(U-10) Dr. Peluche, chirurgien en quete de renomée

AAAAaaaaaaaah… Kobe ! Comme Kobe m’avait manqué ! Comme tout m’avait manqué. C’est juste… LA VIE. Je me sens liiiiiiiiiiiiiiiiibre ! Tellement ! Loin de mon père et de ses gros yeux. Yes ! Enfin. Je respire. Je me sens bien. Enfin je me sens bien ! Ça me donne envie d’aller dehors et d’aller le crier à l’univers (même si je suis certain que l’univers trouvera bien un moyen de m’ennuyer en retour alors que je voudrais seulement le remercier… Peu importe). J’ai commencé les cours comme un dragon. Un fou. J’sais pas, n’importe quoi, n’importe comment. C’était juste trop bien. J’adore les cours que j’ai pris, j’adore ce qu’on m’apprend, j’ai l’impression d’être à ma place.  

J’ai limite envie de verser une petite larmichette en y pensant.  

Larmichette que j’essuie discrètement du coin de mon œil. Aujourd’hui… C’est un jour de semaine. On est quel jour déjà ? Mmmh… Laissez moi regarder dans mon agenda papier de Pokémon… Mmmh… VOILÀ ! Nous sommes un jour de semaine. Dimanche le 27 mai. On est dimanche. Super ! Demain on va reprendre les cours. Hier je suis allée voir l’une de mes sœurs et ça m’a fait trooooooop du bien. C’était trop agréable. Elle m’a un peu mise à la porte quand elle a voulu aller se coucher.  

C’est seulement que je lui parlais de toutes les informations sur l’histoire de l’art que j’avais trouvé récemment et à quel point c’était juste BEAUCOUP trop intéressant ! Ça ressemblait plutôt à quelque chose comme ça :

- Dis sœurette, tu connais les dadas ? Genre le Dada c’est comme le MEILLEUR mouvement artistique du MONDE genre ils font des trucs et après ils les détruisent. Juste comme ça. Enfin, non pas JUSTE comme ça. C’est qu’il y a une raison pourquoi ils font ça. Ils font ça parce qu’ils en ont marre des conventions imposées par les écoles des beaux-arts. Je les comprends quand même un peu. Tu ne veux pas tout le temps que tout soit super beau, super léché comme les vieilles statues grecques ou encore comme dans le classicisme et les trucs moins intéressants comme ça. Non, ce qu’ils veulent, c’est juste tout éclater. Ils font des trucs qui n’ont pas de sens, mais c’est OK. J’ai pleins d’œuvres préférée des dadas ! ‘Faut savoir que les dadas, il y a des spécificités dans chacune des villes. Mais sans avoir réellement des lois ou de règles ! C’est tellement merveilleux !

Comme je dis, il y a pleiiiiins d’artiste que j’aime ! Connais-tu. J’ai du mal à commencer à te parler d’un artiste préféré, je les aime tellement tous ! J’aime beaucoup, AH voilà ! J’aime beaucoup John Heartfield. Il est vraiment particulier celui-là. À la base c’est un allemand, qui a anglicisé son prénom et son nom juste pour ennuyer le régime nazi, juste pour ça. En soi, son nom c’est comme une œuvre d’art ! Et ensuite, ce qu’il faisait, il a décidé de faire des photomontages, ça a été l’un des premiers artistes à en faire, il y a aussi Max Ernst, mais c’est cool, mais moins que John Heartfield. Bref, Heartfield, il faisait des photomontages, mais genre, pour ridiculiser le régime nazi et Hitler plus particulièrement.

Il a fait un photomontage où on voit Hitler faire son petit salut et derrière Hitler se trouve un immense monsieur qu’on ne voit pas le visage qui... qui donne de l’argent à Hitler. Et Hearthfield a mis un titre « le sens du salut hitlérien ». Mais c’est tellement INCROYABLE ce qu’il faisait ! Bien entendu tu as la police pas vraiment gentille qui a fait coucou à sa porte et chez lui une fois, il a pris la fuite de l’Allemagne, il a finit en Angleterre. Mais cet homme est juste vraiment brillant. Et c’est encore plus fou de voir comment il n’avait pas froid aux yeux en voulant dénoncer certaines choses de son époque. Il aurait tellement pu mourir ce gars-là pour ce qu’il faisait ! Et ce que je t’ai parlé, c’est un exemple parmi tant d’autres !

Et il y a aussi Marcel Duchamp.  OH GOD TU DEVRAIS VOIR MARCEL DUCHAMP ! Il a écrit un livre qui s’appelle Duchamp du signe où il parle de pleins de trucs artistique et sa vision de l’art. Mais ce que je trouve super incroyable, c’est sa carte L.H.O.O.Q. qu’il a fait pour présenter l’une de ses expositions. Il a repris une image de La Joconde de De Vinci et il lui a fait une moustache et en dessous de l’image il a juste écrit « L.H.O.O.Q », c’est sûr que ce n’est pas tellement drôle quand on y pense, mais en français de France, ça veut dire « elle a chaud au c…

- Akio, calmes-toi.  

