Elle s’est réveillée tôt ce matin-là, Tsumugi. Bien plutôt que l’heure à laquelle son réveil sonne habituellement. Il faut croire que pour les occasions spéciales, renoncer aux songes est moins difficile. Ou alors il s’agit d’une taquinerie de l’univers qui s’amuse, en plus d’allonger le temps des secondes, se délecte de l’impatience des gens pressés. Incapable de se rendormir, Tsumugi s’amuse un moment des grognements de sa meilleure amie dans son sommeil, puis, sur la pointe des pieds, elle quitte sa chambre pour se préparer. Quitte à sacrifier une grasse matiné, autant que ce soit pour une bonne raison et la jeune fille ne voit pas de meilleure raison que celle de prendre de l’avance dans ses devoirs et révisions du week-end. Une façon comme une autre de faire passer le temps sans se sentir coupable des temps d’amusement et surtout sans penser aux problèmes des autres qui, malgré eux, minent son moral.
Elle a hâte, Tsumugi. Si hâte qu’à l’instant où sa montre affiche midi et demi, elle est déjà presque prête. Il ne lui faut pas longtemps pour enfiler ses chaussures, prendre son sac, vérifier qu’il tient tout ce dont elle a besoin et prévenir les filles de son départ.
Si Tsumugi est plus qu’heureuse de partager sa chambre avec Nissa, Seito lui manque. Il lui manque, comme ses frères lorsqu’ils ne sont pas avec elle. Alors le retrouver, comme ça, pour une petite sortie, juste tous les deux, en plus des heures du club ou leurs regroupements avec Nolan, ça lui met du baume au cœur. Elle a l’impression d’être à sa place. D’avoir sa place. De ne pas être qu’une coloc sympa, mais une amie avec qui on entretient le lien. Alors lorsqu’elle arrive à son niveau, Tsumugi rend son sourire au jeune homme et sautille avec enthousiasme.
« Hey ! Et comment ! »
Elle fait mine de l’inspecter du regard et tente de regarder dans son dos avant d’afficher un sourire amusé.
« Par contre toi, t’as pas l’air de porter ta combinaison et je ne vois pas où tu as pu ranger tes palmes ! »
N'attendant pas plus longtemps, ils passent les grilles pour se mettre en route.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 32■ Messages : 1363■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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❖ Âge : 18 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
Retrouver Sato-chan au club de littérature lui avait mis du baume au cœur. Dans un premier temps attristé de ne plus l'avoir comme colocataire à la rentrée, Seito avait été rassuré de pouvoir la voir au moins une fois par semaine en plus de toutes les fois où Nolan et elle étaient ensemble. Ils leur avaient été difficiles de rester gais, même si Seito n'avait pas cessé de faire le clown pour égayer le quotidien de son ami. Quant au club de littérature, la jeune fille avait dû le découvrir sous un jour nouveau. Sérieux et passionné. Il était arrivé qu'à la fin du club, ils échangent quelques mots sur l'état de Nolan sans rentrer réellement dans les détails. Seito était inquiet, c'était indéniable. Et il voyait bien que cela atteignait sérieusement sa camarade. Mais il ne voyait pas quoi faire de plus pour alléger ce fardeau.
Jusqu'à ce que Sato-chan lui ramène son coupon. Cadeau improvisé offert au White Day, le japonais n'avait pas oublié son existence. Il avait travaillé dur pendant les vacances pour assurer ses arrières et retrouver un semblant d'argent de poche mensuel. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il y était parvenu et pouvait honorer ce coupon sans basculer immédiatement dans le rouge. La blonde avait entouré l'aquarium et il n'en avait pas été surpris. Après tout, elle aimait autant l'eau que lui se tenait à distance raisonnable. Mais dans un aquarium, cela ne lui posait pas problème et puis il y avait tant de poissons fascinants à observer ! Lui ayant retourné le coupon en début de semaine, ils s'étaient mis d'accord sur le samedi suivant.
