Elle s’est réveillée tôt ce matin-là, Tsumugi. Bien plutôt que l’heure à laquelle son réveil sonne habituellement. Il faut croire que pour les occasions spéciales, renoncer aux songes est moins difficile. Ou alors il s’agit d’une taquinerie de l’univers qui s’amuse, en plus d’allonger le temps des secondes, se délecte de l’impatience des gens pressés. Incapable de se rendormir, Tsumugi s’amuse un moment des grognements de sa meilleure amie dans son sommeil, puis, sur la pointe des pieds, elle quitte sa chambre pour se préparer. Quitte à sacrifier une grasse matiné, autant que ce soit pour une bonne raison et la jeune fille ne voit pas de meilleure raison que celle de prendre de l’avance dans ses devoirs et révisions du week-end. Une façon comme une autre de faire passer le temps sans se sentir coupable des temps d’amusement et surtout sans penser aux problèmes des autres qui, malgré eux, minent son moral.
Elle a hâte, Tsumugi. Si hâte qu’à l’instant où sa montre affiche midi et demi, elle est déjà presque prête. Il ne lui faut pas longtemps pour enfiler ses chaussures, prendre son sac, vérifier qu’il tient tout ce dont elle a besoin et prévenir les filles de son départ.
Si Tsumugi est plus qu’heureuse de partager sa chambre avec Nissa, Seito lui manque. Il lui manque, comme ses frères lorsqu’ils ne sont pas avec elle. Alors le retrouver, comme ça, pour une petite sortie, juste tous les deux, en plus des heures du club ou leurs regroupements avec Nolan, ça lui met du baume au cœur. Elle a l’impression d’être à sa place. D’avoir sa place. De ne pas être qu’une coloc sympa, mais une amie avec qui on entretient le lien. Alors lorsqu’elle arrive à son niveau, Tsumugi rend son sourire au jeune homme et sautille avec enthousiasme.
« Hey ! Et comment ! »
Elle fait mine de l’inspecter du regard et tente de regarder dans son dos avant d’afficher un sourire amusé.
« Par contre toi, t’as pas l’air de porter ta combinaison et je ne vois pas où tu as pu ranger tes palmes ! »
N'attendant pas plus longtemps, ils passent les grilles pour se mettre en route.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1854■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
Retrouver Sato-chan au club de littérature lui avait mis du baume au cœur. Dans un premier temps attristé de ne plus l'avoir comme colocataire à la rentrée, Seito avait été rassuré de pouvoir la voir au moins une fois par semaine en plus de toutes les fois où Nolan et elle étaient ensemble. Ils leur avaient été difficiles de rester gais, même si Seito n'avait pas cessé de faire le clown pour égayer le quotidien de son ami. Quant au club de littérature, la jeune fille avait dû le découvrir sous un jour nouveau. Sérieux et passionné. Il était arrivé qu'à la fin du club, ils échangent quelques mots sur l'état de Nolan sans rentrer réellement dans les détails. Seito était inquiet, c'était indéniable. Et il voyait bien que cela atteignait sérieusement sa camarade. Mais il ne voyait pas quoi faire de plus pour alléger ce fardeau.
Jusqu'à ce que Sato-chan lui ramène son coupon. Cadeau improvisé offert au White Day, le japonais n'avait pas oublié son existence. Il avait travaillé dur pendant les vacances pour assurer ses arrières et retrouver un semblant d'argent de poche mensuel. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il y était parvenu et pouvait honorer ce coupon sans basculer immédiatement dans le rouge. La blonde avait entouré l'aquarium et il n'en avait pas été surpris. Après tout, elle aimait autant l'eau que lui se tenait à distance raisonnable. Mais dans un aquarium, cela ne lui posait pas problème et puis il y avait tant de poissons fascinants à observer ! Lui ayant retourné le coupon en début de semaine, ils s'étaient mis d'accord sur le samedi suivant.
Seito a déjeuné tôt pour se rendre à l'aquarium de Suma en début d'après-midi. Depuis le campus, il n'y a que vingt minutes de marche. Lui ayant donné rendez-vous à 12h45 à la grille, il patiente en grignotant des Pocky. Et soudain il la voit arriver. Le japonais la gratifie d'un grand sourire alors qu'il l'accueille :
« Salut ! Prête à nager avec les poissons ? »
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- Tsumugi SatoA l'université ; 1è année■ Age : 29■ Messages : 331■ Inscrit le : 17/10/2022■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Ft. Seito Mori
Le 21 Avril 2018
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1854■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Croquant dans un énième Pocky, Seito s'amuse de son petit manège. La voir aussi souriante lui fait plaisir après ce qu'ils ont traversé et ce qu'ils continuent à contrôler du mieux qu'ils peuvent. Son regard se fait malicieux alors qu'il répond :
« C'est parce que j'ai pas besoin d'tout ça ! J'me suis procuré de la Branchiflore. Les requins vont rougir en me voyant en sirène. »
Il pouffe de rire en imaginant la scène et s'élance pour quitter le campus aux côtés de la blonde. Son sac cogne légèrement dans le bas de son dos à chaque pas. Dedans, une gourde et quelques snacks qu'il compte bien partager. Il finit le dernier bâtonnet chocolaté et jette le paquet dans une poubelle en passant à côté. Alors qu'ils attendent à un passage piéton, Seito relance.
« J'savais que t'allais choisir l'aquarium. Et puis c'est cool, il est pas loin d'ici. J'y suis encore jamais allé, il avait l'air bien sur le site internet. Y'a l'air d'y avoir pas mal d'espèces en plus. »
Que ce soit le zoo ou l'aquarium, les deux sorties lui auraient été. Il se trouve qu'il a des anecdotes pour tout type d'animaux et les poissons ne font pas exception à la règle. La faute aux nombreuses encyclopédies dans lesquelles il a plongé le nez. Au moment de traverser, il réajuste les sangles sur ses épaules puis porte un regard doux sur la jeune fille.
« Tu sais que t'es la première à utiliser ton coupon. J'pensais que personne me prendrait au sérieux avec mes bouts d'papier. Mais j'suis content que tu te sois dit que j'le ferais vraiment. »
Trouver les idées lui était venu naturellement. Mettre de côté son ego avait été plus difficile. Car reconnaître être fauché n'est jamais agréable et il était hors de question qu'il ne retourne pas l'attention qu'on lui avait porté lors de la Saint-Valentin. Fort heureusement, personne ne lui avait ri au nez. Sauf qu'à présent la balle était dans le camp des receveurs. C'était à eux de faire l'effort d'invoquer ce droit muni de leur ticket. Pas de visite d'usine de chocolats à l'horizon mais la perspective de passer un bon moment sans l'ombre d'un doute.
Le bitume défile, l'avenue semble infinie. Au loin, la mer se dessine. Le soleil se reflète sur le haut des vaguelettes, pailletant l'horizon de tâches de lumière. L'ombre d'un instant, Seito cesse de badiner et s'enquiert de son état.
« Au fait, j't'ai pas demandé. Mais toi, ça va ? »
Et par là il entend : comment tu vas vraiment ?
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- Tsumugi SatoA l'université ; 1è année■ Age : 29■ Messages : 331■ Inscrit le : 17/10/2022■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Ft. Seito Mori
Le 21 Avril 2018
Ça lui fait du bien, à Tsumugi, de retrouver son colocataire, son compagnon de bavardage, son humour, ses références et pouvoir en rire, refaire le monde et l’univers à leur façon. À force de les côtoyer, elle comprend pourquoi lui et Nolan sont si proches, pourquoi et comment elle les a si vite apprécié.
« Je vois que Môsieur a bien révisé son cours de biologie ! J’espère juste que tu ne l'as pas piqué à un professeur peu sympathique… » Dit-elle, pouffant en l’imaginant en tenue d’Ariel.
Elle glousse encore en l’observant à la dérobée. Si un jour, ils vont au karaoké, elle a déjà une petite idée de ce qu’elle pourrait lui faire chanter. Elle se calme néanmoins lorsqu’ils arrivent au passage piéton et qu’elle surveille avec attention que le feu passe au vert pour eux. Mori en profite pour relancer la conversation et elle ne peut s’empêcher de sourire. Entre sa pratique de la natation et son nom de super-héroïne, il n’est pas difficile de deviner ses goûts, mais ça lui fait plaisir et elle a l’impression que son ami la connait mieux qu’elle ne le pensait.
« Ça nous fera notre première visite à tous les deux alors ! » s’exclame t-elle, soulagée de voir qu’il ne s’ennuiera pas, avant de le regarder, un peu étonnée. « Pourquoi on ne les prendrait pas au sérieux ? J’ai trouvé l’idée géniale, moi ! T’imagine si t’avais dû enchaîner tous les rendez-vous la même journée et te mettre d’accord avec chacun sur les horaires pour que tout corresponde ? Même avec un retourneur de temps ça aurait été compliqué ! Et du coup, tu sais que tu vas passer de bons moments avec chaque personne sans avoir à surveiller ton temps ! Et puis… »
Elle hésite, sourit, hausse une épaule avant de le regarder avec affection.
