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Arizona Williams
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Arizona Williams
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Arizona Williams

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Lun 18 Déc 2023 - 0:18


samedi 23 juin 2018 11H25


Une boule au ventre, comme un poids qui pesait atrocement lourd dans son estomac. une angoisse enfouie profondément, comme un mauvais pressentiment. Elle s’était levée avec le cœur lourd, comme si quelque chose n’allait pas. Finalement ce n’était peut-être pas une bonne idée d’aller voir Evan et s'excuser. Finalement est-ce qu’elle avait vraiment besoin de ça pour passer à autre chose. Le problème était sans doute plus profond que ça, et cette foutue nuit avec cet étudiant débile n’avait rien à voir avec son malaise, un malaise présent depuis bien longtemps, un malaise déjà présent quand elle était à Tokyo. qu’est ce qu’il dirait lui s’il était au courant de tout ça? s’il savait la vie qu’elle mène ici… s’il savait qu’elle démenait ciel et terre pour réussir à l’oublier, en vain. Arizona souffla, seule dans son bureau. Il ne pensait pas à elle, il avait dû passer à autre chose, depuis longtemps, bien longtemps déjà. elle, il lui a fallu 6 ans, 6 ans pour se rendre compte qu’elle était seule dans cette histoire.

ça lui arrivait de venir bosser le samedi matin, quand elle avait pris du retard la semaine parce qu’elle n’arrivait pas à se concentrer sur ses tâches à faire. Son cerveau était plein, plein en permanence, passant d’une pensée à l’autre, toutes plus tristes et angoissantes les unes que les autres. Naoki devait l’appeler dans l’après-midi, il était convenu qu’il vienne jusqu’ici avec Evan. “Qu’on en finisse et vite…” La lassitude s’était emparée d’elle. pourquoi était-elle si heureuse à Tokyo et si triste ici, pourtant elle n’avait pas changé. Et elle avait l'habitude de changer d’environnement, Arizona avait vécu dans 3 pays différents. Elle trouvait sa place qu’importe l’endroit, sans s’imposer sans vraiment faire d’effort, elle était heureuse quelque soit l’endroit. alors qu’est ce qui clochait ici?

Dans le fond elle savait très bien que ce n’était ni cette ville, ni cette université qui la rendait malheureuse. Arizona se sentait incomplète. c’était comme si elle avait été arrachée à la moitié d'elle-même. Et cette moitié c’était lui, sans lui, elle ne faisait que errer, sans lui elle se sentait vide, sans lui plus grand chose n’avait de sens ni d’importance, et elle pouvait faire semblant de s’enticher du premier venu, elle pouvait faire semblant d’être l’assistante sociale dévouée qui ne compte pas ses heures par dévotion pour son travail, elle pouvait faire semblant de sourire au monde entier. Elle se sentait vide. et se vide commençait à la remplir, ce vide qui pesait si lourd.

Avec lui, elle se sentait vivante, même si ça voulait  aussi dire se rendre malade. cette amour l'avez consumé et malheureusement, Arizona Williams n'avait rien d'un Phoenix.

Elle souffla encore une fois, elle en avait marre de se torturer. Alors elle se leva de son siège brusquement, il fallait qu’elle sorte d’ici, prendre l’air, fumer une cigarette, tout ce qui aurait pu apaiser son cœur malade.

11h38 première secousse


debout, les mains plantées sur son bureau, la terre tremble. Elle ne comprend pas tout suite et pendant quelque seconde elle a l'impression que ce sont toutes ses émotions qui font trembler le sol. Ce n'est qu’au premier livre qui tombe qu’elle comprend. Arizona est tétanisée. Les séismes sont fréquents au Japon, pourtant elle ne s’y est jamais habituée. La terre qui se met en colère, tout ce chao et cette violence, la font revenir en arrière, ses premiers souvenirs d’enfance, la guerre et la Syrie. Son beau pays, son cher pays martyr, meurtri, torturé, défiguré par tant d'années de massacre et de violence. des cris, des pleurs et du sang. bientôt tout son bureau s'agite et son ordinateur tombe au sol, les tiroirs s’ouvrent, les armoires vacillent, certaines tombent et leur contenu avec. derrière la porte de son bureau des cris et des pleurs, la panique. son corps perd toutes ses forces et le petit être humain qu’elle est se recroqueville sur elle-même. Elle bouche ses oreilles, ferme ses yeux. Mais elle entend tout et elle voit tout. Ses souvenirs se mélangent au chaos autour d’elle.