Seito a déjeuné tôt pour se rendre à l'aquarium de Suma en début d'après-midi. Depuis le campus, il n'y a que vingt minutes de marche. Lui ayant donné rendez-vous à 12h45 à la grille, il patiente en grignotant des Pocky. Et soudain il la voit arriver. Le japonais la gratifie d'un grand sourire alors qu'il l'accueille :
« Salut ! Prête à nager avec les poissons ? »

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- Tsumugi SatoA l'université ; 1è année■ Age : 28■ Messages : 282■ Inscrit le : 17/10/2022■ Mes clubs :
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❖ Chambre/Zone n° : U-3
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Ft. Seito Mori
Le 21 Avril 2018
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 32■ Messages : 1363■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Croquant dans un énième Pocky, Seito s'amuse de son petit manège. La voir aussi souriante lui fait plaisir après ce qu'ils ont traversé et ce qu'ils continuent à contrôler du mieux qu'ils peuvent. Son regard se fait malicieux alors qu'il répond :
« C'est parce que j'ai pas besoin d'tout ça ! J'me suis procuré de la Branchiflore. Les requins vont rougir en me voyant en sirène. »
Il pouffe de rire en imaginant la scène et s'élance pour quitter le campus aux côtés de la blonde. Son sac cogne légèrement dans le bas de son dos à chaque pas. Dedans, une gourde et quelques snacks qu'il compte bien partager. Il finit le dernier bâtonnet chocolaté et jette le paquet dans une poubelle en passant à côté. Alors qu'ils attendent à un passage piéton, Seito relance.
« J'savais que t'allais choisir l'aquarium. Et puis c'est cool, il est pas loin d'ici. J'y suis encore jamais allé, il avait l'air bien sur le site internet. Y'a l'air d'y avoir pas mal d'espèces en plus. »
Que ce soit le zoo ou l'aquarium, les deux sorties lui auraient été. Il se trouve qu'il a des anecdotes pour tout type d'animaux et les poissons ne font pas exception à la règle. La faute aux nombreuses encyclopédies dans lesquelles il a plongé le nez. Au moment de traverser, il réajuste les sangles sur ses épaules puis porte un regard doux sur la jeune fille.
« Tu sais que t'es la première à utiliser ton coupon. J'pensais que personne me prendrait au sérieux avec mes bouts d'papier. Mais j'suis content que tu te sois dit que j'le ferais vraiment. »
Trouver les idées lui était venu naturellement. Mettre de côté son ego avait été plus difficile. Car reconnaître être fauché n'est jamais agréable et il était hors de question qu'il ne retourne pas l'attention qu'on lui avait porté lors de la Saint-Valentin. Fort heureusement, personne ne lui avait ri au nez. Sauf qu'à présent la balle était dans le camp des receveurs. C'était à eux de faire l'effort d'invoquer ce droit muni de leur ticket. Pas de visite d'usine de chocolats à l'horizon mais la perspective de passer un bon moment sans l'ombre d'un doute.
Le bitume défile, l'avenue semble infinie. Au loin, la mer se dessine. Le soleil se reflète sur le haut des vaguelettes, pailletant l'horizon de tâches de lumière. L'ombre d'un instant, Seito cesse de badiner et s'enquiert de son état.
« Au fait, j't'ai pas demandé. Mais toi, ça va ? »
Et par là il entend : comment tu vas vraiment ?

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- Tsumugi SatoA l'université ; 1è année■ Age : 28■ Messages : 282■ Inscrit le : 17/10/2022■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Ft. Seito Mori
Le 21 Avril 2018
Ça lui fait du bien, à Tsumugi, de retrouver son colocataire, son compagnon de bavardage, son humour, ses références et pouvoir en rire, refaire le monde et l’univers à leur façon. À force de les côtoyer, elle comprend pourquoi lui et Nolan sont si proches, pourquoi et comment elle les a si vite apprécié.
« Je vois que Môsieur a bien révisé son cours de biologie ! J’espère juste que tu ne l'as pas piqué à un professeur peu sympathique… » Dit-elle, pouffant en l’imaginant en tenue d’Ariel.
Elle glousse encore en l’observant à la dérobée. Si un jour, ils vont au karaoké, elle a déjà une petite idée de ce qu’elle pourrait lui faire chanter. Elle se calme néanmoins lorsqu’ils arrivent au passage piéton et qu’elle surveille avec attention que le feu passe au vert pour eux. Mori en profite pour relancer la conversation et elle ne peut s’empêcher de sourire. Entre sa pratique de la natation et son nom de super-héroïne, il n’est pas difficile de deviner ses goûts, mais ça lui fait plaisir et elle a l’impression que son ami la connait mieux qu’elle ne le pensait.