Donc, en somme, j’ai donné un cours d’histoire de l’art à ma sœur, juste parce que ça me tentait beaucoup et que j’aime ça et que je me dis que je devrais faire comme André Breton et ses amis et faire des costumes pour des pièces de théâtre… Enfin, plus beau que les leurs, parce qu’ils sont assez spéciaux.

Bref. Tout ça pour dire qu’on est dimanche. Tout ça pour dire que je ne sais pas quoi faire aujourd’hui. Je suis à jour dans mes devoirs et mes études, il n’y a pas de club le weekend (une vraie honte quoi) et je ne sais pas trop quoi faire. Pour commencer ma « journée » (j’ai un peu trop dormi honnêtement ce matin, il était pratiquement 11h, alors je commence ma journée en début d’aprem’, la routine quand je n’ai pas de cours, quoi) j’ai déambulé un peu dans les couloirs, me cherchant une activité, une connaissance à agacer. Mais rien de tout ça n’est réellement arrivé.  À la place je suis tombée sur le tableau des petites annonces de la salle commune et une a immédiatement attiré mon attention.

Une réparation de peluche. Mmmh. Intéressant. Ce n’est pas difficile à faire, j’en ai déjà fait. Enfin, j’ai déjà fait des peluches pour mes neveux et nièces. Alors la réparation, je connais ça tout à fait.  J’ai pris carrément l’affiche, non mais c’est moi qui vais faire ce boulot, il n’y a personne d’autre d’aussi doué que moi pour faire une telle chose !, pensais-je avec un petit fliphair bien mérité.

Je regarde autour de moi, je me demande bien qui est ce Ikeda où est-il, qu’est-ce qu’il fait dans sa vie, qu’est-ce qu’il a mangé au petit déjeuné. Je commence à demander à tout le monde qui se trouve dans la salle commune si on peut m’indiquer où est sa chambre, parce que je vais pas lui écrire par SMS… Je pense que j’ai encore perdu mon téléphone portable de toute façon.  Après les trois filles qui m’ont juste jugé du regard avant de continuer leur conversation, deux gars qui ont ri et qui sont juste partis et une quinzaine d’autres élèves qui savaient juste pas de qui je parle, j’ai fini par trouver LA PERLE RARE non pas le Ikeda en question, mais quelqu’un qui le connaissait assez pour juste me dire d’aller toquer à la U-10.

Ça m’a juste pris une trentaine de minutes, au lieu de lui passer un coup de fil, mais c’est pas tellement grave. Avant de devenir le grand docteur des peluches, j’en profite pour passer dans ma propre chambre afin de récupérer un petit quelque chose fort important : mon sac, dans lequel j’ai toujours un petit ensemble pour faire de la couture. J’arrive finalement à sa chambre et sans plus de cérémonie, je toque à la porte. Et même si la porte n’est pas ouverte j’ouvre la bouche :

- Je viens pour la peluche !

Il va peut-être me trouver bizarre avec mon pantalon bleu un peu trop grand, avec la veste rouge aux détails dorés sur fond orangé, ma chemise blanche en-dessous. J’ai mis une plume dans mes cheveux blonds pour le style et mes lunettes que je mets pour encore plus de style.

Peu importe, c’est dimanche.  

Voilà qu’un garçon ouvre la porte. Mmh.. Ce n’était pas tout à fait comme cela que je l’imaginais… En même temps, j’ignore comment j’imaginais la personne qui fait des affiches pour faire la réparation d’une peluche. Il me dit à peine bonjour et voilà, de but en blanc, il m’explique la situation. Il semble pas mal sérieux dans sa démarche. Je comprends… à moitié. Je pense que c’est un peu comme si c’était une pièce de vêtements que j’avais payé super méga cher. C’est peut-être une peluche de collection. Bon. Voyons ça comme une réparation de quelque chose de particulièrement précieux.

- T’en fais pas, j’ai un cv en or pour ce genre de situation, je suis étudiant en design, je fais beaucoup de vêtements et des cosplays, alors la couture, ça me connaît et depuis longtemps en plus de ça !

Ce pauvre étudiant il n’en sait strictement rien. Je pourrais être quelqu’un qui veut du mal à sa peluche et personne ne le sait, jusqu’au moment où je briserais toute cette peluche, juste pour être méchant. Heureusement, je ne suis pas l’une de ses personnes ! Je suis une gentille personne qui ne veut que du bien à sa peluche ! Je veux seulement la réparée et je ne perds pas de temps. Voilà que je pose mon sac pour attraper mon nécessaire de couture et le déposer sur le bureau du garçon, je cherche mes instruments de chirurgiens. Ce n’est pas quelque chose de particulièrement difficile à faire. J’analyse aussi la peluche, la réparation et ce que je dois faire pour qu’elle soit en meilleure état.

Je jette un coup d’œil au garçon, avant de lui sourire. Je me souviens à quel point je suis particulièrement impoli parfois ! Je n’ai même pas pris le temps de me présenter… En même temps, il ne m’en a pas laissé l’occasion non plus. Alors faisons les choses correctement !

