« … Mais elle est grande, tu sais ? »
Se tournant vers Pablo, Tsumugi se met à marcher à reculons pour pouvoir le regarder, l’observer. Intérieurement, elle sourit parce qu’elle a la chance de pouvoir être aux côtés de son ami en pleine crise existentielle, même si, sur le sujet du moment, la jeune fille se sent un peu en porte à feu.
« Emma n’a pas besoin de l’autorisation de Nolan si elle veut fréquenter quelqu’un. »
C’est dur, quand on est proche de chaque partie et que les unes ne vont pas de pair avec les autres. Le casse-tête est complexe, mais dans l’histoire, si elle comprend la surprotection de Nolan, elle ne peut pas être de son avis. Et Emma est la seule à pouvoir donner suite, ou pas, au débat.
« Je comprends que par rapport à lui, tu te retiennes, mais tu ne lui as pas promis que tu n’y toucherais pas ! Si j’ai bonne mémoire… C’est en gros, t’approche pas si tu n’es pas sérieux, c’est ça ? Mais… Pablo… Si tu n’envisageais pas d’être sérieusement sérieux avec elle, tu ne poserais pas autant de questions et tu ne m’en parlerais pas ! »
C’est qu’elle commence à le connaître, Pablo. Il ne s’ouvre pas beaucoup sur ses sentiments et ses émotions, mais quand il le fait, c’est avec la plus grande sincérité, le plus grand sérieux. Le troisième trimestre de l’année passé en avait été une belle preuve. Tsumugi avait fait partie des rares à qui Pablo a demandé de l’aide pour réviser avant les examens. S’il n’a pas pu passer à l’université, il avait au moins réussi son trimestre grâce à ses efforts et sa bonne volonté. Elle se sent nostalgique Tsumugi en pensant à cette période où quasi tous leurs samedis matin étaient destinés à leurs révisions en ville. Ça l’avait surprise aussi, quand il a glissé un mot dans son casier et qu’il lui avait finalement proposé de retourner dans leur planque parce qu’il avait à lui parler. Dommage, la jeune fille n’avait pas su attendre qu’ils soient installés avant de l’asticoter.
Tsumugi finit par s'immobiliser dans la rue, une grimace déformant sa bouche. Mince alors, leur café est fermé pour cause de ravalement de façade. Les échafaudages empêchent l’entrée à l’intérieur du bâtiment et l’odeur de peinture fraîche fait Tsumugi froncer du nez. Heureusement pour eux, ils connaissent une autre adresse et après un regard entendu, ils reprennent leur route, passant devant leur lieu de rendez-vous fermé.
« Surtout que tu sais qu’elle est aussi mon amie et qu’avec toute l’affection que j’ai pour toi, je tirerais moi-même les oreilles si tu… »
Elle s’interrompt, s’immobilise à nouveau, prise d’un vertige soudain. Elle peine à rester debout. Mais quand ses prunelles cherchent des yeux son ami et qu’elle comprend que ça ne vient pas d’elle, elle commence à paniquer.
« P-Pablo..! »
- Tsumugi SatoA l'université ; 1è année■ Age : 29■ Messages : 331■ Inscrit le : 17/10/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 17 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-3
❖ Arrivé(e) en : Début Novembre 2017
Ft. Pablo Mora
Le 23 Juin 2018
- Pablo K. MoraElève ; en 3ème année■ Age : 30■ Messages : 484■ Inscrit le : 25/02/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 18 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
- Ca s’voit tant que ça ? P*tain…
J’me frotte la nuque et avance en détournant le regard vers la devanture du café fermé, puis m’offusque quand elle me menace à moitié :
- Hey, j’vais rien lui-
Wooow, c’est quoi ce… Un tremblement de terre ? Réflexe, j’tiens Tsumugi près de moi et regarde autour de nous, finissant par lever la tête, question de sécurité. Et j’crois que j’fais bien parce que l’un des nombreux balcons sous lesquels on passe depuis tout a l’heure est rempli de plantes. Et qui dit plante, dit pot de fleur qui va valser dans la seconde a cause de ce foutu tremblement de terre.
Ni une ni deux, j’pousse aussitôt en tendant les bras le plus possible et fait un pas en arrière pour esquiver ce satané pot de fleur, qui tombe pile entre nous. Problème, tout se passe si vite que j’ai pas le temps de retirer mon bras dans le processus. Pris dans l’adrénaline, j’y prête pas attention et me préoccupe surtout de Tsumugi :
- P*tain c’est pas passé loin ! Ca va ?! T’as rien ?
- Tenue de Pablo:
Made by Meuh
So small in a massive universe, I'll find my place when I stop living with this curse
- Tsumugi SatoA l'université ; 1è année■ Age : 29■ Messages : 331■ Inscrit le : 17/10/2022■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 17 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-3
❖ Arrivé(e) en : Début Novembre 2017
Ft. Pablo Mora
Le 23 Juin 2018
Tout se passe si rapidement. Le sol semble se dérober sous ses pieds alors que le tremblement de terre secoue violemment la rue. Son cœur bat à tout rompre et elle se sent vaciller. Puis d’un coup, Tsumugi se retrouve plaquée contre son ami, sentant la tension de son bras qui la retient fermement. Elle tremble et ce n’est pas dû qu’au séisme, mais à la panique qui la saisit. Autour d’eux, tout n’est que fracas et grondement.
L’instant d’après, elle se sent projetée. Ses jambes déjà instables cèdent sous la pression. Elle n’a même pas eu le temps de comprendre que Pablo l’a poussé. Elle chute. Elle ne peut que lâcher son sac et mettre ses mains devant elle pour amortir le choc. Ses paumes et son genou raclent violemment le béton avant que son corps ne s’affaisse sur le sol. La douleur est vive dans ses jambes.
« Aïe ! » Gémit-elle, une grimace crispant ses traits.
Serrant les dents, Tsumugi se redresse assez pour constater les dégâts. Des éraflures d'apparence sans gravité sur les mains, des éraflures plus sanglantes sur son genou gauche. Cherchant instinctivement à apaiser la douleur, elle pose sa main sur la plaie et aussitôt Pablo des yeux. Se faisant, son regard se pose sur les débris du pot de fleur. Juste là où elle se trouvait un instant plus tôt. Pâlissant, elle comprend en un fraction de seconde que Pablo vient de lui sauver la vie.
« P-Pablo… » Balbutie-t-elle, sa voix se brisant sous l’émotion.
Un genou écorché, ce n’est rien face à ce qui aurait pu arriver. Son cœur se serre, la reconnaissance l'inonde. Comment pourra-t-elle un jour le remercier assez pour ce qu’il vient de faire ? Ses yeux s'emplissent de larmes, elle essaie de se redresser, tant bien que mal malgré la douleur dans son genou. Et lui ? Comment il va ? S’il est toujours debout, ça n’empêche pas la jeune fille de l’étudier des pieds à la tête. Elle remarque enfin son bras.
« T-ton bras …! » Souffle-t-elle, en réalisant que quelque chose ne va vraiment pas.
Sous la panique, son regard s’écarquille et les larmes qu’elle peinait à retenir se mettent à rouler sans discontinuer sur ses joues.
« T’es blessé ! C’est… c’est de ma faute… » Couine-t-elle, submergée par un sentiment d’impuissance.
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