« Ça nous fera notre première visite à tous les deux alors ! » s’exclame t-elle, soulagée de voir qu’il ne s’ennuiera pas, avant de le regarder, un peu étonnée. « Pourquoi on ne les prendrait pas au sérieux ? J’ai trouvé l’idée géniale, moi ! T’imagine si t’avais dû enchaîner tous les rendez-vous la même journée et te mettre d’accord avec chacun sur les horaires pour que tout corresponde ? Même avec un retourneur de temps ça aurait été compliqué ! Et du coup, tu sais que tu vas passer de bons moments avec chaque personne sans avoir à surveiller ton temps ! Et puis… »
Elle hésite, sourit, hausse une épaule avant de le regarder avec affection.
« Je crois qu’on se connaît assez pour que je sache quand tu plaisantes et quand tu es sérieux ! Alors, oui, j’ai gardé précieusement mon coupon. »
Ils discutent encore un peu, Tsumugi s'enthousiasme devant la mer. Bientôt, elle pourrait s’y baigner, avec ses amis sûrement. Mais une nouvelle fois, Seito relance la conversation et lui demande comment elle va. Un instant, elle pense lui sortir une réponse générique. « Ca va ». Mais elle l’a dit plus tôt, elle pense savoir quand il est sérieux et quand il ne l’est pas. Et là, il ne s’agit pas d’une simple politesse. Un faible sourire étire les lèvres de la jeune fille.
« Je suis contente qu’on passe l’après-midi ensemble. »
Elle est consciente de ne pas répondre clairement à sa question, mais elle peine à ordonner le bazar de son esprit, démêler les sentiments confus de son cœur, le tout en consultant la liste des secrets des uns, des autres, pour être certaine de ne pas gaffer. Et si elle en dit plus, saura t-elle s’arrêter pour ne pas faire un monologue et risquer d’assommer Seito avec ?
Si elle est globalement heureuse, il y aurait tellement à dire sur les petites choses qui minent son moral, épuisent ses forces et crispent ses sourires. Dans sa classe, elle se sent à nouveau nouvelle. Nouveaux décors, nouveaux profs, nouveaux élèves, nouveaux tout. Des amitiés nouées l’an passé, il n’y a que peu qui ont intégré la filière littéraire, si bien qu’elle se sent parfois un peu seule. Les emplois du temps ne lui permettent pas non plus de passer autant de temps qu’elle le souhaiterait avec ses proches. Et durant les moments qu’elle passe avec eux, elle ne fait que s’inquiéter, à presque se faire des rides et des cheveux blancs.
Parce qu’elle ne sent pas Nissa tout à fait heureuse avec Maya alors qu’elle a encouragé leur couple. Et cette histoire de rumeur la pousse à la prudence. Qui les observerait autant, qui pourrait balancer des choses qui mettent Nissa si mal à l’aise ?
Parce que le caractère d’Hina s’oppose à celui des autres et elle craint qu’elle finisse par exploser, déclencher un cataclysme et provoquer, au mieux, l'extinction de Maya et au pire celle des kobéens.
Parce que Naoki donne peu de nouvelles et qu’avec sa nouvelle copine, ils n’ont pas réussi à se programmer un rendez-vous depuis février pour qu’elle lui offre des nouilles et qu’elle n’est même certaine qu’il soit véritablement heureux et amoureux quand elle repense à la façon dont il lui a parlé de Mathéo.
Parce que son frère aîné est parti au USA et que si elle fait bonne figure, elle a en juste le cœur brisé car il lui manque.
Parce que Pablo est revenu changé de ses vacances. Elle a eu du mal à le reconnaître sans sa tignasse violette. Parce qu’elle voit qu’il y a un truc de changé dans leur trio à eux. Elle voit Nolan. Elle voit Seito. Elle voit Pablo. Elle voit Nolan et Seito. Mais elle ne les voit pas avec Pablo. Parce que Nolan…
Parce que Seito sait déjà ce qu’il se passe pour lui et qu’elle a peur de ne pas toujours savoir comment, ne pas toujours pouvoir, lui redonner le sourire et éloigner ses inquiétudes.
Parce qu’elle se demande si cette affaire de double rencard est une bonne idée. Qu’elle craint tout ce qui pourrait mal se passer.
Parce qu’elle a l’impression qu’elle ne peut pas se confier sur ce qui la tracasse pour la simple et bonne raison que les épaules sur lesquelles elle pourrait s'appuyer sont celles des concernés.
