- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 32■ Messages : 1363■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 18 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
SAMEDI 12 MAI 2018
Rinbo. Plus qu'un surnom puéril, c'est un cri de ralliement. Un phare dans le brouillard. Une bouée à la mer. Une oasis dans le désert. Un an et deux mois qu'ils se connaissent. D'un speed-dating débile à la plus belle amitié qui puisse exister au monde. Seito n'imagine plus sa vie sans Nolan. Il n'imagine plus sa vie sans amis. Plus d'une fois, il s'est questionné. Comment avait-il survécu sans tout ça ? Quelle force motrice l'avait maintenu en vie ? Sans blagues douteuses, sans confidences sur l'oreiller, sans câlins. Avant KHS, pouvait-il appeler ça une vie ? Non. Sa vie d'avant n'en valait pas la peine. Dénuée de toute saveur, il traînait ses pieds sur cette Terre avec l'impudence toute humaine de croire qu'il méritait d'exister. Alors qu'il ne servait à rien. Pas d'accroches, pas de repères. Une boussole sans nord. Une carte sans échelle. Un thermomètre sans graduation. Dans sa poitrine, il n'y avait qu'une pierre noire et friable. Comme il avait vibré ce cœur calciné en découvrant la vie, la vraie. Questionner les conséquences ne l'avait pas empêché de plonger tête la première dans cette amitié délirante. Et maintenant qu'il y est immergé jusqu'au cou, le rivage a disparu.
Rinbo. Plus que le nom tronqué d'une sucette, c'est une preuve de courage. C'est qu'il en faut face à la vie. Car trop souvent, elle est sournoise. Elle te piétine sans dire un mot et te laisse pantelant. Seito l'a expérimenté plus d'une fois. Il connaît la souffrance. Il sait le désarroi. Il a éprouvé la rancœur. Mais cette tristesse, ce puits de douleur, jamais il n'a eu à le vivre. Lorsqu'il avait appris pour le cancer du père de Nolan, il s'était senti bête. Il se souvient l'avoir pris dans ses bras. Puis il lui avait assuré, avec une fermeté sans ambages, qu'il était là pour lui. Toujours. S'il avait besoin de pleurer, de jouer à un jeu vidéo, de se poser dehors, de marcher dans la ville, de se gaver de bonbons, de faire du sport, d'étudier ensemble. Peu importe, il serait présent. Et c'est ce qu'il avait fait. Depuis la rentrée, il ne l'avait pas lâché. Quitte à s'oublier par moment. Engendrant une détresse passagère qu'il avait refoulé dans le noir de sa cage thoracique. Mathéo avait allégé ces trop-plein, sans que le japonais lui explique réellement la teneur de ses préoccupations.
Rinbo. Plus qu'une amitié scolaire, c'est un lien indéfectible. Il n'y a pas un jour où Seito ne pense pas à Nolan. S'ils ne se voient pas dans la journée, il lui envoie un SMS ou lui laisse un haïku dans son casier. Simplement pour lui signifier qu'il est là, même s'il ne le voit pas. En fin observateur, le japonais a remarqué un dérèglement chez Nolan. Au lieu de lui couper la faim, l'abattement l'a fait manger. Plus que d'ordinaire. Plus que ce que son régime lui permet. Il le sait parce qu'il suit tout ça de près. Comme il sait que la prochaine compétition d'athlétisme se tient le 20 mai à Osaka. Au début ce n'était qu'une assiette finie pour l'autre puis rapidement, ça a aussi été l'entrée et le dessert, les gâteaux entre les pauses, les bonbons devant la télé dans la salle commune. Seito n'aurait rien dit si l'enjeu n'était pas de taille. Il en va de la carrière de Nolan. Et tout simplement de sa santé. Sans poser de diagnostic précis sur ce qu'il croit apercevoir, il est inquiet. Alors il profite de cet entraînement post meridiem auquel il assiste – étant rarement absent – pour gratter là où ça fait mal. Nolan fait actuellement une pause après de nombreux tours de piste... et il mange sa deuxième barre protéinée d'affilée. Assis en tailleur sur le sol caoutchouteux, Seito l'observe. D'abord silencieux, il troque très vite ses scrupules pour sa franchise coutumière.
« Tu sais, j'pense qu'une barre, ça aurait suffi largement. Pour le week-end prochain, j'dis pas. Mais là... ça fait beaucoup. Surtout que tu dois encore courir. Ça va t'peser sur le bide. »

Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
- Nolan Le LidecA l'université ; 2è année■ Age : 27■ Messages : 1004■ Inscrit le : 17/01/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 19 ans
❖ Chambre/Zone n° : U-103
❖ Arrivé(e) en : Avril 2016