La petite privilégiée qu’elle est à l'abri dans sa tour d’ivoire, n’a rien perdu lors de la guerre. Pourtant elle entendait les atrocités de ce qu’il se passait, les cris des mères qui perdaient leurs enfants. Les pleurs des bébés désormais orphelins, les odeurs de la poudre à canon et du sang qui arrivaient jusqu’à elle. des amis qui ont perdu un bras, un jambe, un œil. La petite privilégiée à l'abri dans sa tour d’ivoire. et la terre continue de trembler, pendant des secondes, des minutes interminables, elle ne sait pas, elle n’a plus la notion du temps. Des documents, des livres lourds tombent sur elle, égratignant son visage. quelque goutte de sang perle sur son front mais elle ne sent rien.

Elle ouvre enfin les yeux, mais la terre tremble encore. Les larmes coulent, il était le seul à savoir la calmer lors d’un séisme. Des années avant sa rencontre, ni ses amies japonaises, ni ses parents n’avaient réussi à la rassurer lorsque la terre se mettait en colère. Mais lui il avait réussi, en l’enveloppant avec corps en la serrant fort contre lui. il avait réussi dans tous les domaines, là où tout le monde avait échoué. il avait su lire en elle alors que personne n’avait réussi. La boule au ventre était toujours là, encore bien présente, plus lourde encore. Peut-être que la terre ne s'arrêterait jamais de trembler, comme la colère sourde qu’il y avait en elle depuis qu’elle avait quitté Tokyo. Son corps ne répondait plus, elle avait l’impression qu’Arizona williams allait disparaître dans les tréfonds de son esprit, emportée à tout jamais par ses peurs et ses angoisses.

et puis…la porte qui s’ouvre dans un fracas, elle n’ose pas regarder, elle ferme les yeux. toute petite chose recroquevillée, près de son bureau, presque ensevelie sous des tas de dossiers et de livres. Et puis une odeur, un parfum. cette senteur qui mêlait la fraîcheur mordante et la sensualité animale. elle pouvait le reconnaître entre mille ce parfum. Elle l'avait sentit lors de leur première rencontre et elle avait été hypnotisé par ce parfum, par ce sourire, par ce regard, par cet homme tout entier. était-elle en train de rêver? ses yeux s'ouvrent, mais elle le savait avant même de les ouvrir. il s’ouvre de plus en plus grand. était-elle en train de rêver?

“Jun….Junko!”


Elle n’avait pas prononcé son nom depuis son départ, elle ne l’avait même pas évoqué auprès de qui que ce soit. comme si ne pas parler de lui allait le faire disparaître, comme si ne pas parler de lui allait lui faire oublier l'existence de cet homme. Junko Fushita, Jun, Habibi, l’amour de sa vie, l’objet de ses désirs mais aussi celui qui avait causé sa perte et son départ de Tokyo. Elle tendit les bras et il l'enveloppa comme il savait le faire, comme il avait toujours su faire. Et Arizona pleura, elle pleura fort, elle pleura longtemps, sans pouvoir s’arrêter. Ce n’était pas le séisme, ce n’était pas le sang qui coulait sur son visage, ce n’était pas tous ces souvenirs qui l'avait terrorisée tant de fois. Elle pleurait pour lui, elle avait retrouvé sa pièce manquante, elle avait retrouvé sa raison de vivre, la source de son bonheur ultime. elle respirait de nouveau, elle avait retrouvé son antidote. La boule au ventre avait disparu. Elle l'aimait tellement, si fort.  Elle n'avait jamais cessé de le faire, c'était inscrit dans son ADN, elle ne pouvait pas faire autrement. Elle aimait Junko Fushita à en mourir.

Sa tête, son cœur, sa peau, ses poumons, c’était tout son être qui était en manque de cet homme qui avait finalement fini par l’empoisonner. Si Junko était une drogue, Arizona en était accro. La vie lui avait permis de se sevrer mais un toxicomane reste un toxicomane jusqu’à la fin de ses jours, même après des années d'abstinence. Et elle savait, elle avait conscience que la descente serait terrible. mais pour l’instant elle avait besoin de son shoot. Arizona allait continuer de pleurer jusqu’à ce qu’il ne reste plus une goutte d’eau dans son corps.