« … J’ai l’impression d’étouffer depuis la rentrée. » Avoue-t-elle simplement avant de prendre une grande inspiration et sourire à Seito.
« Mais ça va ! Et toi alors ?»
Elle hésite.
« Je te trouve un peu… Différent depuis les vacances. Tu as l’air plus détendu. C’est juste une impression ou c’est l’effet 3e année ? » Plaisante-t-elle à moitié.
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 32■ Messages : 1363■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Seito est touché par les propos de Sato-chan. Il affiche aussitôt un grand sourire en réponse et rigole à sa remarque.
« Non j'imagine pas. Même si j'aurais pu l'faire si on m'avait mis au défi. »
Mais c'est bien mieux de prendre le temps de voir les gens. Tous ceux à qui il a donné un petit carton l'ont rendu meilleur. Ils lui ont tous, chacun avec leurs mots et leurs talents, accordé de leur temps et pour cela, il leur en est reconnaissant. C'est pourquoi ils méritent que le japonais leur retourne la faveur, ne serait-ce que quelques heures. Il est heureux de savoir que cette idée plaît. Et très curieux du délai que prendront certains pour utiliser leur coupon.
Bizarrement, cela lui fait tout drôle d'être considéré. Parce que, sans poser d'étiquette particulière, la blonde affirme leur rapprochement. Et c'est bien tout ce qui compte aux yeux de Seito. D'avoir réussi à nouer des liens. Dieu sait que ce n'était pas gagné. Mais qui ne se serait pas lié d'amitié avec cette super ex-coloc ? Lui parler est simple et jamais il n'a eu l'impression de dépasser les bornes. Maintenant qu'elle est en couple avec Nolan, il ne peut qu'approuver le choix de son meilleur ami. Sato-chan est une fille vraiment agréable. Seito pose un regard amusé sur elle.
« C'est vrai que j'suis rarement sérieux avec toi. »
Malheureusement, parfois il faut l'être. Et il n'y a jamais de bon moment pour être sérieux. Souvent il faut forcer les choses. Cela n'a rien de plaisant, cependant il doit savoir comment elle survit à l'annonce depuis la rentrée. Comment elle vit aux côtés de Nolan cette nouvelle accablante. Il avait vu son Rinbo, l'état dans lequel cette situation l'avait plongé. Il savait la douleur et la fatigue qu'un soutien indéfectible pouvait engendrer. Son visage en pleurs l'avait profondément marqué. Jusqu'à en cauchemarder une nuit. Incapable de parvenir à l'atteindre, il courrait vers lui sans jamais combler la distance et Nolan pleurait, encore et encore. Alors quand enfin Sato-chan répond, il se contente de l'observer silencieusement.
Mais il ne dit rien. Il connaît bien cette tactique d'évitement. Éviter pour mieux régner, un credo qui ne lui collait que trop bien à la peau. Sous cette affirmation, Seito ressent sa solitude. Elle l'éclabousse si vivement qu'il a bien du mal à rester neutre. Pour autant il embrasse pleinement le silence. Dans ces moments de trop-plein, il ne suffit que d'une oreille attentive. Le reste est superflu. Même les mots, bien que choisis avec soin, peuvent être pesants. Au moins autant, si ce n'est plus, que la gravité qui cloue son amie au sol. Comme il l'aimerait lui ôter cette foutue gravité ! La rendre légère, la faire flotter au-dessus des soucis incessants de cette vie effrénée. Son visage n'est que plus harmonieux lorsqu'elle sourit.
Seito ne demande pas à ce qu'elle se confie. Non pas qu'il n'approuverait pas, mais plus parce qu'il sait par expérience que ces choses ne se demandent pas. Elles arrivent. Sans jamais s'annoncer. Puis étonnent ou soulagent. Et, sans savoir la teneur de tous ses maux, son aveu est bien plus impactant qu'une flopée d'exemples. Sa force réside dans ce sourire, pense-t-il en la dévisageant. D'abord inquiet, le japonais se force à sourire lui aussi. Par là, il veut lui faire comprendre qu'elle n'est pas seule. Et c'est très important qu'elle le sache. Tout comme il lui paraît naturel, en cet instant, de franchir la distance qu'il impose froidement à tous ceux qui l'abordent. Alors il dit :
« T'es pas seule Tsumugi. »
Maintenant que la vérité est établie, ils peuvent parler de lui. Et de son soit-disant changement. Même s'il ne peut nier l'évidence, il est néanmoins surpris que cela se voit. Le petit bonhomme vert les invite à poursuivre leur chemin.