« Je crois qu’on se connaît assez pour que je sache quand tu plaisantes et quand tu es sérieux ! Alors, oui, j’ai gardé précieusement mon coupon. »
Ils discutent encore un peu, Tsumugi s'enthousiasme devant la mer. Bientôt, elle pourrait s’y baigner, avec ses amis sûrement. Mais une nouvelle fois, Seito relance la conversation et lui demande comment elle va. Un instant, elle pense lui sortir une réponse générique. « Ca va ». Mais elle l’a dit plus tôt, elle pense savoir quand il est sérieux et quand il ne l’est pas. Et là, il ne s’agit pas d’une simple politesse. Un faible sourire étire les lèvres de la jeune fille.
« Je suis contente qu’on passe l’après-midi ensemble. »
Elle est consciente de ne pas répondre clairement à sa question, mais elle peine à ordonner le bazar de son esprit, démêler les sentiments confus de son cœur, le tout en consultant la liste des secrets des uns, des autres, pour être certaine de ne pas gaffer. Et si elle en dit plus, saura t-elle s’arrêter pour ne pas faire un monologue et risquer d’assommer Seito avec ?
Si elle est globalement heureuse, il y aurait tellement à dire sur les petites choses qui minent son moral, épuisent ses forces et crispent ses sourires. Dans sa classe, elle se sent à nouveau nouvelle. Nouveaux décors, nouveaux profs, nouveaux élèves, nouveaux tout. Des amitiés nouées l’an passé, il n’y a que peu qui ont intégré la filière littéraire, si bien qu’elle se sent parfois un peu seule. Les emplois du temps ne lui permettent pas non plus de passer autant de temps qu’elle le souhaiterait avec ses proches. Et durant les moments qu’elle passe avec eux, elle ne fait que s’inquiéter, à presque se faire des rides et des cheveux blancs.
Parce qu’elle ne sent pas Nissa tout à fait heureuse avec Maya alors qu’elle a encouragé leur couple. Et cette histoire de rumeur la pousse à la prudence. Qui les observerait autant, qui pourrait balancer des choses qui mettent Nissa si mal à l’aise ?
Parce que le caractère d’Hina s’oppose à celui des autres et elle craint qu’elle finisse par exploser, déclencher un cataclysme et provoquer, au mieux, l'extinction de Maya et au pire celle des kobéens.
Parce que Naoki donne peu de nouvelles et qu’avec sa nouvelle copine, ils n’ont pas réussi à se programmer un rendez-vous depuis février pour qu’elle lui offre des nouilles et qu’elle n’est même certaine qu’il soit véritablement heureux et amoureux quand elle repense à la façon dont il lui a parlé de Mathéo.
Parce que son frère aîné est parti au USA et que si elle fait bonne figure, elle a en juste le cœur brisé car il lui manque.
Parce que Pablo est revenu changé de ses vacances. Elle a eu du mal à le reconnaître sans sa tignasse violette. Parce qu’elle voit qu’il y a un truc de changé dans leur trio à eux. Elle voit Nolan. Elle voit Seito. Elle voit Pablo. Elle voit Nolan et Seito. Mais elle ne les voit pas avec Pablo. Parce que Nolan…
Parce que Seito sait déjà ce qu’il se passe pour lui et qu’elle a peur de ne pas toujours savoir comment, ne pas toujours pouvoir, lui redonner le sourire et éloigner ses inquiétudes.
Parce qu’elle se demande si cette affaire de double rencard est une bonne idée. Qu’elle craint tout ce qui pourrait mal se passer.
Parce qu’elle a l’impression qu’elle ne peut pas se confier sur ce qui la tracasse pour la simple et bonne raison que les épaules sur lesquelles elle pourrait s'appuyer sont celles des concernés.
« … J’ai l’impression d’étouffer depuis la rentrée. » Avoue-t-elle simplement avant de prendre une grande inspiration et sourire à Seito.
« Mais ça va ! Et toi alors ?»
Elle hésite.
« Je te trouve un peu… Différent depuis les vacances. Tu as l’air plus détendu. C’est juste une impression ou c’est l’effet 3e année ? » Plaisante-t-elle à moitié.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1854■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Seito est touché par les propos de Sato-chan. Il affiche aussitôt un grand sourire en réponse et rigole à sa remarque.
« Non j'imagine pas. Même si j'aurais pu l'faire si on m'avait mis au défi. »
Mais c'est bien mieux de prendre le temps de voir les gens. Tous ceux à qui il a donné un petit carton l'ont rendu meilleur. Ils lui ont tous, chacun avec leurs mots et leurs talents, accordé de leur temps et pour cela, il leur en est reconnaissant. C'est pourquoi ils méritent que le japonais leur retourne la faveur, ne serait-ce que quelques heures. Il est heureux de savoir que cette idée plaît. Et très curieux du délai que prendront certains pour utiliser leur coupon.
Bizarrement, cela lui fait tout drôle d'être considéré. Parce que, sans poser d'étiquette particulière, la blonde affirme leur rapprochement. Et c'est bien tout ce qui compte aux yeux de Seito. D'avoir réussi à nouer des liens. Dieu sait que ce n'était pas gagné. Mais qui ne se serait pas lié d'amitié avec cette super ex-coloc ? Lui parler est simple et jamais il n'a eu l'impression de dépasser les bornes. Maintenant qu'elle est en couple avec Nolan, il ne peut qu'approuver le choix de son meilleur ami. Sato-chan est une fille vraiment agréable. Seito pose un regard amusé sur elle.
« C'est vrai que j'suis rarement sérieux avec toi. »
Malheureusement, parfois il faut l'être. Et il n'y a jamais de bon moment pour être sérieux. Souvent il faut forcer les choses. Cela n'a rien de plaisant, cependant il doit savoir comment elle survit à l'annonce depuis la rentrée. Comment elle vit aux côtés de Nolan cette nouvelle accablante. Il avait vu son Rinbo, l'état dans lequel cette situation l'avait plongé. Il savait la douleur et la fatigue qu'un soutien indéfectible pouvait engendrer. Son visage en pleurs l'avait profondément marqué. Jusqu'à en cauchemarder une nuit. Incapable de parvenir à l'atteindre, il courrait vers lui sans jamais combler la distance et Nolan pleurait, encore et encore. Alors quand enfin Sato-chan répond, il se contente de l'observer silencieusement.
Mais il ne dit rien. Il connaît bien cette tactique d'évitement. Éviter pour mieux régner, un credo qui ne lui collait que trop bien à la peau. Sous cette affirmation, Seito ressent sa solitude. Elle l'éclabousse si vivement qu'il a bien du mal à rester neutre. Pour autant il embrasse pleinement le silence. Dans ces moments de trop-plein, il ne suffit que d'une oreille attentive. Le reste est superflu. Même les mots, bien que choisis avec soin, peuvent être pesants. Au moins autant, si ce n'est plus, que la gravité qui cloue son amie au sol. Comme il l'aimerait lui ôter cette foutue gravité ! La rendre légère, la faire flotter au-dessus des soucis incessants de cette vie effrénée. Son visage n'est que plus harmonieux lorsqu'elle sourit.
Seito ne demande pas à ce qu'elle se confie. Non pas qu'il n'approuverait pas, mais plus parce qu'il sait par expérience que ces choses ne se demandent pas. Elles arrivent. Sans jamais s'annoncer. Puis étonnent ou soulagent. Et, sans savoir la teneur de tous ses maux, son aveu est bien plus impactant qu'une flopée d'exemples. Sa force réside dans ce sourire, pense-t-il en la dévisageant. D'abord inquiet, le japonais se force à sourire lui aussi. Par là, il veut lui faire comprendre qu'elle n'est pas seule. Et c'est très important qu'elle le sache. Tout comme il lui paraît naturel, en cet instant, de franchir la distance qu'il impose froidement à tous ceux qui l'abordent. Alors il dit :
« T'es pas seule Tsumugi. »
Maintenant que la vérité est établie, ils peuvent parler de lui. Et de son soit-disant changement. Même s'il ne peut nier l'évidence, il est néanmoins surpris que cela se voit. Le petit bonhomme vert les invite à poursuivre leur chemin.
« Alors comme ça, tu trouves que j'ai changé ? »
Il n'est pas certain que ce soit une bonne chose. Sortir avec un garçon est un événement marquant, perturbant, excitant, mais de là à le transformer visuellement.