- Au fait, je m’appelle Akio Takumi ! Et comment s’appelle l’heureux propriétaire de cette magnifique peluche ?

Je tourne la tête en sa direction, un magnifique sourire aux lèvres, attendant de connaître le nom de ce charmant garçon. En tout cas, je ne suis pas contre le fait d’en savoir un peu plus uniquement le fait qu’il possède une chambre à KHS, comme le commun des mortels fréquentant cet établissement, qu’il possède une peluche et qu’il est fort agréable à regarder.

Ce dernier point est particulièrement important, je sais.

Kazuki, voilà comment le pauvre étudiant s’appelle. Il m’explique qu’il pensait devoir attente longtemps avant de pouvoir avoir quelqu’un qui réparerait sa peluche. Mais justement plus qu’il y a de monde, plus ce sera facile de trouver quelqu’un avec les skills nécessaires pour faire ce qu’il souhaite. Par contre, il n’a pas le temps de raconter tout ce qu’il disait que quelqu’un d’autre se présente dans sa chambre. Enfin présente c’est un grand mot, il se pointe dans la chambre et sa première réaction, c’est un « splash » au sol. Visiblement il a échappé un truc. Personnellement, j’étais surtout concentré sur la peluche, je ne l’ai pas vraiment vu entré.

J’ai réalisé qu’il était là lorsque j’ai entendu un « Kuma ». Je me pique le doigt au passage.

- Aïe !

En tout cas, s’il voulait toute mon attention, c’est le cas maintenant. Kazuki est déjà en mode réparer les pots cassés en ramassant le dégât que le garçon avait fait.

Kuma.

Une seule personne dans ce monde m’a appelé Kuma dans ma vie. En aucun cas, j’ai permis à quelqu’un d’autres de m’appeler ainsi. Mes émotions font du gros n’importe quoi. Je suis partagé, je ne sais pas comment réagir. Je suis choqué.

- Nashi… Ce… C’est toi ?

Je me dis que c’est genre impossible que ce soit Nashi, Naoki… Il… est là, devant moi, pendant que Kazuki nettoie le tout. Le temps s’est presque arrêté. Je le fixe pendant un long moment, je suis presque certain que c’est mon ancien amoureux, l’homme qui a été celui de ma vie pendant si longtemps, mon meilleur ami, avec lui que j’ai fait toutes les bêtises permises et… absolument pas permise.

Je ne me sens pas bien du tout. Et mon corps ne sait pas trop comment réagir. Je suis assis au bureau et je balance tout ce qui me passe par la tête, c’est-à-dire quelque chose de confus, de pas certain de tout et un peu débile :

- Ce… C’est genre VRAIMENT toi ? J’veux dire, t’es pas un clone, une réplique ou quelqu’un qui connait ce surnom. Y’a juste toi qui connaît ce surnom de toute façon. Enfin, presque. J’avais le goût d’en parler avec quelqu’un une fois, mais genre pas comme surnom mignon, mais genre comme nom pour ma marque de vêtement, ce pourrait être cool. MAIS C’EST GENRE VRAIMENT, VRAIMENT TOI ? Genre, bro’, qu’est-ce qui t’a pris de changer ta couleur de cheveux comme ça !? Tu me diras que je suis mal placé pour dire ça, je ne suis pas mieux que toi, mais tu savais à quel point je rêvais de changer ma couleur de cheveux. Genre si tu te laisses pousser les cheveux, tu aurais une vibe d’Ayame, c’est toi qui devrais le cosplayer. Quoi que je serais un piètre Shiguré, encore pire pour Hatori. Faut que je me calme avec toutes ces références.

Je suis partagé entre l’embrasser, le serrer dans mes bras et… Et la troisième option qui est celle qui, étonnement, mon corps fait : rester complètement cloué-là, ne sachant pas comment le prendre le fait que j’ai Nashi sous mes yeux. J’ai un immense pincement au cœur, je m’étais dit, depuis tellement longtemps qu’il m’avait seulement oublié…

Mais visiblement, ce n’est pas du tout le cas.  

- Euh, comment tu vas depuis le temps ? Ça va l’école ? Tu deviens quoi depuis le temps ? Je sais que j’aurais dû te donner des nouvelles, mais je suis certain que ça nous aurait fait du mal à tous les deux. En tout cas, j’espère que tu comprends. Enfin je pense que tu as compris, tu ne m’as pas écrit non plus. Ce n’est pas un reproche hein ! Dis-moi tout en tout cas. Je suis vraiment désolé…  Kazuki, tu dois tellement rien comprendre.  

Je prends un moment de pause avant d’expliquer à Kazuki ce qui se passe, pour ne pas le laisser en plan, dans sa propre chambre. Je dépose la peluche pour donner tous les détails, gesticulant pour mieux expliquer.  