Junko la serrait fort contre elle, comme il savait le faire. Arizona profitait de chacune des sensations que lui procurait cette étreinte, la force de ses bras, la douceur et la tendresse. Elle était bien, comme apaisée et le cœur léger. Elle aurait pu rester ainsi jusqu’à la fin de sa vie. la terre s’était arrêtée et les tremblement aussi. La petite brune leva les yeux vers lui. Elle ne rêvait pas, il était bel et bien là. il était si beau, on aurait dit un ange.

"Qu'est ce que tu fais là Hab...Jun?"


tenue d'Arizona:

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Mer 20 Déc 2023 - 12:02
Elle porte son nom, et son prénom, cette plaque en inox doré. Elle est accrochée à la porte du bureau, et ses yeux sont accrochés à elle. A ses kanji, qu’il a longtemps écrits, qu’il a longtemps tracés, sur la peau de son corps nu, sur les reliefs de son cœur. Ses kanji qu’il ne peut pas oublier, et qui le suivent jusqu’à être notés parfois sur une pochette où il range certains de ses cours. Ils sont toujours là, dans un coin, griffonnés quelque part où ils, lorsqu’il pense en être libéré, reviennent à lui comme un cuisant rappel d’une histoire à la fois douce, à la fois amère, à la fois rien car c’est ce qu’il espère, mais visiblement tout et il fuit encore cette réalité.

Il est là, planté devant cette porte depuis au moins dix bonnes minutes. Il ne sait même plus pourquoi il est venu. On est samedi, elle n’est pas censée être ici. Pourtant, il l’entend parfois vivre, exister, de l’autre côté de cette porte. Une partie de lui se prépare au combat, hurle à sa rage et à sa colère que c’est maintenant, qu’elle lui doit une explication et qu’elle reviendra de gré ou de force. L’autre part de lui se refuse à ouvrir cette porte. La poignée est là, à portée de sa main droite. Il a juste à tendre le bras, et appuyer. Ce n’est pourtant pas si difficile.
Et pourtant, pourtant… ô combien il hésite. Il piétine dans sa tête et ça résonne jusque partout dans son corps. Les mains moites, la respiration irrégulière comme si quelqu’un s’assoit sur sa cage thoracique. Son regard brun tombe sur cette poignée, si intimidante.

Il est venu pour elle, finalement.
Non, non… Il est venu à Kobe pour ses études, parce que c’est une bonne université. Parce qu’il a besoin d’un diplôme reconnu pour trouver un bon travail ensuite, qu’on reconnaisse sa valeur. Il est venu ici pour lui.
Tu es venu ici pour elle.

La queue entre les jambes, c’est lui qui lui court après cette fois. C’est humiliant. Il n’aime pas la façon qu’elle a de le mettre à mal comme ça. Il n’aime pas la façon dont il se sent, ce qu’il ressent. Ce qu’il a ressenti, et ce qui le traverse depuis son arrivée à Kobe et bien avant encore, lorsqu’il faisait le nécessaire pour être transféré ici. Tant d’efforts, tant d’énergie, pour elle. Junko cille.
Ici, il se déteste un peu plus encore.

Profonde inspiration. Souffle mesuré et maintenu lorsqu’il expire. Reprendre le contrôle.

11h38, Junko pose la main sur la poignée.
En réponse, elle tremble. Tout tremble. C’est progressif, mais rapide. Et dans sa tête, tout va aussi vite. Il entre, malgré les secousses. Son équilibre est précaire tant il se précipite. Il se retient de tomber en avant sur un des fauteuils crème du bureau. D’instinct, son regard brun la trouve. Elle lui fait face, mais ne semble pas le voir. Il sait. Il va pour passer sous son bureau, l’ordinateur tombe et il l’écarte d’un malheureux réflexe, envoyant valser l’appareil contre un mur et se blessant la main en même temps. Mais il ne le sent pas, l’adrénaline recouvre la sensation de douleur. Junko est plié en quatre sous le bureau de l’assistante sociale. Il tend la main, attrape un bras et tire vers lui.
Elle vient, elle est toujours aussi légère, il n’a aucun mal à l’amener à lui. Il n’est pas sûr qu’elle ait conscience de quoi que ce soit. Mais elle le regarde enfin et dans un sursaut de ses yeux, elle l’appelle. Oui, c’est lui “Junko”.
Il l’enferme contre lui, sous le bureau en sécurité. En attendant que les secousses passent. En attendant la fin du séisme.

Avant qu’un autre ne le prenne.