« Je dirais pas que j'suis plus détendu mais... c'est vrai que ça m'a fait du bien de réussir mes exams. J'ai pu avoir des vacances à peu près normales où mes parents étaient pas trop sur mon dos pour les notes. Ils ont été chiants pour autre chose mais au moins j'ai réussi à passer en troisième année et j'crois qu'à un moment, même moi j'y croyais plus. »
Et il aurait pu abandonner s'il n'avait pas été si bien entouré. Nolan et Pablo, ses colocs et pour finir Mathéo. Le dernier rayon de soleil à percer ses nuages. A la clé, une bouffée d'oxygène à l'approche du sprint final. La plage est devant leurs yeux. Il se voit forcé d'admettre :
« C'est vrai qu'en ce moment, ça va bien. Y'a des trucs pas cool, comme avec Nolan et Pa- » Il s'arrête net. Tais-toi, idiot. Enfonçant ses dents dans la chair de sa joue, il inspire et reprend : « Bref des trucs chiants mais j'sens que j'ai la force de les affronter sans me casser la gueule. Et ça fait du bien d'se sentir comme ça. De pas étouffer. »
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- Tsumugi SatoA l'université ; 1è année■ Age : 29■ Messages : 331■ Inscrit le : 17/10/2022■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Ft. Seito Mori
Le 21 Avril 2018
Elle a du mal à s'épancher, Tsumugi, elle préfère réorienter le sujet vers le jeune homme, garder pour elle ses chaînes et ses boulets, afficher son doux sourire, le meilleur de ses remparts, en espérant qu’il ne cherche pas à les passer. Parce qu’elle ne sait pas si elle aura la force de lui résister. Et il ne lui vient même pas l’esprit l’idée de lui mentir sur tout ce qui la tracasse. Mais il reste silencieux et elle lui en est reconnaissante. Alors elle continue, pour ne pas lui donner l’opportunité de revenir sur d’éventuels questionnements la concernant et aborder un sujet qu’elle juge plus joyeux, plus intéressant, plus digne d’intérêt que ses tracas insignifiants. Mais avant de lui répondre, il la surprend en l’appelant par son prénom. Abasourdie, la jeune fille tourne sa tête vers lui, le fixant les yeux ronds. Et dire qu’il avait fallu attendre qu’ils ne cohabitent plus ensemble pour qu’il ose se montrer plus familier avec elle et confirme ainsi leur rapprochement et l’évolution de leur relation.
« S-Seito… » À peine un murmure, l’émotion brouillant sa vue.
Un sourire, plus timide, mais bien plus sincère que le masque qu’elle s’efforce de porter pour ne pas inquiéter, étire ses lèvres et illumine son visage. Les mots de Seito sont comme des ballons gonflés à l’hélium. Des ballons, qu’il aurait pris soin de lui attacher dans le dos pour qu’elle se sente plus légère. Réconfortée, consolée, elle s’autorise une profonde inspiration. Et par son expiration, elle chasse, au moins pour un après-midi, les pensées viciées qui empoisonnent son esprit et entachent sa joie de vivre avant de reporter toute son attention sur lui. Hochant la tête lors de la reformulation de son observation, elle ne peut s’empêcher de l’observer à nouveau.
Pour qui ne le connaissait pas un minimum, personne ne pourrait voir la différence avec son lui d’avant-vacances. Hormis sa coupe de cheveux. Mais elle avait tout de même passé plus d’un trimestre à partager sa chambre et presque autant de temps à délirer, papoter, réviser et surtout l’observer. Ce n’était peut-être qu’une impression, mais il ne semblait plus aussi anxieux qu’avant. Elle avait parfois eu le sentiment qu’il portait le poids de responsabilités trop lourdes sur ses épaules. Comme si son avenir dépendait de ses résultats. En un sens oui ! Mais il y avait mis tellement d’acharnement, qu’elle était quasi persuadée que les enjeux dépassaient le simple changement de niveau. Tant même qu’ils en avaient manqué, des occasions de refaire le monde, assis par terre au milieu de la chambre.
« Arrêête ! Tu t’es tellement donné pour ces examens ! Moi, je savais que tu les aurais eu. » Lui assure-t-elle en lui donnant un petit coup de coude.
Elle est contente Tsumugi, de voir que cette phase de doute lui soit passée avec l’obtention de son année. C’est drôle, pour elle, de constater à quel point il pouvait (peut?) manquer de confiance en lui alors qu’il a tout, entre les mains, pour réussir. Au moins, maintenant, tout va bien. Ou presque. Elle tique en l’entendant parler de Nolan et du fameux « Pa ». En esprit, elle ne peut s’empêcher de compléter par « blo ». Si elle se doutait bien que quelque chose n’allait pas entre eux, elle en avait désormais la certitude. Serrant les dents, une curieuse moue figée sur les lèvres, elle se retient d’approfondir le sujet. Avec l’aide du garçon, elle s’est donné du mal pour chasser ses pensées négatives, et ce ne serait pas le remercier que de poser des questions sur un sujet si délicat qu’il le balaie un peu trop rapidement.
« Oui… On s’en serait tous bien passé de ces trucs-là… »
Malgré eux, Tsumugi sent qu’une ombre s’est mise à planer au-dessus de leur tête. Un nuage qui, s’il reste trop longtemps risque, par ses éclairs, d'abîmer les petits ballons qui lui remontent le moral. Alors elle sourit encore, pour le chasser.
« J’ai constaté oui ! Avant que tu n'en parles ce mois-ci, je ne savais pas que tu avais envie d’être président de club. Et tu vas pas me dire que ça, c’est pas un grand changement… »
Taquine, elle lui lance un petit regard en coin avant de regarder vers la mer.
« D’ailleurs, je crois que c’est quand j’ai intégré le club que j’ai pu vraiment voir ce qui a changé… On ne se serait peut-être pas autant vu sinon, vu que j’ai « déménagé ». Je savais déjà que tu es très sérieux quand il le faut, que tu es aussi quelqu’un sur qui on peut compter et tout, mais… C’est la première fois que je te vois exposer tes qualités comme ça pour te mettre en avant et te proposer comme président. »
Pensive, elle se mordille la lèvre et plisse les yeux vers les bâtiments de l’Aquarium au loin. Elle hésite et cherche un peu ses mots.
« Et y a pas que ça ! Depuis que je suis là, ça a toujours été, Nolan, Pablo… Emma parfois, Lou aussi, mais… Je suis désolée hein… Mais y a pas grand monde avec qui tu traînes beaucoup. Ça donne l’impression que tu es pas mal sélectif dans tes relations et… Attention, c’est pas un reproche ! Bref… Enfin… A te voir comme ça, je t’ai trouvé plus ouvert… »
Elle lui sourit alors que lui revient en mémoire leurs discussions de club concernant la lecture théâtralisée et le soin qu’il avait pris à aller vers chaque personne, plus où moins en accord avec les textes choisis pour que tout le monde soit sûr de passer un bon moment. Elle pense à ses interactions avec Maya et mieux encore, celle avec Mathéo. Alors certes, elle se doute qu’ils ont largement eu le temps de sympathiser avant qu’elle n’arrive, mais…
« Je ne pensais pas te voir aussi proche de quelqu’un, autre que Nolan ou Pablo… »
Voir même parfois plus proches sous certains aspects, au vu des regards échangés, appuyés, détournés, des attentions qui passent difficilement inaperçues. Et avec la grâce et la délicatesse d’un pachyderme dans un magasin de porcelaine, elle ajoute en surveillant sa réaction:
« Je pense surtout à Mathéo quand je dis ça. »
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1854■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
A chaque fois que Seito mentionne ses examens, il semble être le seul à ne pas avoir cru en lui. Sans doute parce que personne ne connaît la vérité derrière son renvoi et son redoublement. Et il aimerait que cela reste ainsi. D'autant qu'il peut réellement aller de l'avant à présent. Il se sent bien. Vraiment bien. Et cela fait si longtemps qu'il n'avait pas respiré avec autant d'engouement. A pleins poumons. A mesure que le bonheur prend de l'ampleur, il se découvre. Parfois avec appréhension, parfois avec malice. Il apprend ses goûts, tâtonne sur sa sexualité et s'arme d'un courage enivrant pour défendre son avenir. Sa présidence au club de littérature en fait parti. Tsumugi le surprend par des compliments. Ses joues rosissent, Honnête, le japonais lui répond :
« Oh. Bin... J'ai décidé ça sur un coup d'tête pendant les vacances. Ça m'était jamais venu à l'esprit avant et puis ça faisait pas très sérieux d'avoir un président qu'a redoublé. Mais ça m'tient vraiment à cœur de m'investir. Mes parents me croient pas capable de gagner ma vie en écrivant et ça me casse les cou*lles. Alors j'me suis dit que j'allais leur prouver que j'étais capable d'avoir des responsabilités, de m'y tenir. J'ai déjà eu des retours positifs sur ma candidature, d'autres savaient pas trop. On verra bien à la fin du mois. Mais merci, c'est gentil. J'suis pas certain d'avoir toutes les qualités que tu décris mais j'essaye. »
Il lui sourit maladroitement, un brin gêné par l'attention qu'elle lui porte. Même s'il n'est pas élu comme remplaçant, cela ne fait rien. Il aura essayé. Et puis il a d'autres moyens de prouver sa valeur. Même s'il a eu très peu de temps à y accorder, son roman avance. Il n'a fait lire les premières pages à personne. Il n'a aucune idée si c'est plaisant ou bien écrit. Il se contente d'écrire, glissant sous chacun de ses mots une parcelle de son être. Son idée a changé depuis qu'il en a parlé à Kobayashi-sensei. A vrai dire, elle a changé dès qu'il s'est mis à écrire. Comme une évidence. Il a remisé son roman poético-initiatique pour plus tard. A la place, il raconte sa vie. Son enfance sans elle dans un premier temps. Il poursuivra avec son adolescence avec elle. L'écriture est cathartique. La Chose s'efface complètement pour devenir sa sœur. Peut-être qu'en lui livrant son ressenti, elle comprendra pourquoi il l'a si longtemps renié. C'est idiot. Mais les kanjis ont encré le papier sans qu'il ait à réfléchir. Sa main semblait avoir attendu ce moment. Tout comme la blonde se permet d'ajouter une remarque. Seito hausse un sourcil.