- Nash… Naoki et moi on se connaît depuis genre SUPER longtemps, quelques années. Enfin, on se connaissait depuis pas mal de temps déjà. C’est seulement que j’ai dû déménager et on a perdu contact. À l’époque on était genre les meilleurs amis du monde, absolument inséparables. Bien souvent Naoki m’a sauvé les fesses en me permettant de dormir chez lui alors que mon père voulait me faire la misère.

Je finis par prendre une pause, reprendre ma respiration, ne réalisant pas encore que… Que ce beau gosse c’était mon meilleur ami.

Est-ce que ça veut dire qu’il est toujours mon meilleur ami au fait ?

- Je… J’ai assez parlé. Wow… Ce… c’est vraiment toi…  

Je n’y crois pas. Je n’y crois tellement pas ! J’ai tellement envie de l’amener dans une chambre et juste parler de tout… Ou peut-être de ne pas parler de tout. Ce n’est pas forcément nécessaire. Je veux seulement, toucher… Je ne crois pas du tout que ce soit Nashi ! Depuis le temps qu’on s’est vu… C’était quoi la probabilité de le retrouver ici, à l’université, parce qu’il connaît le gars qui avait besoin d’aide avec sa peluche ? Je suis dans tous mes états en ce moment, j’ai les mains qui tremble, mon cœur bat à la chamade. J’ai les yeux humides, mais je ne veux pas pleurer. Je pleurais tout à l’heure, quand je serais tout seul ou juste dans ma chambre ou les toilettes.  

Je réalise tout ce qui est tombé au sol.

- Ça… Ça va Kazuki ? Je veux dire tout est bon pour toi ? Enfin, le plancher ? Je peux aller vous chercher d’autres cafés. C’est un peu de ma faute si c’est tombé.

Ce… C’est vraiment lui. Ce… C’est vraiment lui ! Maintenant que j’ai lâché tout ce que je pouvais dire à Nashi et Kazuki, voilà que je ne sais plus quoi dire. Je me sens… Bouche bée. Ça m’arrive juste jamais ça. Mais j’ai l’impression que je ne sais plus quoi dire. Je me sens trop submergé par toutes mes émotions qui s’emmêlent et que je n’arrive pas à trouver laquelle est la plus appropriée pour l’occasion. J’aimerais être content. Je suis content, fou de joie même. J’ai même envie de sauter dans ses bras, de l’embrasser. Mais c’est un peu excessif. J’ai beaucoup de tristesse en même temps, j’ai envie de pleurer. Ça me fait tellement de peine de savoir que… Je ne sais pas, ça me fait de la peine de le voir, de le revoir après tout ce temps passé, après tant de temps passé sans avoir eu de nouvelles de l’un ou de l’autre. J’ai peut-être un peu de colère, de la mélancolie et de la nostalgie. Des tonnes de choses s’entremêlent en moi et je n’arrive rien à extériorisé de tout ça. Tout ce que j’ai réussi à faire, c’est seulement de me lever de la chaise, mais… Même encore là, je ne sais pas quoi faire. Je me trouve complètement débile.

La seule chose qui me tient dans le monde réel, c’est Kazuki qui fait un petit résumé de ce que je viens de dire, je crois… J’écoute à moitié. Je me mets à émerger lentement lorsque Kazuki parle du terme « meilleur ami » et sa signification. Enfin, sa non signification. Heureusement, que ce n’était pas le cas. Nous n’avons jamais été dans un love hotel. Par contre, parfois on s’était amusé quelques fois pendant que les parents n’étaient pas présents, mais ça, il n’a pas besoin de le savoir.

- Peut… Peut-être que je devrais vous laisser, je peux ramener la peluche un peu plus tard, tu disais que vous alliez jouer à des jeux… Je… Je ne veux pas vous déranger pendant que votre moment.

Pendant un moment je ne peux pas m’empêcher si Kazuki n’est pas le copain de Nashi. Une partie de moi se meurt d’envie de le savoir, qui veut ABSOLUMENT savoir ce qu’il en est réellement et une autre partie de moi, ne veut pas du tout le savoir et seulement vivre dans le déni. Je ne veux pas être une plaie pour eux deux, ils ont beaucoup plus à faire. Mon instinct débile se dit qu’ils sont réellement ensemble, qu’ils font des moment gaming pour avoir du bon temps et ça me rappelle quelques souvenirs que j’ai avec Nashi et j’ai une petite pointe de jalousie qui monte en moi. Nashi… Je… Je ne sais plus si j’ai envie de le revoir en fait.

Peut-être que… Mon souhait s’est réalisé, mais ce n’était pas une si bonne chose au final.

- Vraiment désolé Kazuki pour le plancher et les cafés.

Je ne peux pas m’empêcher de m’excuser encore une fois, même si ce n’est pas moi qui tenait à ce moment les cafés. Maladroitement, je passe une main dans mes cheveux blonds, ne sachant pas quoi faire avec mon corps.

J’ai un moment de sursaut lorsque Nashi dit non. Cri pratiquement ce non. Je ne m’y attendais pas et ça me remet dans un état plus normal. Enfin, je ne suis pas réellement normal, alors c’est quand même quelque chose d’assez particulier. Je ne sais pas comment me sentir. Je pense même que je rougis comme un idiot. Parce que, je sens son attachement. Je sens qu’il ne veut pas que je parte, que je m’éloigne. J’ai l’impression que nous avons tout et rien à nous raconter en même temps. Et je ne sais pas… je ne sais plus. Il me dit que je peux quitter ou rester, c’est selon mon bon vouloir et Kazuki en ajoute un peu plus en me disant que la peluche reste dans sa chambre.

Peut-être que c’est mieux comme ça. Enfin, pour la peluche avant tout. Elle doit rester dans sa demeure, je comprends bien. Pourtant, je ne l’aurais pas maltraité dans ma chambre et je lui aurais rapporté dans les minutes suivants sa réparation.

Je reprends la peluche dans mes mains, défaisant les nœuds qu’il y a dans le fil, puisque j’ai tout laissé tomber un peu précipitamment. Nashi en profite pour me présenter à Kazuki et faire l’inverse. Des amis alors. Un bon ami à lui dans ce cas. Mmh. Je ne sais pas si c’est une bonne chose ou non. Je me dis qu’ils sont peut-être aussi juste vraiment amis, tout simplement. Nashi en ajoute un peu en disant qu’on a toujours été des anges et non des démons et explique rapidement ce pourquoi nous nous sommes perdus de vus. Je suis quand même touché qu’il dise que je suis son ami d’enfance… Peut-être qu’avec le temps il aurait pu dire que je suis juste une personne parmi tant d’autres, sans faire un cas particulièrement exceptionnel de ma tronche.

Je ne peux pas m’empêcher de lâcher un éclat de rire franc lorsqu’il me demande depuis quand je suis blond.

- Depuis que j’avais arrêté mes études à Sapporo, je pense que ça fait un bon moment déjà, quelques années peut-être. J’ai essayé d’autres couleurs, mais blond, je trouve que c’est celle qui me donne le plus de style. Tu en penses quoi ? Tu aimes mon look comme ça ? J’ai pas trop l’air d’un vampire ?

Je lui fais un petit clin d’œil, amusé, me prenant pas trop au sérieux. Je me dis qu’il pourra me dire franchement de mon look. Parce qu’à vrai dire, je n’avais pas du tout la même tête la dernière fois qu’on s’est vu. Lui aussi, il a changé. Mais je préfère le découvrir par moi-même, en regardant un peu comment il est et tout. Je le détaille plus longuement. Ses yeux, ses cheveux, tout.

Je regarde ensuite Kazuki en l’écoutant en ce qui concerne les réparations de la peluche. Je trouve ça bien curieux encore une fois. Je trouve qu’il insiste beaucoup sur cette réparation qui n’est pas quelque chose de difficile à faire. Il parle aussi de prendre du temps pour mettre les choses à plat. Je ne sais pas si nous avons des choses à plat et si on veut devenir des amis à nouveaux. Je suis partagé. Je ne sais pas ce qu’on pourrait se dire.

- Pas de soucis pour la peluche, ça ne devrait pas prendre trop de temps pour qu’elle soit de nouveau en forme.

En disant cela, je me remets au travail, ce qui ne m’empêche pas d’être bavard, comme à mon habitude.

- Euh, alors ça fait longtemps que vous étudiez ici ? En vrai, c’est vraiment débile comme question, je ne sais pas trop ce qu’on pourrait dire pour rattraper tout le temps perdu. En gros, Sapporo, c’était vraiment nul, j’ai vraiment détesté ça. J’ai de peine et de misère fini mes cours parce que, ça servait plus à rien, surtout que mon père ne voulait pas que je fasse des études en design ou en arts, ce que je voulais moi. J’ai changé de look, c’était aussi pour ennuyer mon père, bien entendu. J’ai bossé pendant un bon moment dans une boutique de vêtements. La proprio était plutôt sympathique, assez pour me permettre d’essayer des nouveaux styles vestimentaires et de look, bref, je radote, j’en ai déjà parlé un peu. Puis euh… elle était pas mal gentille ma patronne. Un moment donné mon père a fini par comprendre que j’avais du talent pour la mode. J’avais envie de crier ENFIN ! parce que j’ai eu l’impression que ça a duré une éternité. Maman et papa sont toujours à Sapporo et ils m’ont permis de revenir ici pour continuer mes études. Comme ça je peux voir mes sœurs assez souvent, elles m’ont manqué elles aussi. Donc voilà à quoi à ressemblé ma vie pendant que j’étais parti à l’autre bout du pays pour faire plaisir à mon père et son travail. Je suis certaine que ma mère va être contente d’avoir de tes nouvelles. Enfin, je vais lui parler de vous deux c’est certain.

En balançant toutes ces informations, mes yeux sont rivés sur la peluche de Kazuki que je continue de réparer.