Il pose une main dans ses cheveux bruns qu’elle a préféré laisser libres aujourd’hui. De son autre, il la maintient contre lui. Jun’ cache son nez dans sa chevelure. Naturellement, lui aussi a peur. Une pensée fugace d’un bâtiment qui s’écroule le traverse. Il la serre plus fort encore. Il a l’impression qu’une éternité passe avant que la terre ne s’arrête de trembler. Ce n’est pas le premier séisme de sa vie, c’est pourtant toujours aussi impressionnant, ce soudain rappel de sa propre mortalité.

Le séisme a cessé, c’est un autre qu’il a entre les bras. Elle pleure encore. Il ne la lâche pas encore, n’est pas tellement certain de ce qu’il doit faire. Il ne sait déjà pas gérer ses émotions alors s’occuper de celles des autres… Il choisit l’option la plus simple : attendre. Dans un silence seulement entrecoupé par les pleurs de la brune, Junko se perd dans ses souvenirs et quelque part, il aimerait que cet instant dure une nouvelle éternité.
Mais déjà, elle relève ses yeux vers lui. Junko plonge dedans et un instant il oublie ce pourquoi il est venu. Il oublie l’humiliation, il oublie la colère, il oublie la peur. Il oublie la douleur. Un instant, il s’égare dans la possibilité d’envoyer tout en l’air et de s’enfuir avec elle.

Elle qui l’a abandonné. Elle qui lui a tourné le dos. Elle, pour qui il a tout plaqué, pour qui il s’est ruiné, mis en danger. Elle pour qui il a mis sa vie et peut-être son avenir en jeu. Il a parié, et pourquoi faire ? Au final, pourquoi faire ?
Il en sait rien.

« Qu'est ce que tu fais là Hab...Jun? »


Hab- Jun. Ouais, c’est ça.
Brutal rappel à la réalité de ses émotions, à la réalité de son égo blessé.
Son regard se refroidit alors qu’il s’enferme de nouveau dans la forteresse de son âme, levant le pont-levis et condamnant toute entrée dans son palais de l’esprit. Il aurait voulu lui partager ses couleurs, avec lesquelles elle a tant peint dans le passé. Elle n’en a rien fait.

« Tu me dois des explications. »


Non, ce n’est pas lui qui est venu pour elle. Non, ce n’est pas à lui de s’excuser. Non, ce n’est pas à lui d’assumer ses erreurs, et lesquelles d’ailleurs ? C’est elle qui est partie. C’est elle qui a laissé tomber, qui l’a laissé tomber. C’est à elle que reviennent les torts et tous les torts.
S’il est là, c’est seulement pour qu’on lui redonne ce qui lui revient de droit.

Junko passe son pouce sur le front d’Arizona, retire un peu de sang sur la peau douce de la jeune femme. Et encore une fois, avec elle, il ne dit pas ce que son corps exprime. Coupé en deux entre ses émotions et entre ses ressentiments, il se sent soudain extrêmement comprimé, là sous le bureau, elle si proche. Junko préfère la fuite.
Il sort de sous le bureau, se relève doucement. Ses jambes pleines de fourmis encore et ses sens en éveil à cause de l’adrénaline provoquée par la catastrophe. Il parcourt rapidement des yeux la pièce. Tout est en pagaille. Il revient à la brune rapidement, et la fixe, son expression hésitant entre l’énervement, le soulagement, une affection instinctive et un scepticisme marqué d’être réellement en train de vivre cette rencontre.

Arizona.
Il n’a même pas osé dire son nom.

Et c’est dans le silence qu’il la regarde. A l’intérieur de lui, c’est une cacophonie comme il en a peu connu.
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[TERMINE] La terre qui tremble et mon cœur qui s'arrête. Pv Junko Empty Re: [TERMINE] La terre qui tremble et mon cœur qui s'arrête. Pv Junko

Mer 20 Déc 2023 - 22:42


Elle avait fui, elle avait fui loin de ses amis, de sa famille, loin de Junko. Elle avait tout laissé derrière elle. Arizona avait beau faire croire à tout le monde que sa venue à Kobe était due à une évolution de carrière, un changement d’environnement, elle avait beau faire croire à tout le monde qu’elle ne supportait plus Tokyo et le tourbillon intense de cette ville. Personne ne l’avait cru, mais personne n’avait osé lui dire la vérité en face. tout le monde savait. Elle avait fui, elle avait envoyé sa vie et son quotidien valser pour un homme, pour cet homme. Celle qui jouait à la femme indépendante, Arizona williams sur qui tout glisse comme de l’eau, Arizona Williams l’insouciante, l’indomptable la légère. Elle avait juste fui.