« T'as pas à t'excuser, c'est la vérité. J'ai pas été le mec le plus social dans mon ancien lycée. »
Alors oui, il s'était méfié. Face à Pablo, face à Nolan. Mais il avait très vite rendu les armes et plongé corps et âme dans ces amitiés. Soudain, il n'était plus seul. Deux épaules sur lesquelles s'appuyer, quatre oreilles auprès desquelles se confier et la chaleur de leurs corps pour faire fondre la banquise de son cœur. Jusqu'à ce que le feu devienne brasier contre les lèvres de Mathéo. A l'évocation de son prénom, Seito rate un battement. Subtilement, ses pupilles se dilatent alors que ses lèvres s'entrouvrent. Sa conscience le bâillonne. S'il veut rester en bons termes avec Mathéo, il n'a pas d'autre choix que de se taire. Il s'était excusé, il avait promis à nouveau. Tsumugi a beau ne pas représenter une menace, il craint la réaction de l'étudiant. Alors il agrippe ses rames et se met à pagayer à contre-courant.
« A Mathéo ? » répète-t-il, feignant la surprise. Bon sang, qu'est-ce qu'il est mauvais acteur quand il s'agit de camoufler la vérité. « On s'entend bien, c'est vrai. C'est pas comme avec Nolan ou Pablo. On a des points en commun et il est vraiment sérieux dans ses études. C'est un peu mon modèle, tu vois ? »
Il aurait pu être pleinement convaincant si son regard n'était pas si dispersé. Mais heureusement, l'entrée de l'aquarium le sauve de l'embarras. Ses yeux se posent sur les petits drapeaux métalliques à l'entrée et remarquent la mosaïque bleue qui tapisse le seuil de la double-porte. Pour finir, il constate que la façade du bâtiment est triangulaire. Le japonais s'exclame :
« En fait, j't'ai menti, on va visiter une pyramide sous-marine ! »
Il rigole et parcourt les quelques mètres restants jusqu'aux bornes où plusieurs personnes attendent. Les billets ingérés, deux tickets sortent de la machine. Tout sourire, il se retourne et lui tend le sien. Puis il ouvre un des battants et l'invite à entrer la première.
« Si madame la sirène veut bien se donner la peine. »
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Tsumugi SatoA l'université ; 1è année■ Age : 29■ Messages : 331■ Inscrit le : 17/10/2022■ Mes clubs :
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❖ Âge : 17 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-3
❖ Arrivé(e) en : Début Novembre 2017
Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Ft. Seito Mori
Le 21 Avril 2018
Pour une décision prise sur un coup de tête pendant les vacances, Seito y met beaucoup d'enthousiasme. Ça semble lui tenir à cœur plus que ce qu’il n’en dit aux yeux de Tsumugi. Encore une fois, elle se dit qu’elle a envie de soutenir la candidature de son ami. Elle ne comprend pas vraiment ce qu’il doit prouver, ni pourquoi il doit le prouver parce qu’elle le voit déjà comme quelqu’un de confiance, quelqu’un qui s’investit, quelqu’un de sérieux. Il ne peut pas en être autrement quand on est un Rinbo, ça, elle l’a bien compris. Elle n’en dit rien, il semble déjà assez gêné et ses compliments perdraient de leur valeur si elle en rajoute trop. Au lieu de cela, elle enchaîne sur ses relations et le jeune homme confirme son manque de sociabilité par le passé. Cela la renvoie à leurs premières conversations et aux grains de sel de conneries versés. Est-ce que ça a un lien ? Chassant ses pensées, elle se concentre sur ses réactions, surtout quand elle se met à parler de Mathéo.
Seito joue la surprise. Tsumugi ne peut contenir une grimace. Il était tellement plus convaincant en lapin blanc. Sans le vouloir, il avoue. Elle comprend même si elle ne connaît pas toute la vérité. Elle reste pensive quand il tente de sauver les meubles. Différent de Pablo et Nolan, oui, elle l’a bien senti. Son modèle, elle voudrait bien le croire, après tout, elle-même admire Mathéo en tant que sempai proche de ses kohai, en tant que partenaire de confiance durant les heures de club, en tant que professeur personnel de français. Mais de sa bouche, ça sonne si faux. Il ne la regarde même pas.
« Je vois… Vu comme il t’observe aussi, j’imagine que pour lui aussi tu dois être un modèle… »
Elle voit surtout qu’il n’a pas envie de lui en parler. Ou ne peut pas ? Ce serait bien normal, elle peut comprendre. Elle a en tête ses conversations avec Nissa, ses doutes, ses secrets, ses conversations avec Lou, qui ne le lui a avoué que dans ses silences, ses conversations avec Naoki, ses doutes sur la sexualité de Mathéo, ses propres observations de son comportement à la piscine, sa façon d’agir au quotidien avec Seito au club littérature et, désormais, ses convictions alors que son ami, d’ordinaire si franc, lui ment ouvertement. Elle a de la peine, Tsumugi. Pas parce qu’il semblerait que Seito ne lui fasse pas confiance, mais plus parce qu’elle prend conscience, encore une fois, qu’ils ne sont pas dans un monde idéal. Dans un monde idéal, personne ne jugerait les autres sur leurs attirances. Et puis, finalement, elle est triste pour elle aussi. Ce n’est pas parce que Seito l’a appelé une fois par son prénom qu’ils peuvent se considérer comme vraiment proches. Seito n’a pas encore confiance en elle et ça lui pique le coeur. Tsumugi soupire et son ami change brusquement de sujet. Il rigole et elle-même peine à garder son sérieux. Elle chasse encore une fois ses lourdes pensées.
« Après les pyramides des égyptiens et celles des Mayas, tu crois que celle-là c'est les Atlantes qui l’ont bâtie ? »
A sa suite, elle se précipite vers les bornes et récupère son ticket en le remerciant d’un sourire avant de mimer une entrée dans un grand bassin d’eau en passant les portes de la pyramide. Là, devant eux, un immense aquarium les accueille. Dedans, évoluent des requins, des tortues, des raies mantas. Toute excitée, émerveillée, la jeune fille sautille jusqu’à la vitre, et dégaine son téléphone en faisant signe à Seito de se rapprocher rapidement.
« Vient ! On fait une photo Sous-Pyra-marine avec ma famille ! »
Elle attend qu’il se rapproche et ne lui laisse pas vraiment le choix de refuser avant de se poster à côté de lui. Les doigts levés en signe de victoire, elle cadre rapidement pour qu’apparaissent bien une partie de l’aquarium derrière eux. Baissant l’appareil, elle regarde les panneaux explicatifs et la mine joueuse, elle lance un petit coup d'œil à son complice.
« Celui qui repère le plus d'espèces différentes a gagné ? »
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1854■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Seito aurait pu s'étouffer tant la remarque de Tsumugi est hors de propos. S'il y a bien un modèle à ne pas suivre, c'est le sien. Et Mathéo n'a besoin de suivre le chemin de personne pour réussir. Il a déjà tout pour lui et, même si cela exige du travail comme tout le monde, il se débrouille très bien tout seul. Ou du moins, c'est ce dont se persuade Seito. Mais il réalise à quel point il sera difficile de le tenir à l'écart de la curiosité qui enveloppe leur relation. Pourtant, il a vu comme l'étudiant est ouvert avec les autres. Avec Tsumugi notamment. Alors pourquoi est-ce différent avec lui ? Et pourquoi les autres le ressentent ? Pluriel car qui sait combien de monde a vu leurs échanges de regards ? Cela le peine tellement de mentir. Il ressent le doute que cela instigue. Et il s'en veut. Parce que si ça ne tenait qu'à lui, il lui aurait avoué sur le champ qu'elle a raison. Que leurs regards ne sont pas innocents. Qu'il a trouvé chez Mathéo une nouvelle raison de vivre. Et que son quotidien est en parti plus léger grâce à lui. Mais il ne peut pas chanter ses louanges. Il n'en a pas le droit. Alors il évite. Il contourne et se rattrape comme il peut à d'autres branches.
Fort heureusement, celle de l'aquarium est solide. L'atterrissage est moins douloureux que ce qu'il craignait. Alors il s'immerge complètement dans ce nouvel environnement, dans l'espoir de diluer tous ses tracas entre les bulles. Le japonais s'arme de son plus beau sourire et plante une première graine d'humour dans le sol. Avec soulagement, il la regarde germer et s'émeut de ses toutes petites feuilles. La pauvre cherche avidement la lumière et il craint qu'elle n'étouffe sous la pression qui repose sur ses frêles épaules de jeune pousse. Alors, il la prend sous son aile et lui insuffle la vie en poursuivant sur sa lancée :
« A toi de m'le dire. C'est toi qui les a rencontrés, pas moi. Moi j'suis qu'une sirène en stage ! »
Un immense bassin leur fait face. Et d'un coup de baguette magique, Seito assiste à un changement radical dans le comportement de Tsumugi. Sa joie est communicatrice. Le soulagement fait naître un sourire franc sur son visage alors qu'il la rejoint sans sautiller. Mais il ne s'attendait pas à ce que ce revirement de situation implique une photo. En vérité, sa demande est si adorable et amusante qu'il pouffe de rire et, en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, leurs épaules s'entrechoquent. Il inspire profondément. Le regard braqué sur l'objectif, il constate ses joues pigmentées mais les ignore au profit de ses deux doigts en V qu'il accompagne d'une blague.
