment, Eikichi ne sait sur quel pied danser et se contente d’un visage fermé et dubitatif. Analyse rapide des faits, la machine derrière lui faisait un bruit insupportable, un programme bien trop violent pour les vêtements simples de coton qui tournoyaient à l’intérieur. Si ça continuait, il serait bon pour porter des crop-top jusqu’à se trouver un job.

Pour ne rien arranger, son senpai jugea utile de le lui rappeler de vive voix. Là seulement, ses yeux s’écarquillèrent en réalisant quelque chose. Quelque chose de plus important qu’un stupide caleçon se faisait agresser, là devant lui !

"P*tain mon maillot ! M*rde comment on arrête ce truc ?!"

Son maillot de volleyeur. Il l’avait emmené avec lui, c’était ça, son porte-bonheur. A aucun moment pour Eikichi, il n’avait été envisageable de partir sans l’emmener avec lui. Pour éviter qu’il sente le renfermé, puisqu’aucune raison ne le poussait à le mettre, il s’était mis en tête de le laver avec le reste. Le ténébreux souffla du nez, pour éviter le pire, les choix s’étaient drastiquement réduit. La colère hérissait les poils de ses bras mais qu’importe.

"Tu... Tu peux l’arrêter ? ... S’teu-plaît..."

Les lames de rages lui lacéraient la gorge et le dernier mot sortit avec peine. A se demander même si avec le bruit tonitruant de la machine, Seito l’avait entendu. Hors de question de se tourner vers lui pour y voir son sourire insupportable.

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C’est bon, tout va bien. Même s’il ne porte pas son aîné dans son cœur, tant qu’il peut sauver son maillot, il veut bien s’écorcher un peu -beaucoup- toute sa cavité buccale. Il ne le montre pas, Eikichi, mais le soulagement calme ses nerfs de ne pas voir son précieux maillot réduit à la taille enfant. Sauf que...

Sauf que...

Le sol se dérobe sous ses pieds, le filet de volley-ball le bâillonne, son smash lui revient dans la gueule. Qu’est-ce... Qu’il baragouine ?! Consentement ?! Intentions ?! Mori est lessivé à 90 degrés ! Y’a pas d’autres explications possibles ! Le tambour tourne là ! Eikichi serre la mâchoire, blanchie ses phalanges sans s’en rendre compte et ponctue le monologue de marmonnement laconique «ouais...», «hmhm...», «d’accord...», parce que c’est une question de vie ou de mort et que, même si son senpai lui affirme ne pas être rancunier, le ténébreux ne prendrait pas le risque qu’il change d’avis et retourne à son livre. Dire s’il-te-plaît une seconde fois ? Plutôt porter un crop-top ! Quoi que... Bon bref ! Son regard alterne entre colère et désaroie, entre Mori et la machine tremblante.

Il va la fermer et s’activer ?! Enfin ! Pas le moment du tout, oui, oui. Eikichi hoche vivement la tête aux premières paroles sensées et pertinente de son aîné, les gros yeux en prime. Pour sauver les vestiges d’un passé qu’il ne retrouvera jamais, le chemin est pourtant encore long. Ce qu’il a mis dedans, facile, sa garde-robe est aussi pauvre que son porte-monnaie. Quant à sa transpiration, d’abord le brun fronce les sourcils, leur asymétrie lorsqu’il active ses muscles corrugateurs, lui donne un air de gamin contrarié. Ensuite, il comprend.

"Des t-shirts et boxers en coton, deux jeans et un sweat. Pas transpiré tant que ça."

Eikichi parle vite, on va à l’essentiel et on arrête le massacre. Si c’étaient ses vêtements dans la panade, il prendrait pas autant ses aises, Mori !

"C'est bon docteur, on peut opérer ?"

Ca lui échappe et c'est plus fort que lui, à grands renforts de gestes de roulement avec son bras droit, comme pour signaler aux enfants qu'ils peuvent traverser la route.

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Arrête de m’regarder et actiiive ! Bordel il va m’rendre fou lui ! Ca s’trouve au final, il sait pas quoi faire et veut pas l’avouer ! Heureusement, pour lui et mon maillot, il se met en action. J’essaie de pas montrer comme je flippe d’avoir ruiné le seul truc que je voudrais pas perdre mais j’suis trop agité pour ça.