Elle savait que si elle le revoyait son corps et son coeur allait flancher, elle savait que si elle le revoyait, cette fuite n’aurait servi strictement à rien. Junko Fushita avait marqué son corps et son coeur à jamais. La boule au ventre était revenue, plus grosse encore, elle en avait la nausée. Il était là, la serrant contre lui. et elle se détestait d’apprécier cette étreinte, elle se détestait de l’avoir espéré tant de fois depuis son départ. Au moment où il l’avait touchée, elle s’était sentie revivre et son cœur avait explosé sous un flot de larmes incontrôlable.

Mais la terre avait cessé de trembler, tout ça n’était pas un rêve. Elle avait un million de questions en tête, mais la seule qui était sortie c’était la raison de sa présence ici. Elle l’avait appelé par son prénom. Elle ne l’avait plus fait depuis tellement longtemps. il était son “habibi” , son amour, sa vie toute entière et elle lui avait donné ce surnom affectueux qui voulait dire tellement de choses en arabe. Junko s’était toujours intéressé à ses origines et c’était tout naturellement qu’elle lui avait appris quelque mot et qu’elle lui avait donné ce surnom. Mais elle ne pouvait plus l’appeler comme ça, Junko était redevenue Junko rien de plus. Il l’avait compris, il s’était relevé.

La terre avait cessé de trembler, mais le séisme était maintenant en elle. Junko s'était relevé et il la regardait fixement. Son corps près du sien lui manquait déjà atrocement. Son corps l’appelait, son cœur aussi. Mais aujourd’hui c’était son cerveau qui était au commande. Et très vite les rancœurs du passé refirent surface.  il attendait des explications. des quoi? Le cerveau d’Arizona ne fit qu’un tour. la petite brune se redressa. Il avait osé. un sourire nerveux puis un rire. comment osait-il? Comment avait-il le culot de venir jusqu'ici pour lui demander des comptes? Le séisme avait réveillé quelque chose en elle. une colère sourde qui lui était inconnue auparavant. La petite brune était maintenant face à lui, elle se dépoussière, c’était le chao dans son bureau, c’était le chao dans sa tête. L’arrivée de Jun avait créé un véritable cataclysme..

“Tu te fous d' ma gueule?”


Elle riait maintenant nerveusement, des explications? Mais lui il donnait des explications quand elle restait sans nouvelles pendant des jours? Il lui donnait des explications quand elle se sentait totalement abandonnée, des explications aux “Je t'aime” restés sans réponse, au message laissé en vue, aux nuits entières passées à pleurer. à la tromperie. Junko lui avait fait vivre les plus belles années de sa vie mais aussi les plus difficiles. mais elle lui avait toujours pardonné, inconditionnellement. Elle se disait qu’il finirait par changer un jour, qu’il finirait par se rendre compte que c’était elle et pas une autre, parce que pour elle c’était lui et pas un autre. Elle s’approcha de lui, la petite Arizona, toute petite face à ce géant. Elle leva les yeux vers lui, folle de rage.

“ça fait mal hein? t’as mal là? souffre comme j’ai souffert alors, pleur comme j’ai pleuré et hurle comme j’ai hurlé.”elle marqua une pause, elle était folle de rage, folle de rage qui la face passé pour la méchante, pour celle qui avait des choses à se reprocher. “ j’étais là… j'étais là et tu ne me voyais pas! j’étais là et tu ne m’entendais pas! peut-importe ce que je faisais, peut-importe ce que je disais. Cette relation n’a jamais compté pour toi, elle n’a jamais été une priorité!”


Elle avait mis de côté tout leur bon souvenir pour ne garder que la colère, elle avait mis de côté son amour, pourtant cette amour lui explosait en pleine face, il était là face à elle mais Arizona se faisait violence pour ne pas le laisser sortir. elle l’enfouit profondément en elle. Elle avait mis de côté leur complicité, elle avait mis de côté leur rire, leur moment de incroyable de tendresse, elle avait mis de côté les moments où ils n’avaient pas besoin de parler pour se comprendre, elle avait mis de côté leur perpétuel jeu de séduction qui l’avait enivré pendant 5 ans, les nuits passées à découvrir son corps à crier son nom, à sentir son odeur. Elle avait mis de côté tout ce qu’elle aimait chez lui, tout ce qui la rendait accro.