« A trois, on dit tous les deux : Tsumugiiii ! »
Le portable capture leurs sourires. Dans sa poitrine, son cœur bat à tout rompre. C'est tout bête mais il est heureux de faire partie d'un nouveau souvenir. A travers leurs photos, il existe. Sans être réellement important, il occupe une place dans leurs vies et c'est plus que ce qu'il ne croyait possible. La question de la blonde le sort de ses réflexions. Il suit son regard et fait la connexion. Un défi ? Ses yeux pétillent de malice alors qu'il porte une attention plus appuyée sur le bassin devant eux.
« C'est un peu d'la triche vu que c'est ta famille mais d'accord. »
Bien sûr, il la taquine. Même si elle gagnait, il n'en serait pas fâché. Et il préfère de loin ce visage mutin à ses rides soucieuses. Le jeu étant lancé, le japonais ne perd pas de temps. Il se trouve qu'il connaît déjà plusieurs espèces. Une lecture rapide des panneaux à sa portée lui permet de confirmer son affirmation. Un poisson chirurgien nage entre les rochers.
« Ça fait longtemps que tu m'as pas parlé de ton cousin par alliance, il est chirurgien, c'est ça ? »
Ses lèvres s'affinent, il se retient de rire. Une magnifique tortue olivâtre l'en empêche en passant juste devant leurs yeux. Il marque un instant d'ébahissement avant de s'exclamer :
« Oh et ce serait pas la tante de ta mère qui vient de passer, celle qui cultive des olives ? Elle a ça dans la carapace, c'est fou. »
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Ft. Seito Mori
Le 21 Avril 2018
Elle est contente Tsumugi. Son ami se prête volontiers à ses exigences, à ses jeux, il en rit même ! Et très vite un nouveau souvenir rejoint sa galerie photo, suivit de quelques autres quand elle mitraille son cousin par alliance et sa grand-tante entre deux éclats de rire.
“Et ! Pour une sirène stagiaire, tu t’y connais quand même pas mal ! Avoue, tu as révisé mon corail généalogique avant de venir !”
Si elle triche avec les membres de sa famille, lui triche par son humour et si elle ne fait pas attention, la défaite lui est assurée. Mais très vite elle se reprend, observant l’aquarium, repérant une nouvelle tête, la cherchant sur les panneaux avant de s’exclamer gaiement en pointant un poisson papillon.
“ Ah ! Tu te souviens de mon cousin chirurgien ? Voilà son frère ! Mais bon, il a pas très bonne réputation, il arrête pas de papillonner à droite à gauche…”
Leur jeu se poursuivant, Tsumugi toujours plus amusée, plus impressionnée par la vivacité d’esprit de Seito, rigole parfois plus souvent qu’elle ne cherche, le laissant prendre de l’avance avant de remonter elle aussi, pointant ses cousins par alliance imaginaires et remplissant son corail généalogique de nouvelles têtes. C’est tout de même fou le nombre de bêtises que son comparse arrive à sortir en un temps aussi réduit. C’est fou aussi le nombre de bêtises qu’il arrive à lui faire sortir. Ses soucis sont loin, déposés dans l’aquarium, emportés par un oncle grincheux à la mâchoire bien garnie. Elle en est sur Tsumugi, c’est avec ses dents qui se renouvellent de façon permanente qu’il a fait affaire et fortune ! Un vrai requin ce tonton Sharky.
“Ah ! Elle je crois pas trop que tu la connaisses, on évite d’en parler elle est un peu démente…”
Elle est si majestueuse pourtant. Tout le monde s’y est trompé sur son compte. Encore amusée, Tsumugi sourit alors que la raie s’éloigne et que son regard fait des va et vient entre les panneaux et la vitre à la recherche des espèces manquantes. Ne reste que la murène qui n’a pas osé sortir le bout de son nez. La jeune fille plisse les yeux et cherche du côté des parois rocheuses. À tous les coups, elle se cache. Dans la description, ils précisent qu’elle est plutôt craintive, marrant pour une créature qui a une si mauvaise trombine. Comme beaucoup, Tsumugi aurait eu tendance à la juger sur son aspect peu sympathique. C’est mal de juger sans savoir. Elle le sait Tsumugi. Elle sait aussi que beaucoup n’ont pas l’air de ce qu’ils prétendent être, même si ça ne change rien à l’affection qu’elle peut avoir pour eux. Pablo, par exemple, qui est plus sensible et romantique que le laisse suggérer ses airs de vilain garçon, Nolan, plus fragile et pessimiste derrière ses blagues et ses sourires, Mathéo qui, en y repensant, semble plus libéré que ses airs coincés… Seito, si secret parfois alors qu’il est habituellement si franc…
“C’est dommage, je ne vois pas Murène… Elle est tellement timide aussi ! Mais bon je ne doute pas qu’un jour elle osera sortir de son placard et qu’on pourra en reparler toutes les deux en rigolant…”
Si Tsumugi a pris la décision de ne pas plus forcer les choses, elle tient au moins à ce que Seito connaisse sa position sur la question de l’homosexualité, son désir d’entrer dans la confidence et le soutien qu’elle pourrait lui apporter. Encore faut-il que Seito comprenne le double-sens.
“Bon… Ça nous fait une égalité... Je crois... Tu lances le prochain défi ?”
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1854■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Et soudain une mécanique bien huilée se met en place. Entre eux le courant passe et tout signe de tristesse s'efface au profit de traits d'esprit inspirés et d'une bonne dose de malice dont Seito use sans ménagement. Comme si les murs de cet aquarium étaient blindés contre toute mauvaise onde. Il s'intéresse activement à tous les membres familiaux qu'elle lui présente, en reconnaît d'autres qu'il s'empresse de nommer. La compétition fait rage mais il pourrait perdre que cela ne le dérangerait pas. Subjugué par la raie, il oublie plusieurs secondes le défi et se contente d'admirer les créations fabuleuses de la nature. Mais très vite il se reprend et grappille un nouveau point en mentionnant la sœur du frère du grand-oncle (ce qui ne veut rien dire mais il s'en fiche pas mal) qui n'est autre qu'un requin-nourrice.
« A c'que j'vois, Jin a toujours autant d'enfants à gérer. »
Le requin leur passe sous le nez, impassible. L'envie de les caresser surgit dans ses pensées. Ce qui est idiot car il ne serait clairement pas serein en barbotant dans la même eau qu'un requin. Mais à parler d'eux comme s'il les connaissait, il réalise que beaucoup d'espèces sont stigmatisées pour leur apparence effrayante. Comme cette pauvre murène que Tsumugi cherche avec ardeur. Seito quitte la contemplation des requins pour la chercher avec elle. Sans résultat probant. Quand soudain les paroles de sa camarade le font tiquer. Son regard se braque elle et il tente d'y lire un indice. N'importe quoi qui lui permettrait d'être sûr que cette remarque contient un sous-entendu plus profond qu'une simple boutade. Il est effrayant de constater à quel point Seito s'est amélioré en sous-entendus depuis qu'il traîne avec Nolan et Pablo. Mais ce qui est plus effrayant encore est qu'il comprenne ce sous-entendu. Et il n'en serait pas incommodé si cela ne signifiait pas que Tsumugi sait qu'il lui a menti. Sa langue humidifie nerveusement ses lèvres. Vivement, ses yeux replongent dans les reflets bleutés du bassin. Par égard pour Mathéo, il ne peut rien dire. C'est putain de dur mais c'est pour la bonne cause. La murène reste invisible alors il se dévoue en offrant un tout petit morceau de vérité.
« Si elle se cache, c'est pas parce qu'elle est timide mais parce qu'elle en a besoin. J'suis sûr qu'elle te fera signe quand elle pourra te parler de ce qu'elle ressent. »
Le japonais tourne à nouveau la tête vers elle et lui sourit. Un sourire doux pour la remercier de sa discrétion. Et pour s'excuser de ne pouvoir lui livrer plus à ce jour. Elle semble comprendre sa gestuelle car soudain elle clôture le premier défi. Les yeux brillants, il acquiesce.
« Le sens de la visite indique que c'est par là. » déclare-t-il en montrant du menton le panneau fléché sur leur gauche.
Ils s'engouffrent dans le couloir et tombent nez à nez avec une Dory flamboyante et ses petits camarades coralliens. Le prochain défi lui semble alors tout trouvé. Seito regarde le poisson-chirurgien puis Tsumugi et son sourire s'agrandit.
« Dory rêve de t'entendre chanter sa p'tite chanson. »
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Ft. Seito Mori
Le 21 Avril 2018
Elle a le cœur qui bat, Tsumugi, un peu beaucoup plus fort depuis qu’elle a commencé à parler de Murène. Elle s’inquiète de savoir si les sous-entendus ont été compris, tout comme elle s’inquiète des réactions, si elles sont comprises. Du coin de l'œil, elle observe Seito, constate son air gêné, ses mouvements nerveux. Il a suivi. Pour le rassurer, pour se rassurer elle-même, elle sourit et il lui offre une réponse. Pas celle qu’elle aurait espéré, mais une qui l'apaise et lui fait porter un regard tendre sur le jeune homme. Par ces simples mots, il lui confirme tout ce qu’elle soupçonne et surtout lui promet presque de lui en parler quand le moment viendrait.