« Alors comme ça, tu trouves que j'ai changé ? »
Il n'est pas certain que ce soit une bonne chose. Sortir avec un garçon est un événement marquant, perturbant, excitant, mais de là à le transformer visuellement.
« Je dirais pas que j'suis plus détendu mais... c'est vrai que ça m'a fait du bien de réussir mes exams. J'ai pu avoir des vacances à peu près normales où mes parents étaient pas trop sur mon dos pour les notes. Ils ont été chiants pour autre chose mais au moins j'ai réussi à passer en troisième année et j'crois qu'à un moment, même moi j'y croyais plus. »
Et il aurait pu abandonner s'il n'avait pas été si bien entouré. Nolan et Pablo, ses colocs et pour finir Mathéo. Le dernier rayon de soleil à percer ses nuages. A la clé, une bouffée d'oxygène à l'approche du sprint final. La plage est devant leurs yeux. Il se voit forcé d'admettre :
« C'est vrai qu'en ce moment, ça va bien. Y'a des trucs pas cool, comme avec Nolan et Pa- » Il s'arrête net. Tais-toi, idiot. Enfonçant ses dents dans la chair de sa joue, il inspire et reprend : « Bref des trucs chiants mais j'sens que j'ai la force de les affronter sans me casser la gueule. Et ça fait du bien d'se sentir comme ça. De pas étouffer. »

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- Tsumugi SatoA l'université ; 1è année■ Age : 28■ Messages : 282■ Inscrit le : 17/10/2022■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
Ft. Seito Mori
Le 21 Avril 2018
Elle a du mal à s'épancher, Tsumugi, elle préfère réorienter le sujet vers le jeune homme, garder pour elle ses chaînes et ses boulets, afficher son doux sourire, le meilleur de ses remparts, en espérant qu’il ne cherche pas à les passer. Parce qu’elle ne sait pas si elle aura la force de lui résister. Et il ne lui vient même pas l’esprit l’idée de lui mentir sur tout ce qui la tracasse. Mais il reste silencieux et elle lui en est reconnaissante. Alors elle continue, pour ne pas lui donner l’opportunité de revenir sur d’éventuels questionnements la concernant et aborder un sujet qu’elle juge plus joyeux, plus intéressant, plus digne d’intérêt que ses tracas insignifiants. Mais avant de lui répondre, il la surprend en l’appelant par son prénom. Abasourdie, la jeune fille tourne sa tête vers lui, le fixant les yeux ronds. Et dire qu’il avait fallu attendre qu’ils ne cohabitent plus ensemble pour qu’il ose se montrer plus familier avec elle et confirme ainsi leur rapprochement et l’évolution de leur relation.
« S-Seito… » À peine un murmure, l’émotion brouillant sa vue.
Un sourire, plus timide, mais bien plus sincère que le masque qu’elle s’efforce de porter pour ne pas inquiéter, étire ses lèvres et illumine son visage. Les mots de Seito sont comme des ballons gonflés à l’hélium. Des ballons, qu’il aurait pris soin de lui attacher dans le dos pour qu’elle se sente plus légère. Réconfortée, consolée, elle s’autorise une profonde inspiration. Et par son expiration, elle chasse, au moins pour un après-midi, les pensées viciées qui empoisonnent son esprit et entachent sa joie de vivre avant de reporter toute son attention sur lui. Hochant la tête lors de la reformulation de son observation, elle ne peut s’empêcher de l’observer à nouveau.
Pour qui ne le connaissait pas un minimum, personne ne pourrait voir la différence avec son lui d’avant-vacances. Hormis sa coupe de cheveux. Mais elle avait tout de même passé plus d’un trimestre à partager sa chambre et presque autant de temps à délirer, papoter, réviser et surtout l’observer. Ce n’était peut-être qu’une impression, mais il ne semblait plus aussi anxieux qu’avant. Elle avait parfois eu le sentiment qu’il portait le poids de responsabilités trop lourdes sur ses épaules. Comme si son avenir dépendait de ses résultats. En un sens oui ! Mais il y avait mis tellement d’acharnement, qu’elle était quasi persuadée que les enjeux dépassaient le simple changement de niveau. Tant même qu’ils en avaient manqué, des occasions de refaire le monde, assis par terre au milieu de la chambre.