J’ai un rire amusé quand Nashi ne doute plus que c’est moi. Comment aurait pu douter ne serait-ce qu’un seul instant ? C’est vrai que j’ai pas mal changé depuis, mais du moment de j’ouvre la bouche, c’est certain que tu peux savoir que c’est moi ! Mon rire est plutôt enfantin, encore un peu stressé au fond de moi, mais quand même bien heureux de reprendre contact avec Nashi. Je sais que ça ne lui dérange pas que je parle autant, de toute façon, si cela le dérangeait, cela aurait fait giga longtemps qu’il me l’aurait dit. Mais ça n’a jamais été le cas, ça ne l’a jamais dérangé que je parle beaucoup. Il a toujours été d’une grande écoute, comme il a toujours pris le temps de bavarder avec moi. C’est pour ça qu’on a toujours été amis Nashi et moi.

J’écoute les histoires de Nashi et de Kazuki. Nashi, lui, ça ne fait pas si longtemps qu’il est ici, enfin janvier. C’est correct, ça fait quelques mois quoi. Il fait théâtre et cinéma et à vrai dire, ça lui va plutôt bien ! Enfin, je trouve. Il a toujours tellement aimé le théâtre, que c’est quand même la moindre des choses qu’il prenne cette matière.

Kazuki, lui, ça fait un plus grand moment qu’il est ici. Il entame genre sa deuxième année, ce qui est très bien. En littéraire. Kazuki a quelque chose de rassurant lorsqu’il dit que les cours sont bien, tout comme le campus. Je savais que la ville était vraiment sympa, j’ai grandi ici, je connais assez bien la ville, bien que je suis un peu rouillé par moment.

- Ohhh, c’est vraiment chouette ! Je suis vraiment soulagé que les cours et le campus soient bien ! J’avais trop la crainte que ce ne soit pas aussi bien que ce qui était dit. Je m’en voudrais de devoir retourner à Sapporo ou juste de trouver une autre université. Kobe c’est trop bien comme ville et les gens sont sympas et une bonne partie de ma famille est ici. Je souhaite rester ici pendant super longtemps quoi ! Et c’est vrai que Naoki c’est un chic type, clairement que tu as eu de la chance de tomber sur lui…

Je suis sincère, bien que ça me fait un petit pincement au cœur de dire ça. J’aurais bien aimé retrouver Naoki plutôt. Pour que… Enfin. Mes mains travaillent efficacement pour faire la réparation de la peluche de Kazuki. Je me demande qui je suis maintenant pour Nashi… Est-ce qu’il va vouloir qu’on se revoie après aujourd’hui ou il va faire comme si je n’existais pas ? J’aimerais ça qu’on soit de nouveau BFF comme dans le temps. Passer notre temps ensemble à faire des cosplays et non pas autre chose…

Je réalise soudainement que je n'ai pas répondu à la question de Nashi, je ne perds pas le temps pour répondre.

- Ah moi ? J’ai pris la filière artistique ! J’ai pris design en principale avec arts plastiques et photographie ! Par contre, pour les clubs, j’étais un peu trop déçu de voir qu’il n’y a pas de club de couture, c’est quand même dommage. J’ai juste pris arts plastiques. En tout cas, si vous avez de bons clubs à me proposer je suis preneur.

Je me concentre un peu plus sur le travail que j’ai à faire. Mon regard est beaucoup plus concentré sur la peluche, mes sourcils sont froncés, j’ai un travail important à faire, c’est un peu plus délicat et j’ai besoin de toute ma concentration. Finit les bêtises pour le moment.

Nashi ouvre la bouche et ce qu’il me dit, c’est absolument incroyable, génial, tout ça en même temps ! Je suis bien trop content de savoir qu’il a créé un club de théâtre. C’est vraiment quelque chose qui m’allume. Du théâtre ! On en faisait plus jeune, ça aidait pour faire du cosplay on trouvait. Et je le pense aussi toujours. D’ailleurs, il faudrait que je regarde à nouveau les dates pour des prochaines conventions à Kobe. J’aimerais beaucoup pouvoir refaire du cosplay. Me trouver un nouveau personnage à faire. Tiens, par contre, je trouve ça un peu difficile d’en choisir un. C’est comme si j’en avais aucun qui me venait en tête. Il va vraiment falloir que je réfléchisse à la questions.  

- Oh !? Un club de théâtre !? MAIS C’EST TROP INCROYABLE NASHI !  Mais c’est certain que je vais te rejoindre, MÔNSIEUR le président ! Mais c’est vraiment une superbe idée ce club ! Je serais plus qu’honoré de rejoindre ce groupe et prendre la place dans une pièce, ou faire les décors, ou faire les costumes ou juste faire un peu de tout ça en même temps. Compte sur moi pour être de la partie, Président !

Je reparlerais à Naoki d’une convention un peu plus tard. Mais si on pouvait y aller ensemble, ou même avec Kazuki, ça pourrait être vraiment trop sympa ! On pourrait trouver un truc de jeu vidéo qui pourrait être vraiment amusant. Par contre, je ne démords pas du tout de cette idée de club de théâtre ! Je veux tellement y participer ! Je suis beaucoup trop enthousiaste et je veux tout y faire. Faire un choix, c’est particulièrement difficile je trouve. J’espère que j’y trouverais ma place. Ma juste place.  