Elle a le cœur léger. Murène, c’est la famille sans tout à fait l’être. Grossièrement, on l’appelerait « pièce rapportée » qu’on l’a raccroché comme on peut aux branches du corail. Il faut dire qu’elles en ont partagé des choses ! Murène l’a accueillie chez elle, dans sa chambre et à sa table dans un passé pas si lointain. Murène a pris la place de ses frères quand ils étaient trop loin pour supporter Tsumugi. Et si elle n’a jamais osé se glisser dans les draps de Murène, les soirs d’insomnies, elle ne compte plus le nombre de fois, où elle a finit par s’endormir en regardant sa silhouette sombre quand elle lit, cachée sous ses couvertures à la lueur de sa torche ou quand incapable de fermer les yeux, elle lui criait en chuchottant « tu dors pas encore ? ». Elle ne compte plus le nombre de fois où elles ont refait le monde et rêver les yeux grands ouverts. Mieux encore, elle ne peut ignorer la contribution de Murène dans sa rencontre avec l’Amour de sa vie. Si c’est Pablo qui a poussé les choses, c’est par la présence de Murène dans la chambre qu’elle a pu rencontrer son amour. Pour Tsumugi, Murène est comme un membre de la famille. Et si Tsumugi doit avoir des enfants avec Nolan un jour, Murène sera forcément une de leur tante.
Mais se rappelant la tronche de la murène, la jeune fille par se dire qu’avoir une murène comme alter-égo dans une réalité parallèle, n’est peut-être pas si flatteur. Seito est beaucoup plus beau que ça. Elle rigole pour elle-même, secoue la tête pour signifier qu’ « il n’y a rien » et cherche une explication à son hilarité.
« Pardon ! J’ai failli partir dans l’autre sens malgré les flèches. »
Ils passent par le couloir et Tsumugi s’émerveille à nouveau face à la beauté des aquariums. Même les décors sont jolis. Elle admire quelques coraux quand Seito la regarde et lui annonce son nouveau défi. Dory… Elle fixe le poisson face à eux, puis rigole en repensant au dessin animé. Elle en a quelques bons souvenirs et la fameuse chanson en fait partie. Si seulement il pouvait en être de même pour les cours. Mimant le mouvement des vagues avec ses bras et trémoussant le reste de son corps, Tsumugi commence à chanter.
« Nage droit d’vant toi ! Nage droit d’vant toi ! Nage d’vant toi, d’vant toi, d’vant toi ! »
Pour ne pas qu’il lui échappe et pour une meilleure représentation du film, Tsumugi attrape la manche de son ami entre son pouce et son index, à défaut de lui saisir la nageoire, pour continuer la visite et passer à un autre bassin.
« Que faisons-nouuus ? Nous nageons… Nageons !!! OhOhOhohOh ! J’adOre la natAaatiiiiioooooOooonnnnn !!! »
Croisant un groupe qui la regarde comme si elle avait perdu l’esprit, elle en oublie la fin de la chanson et il ne faut qu’un échange de regard avec Seito pour qu’une crise de fou rire la prenne. S’essuyant les yeux, gloussant encore lorsqu’ils arrivent devant une araignée de mer, Tsumugi dégaine son téléphone pour la prendre en photo. Elle est immonde, mais elle lui rappelle un autre personnage marin de l’univers Disney.
« Vas-y Sébastien ! À ton tour ! »
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1854■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Et, comme par enchantement, Tsumugi balaye ses doutes et remet à plus tard ses craintes les plus enfouies. D'un simple déhanché, elle confirme qu'ils sont faits pour s'entendre. D'une voix fluette, elle estampille leur amitié d'une joie communicative. Ses yeux s'écarquillent sous le bonheur que cela suscite en lui. De la voir fleurir à nouveau tandis qu'il chasse les nuages noirs au-dessus de sa tête. Alors, quand elle agrippe sa veste, il se laisse faire. Bien sûr son cerveau bascule en pleine conscience de ses moindres faits et gestes mais il n'active aucune alarme. Il constate ainsi avec quelle délicatesse elle induit le contact. Et il en est profondément touché. Au point qu'il ressent l'envie de lui montrer qu'il s'est amélioré. Et qu'elle fait partie de ce petit cercle de personnes en qui il a confiance. S'il ne lui dit pas pour Mathéo, c'est uniquement parce qu'il a promis et qu'il s'y tient, pour une fois. Pourtant ça le démange. De vider son sac bien trop plein. Qui se perce dès l'instant où leurs regards se croisent après avoir été jugés sévèrement. Son rire se mélange à celui de Tsumugi. Jusqu'à ce que ce soit à nouveau son tour de briller. Totalement désinhibé du regard des autres, Seito ne se fait pas prier. Son regard bascule de l'araignée de mer à son amie.
« Tsumugi, écoute-moi. Chez les humains c'est la pagaille. La vie sous la mer, c'est bien mieux que la vie qu'ils ont là-haut sur terre. »
Le début est à peine chanté. Cette chanson est une ode à la vie. Dès les premières paroles, Seito réalise à quel point elle est d'actualité. La pagaille est bel et bien dans leur vie, qu'ils le veuillent ou non. Et cette sortie à l'aquarium représente une bouffée d'air frais. Le japonais se détache de la vitre et poursuit d'un joli brin de voix.
« Le roseau est toujours plus vert dans le marais d'à côté. Toi, t'aimerais bien vivre sur terre, bonjour la calamité ! »
Timidement, ses doigts s'approchent des siens. Les frôlent, frémissent. Puis se rétractent. Pour mieux se rapprocher de son visage où il effleure son menton en captant son regard.
« Regarde bien le monde qui t'entoure dans l'océan parfumé. On fait Carnaval tous les jours, mieux tu pourras pas trouver. »
Survolté par ce contact réussi, il l'invite à poursuivre leur route dans le couloir. Son pas est léger alors qu'il embrasse d'un geste de la main l'espace autour d'eux. Ignorant complètement les gens à côté d'eux, il l'amène jusqu'au bassin où des dizaines d'anguilles (?) se réchauffent dans des tuyaux. Alors il se tourne vers elle et, alliant le minimum vital de chorégraphie – onduler sa main gauche pour symboliser une vague – il chante.
« Sous l'océan, sous l'océan ! Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan. Là-haut, ils bossent toute la journée. Esclavagés et prisonniers. Pendant qu'on plonge comme des éponges sous l'océan ! »
Un immense sourire grignote le bas de son visage tandis que ses yeux rieurs communiquent leur chaleur à son amie. Puis les anguilles capturent son attention. D'excellente humeur, il se moque de lui-même.
« J'crois que les anguilles jugent ma super prestation. »
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Ft. Seito Mori
Le 21 Avril 2018
Seito ne se faisant pas prier, il se lance directement dans les répliques du célèbre crabe de Disney pour le plus grand plaisir de la jeune fille. Elle peine à retenir un sourire qui voudrait s’étirer d’une oreille à l’autre. Dans l’air, elle commence à battre les percussions. La musique dans la tête, elle se dandine sans plus prêter attention aux autres visiteurs. De toute façon, dans leur univers sous les vagues, ils n’existent pas et ce serait peut-être bien la première fois que la petite Sirène n’a pas envie de rejoindre ces humains. Comment pourrait-elle seulement l’imaginer quand son ami ose un premier contact ? Son regard ancré dans celui qui lui fait oublier tous ses soucis, la sensation chatouillante de ses doigts frôlant son menton, elle sent ses yeux s’embuer légèrement. Loin de leur donner l’autorisation d’ouvrir les vannes pour évacuer le trop plein d’émotions, elle s’en sert plutôt pour suivre le nouveau rythme de Seito, le rire au bord des lèvres.
« Sous l’océan ! » Reprend-elle en cœur, riant à moitié face à sa vague qu’elle trouve géniale. « Sous l’océan !! »
Claquant des doigts, elle joue le rythme en se trémoussant dans le couloir jusqu’à ce qu’il s’arrête de chanter, euphorique.
« Fais pas attention à elles, elles sont surtout jalouses de ta superbe prestation ! »
Le regard attiré par un vortex argenté, elle se détache de l’aquarium des anguilles et s’approche en sautillant d’un autre. À l’intérieur, des centaines de poissons argentés nagent en cercle, formant un magnifique tourbillon. Elle se tourne vers le garçon.
« Eux par contre ils ont adoré ! »
Un instant, elle reste là, émerveillée par leur si belle couleur et leur merveilleux ballet. Sa bonne humeur et sa légèreté complètement retrouvée, elle sourit à Seito et se lance à son tour dans quelques confidences.
«Tu sais… Même si là-haut c’est pas toujours très rose, la petite sirène est vraiment contente d’y être. »
Elle se sent rougir et baisse les yeux, le regard devenu plus tendre.
« Elle y a quand même rencontré le plus doux des Princes, a-avec qui elle s-s’imagine… Un avenir… Même si elle pressent des difficultés et qu’elle sait la santé du Roi vacillante… »
Elle s’humecte les lèvres, regardant à nouveau à travers la vitre.