Je me rapproche pour voir ce qu’il compte faire. Mori tourne une première molette parmi toutes celles qui se présentent sur le programme 5. Ouais ben j’savais ça. Puis celle de la température, 40°, logique. Et enfin, le nombre de tours, ben oui c’était celle-là, un jeu d’enfant. Mon visage se crispe quand il tourne son sourire prétentieux vers moi.

"Ca va frime pas trop... M’ci..."

Je marmonne à contre-cœur, détourne les yeux et m’appuie sur la machine vide adjacente, bras croisés sur le torse.

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Il. A. Très. Bien. Entendu ! Son sourire en dit long et ça ne fait que renforcer les plis du nez d’Eikichi. Même en sachant que son senpai le fait exprès, le brun met son agacement de côté par il ignore quelle force de l’univers, et soupire avant de réitérer son remerciement de manière claire.

"J’ai dis... Merci."

Ses bras croisés sur son torse érige une nouvelle barrière au contact candide de Seito. Qui se trompait sur toute la ligne sur l’appartenance du maillot. Eikichi renifla d’un dédain non dissimulé. Il y avait vraiment des types qui dormaient avec leur maillot ?

"Tu dors avec le tien, toi ? Ca m’étonnerait pas de Mora, j’espère qu’il le lave avant, ce serait crade... Et puis c’est pas mon maillot de foot..."

Pourquoi lui révéler cela pour commencer ? Eikichi n’était pas réputé pour raconter sa vie à qui que ce soit. Il ne saurait l’expliquer, Seito avait décidément un truc qui lui déliait la langue, son absence totale de jugement à son encontre peut-être ? D’habitude, les autres se contentaient d’une remarque cinglante en réponse à son comportement et le brun s’en accommodait très bien. C’était la première fois qu’on répondait à son mauvais caractère par un sourire, Eikichi se sentait légèrement désarçonné.

"J’fais du volley... Enfin faisait..."

Son soupire résigné laissait paraître comme ne plus pouvoir pratiquer la seule passion qu’il ait dans sa vie l’affectait.

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Ah bon, ils sont coloc ? Une information que beaucoup devaient détenir et qu’Eikichi aurait retenu s’il s’en souciait. Au moins le capitaine de l’équipe masculine de foot n’était pas un crado amoureux de la sueur. L’odeur de certains dans les vestiaires méritait un rappel à l’ordre du principe de propreté. Qui a dit que tous les japonais étaient propres sur eux, ah ah ah... Non pas qu’ils soient les seuls à faire froncer le nez. La crasse n’a pas de nationalité.

Eikichi fait passer le ronronnement de la machine au second plan en révélant l’origine de son précieux maillot. A l’idée de devoir en dire plus, le brun pince ses lèvres. Heureusement pour lui, Seito est tout à fait capable de nourrir la conversation tout seul. Il est aussi moins stupide qu’il ne le pensait. Pour Eikichi tout le monde l’était à différents degrés, sauf lui, bien entendu.

Le basket plus proche du volley que le foot. Mise à part les zones de contact préconisés, il ne voit pas bien le rapport. Par leurs points communs, la balle et le gymnase, la question pouvait tout de même se poser.

"Ca n’a clairement rien à voir..."

Pour une fois, le noiraud ne faisait preuve d’aucune animosité, juste un constat neutre. Eikichi demeura pensif quelques secondes, formulant une réponse cohérente avant de la soumettre. Dire ce qu’il pense était ce qu’il faisait de mieux, que ce soit apprécié ou pas.

"Au basket y’a que cinq joueurs, ça m’aurait obligé à jouer sérieusement alors que j’aime pas spécialement ça. Au foot j’me foule pas et ça fait l’taffe parce que y’a bien assez d’gens pour l’faire à ma place."

Pour peu que la balle vienne rarement de son côté et il est pénard. Et à part Mora qui tente de le pousser, personne ne se risque à venir l’emmerder. Ce qui aurait pu rapidement arriver au basket, à raison. Eikichi anticipe la prochaine question dans un soupir : pourquoi s’inscrire dans un club sportif ?