Même si Kazuki n’est pas du tout intéressé par le théâtre, il ne se gêne pas pour proposer de quand même donner un coup de main. Je m’emballe de nouveau devant les gars.  

- En plus avec Kazuki pour donner un coup de main avec les décors ou préparer des trucs, ça va être déjà super non ! Et tu dois avoir certainement d’autres personnes qui ont rejoint le club également. Ça serait trop malade de faire un moment donné des trucs traditionnels, mais plus au goût du jour, avec des histoires contemporaines et tout.  Pas game de faire du Kabuki, mais pas juste avec des gars, je trouve ça complètement débile que ce soit avec que les gars pour vrai, peu importe pourquoi les femmes ne pouvaient pas à l’époque.

Je marque un court silence. Puis, je me rends compte que je ne sais pas trop quoi faire pour rejoindre le club. Est-ce qu’il y a des critères, des auditions ? Je décide de poser toutes mes questions au président du club.  

- Tout ça pour dire, je signe où pour faire parti du club aussi ? Je dois aller voir quelqu’un pour ça ou juste me présenter au club de théâtre ? Est-ce qu’il faut faire une présentation de quelque chose ? Est-ce qu’il y a une audition ?  

En parlant, je remets donc la peluche à Kazuki. Je me dis qu’il devrait être content du travail, ça ne paraît pratiquement pas que j’ai travaillé sur cette peluche. Je suis vraiment content du résultat malgré les quelques péripéties qui sont survenues. Rien de bien méchant, juste retrouver un vieil ami dans une situation qu’on ne sait pas dans laquelle se placer. Être à la limite entre le « faire comme si rien n’était » ou « rattraper le temps perdu » et qu’au final, on était un peu entre les deux. Le fait aussi que Kazuki ne voulait pas que je quitte sa chambre avec sa peluche. Je me dis qu’il veut vraiment y faire attention, il veut vraiment que ce soit faire sous supervision. Dans un sens c’est correct, de l’autre, c’est que je ne doute pas un seul instant de mes capacités à l’avoir réparée.

Une fois la peluche dans les mains de Kazuki, je ne peux pas m’empêcher de lâcher :  

- Oh, Kazuki, voilà pour toi, ta jolie peluche est maintenant réparée ! Si jamais tu as besoin d’une personne pour faire d’autres réparations, que ce soit pour des peluches ou encore pour des vêtements, n’hésite pas à venir me voir, ça va me faire vraiment plaisir de te donner un coup demain ! Au fait, moi je suis à la chambre U-105 ! Et même chose pour toi, Nashi, si tu as besoin d’un coup de main pour un truc de couture, je sais que tu te débrouilles comme un maître aussi, mais je suis là aussi.  

En aucun cas ça ne me dérangerait que l’un où l’autre vienne dans ma chambre pour que je lui donne un coup de main pour un projet quelconque. Ça pourrait être autre chose aussi, ou juste sortir entre potes aussi pourrait être une bonne idée.  Je ne leur ai pas trop proposé ça par contre, je me dis que peut-être qu’ils ont autre chose à faire que de traîner avec une espèce extraterrestre comme la mienne.  

Mentalement, je prends note de ce que je dois faire pour joindre le club de théâtre, en somme, rien de bien compliqué. Une petite démarche administrative – et je remercie intérieurement tout le monde pour que ce ne soit pas fait électroniquement, sinon j’en serais mort ou j’aurais accidentellement sélectionné un truc que je déteste genre… eum… Athlétisme… - En somme, c’est tout ce qu’il y a de plus simple lorsque j’écoute Nashi. Tant mieux !

D’ailleurs, Nashi flatte un peu mon égo en me disant que j’ai une certaine base et qu’on a déjà fait du talent ensemble. Mais ça me fait quand même chaud au cœur qu’il se souvienne de ces moments qu’on a passé ensemble à pratiquer des morceaux de pièce, soit en étant absolument sérieux parce que c’était la veille la représentation, soit en disant des tonnes de bêtises, juste parce que c’était plus drôle comme ça.

Par contre, je fronce les sourcils lorsqu’il me dit qu’il est moins doué que moi. Pfeuh! Le menteur ! Non mais il fait style qu’il n’est pas bon du tout, alors que c’est essentiellement grâce à lui si je fais du théâtre aujourd’hui.

- Qu’est-ce que tu racontes !? Y’a pas meilleur que toi. Et tu ne me feras pas changer d’avis.

Et s’il proteste, je ne démoderais absolument pas. C’est vraiment lui le pro. Mais ça me plait bien de me représenter dans d’autres univers et d’autres personnages, je pense que c’est ce que j’aime le plus du théâtre. Le regarder… C’est correct, surtout quand c’est fait par des professionnels, mais je préfère largement seulement jouer…

Bien que Nashi m’a traîné quelques fois voir des pièces de théâtre avec lui. Je ne me suis jamais plains, en fait, je trouvais l’exercice intéressant, pour en faire la critique.  