« Au moins, elle sait qu’elle pourra être à ses côtés pour le soutenir même quand il fait l’idiot ! »
Elle soupire longuement avant de sourire.
« Mais bon, elle sait qu’elle n'est pas seule. Et ça la rend heureuse… Aussi… De partager avec lui des amis aussi crabuleux. »
Lui lançant un regard entendu, elle se penche sur le côté légèrement, entrechoquant brièvement son épaule contre son bras.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1854■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
C'est cette joie de vivre que Seito voulait retrouver en compagnie de Tsumugi. Elle fait parti de ces êtres qui savent illuminer une pièce dès l'instant où ils passent le seuil de la porte. Son sourire pourrait soulever des montagnes. Alors, en la regardant se dandiner, son cœur explose de bonheur. Si faire l'idiot peut apaiser ses peines, il veut bien être son bouffon pour la vie. Toujours absorbé par le regard inquisiteur des anguilles, il pivote à cent quatre-vingt degrés pour un compliment de taille. Époustouflé par l'iridescence de leurs écailles, les poissons argentés reçoivent un « Ooooh » fasciné. Interrompant momentanément l'interlude de leur comédie musicale. Il se déplace à côté de la jeune fille et lui sourit. Puis il respecte ce soudain silence inhérent à la contemplation d'une beauté sauvage.
Si bien qu'il ne prête pas immédiatement attention à ses propos. Jusqu'à ce qu'il en décèle la métaphore. Ses yeux s'aimantent sur la blonde. Masquer la vérité sous des métaphores revient-il à révéler la vérité ? Si personne n'est cité, il ne peut être coupable d'en avoir trop dit. Cela ouvre une porte dans son esprit. Pour l'heure, il se contente d'être galant en la lui tenant mais il se pourrait qu'il s'engouffre dedans après elle. La petite sirène n'est pas blonde mais il n'a pas de mal à troquer sa rousseur pour la petite tête de son amie. Tant de confidences le fait rougir à son tour. Il lui est étrange d'entendre parler de son Rinbo sur le plan intime. Presque nerveusement, il rigole en laissant échapper :
« Ah ça ! Faire l'idiot, il sait bien faire. »
Un nouveau rire, plus détendu, résonne face à son jeu de mots. Son visage se fige l'espace d'une micro-seconde à son contact. Le japonais baisse les yeux, gêné mais souriant.
« J'suis content qu'elle regrette pas d'avoir échangé ses nageoires pour des jambes. J'crois que le Prince avait besoin d'elle dans sa vie et qu'il la conçoit plus sans elle. »
Nolan lui avait parlé d'une évidence. Il se souvient en avoir été perturbé. C'est pourquoi entendre le même discours de la part de Tsumugi lui fait tout drôle. Sans même se concerter, tous les deux savent qu'une réalité existe où ils se projettent dans le futur. Et ça le foudroie. Car il ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Survivre semaine après semaine lui paraît déjà être un miracle. Alors des mois ? Une année ?! Plusieurs années ?!!
Ils poursuivent la visite jusqu'à un nouveau bassin de murènes. Décidément, c'est presque comme si l'univers lui envoyait un signal. Seito les observe, à moitié cachées entre les parois. Et soudain, l'une d'elles ose. Sa longue nageoire dorsale ondule pour mieux serpenter jusqu'aux eux. Il croit devenir fou. Lui aurait-elle jeté un regard ? Le japonais déglutit. Sans la quitter du regard, il parle.
« La murène, elle a rencontré un Roi. Elle comprend pas très bien ce qu'il lui trouve mais il la veut dans sa cour. Sauf qu'elle a du mal avec l'étiquette et c'est difficile pour elle de pas faire d'erreur. »
Ce qu'il est très certainement en train de faire, une fois de plus. Plus bas, il souffle :
« Des fois, elle se dit qu'elle aurait pas dû accepter mais... au fond d'elle, elle est contente d'avoir attiré l'attention d'un Roi. »
Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Tsumugi SatoA l'université ; 1è année■ Age : 29■ Messages : 331■ Inscrit le : 17/10/2022■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Ft. Seito Mori
Le 21 Avril 2018
Ça lui fait du bien à Tsumugi de s’ouvrir un peu à son ami. Mais c’est encore plus doux d’entendre Seito lui dire que le Prince envisage lui aussi son avenir avec elle. C’est précieux. C’est doux. Ça chamboule son petit cœur et lui fait tant monter des larmes qu’elle doit essuyer de la paume quand ça déborde un peu. Connaissant la relation du Prince avec son ami, elle ne doute pas de son rassurant discours. Elle lui sourit, Tsumugi, aussi chaleureusement que son cœur brûle de joie avant qu’ils ne passent à un autre bassin.
Et bien les voilà les murènes ! Ils auraient pu chercher longtemps dans le premier bassin sans savoir qu’elles s’étaient toutes donné rendez-vous au même endroit. Sourire mutin aux lèvres, la jeune fille se tourne vers son ami en pointant la murène qui ondule vers eux, prête à lui dire qu’elle l’a trouvé et donc gagné le premier défis, mais le garçon est plus rapide, et avant qu’elle n’est le temps de finir de prendre son inspiration, il se lance dans sa confession.
Parler par métaphore, ils le font depuis un moment, aussi Tsumugi fait rapidement le lien, assemble les morceaux, les recoupe, les recolle, se mordillant la lèvre inférieure, touchée et gênée que Seito ose lui en presque parler malgré ce qu’elle suppose être l’interdiction de Mathéo. Elle s'humecte les lèvres, prend à peine le temps de chercher ses mots pour partager son avis sur la question.
« … Tu sais… Je pense que si la murène se dit ça, c’est qu’elle n’a pas vraiment conscience de sa propre valeur. »
Seito n’est pas parfait, mais qui l’est ? Même Nolan qu’elle aime de tout son cœur de toute son âme ne l’est pas, comme le dit si bien Seito, faire l’idiot, il sait bien faire. Ça ne l’empêche pas d’être quelqu’un d’exceptionnel aux yeux de la jeune fille. C’est pareil pour son ancien colocataire, à la différence que même si elle éprouve pour lui une immense affection, elle ne se voit pas partager sa vie avec.
« De quelle étiquette parle-t-elle ? Tu sais… Les dirigeants de différents pays n’ont pas les mêmes coutumes, ça ne veut pas dire qu’ils ne respectent pas les étiquettes, juste qu’il leur faut s’adapter et accepter que les autres puissent voir les choses différemment… Pour qu’aucun ne soit lésé, il faut faire des compromis, composer avec les étiquettes de chacun. Et puis l’erreur est murène…»
Tsumugi, fronce les sourcils, peu convaincue par sa propre philosophie.
« Ça sonnait mieux dans ma tête… Mais tu as compris ! Et puis, franchement, un roi… C’est bien le moins qu’elle puisse avoir. »
La murène continuant de serpenter, Tsumugi se détache d’elle pour observer le pâle reflet de Seito sur la vitre.
« Moi, je crois qu’elle a bien fait de suivre ses envies. Regarde comme elle est joyeuse… De toutes les murènes, elle est de loin la plus belle et la moins coincée. » Ajoute-t-elle avant de tourner la tête vers lui et de chercher son regard. « Ça se sent qu’elle est heureuse, qu’elle s’épanouit et ça, ça fait plaisir à voir… »
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1854■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Dans le regard de la jeune fille, Seito y cherche l'approbation. Puis la rédemption d'avoir révélé une fois de plus le pot-aux-roses. Un étonnant mélange de soulagement et de culpabilité fait pulser son cœur. L'erreur est murène. Si elle savait comme elle touche juste. Là où ça fait mal. Il aimerait soudain lui dire davantage. Arrêter les métaphores pour lui parler de ses angoisses les plus profondes. Celles qui le clouent au sol et l'empêchent d'avancer correctement. A ses pieds, des boulets. Un pour la société, un pour son contexte familial. Le deuxième bien plus lourd que l'autre. Si imposant qu'il halète à chaque pas. Même lorsqu'il se croit tiré d'affaire, il se mange à nouveau les remarques et la dépréciation. Dans les yeux de Mathéo, il est soudain quelqu'un d'intéressant. Cela lui échappe mais sa personne est aimée d'une autre. Pas d'un amour simple comme il aime les bonbons. Non, l'amour, le vrai, celui avec un grand A. Il n'y a qu'enrober d'un univers parallèle qu'il peut commencer à le comprendre. Entouré de sucre, cet amour revêt un attrait certain.