"Ma mère m’a forcé à choisir un club de sport parce qu’elle pensait que j’me ferai des potes comme ça."

Il hausse les épaules en tournant son regard vers son senpai. Sa mère ne veut pas comprendre qu’il ne veut pas d’amis mais simplement réussir ses études pour elle. Il n’a jamais été en phase avec les personnes de son âge et ne le sera sans doute jamais. Il ne faudra pas longtemps avant que Seito retombe dans la catégorie des personnes agaçantes. Ce qui se passait actuellement n’était qu’une trêve.

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Bien sûr, les aspects technique et logistique se ressemblaient légèrement. Seito ne pouvait se douter que les mots d’Eikichi en concernaient un tout autre. Émotionnellement, ça n’avait rien à voir.

Mais le lycéen n’a pas le temps de répondre à la remarque. Ah voilà on y est, au pourquoi il ne parle à personne. Sa mâchoire se serre et il fusille son aîné du regard. Sa mère s’inquiétait pour lui, malgré toutes ses tentatives pour lui expliquer qu’il vivait très bien sa solitude choisie. Personne ne le rejetait, c’est lui qui rejetait la compagnie des autres. Jusqu’ici, son caractère hostile tenait tout ce beau monde à distance, mais cette école avait le chic pour admettre des têtes de mule.

Heureusement... Pour eux deux, Seito cessa vite ses moqueries. Eikichi fit la moue, sceptique sur le bien fondé de continuer cette conversation, son quota de paroles baissait à grand pas. Son senpai ne dû la suite qu’aux bons souvenirs qu’il gardait en mémoire de lui et son grand-père. C’était très subtile mais les traits de son visage se détendirent doucement, on pourrait presque y voir l’esquisse d’un sourire, mais pas trop quand même.

"Une équipe a quatre ou six joueurs, souvent six dans les compétitions. Il y a trois rôles, attaquant, défenseur et le libéro. Celui-là est un peu spécial, il peut jouer qu’à l’arrière, c’est un as des réceptions, de la défense et des passes. Il n’a pas le droit de servir et il peut attaquer que de la ligne arrière. En général, c’est surtout lui qui prend les balles compliquées. Moi je suis attaquant donc je dois marquer le plus possible ouais, mais c’est un sport où il faut savoir jouer tous les rôles, comme tu dois savoir, on reste pas toujours à la même position. Selon les positions des joueurs ça peut renverser toute la tournure d’un match, ça change tout !"

Il avait beaucoup parlé. S’en rendant compte, Eikichi se racla la gorge et repris son air ennuyé, qui sonnait faux pour une fois.

"Bref, voilà. Rien à voir avec le basket."

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Eikichi inclina légèrement la tête à cette réponse, somme toute, honnête. L’important était que son aîné comprenne comme le basket et le volley-ball était différents. Ce qu’Eikichi n’avait pas prévu en revanche, c’est que Seito se prenne réellement d’intérêt pour son sport favori. Légèrement décontenancé de devoir réinitialiser son quota de paroles, il prit le temps de rassembler les informations pour les expliquer le plus clairement possible.

Son senpai était loin d’être bête. Avec son livre, ça devenait tout de suite plus simple de se faire une idée de la disposition des joueurs et donc du fonctionnement d’un match. Le deuxième année s’appuya sur ses coudes à gauche du bouquin et reprit. Contrairement à tout ce qu’on avait pu entendre de lui, sa voix était calme et posée.

"Tout seul derrière, lui faudrait un brancard à chaque fin de match."

Oui, il savait plaisanter lorsque le cœur lui disait ! Toutes les questions de Seito, il en connaît les réponses par cœur et les déroule comme un prof à un élève.

"C’est bien trois devant, trois derrière. On compte les positions en partant à droite de la ligne arrière. C’est la place du n°1 au début, c’est aussi celui qui sert. Le n°2 est devant lui ici, face au filet, ainsi de suite comme un escargot. Les n°2 et n°4 sont souvent les attaquants."

Son doigt glisse sur le couvercle de la machine au fur et à mesure de ses paroles. Puis tout en poursuivant, Eikichi fait bouger son index et son majeur à la place du n°1.