C’est toi et moi contre le monde
Feat Rinbo
J’ai mal. Mes cuisses me crient de m’arrêter, sonnent toutes les alarmes, prient peut-être même pour que je m’effondre, pourtant je continue. Je ne sais même plus pourquoi je cours exactement. Pour m’entraîner ? Pour la semaine prochaine ? Pour oublier mon père ? Ou au contraire pour lui ? J’en ai aucune idée, tout ce que je sais, c’est que lorsque j’ai mal à toutes les parties de mes jambes, mon cœur est tranquille, lui.
J’ai mal. Et même si tu me vois souffrir Rinbo, tu restes là, à affronter le spectacle, voire même monter sur scène avec moi. Quitte à te demander quel rôle tu devrais jouer. M’engueuler ? Me laisser faire ? Me raisonner ? J’ai commencé par simplement finir ton assiette et puis, l’engrenage s’est lancé et je ne sais plus l’arrêter. Parce que tant que je mange, mon cœur se tait et c’est très bien comme ça.
J’ai mal. De penser à tous ceux qui finiront par être déçus de moi, et mon incapacité à passer au-dessus de la maladie pour donner le meilleur de moi-même. Toi en particulier Rinbo, après toutes les éloges que tu m’as faites, tu dois commencer à te dire que je ne les mérite pas. Non, tu n’oserais pas, mais tu devrais. Je suis pathétique alors que l’espoir est toujours là.
J’ai mal. Quand me voir gâcher tous mes efforts te deviens si insupportable que tu prends la parole. Je sais, je sais. Mais il y a déjà tellement qui me pèse, alors est-ce que je ne peux pas juste continuer à les ingurgiter, pour leur remettre la faute dessus plus tard ? Une autre personne m’aurait dit ça, je l’aurais envoyé bouler. Mais pas toi, qui me suis depuis le début sans relâche, qui se donne du mal pour que je mange bien pour au final me voir tout foutre en l’air.
J’ai mal. Lorsque j’avale la bouchée qui craque sous mes dents. Elle peine à passer, maintenant que je sais de ta bouche que tu désapprouves. J’aurais dû la cracher, mais non. Juste une dernière. Il m’en reste la moitié, je la fixe comme un fruit défendu puis... La pose près de moi sur le banc. La tête dans les mains, je n’y crois même plus.
« J’vais foirer Rinbo toute manière... J’suis pas dedans... J’fais de la merde... »

Japonais #0d4b7a - Français #00cc66 - Espagnol #ff3333 - Anglais #990099
- Seito MoriElève ; en 3ème année■ Age : 32■ Messages : 1363■ Inscrit le : 27/02/2021■ Mes clubs :
Mon personnage
❖ Âge : 18 ans
❖ Chambre/Zone n° : L-1
❖ Arrivé(e) en : Fin Novembre 2016
SAMEDI 12 MAI 2018
Seito ne l'a pas vu venir et il s'en veut. Car il a assisté jour après jour au déclin. C'est dans son plateau que Nolan a pioché. Puis il est allé vers les autres quand ça ne lui a plus suffi. Pourtant il n'a rien dit. Pensant que cela lui passerait. Qu'il avait besoin de se faire plaisir après la douloureuse nouvelle. Mais les jours s'étaient transformés en semaines. Et à présent il ne peut plus prétendre être aveugle. Nolan semble être du même avis. Sa franchise lui hérisse le poil. Seito crache :
« N'importe quoi. »
Il secoue la tête et se redresse de moitié, les genoux toujours au sol. Le français s'était déjà montré défaitiste sur ses résultats mais jamais il n'avait déclaré ne jamais réussir. Cela perturbe le japonais au point qu'il s'interroge sur la suite de cette discussion épineuse. Seito a manqué à son rôle de Rinbo. Maintenant, il doit recoller les morceaux, si tenté qu'il les retrouve tous. Là, éparpillés sur le sol caoutchouteux, il préfère s'entailler la paume des mains à la place de son ami. Se rejeter la faute est donc la seule manière viable pour traiter ce problème.
« C'est ma faute, j'aurais dû faire plus gaffe. J'aurais dû être plus présent pour toi. »
Il avait été distrait par Mathéo, par Pablo, par le club de littérature, par ses devoirs. Au point qu'il en avait négligé le plus important. Nolan avait besoin de lui et, même s'il lui accordait de son temps, cela n'avait pas été suffisant. Il aurait dû faire plus. Il ne saurait dire quoi. Mais il aurait dû faire plus. C'est ce qu'on attend d'un meilleur ami, de gommer toutes les imperfections de l'autre. Seito se relève complètement et ôte le bout restant de barre protéinée pour s'asseoir à côté de Nolan. Avec une douceur infinie, ses doigts frôlent le côté de sa cuisse recouverte par le short moulant.
« Tu fais d'la merde parce que tu manges trop. Et t'es pas dedans à cause de ton père. Ça veut pas dire que tu vas foirer. Ça veut juste dire que là, tout d'suite, maint'nant, ça va pas. »
Cette constatation est énoncée avec le plus grand calme. Il n'y a aucun jugement dans sa voix. Juste une liste de faits. Qui, une fois déballée, s'annonce plus retorse qu'une liste de courses en pleine pandémie. Il écrase la barre dans son poing. Une chose est sûre :
« Mais c'est pas grâce à cette barre que ça va aller mieux. »

Comme un jour sans lumière | Ou un orage sans éclair | Emerger sans toi n'aura aucun sens.
Une route pleine de dangers, on adhère, alors... | Risquons tout pour s'accorder cette chance.
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