La murène n'a jamais su se valoriser. Les mots des autres l'ont griffée au point qu'elle se sente dépossédée de talents. S'il connaît le protocole, il en découvre encore les secrets. Plonger dans les arcanes de l'amitié lui avait fait entrevoir tout ce qu'il avait raté durant ses années de collège. Et maintenant qu'il goûtait à l'amour, il se savait foutu. Et c'est ça qui le terrifie le plus. Car, quand il disparaîtra, il en crèvera. Parce qu'il finit toujours par disparaître. Il ne peut pas se leurrer. Un jour arrivera où Mathéo ne sera plus son petit-ami, où ses amis n'en seront plus, même Tsumugi s'évanouira de sa vie. Tous s'en iront vers des ailleurs plus reluisants que ses falaises abruptes. Il ne leur en veut pas, il se sait oubliable. C'est pour cette raison qu'il profite de tous ces jours de bonheur que la vie lui offre. Il les consomme presque comme une drogue, ose se resservir et évite autant que possible de regarder derrière son épaule. Et pourtant, il affiche un air surpris en apprenant que cela se voit. Qu'il rayonne en franchissant ce passage à gué. Gêné, il répond :
« La plus belle je sais pas... mais heureuse... » Ses joues s'empourprent alors qu'il détache son regard de son amie. « C'est con mais j'ai l'impression de découvrir c'que ça fait d'être vraiment heureux... »
Un aveu étrange mais si révélateur du mal-être qui court dans ses veines et empoisonne régulièrement son cœur. Seito se détache de la vitre et invite la blonde à le suivre. Les aquariums défilent et une multitude d'espèces rencontre leurs yeux ébahis. Certains poissons le font rire, d'autres l'ennuient mais la majorité suscite sa curiosité. Il fait parti de ceux qui lisent les petites étiquettes. Puis finalement, ils quittent l'aquarium et pénètrent dans le Fish Live Theater. A peine rentré, Seito s'agite.
« OH ! Un crocodile ! Trop bien ! »
Comme un enfant, il trottine jusqu'à la vitre et observe le gros lézard avec intérêt. Tiens, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas étalé sa science animale. Les yeux pétillants, il se tourne vers Tsumugi et déclare :
« Petit quizz. Est-ce que tu sais combien de fois un crocodile change de dents dans sa vie ? »
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Ft. Seito Mori
Le 21 Avril 2018
Ce qu’il y a de beau avec Murène, c’est que même si elle ne semble pas croire en son charme, elle sait reconnaître, parfois, quand l’autre a raison. Et entendre Seito lui dire qu’il est enfin heureux rempli autant de joie, que de tristesse le cœur de Tsumugi. Elle est heureuse de savoir qu’il se sent bien, qu’il se laisse vivre sa passion, elle-même, elle a l’impression de décoller parfois quand elle se retrouve avec Nolan. Elle est heureuse de pouvoir partager ce sentiment de plénitude, de savoir, de comprendre quel genre de soubresauts fait le cœur de Seito quand il est taquiné par l’être aimé. Elle comprend, elle connaît, la joie, le bonheur qui l’anime et qui n’a rien à voir avec les autres bonheurs. C’est différent. Mais pas forcément plus important. Parce qu’il ne peut pas remplacer le bonheur qu’on éprouve avec ses amis, sa famille. Alors elle se demande, Tsumugi, ce qui a bien pu manquer à son ami avant qu’il n’ait un petit ami et, si cela à avoir avec les deux-trois pincées de conneries comme du sel dans le plat de sa vie. Elle ne dit rien sur le coup, parce qu’elle ne sait pas par quel bout prendre ses pensées pour les dérouler sur sa langue. Alors elle se contente de lui sourire, puis de le suivre dans l’aquarium, les poissons et les crocodiles reléguant la murène au second plan un instant.
« Alors là… » Commence la jeune fille en fixant le gros reptile. Peu rassurée. « Si tu demandes ça, c’est qu’ils ne les changent pas comme nous alors… C’est comme les requins ? A chaque fois qu’il en perd une, elle repousse ? »
Se tenant à une certaine distance de la vitre, elle ne lâche pas l’animal du regard en écoutant la réponse de Seito.
« T’imagines si on était comme ces bêtes-là ? On n’aurait plus besoin d’aller chez le dentiste dès qu’il y a soupçon de carie… Quoi que, pas sûre que ce soit si génial… Je ressemblais à rien sur mes photos quand je perdais des dents… ça va quand on est gosse mais je ne me vois pas manquer des dents sur chaque selfi que je fais maintenant … »
Ils continuent leur chemin jusqu’aux pingouins, que Tsumugi s’amuse à imiter, Seito pour seul juge de ses performances, quand dans les hauts-parleurs ont leur annonce que le spectacle des dauphins va bientôt commencer.
Après avoir discuté un instant sur le meilleur emplacement pour profiter du spectacle, ils s’installent devant les autres spectateurs. Assez près pour admirer la démonstration, jugent-ils, tout en étant assez loin pour, en théorie, ne pas se faire asperger d’eau.
Les gradins se remplissent progressivement et Tsumugi contient mal son impatience, son excitation, tout en s’en sentant un peu coupable. Passe encore pour les petits poissons, mais les dauphins, ne seraient-ils pas plus heureux en mer ? Comme elle, elle se sent plus heureuse quand elle a l’impression qu’elle peut être elle-même avec des gens qui l’aiment et qu’elle aime. Et à trop y réfléchir, la murène revient sur le devant de ses pensées.
« Dis… Pour toi, c’est quoi être « Heureux » ? Et le « Bonheur » ? »
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 33■ Messages : 1854■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
« Oh mais t'es trop forte ! C'est ça. S'il mange bien, ses dents peuvent être remplacées cinquante fois dans sa vie. C'qui fait qu'il a genre trois mille dents dans touuute sa vie ! Ça en fait des dents à enterrer ou à jeter sur les toits. »
Seito adore ce genre d'anecdotes. Ça ne lui sert strictement à rien de le savoir mais au plus il en retient, au plus il a la sensation de croquer des petits bouts du monde qui l'entoure. Un instant il imagine. Et l'exemple le fait rire. Aussitôt, il rétorque :
« Bah pourquoi ? C'est pas que tes dents qui te rendent jolie ! Bon, même si j'avoue... ce serait chelou. »
Il remarque alors la réserve de Tsumugi face au crocodile et se détache de la vitre. Ciao le croco ! Bonjour les pingouins. Qu'est-ce qu'ils sont rigolos avec leur démarche chaloupée ! Et qu'est-ce qu'il rit en voyant la blonde les imiter ! Alors qu'il s'apprête à la suivre en marchant derrière elle à la queue leu leu, tout en l'abreuvant d'une nouvelle anecdote, il est interrompu par la voix grésillante d'une employée. Le choix est tout fait et il ne leur faut pas longtemps pour se retrouver les fesses sur un banc face au bassin des dauphins. Sauf qu'une fois installé, son cerveau lui pose une question.
Te souviens-tu la dernière fois que tu as assisté à un tel spectacle ? L'odeur du chlore lui scie les narines. Un enfant de deux ans ne peut pas comprendre ce qu'est un dauphin. Si sa sœur agitait ses mains, c'est parce qu'on lui disait de le faire. Et elle s'exécutait en bon petit soldat et il en avait détesté chaque seconde. Ses parents l'avaient forcé à venir. Tu es son grand-frère, tu dois lui souhaiter un joyeux anniversaire. Il ne l'avait pas fait et avait contemplé, morose, les otaries tournoyer entre trois murs de béton, une vitre et des centaines de pairs d'yeux extatiques.
Tout lui avait paru idiot. En s'exprimant, cela lui avait valu des reproches. Sans s'en rendre compte, ses phalanges blanchissent contre le rebord du banc qu'il presse entre ses doigts. Le regard rivé sur le bassin, il repense au bisou magique. Est-ce que, comme tous les animaux en captivité, Seito a trouvé une routine dans laquelle il peut s'épanouir ? Est-ce pour cette raison que sa sœur ne le rebute plus autant ? Parce qu'il n'a pas le choix de l'accepter dès qu'il se retrouve entre les quatre murs de sa maison. Soudain, il pose un regard surpris sur Tsumugi.
« Comment ça, pour moi ? » Il fronce légèrement les sourcils. Perplexe, une deuxième question échoue : « Le bonheur, c'est pas l'même pour tout l'monde ? »
Son regard dévie sur ses genoux. Il se fait pensif alors que le brouhaha les enveloppe. Difficile de poser des mots sur un ressenti qu'il découvre progressivement. Surtout sans évoquer la comparaison avec sa vie d'avant, sans la présence grandissante de Mathéo.
« Je sais pas vraiment c'que c'est le bonheur... Mais y'a un truc que j'sais. »
Tout doucement il relève la tête. Autour d'eux, ça s'agite, ça applaudit, ça crie, ça pleure. Indifférent à ce tumulte, le marron de leurs yeux se mélange.
« C'est qu'avant il était pas là. Et c'est parce qu'il est apparu que j'le remarque que maintenant. Mais maintenant qu'il est là – Seito pose sa main sur son cœur – j'peux plus revenir en arrière. Quand il s'en ira, je l'saurai aussi. »
Vivre au jour le jour. Ne pas penser à la fin. Profiter de ce bonheur, quelle qu'en soit la définition. Le présentateur du spectacle attrape le micro et présente les dauphins qui rentrent un à un en scène. Sa main glisse sur son torse et retrouve le rebord du banc tandis qu'il observe la première figure. A voix basse, il ajoute :
« P't'être que mon bonheur, il est comme ces dauphins qui sont contents à chaque spectacle qu'on les regarde, qu'on les aime. Et même si c'est dur quand c'est fini, ils ont l'espoir que ça soit pas le dernier. » Il incline la tête, lui jette un bref regard de biais. « Mais même si je sais qu'y'a une fin, j'vais essayer d'en profiter autant que j'peux. » La foule applaudit la nouvelle prouesse d'un dauphin.
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
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