"Aussi longtemps qu’une équipe n’atteint pas 25 points avec au moins 2 points d’écart par rapport à l’autre équipe. Sachant qu’il y a trois sets à jouer, d'entre 15 à 25 minutes selon la catégorie... Mais, t’as jamais fait de volley au collège ?"

La question lui brûlait les lèvres depuis son aveu un peu plus tôt. Il l’avait posé de façon totalement neutre, juste surpris. Apparemment son senpai n’avait comme seule information que la présence du filet.

"Donc j’reprends. L’équipe au service est désignée au pile ou face. Tant qu’elle marque, ses positions ne changent pas. Il y a rotation quand on gagne le point. Donc si l’autre équipe marque, elle devra tourner d’un cran dans le sens des aiguilles. Pour revenir sur le libéro, il peut entrer à l’arrière à n’importe quel moment avant que la balle soit jouée sans que l’arbitre siffle un arrêt. Ca dépend de qui sert en face ou de si les attaquants adverses sont placés de façon à etre dangereux. J’crois que j’ai tout dis pour les bases."

Sa réflexion marquée par une moue discrète, Eikichi n’a que d’avantage envie d’y jouer à force d’en parler. Le manque grandit au fil des semaines qui passent.

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Eikichi sourit. Oui, oui, un vrai sourire. Discret mais bien visible.

Son senpai ne croit pas si bien dire. Des libéros qui sauvent des situations désespérées, il en a vu et c’était hyper impressionnant ! Leur façon de plonger avec assurance pour sauver la balle quand on croit que c’est perdu, de relancer la partie quand l’adversaire s’y attend le moins, c’est la classe ! Autant qu’un smash boulet de canon qu’on voit à peine à l’œil nu ! Ou bien quand on croit justement que le boulet qui arrive est impossible à réceptionner mais que le libéro flex totalement, pas du tout impressionné !

Tout ça, Eikichi aurait pu le partager avec Seito mais s’il est plus bavard, il n’est pas encore au stade de s’épancher sur ses idoles et ses actions préférées. Le brun était plus curieux de comprendre comment le pro de la machine à laver ne connaissait aucune règle du volley-ball. D’ailleurs c’était la première fois que le lycéen entendait son aîné bafouiller.

La flemme de courir ? Même pour une bonne note ? C’est à ce moment qu’Eikichi se souvient vaguement croiser plusieurs fois Seito à la bibliothèque. Oui regarder les gens qui l’entourent n’était possible que parce que sa vision périphérique ne lui laissait pas le choix. Le noiraud était du genre à maintenir le regard fixe devant lui jusqu’à sa place fétiche sans se soucier du reste.

"Ouais c’est pas ton truc quoi. C’est des points faciles pourtant."

Et on ne rechigne pas sur les points simples d’accès lorsque de son dossier dépend l’avenir de sa famille. M’enfin, les raisons exprimées par son senpai lui sont bien suffisantes. De toute manière ce dernier n’aime pas ce sujet, ça se voit. Seito récupère son livre et lui se redresse d’un coup. L’absence du livre met fin au cours. Enfin, c’est ce que pensait le brun. Comment ça pratiquer ? Regarder un match ? Il n’imaginait pas qu’ils allaient faire copain-copain et chercher un match ensemble ?

"Bah, tu trouveras plein de matchs sur Youtube. Y’a rien pour pratiquer sur ce campus, au prix que ça coûte c’est du foutage de g**ule."

Si ça ne tenait qu’à lui, il n’y serait pas resté, à Kobe. C’était vital pour lui, autant que Mora et son football. Malgré sa réticence à pousser les connaissances en volley-ball de Seito par la pratique, Eikichi se sentit obligé de rebondir sur sa dernière phrase.

"La taille c’est bien plus secondaire au volley qu’au basket. Ce qui compte c’est ta détente pour smasher et tes réflexes pour réceptionner. D’ailleurs, les fameux libéros sont souvent petits parce que plus rapides. Tu peux faire deux mètres au contre, si t’as le temps de réaction d’un paresseux, tu sers à rien."

Eikichi pris le temps d’analyser son aîné de haut en bas avant d’ajouter :

"On fait quasi la même taille, et j’suis loin d’être mauvais."

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