Kazuki est vraiment content du résultat de la réparation que j’ai fait pour sa peluche. Ça me fait grandement plaisir ! Il voit tout mon talent et ça, c’est vraiment cool. Je me dis que j’aurais la chance de faire d’autres réparations du genre s’il me recommande à d’autres personnes.

- Héhé, je suis content que tu sois satisfait de mon travail !, dis-je tout sourire.  

Ensuite, je me lève, mais il me semble que mes plans ne soient pas certains pour la suite. Kazuki propose à Nashi de gamer avec eux. Moi, ça ne me dérange pas du tout, c’est vraiment pour eux. Je ne veux pas les embêter, surtout s’ils avaient des projets spéciaux.

On ne sait jamais.


- Oh ? C’est vraiment pour toi Nashi, je peux m’occuper avec d’autres trucs aussi, ça ne me dérange pas de vous laisser ensuite.  

Je me dis que j’ai un peu gâché leur moment, alors que probablement ils voudront faire ça tous les deux. En même temps, c’est Nashi, alors je ne sais pas ce qu’il souhaite faire avec cette soirée. Moi, perso, ils veulent que je retourne à mes occupations, je n’ai aucun problème, j’ai quelques projets de couture en tête, sinon quelques dessins que j’aimerais coucher sur papier. Bref, ce n’est pas comme si une petite soirée avec un stream à regarder en même temps que faire quelque chose qui me plaît me dérangerait. En même temps, faire une soirée gaming avec les gars me plairait énormément… De toute façon, je sais que je vais être bon dernier et ce, peu importe à quoi je joue.  

Je ne sais pas si je suis soulagé que Nashi veuille que je reste. Une partie de moi se dit que oui, je suis bien content de pouvoir passer du temps en sa compagnie après un si long moment. Une autre partie de moi voudrait bien avoir un moment solo avec lui. Non pas pour faire quoi que ce soit… Juste pour tout rattraper, même si ça pourrait être malaisant… Quoi que ce pourrait ne pas être le cas avec Nashi… On s’entendait si bien à l’époque. D’un autre côté, le fait que Kazuki soit présent à quelque chose de rassurant, ça temporise un peu le tout qu’il soit là.

J’ai un petit sourire désolé lorsque Nashi me demande si je ne suis pas trop rouillé.

Alors…

Comment le lui dire…

- Euh, je ne joue plus trop avec d’autres personnes, alors je ne pense pas que je vais être très, très bon. Je veux dire, je joue seulement sur ma DS… Et j’évite de jouer trop souvent par contre… parce que… Bon, hein, je pourrais faire peur.

Nashi sait TRÈS EXACTEMENT ce dont je parle. Il sait que je n’aime pas beaucoup jouer aux jeux compétitifs parce que sinon, c’est certain que je vais m’énerver. D’ailleurs, c’est pour ça que le jeu que je joue le plus souvent c’est Animal Crossing. Parce que clairement, il y a tout ce qu’il peut me plaire dans ce jeu : des animaux bien mignons, un aspect méga créatif en faisant une jolie île et aucune compétition. J’aime bien aussi les jeux d’énigme, mais parfois je m’énerve parce que je suis vraiment trop mauvais.  

- À vrai dire, je ne connais pas trop les jeux de la Switch, mais j’aimerais bien un jeu coopératif. Ou encore quelque chose de pas trop difficile… Oh… Euh.. Enfin, vous n’auriez pas un Mario Party ? C’est quand même chouette sur DS, mais je joue toujours seul…  Je ne sais pas s’il y a un de sorti…  

Je réfléchis quelques instants, je suis incapable de me souvenir s’il y en a un, s’ils ont prévu d’en sortir un ou c’est juste mort. Mais venant de Nintendo, ils doivent bien proposer un Mario Party sur cette console. Je suis bien embêté. Je me tais, parce que je réfléchis beaucoup trop, j’essaie de me souvenir des jeux qui sont sortis sur la Switch, mais ça ne me revient pas du tout. En fait, il y a fort peu de jeux qui me reviennent en tête.  

- Sinon, en vrai, n’importe quoi peut faire l’affaire. Ce peut être un bon vieux Mario Kart.  

Mon ton ne montre pas de la déception, mais plutôt un moment intense de réflexion. Je jette un coup d’œil à mes deux amis de la soirée, bien prêt à m’amuser et faire un immense travail sur moi, pour d’un, ne pas trop m’énerver contre eux, après tout, ils n’auront rien fait, sauf jouer mieux que moi, et pour deux, tenter être un minimum bon dans un jeu comme un autre.  

Finalement, je prie presque intérieurement qu’ils n’aient pas Mario Kart et qu’on joue à quelque chose de beaucoup plus tranquille. Je pense que ce serait le mieux pour moi. Je ne voudrais pas que Kazuki voit ma tronche quand je suis énervé… Énervé contre moi-même et les machines.