« Arrêête ! Tu t’es tellement donné pour ces examens ! Moi, je savais que tu les aurais eu. » Lui assure-t-elle en lui donnant un petit coup de coude.
Elle est contente Tsumugi, de voir que cette phase de doute lui soit passée avec l’obtention de son année. C’est drôle, pour elle, de constater à quel point il pouvait (peut?) manquer de confiance en lui alors qu’il a tout, entre les mains, pour réussir. Au moins, maintenant, tout va bien. Ou presque. Elle tique en l’entendant parler de Nolan et du fameux « Pa ». En esprit, elle ne peut s’empêcher de compléter par « blo ». Si elle se doutait bien que quelque chose n’allait pas entre eux, elle en avait désormais la certitude. Serrant les dents, une curieuse moue figée sur les lèvres, elle se retient d’approfondir le sujet. Avec l’aide du garçon, elle s’est donné du mal pour chasser ses pensées négatives, et ce ne serait pas le remercier que de poser des questions sur un sujet si délicat qu’il le balaie un peu trop rapidement.
« Oui… On s’en serait tous bien passé de ces trucs-là… »
Malgré eux, Tsumugi sent qu’une ombre s’est mise à planer au-dessus de leur tête. Un nuage qui, s’il reste trop longtemps risque, par ses éclairs, d'abîmer les petits ballons qui lui remontent le moral. Alors elle sourit encore, pour le chasser.
« J’ai constaté oui ! Avant que tu n'en parles ce mois-ci, je ne savais pas que tu avais envie d’être président de club. Et tu vas pas me dire que ça, c’est pas un grand changement… »
Taquine, elle lui lance un petit regard en coin avant de regarder vers la mer.
« D’ailleurs, je crois que c’est quand j’ai intégré le club que j’ai pu vraiment voir ce qui a changé… On ne se serait peut-être pas autant vu sinon, vu que j’ai « déménagé ». Je savais déjà que tu es très sérieux quand il le faut, que tu es aussi quelqu’un sur qui on peut compter et tout, mais… C’est la première fois que je te vois exposer tes qualités comme ça pour te mettre en avant et te proposer comme président. »
Pensive, elle se mordille la lèvre et plisse les yeux vers les bâtiments de l’Aquarium au loin. Elle hésite et cherche un peu ses mots.
« Et y a pas que ça ! Depuis que je suis là, ça a toujours été, Nolan, Pablo… Emma parfois, Lou aussi, mais… Je suis désolée hein… Mais y a pas grand monde avec qui tu traînes beaucoup. Ça donne l’impression que tu es pas mal sélectif dans tes relations et… Attention, c’est pas un reproche ! Bref… Enfin… A te voir comme ça, je t’ai trouvé plus ouvert… »
Elle lui sourit alors que lui revient en mémoire leurs discussions de club concernant la lecture théâtralisée et le soin qu’il avait pris à aller vers chaque personne, plus où moins en accord avec les textes choisis pour que tout le monde soit sûr de passer un bon moment. Elle pense à ses interactions avec Maya et mieux encore, celle avec Mathéo. Alors certes, elle se doute qu’ils ont largement eu le temps de sympathiser avant qu’elle n’arrive, mais…
« Je ne pensais pas te voir aussi proche de quelqu’un, autre que Nolan ou Pablo… »
Voir même parfois plus proches sous certains aspects, au vu des regards échangés, appuyés, détournés, des attentions qui passent difficilement inaperçues. Et avec la grâce et la délicatesse d’un pachyderme dans un magasin de porcelaine, elle ajoute en surveillant sa réaction:
« Je pense surtout à Mathéo quand je dis ça. »
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 32■ Messages : 1363■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
A chaque fois que Seito mentionne ses examens, il semble être le seul à ne pas avoir cru en lui. Sans doute parce que personne ne connaît la vérité derrière son renvoi et son redoublement. Et il aimerait que cela reste ainsi. D'autant qu'il peut réellement aller de l'avant à présent. Il se sent bien. Vraiment bien. Et cela fait si longtemps qu'il n'avait pas respiré avec autant d'engouement. A pleins poumons. A mesure que le bonheur prend de l'ampleur, il se découvre. Parfois avec appréhension, parfois avec malice. Il apprend ses goûts, tâtonne sur sa sexualité et s'arme d'un courage enivrant pour défendre son avenir. Sa présidence au club de littérature en fait parti. Tsumugi le surprend par des compliments. Ses joues rosissent, Honnête, le japonais lui répond :