Elle ne se souvenait maintenant que de ses pleurs, de sa solitude et de sa détresse dont il était la cause, le sentiment insupportable d’avoir perdu son temps, de ne pas avoir été respecté. Arizona était submergée, elle avait envie de pleurer, encore, elle avait envie de hurler, sur lui, sur le monde. Elle avait perdu son oxygène et elle suffoquait maintenant sans lui, sans son amour. Ses yeux humides de colère regardaient Junko, le fixant sans détourner un instant le regard. Elle leva ses poings vers lui et frappa sur le torse du jeune homme, elle savait que même si elle y mettait toute sa force elle ne lui ferait pas mal. C’était plus fort qu’elle, elle avait besoin d’un contact physique avec lui.


“Comment tu oses me demander des explications alors que tu ne m’en as jamais donné…t’es vraiment qu’un sale connard égoïste!”


Arizona tremblait, elle était essoufflée et son cœur battait à cent à l’heure. son coeur voulait lui hurler qu’elle l’aimait, qu’elle n’avait aimé que lui et qu’elle l’aimerait toute sa vie.Elle voulait lui dire qu’elle était partie pour le voir revenir vers elle, pour qu’il se rende compte qu’elle était indispensable à sa vie, qu’il lui dise combien elle lui avait manqué et combien il l’aimait. Mais l’humiliation de ce qu’elle avait subie dans son ultime tromperie, l'empêchait d’en dire plus, de se ridiculiser davantage. parce qu’après tout c’était ça la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase, cette femme avait qui il avait couché. Elle en faisait encore des cauchemars, souvent, très souvent. Elle le voyait avec cette femme qui n’avait pas de visage mais semblait tellement mieux qu’elle, sur tous les points. Elle les voyait couché ensemble, elle le voyait la caresser comme il la caresse, lui dire des mots tendres à l’oreille comme à elle, lui sourire comme il souriait avec elle et la posséder tout entière comme il la possédait. Cette vision lui était insupportable. La nausée.

Elle se calma un peu, Arizona remis de l'ordre dans sa tête. Son regard se dirigea vers la porte de son bureau, l’agitation de dehors. La petite brune fronça les sourcils avant de verrouiller sa porte à clé. Peu importe si le plafond leur tombait sur la tête, personne n’allait les déranger et cette discussion prendrait fin quand elle l’aurait décidé. Si son cœur était sur le point d’exploser sa tête n’était pas en reste et un horrible mal de crâne martelait sa boîte crânienne. La petite brune passa sa main sous sa fange avant de la regarder. du sang. Elle ne l’avait pas sentie sur le coup. Le choc d’avoir revu Junko avait été bien plus fort que la chute du livre sur son front, bien plus fort que le séisme. l’assistante sociale prit appuie sur son bureau avec ses mains, le malaise n’était pas loin.

“Maintenant tu vas répondre à ma question jun, qu’est ce que tu fais ici? et qui t’as dit que j’étais là, que j'aille insulter le traître qui m’a vendu!”


son regard était noir de haine, du moins c’était le masque de la haine qu’elle avait abordé. Junko devait savoir que la petite Ari, sa petite Nadjmi, avait disparu. qu’il ne restait plus rien d’eux deux.

tenue d'Arizona:

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Junko Fushita
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[TERMINE] La terre qui tremble et mon cœur qui s'arrête. Pv Junko Empty Re: [TERMINE] La terre qui tremble et mon cœur qui s'arrête. Pv Junko

Jeu 21 Déc 2023 - 0:34
« Tu te fous d' ma gueule? »


Un instant, il a cru lui répondre que c'est une blague, qu'il est venu la chercher et partir avec elle, qu'il oubliera tout et qu'elle oubliera tout, qu'ils peuvent recommencer de zéro, comme au premier jour. La première nuit. Un 14 février.
Un instant seulement.

Dans ses yeux, il n'y a que des flammes. Elles ne sont pas de passion, ni d'amour. Il n'y voit que la douleur. Est-ce que c'est celle d'Arizona, ou est-ce que c'est la sienne ? Elles dévorent son doux regard de miel, et à la place de son sourire adoré, il n'y a que la colère. Elle ne laisse pas place à son amour, elle ne laisse pas place à son affection. Il regrette la douceur de ses gestes. Il regrette la lumière qu'elle projetait sur lui, à chaque fois qu'elle lui souriait. Elle ne lui jette que du feu. Elle est pareille à de l'acide. