quand l'inquiétude nous guette

Sourire pour plaire. 

Se taire pour être aimée.

Idéal imposé, gestes mesurés ; mots muselés. 

Et elle en joue, la belle. De ce visage aux teintes innocentes, de cette hypocrisie qui courbe ses lèvres. De ces regards charmeurs qui comblent ses nuits de solitude. Elle maîtrise l'art de savoir quand, avec qui, et pour quelle raison déployer cette facette de son être. Elle incarne une intelligence qui se dilapide dans sa propre valeur. 

Prouver, 

à lui, 

à tous, qu'elle est bien plus qu'un simple réceptacle destiné à engendrer la vie. Alors, elle aspire... Aspire, ouais. À trôner au sommet, jamais satisfaite des simples miettes. Seule la première position compte, le reste n’est que l'ombre de son ambition ardente. Elle ne tolère pas la concurrence. Si jamais l'un ose s'élever trop haut, elle se fait muse de sa chute. 

Abhorrer la condescendance pour mieux l’embrasser. L'arrogance des autres est une offense à sa propre fierté. Un affront à sa propre grandeur. Ironique quand on sait qu’elle est capable de juger les autres avec un mépris à peine dissimulé. Elle n'est pourtant pas si mauvaise graine. Parce que quand son cœur s'enflamme de tendresse, ses mains deviennent les poètes de son affection. Peut-être trop fébriles. Trop touchy. On se perd alors à discerner si elle effleure par dessein ou par nature. On ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre avec elle, sauf lorsqu'elle prend la parole. Alors, les mots deviennent ses alliés les plus fidèles. Répartie acérée, tranche l'air avec une précision implacable. Honnêteté désarmante, dévoile des vérités souvent inattendues. 

Elle est comme une hirondelle, attirée par la splendeur des horizons lointains et la magnificence des panoramas enchanteurs. Dans son cœur réside un amour pour tout ce qui est élégant, tout ce qui est raffiné. Pourtant, quand vient le temps des amours, elle devient l'amante du mignon, du charmant, du délicat ; se laisse séduire par les pétales délicats et les parfums enivrants de ceux qui captent son regard par leur douceur et leur tendresse. Mais comme un papillon qui butine de fleur en fleur, elle effleure à peine la surface de l'amour, par crainte que les promesses se fanent. L'amour se fait poème éphémère - rhapsodie fugace qui s'évanouit dans l'air comme un souffle de vent. 

Puis, il y a cet amour,

pour le somptueux, la grâce, l’harmonie…

La danse. 

L'corps se fait pinceau gracieux - esquisse des arabesques célestes sur la toile invisible de l'espace scénique. Ballet, flamenco, tango... embraser la scène de sa passion ardente, marteler le sol avec une ferveur volcanique. Régner sur cet art, quand la cheville trahit ses efforts.