« Oh. Bin... J'ai décidé ça sur un coup d'tête pendant les vacances. Ça m'était jamais venu à l'esprit avant et puis ça faisait pas très sérieux d'avoir un président qu'a redoublé. Mais ça m'tient vraiment à cœur de m'investir. Mes parents me croient pas capable de gagner ma vie en écrivant et ça me casse les cou*lles. Alors j'me suis dit que j'allais leur prouver que j'étais capable d'avoir des responsabilités, de m'y tenir. J'ai déjà eu des retours positifs sur ma candidature, d'autres savaient pas trop. On verra bien à la fin du mois. Mais merci, c'est gentil. J'suis pas certain d'avoir toutes les qualités que tu décris mais j'essaye. »
Il lui sourit maladroitement, un brin gêné par l'attention qu'elle lui porte. Même s'il n'est pas élu comme remplaçant, cela ne fait rien. Il aura essayé. Et puis il a d'autres moyens de prouver sa valeur. Même s'il a eu très peu de temps à y accorder, son roman avance. Il n'a fait lire les premières pages à personne. Il n'a aucune idée si c'est plaisant ou bien écrit. Il se contente d'écrire, glissant sous chacun de ses mots une parcelle de son être. Son idée a changé depuis qu'il en a parlé à Kobayashi-sensei. A vrai dire, elle a changé dès qu'il s'est mis à écrire. Comme une évidence. Il a remisé son roman poético-initiatique pour plus tard. A la place, il raconte sa vie. Son enfance sans elle dans un premier temps. Il poursuivra avec son adolescence avec elle. L'écriture est cathartique. La Chose s'efface complètement pour devenir sa sœur. Peut-être qu'en lui livrant son ressenti, elle comprendra pourquoi il l'a si longtemps renié. C'est idiot. Mais les kanjis ont encré le papier sans qu'il ait à réfléchir. Sa main semblait avoir attendu ce moment. Tout comme la blonde se permet d'ajouter une remarque. Seito hausse un sourcil.
« T'as pas à t'excuser, c'est la vérité. J'ai pas été le mec le plus social dans mon ancien lycée. »
Alors oui, il s'était méfié. Face à Pablo, face à Nolan. Mais il avait très vite rendu les armes et plongé corps et âme dans ces amitiés. Soudain, il n'était plus seul. Deux épaules sur lesquelles s'appuyer, quatre oreilles auprès desquelles se confier et la chaleur de leurs corps pour faire fondre la banquise de son cœur. Jusqu'à ce que le feu devienne brasier contre les lèvres de Mathéo. A l'évocation de son prénom, Seito rate un battement. Subtilement, ses pupilles se dilatent alors que ses lèvres s'entrouvrent. Sa conscience le bâillonne. S'il veut rester en bons termes avec Mathéo, il n'a pas d'autre choix que de se taire. Il s'était excusé, il avait promis à nouveau. Tsumugi a beau ne pas représenter une menace, il craint la réaction de l'étudiant. Alors il agrippe ses rames et se met à pagayer à contre-courant.
« A Mathéo ? » répète-t-il, feignant la surprise. Bon sang, qu'est-ce qu'il est mauvais acteur quand il s'agit de camoufler la vérité. « On s'entend bien, c'est vrai. C'est pas comme avec Nolan ou Pablo. On a des points en commun et il est vraiment sérieux dans ses études. C'est un peu mon modèle, tu vois ? »
Il aurait pu être pleinement convaincant si son regard n'était pas si dispersé. Mais heureusement, l'entrée de l'aquarium le sauve de l'embarras. Ses yeux se posent sur les petits drapeaux métalliques à l'entrée et remarquent la mosaïque bleue qui tapisse le seuil de la double-porte. Pour finir, il constate que la façade du bâtiment est triangulaire. Le japonais s'exclame :
« En fait, j't'ai menti, on va visiter une pyramide sous-marine ! »
Il rigole et parcourt les quelques mètres restants jusqu'aux bornes où plusieurs personnes attendent. Les billets ingérés, deux tickets sortent de la machine. Tout sourire, il se retourne et lui tend le sien. Puis il ouvre un des battants et l'invite à entrer la première.
« Si madame la sirène veut bien se donner la peine. »

Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
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Re: Doudou, c'est bien mieux, tout l'monde est heureux sous l'océan
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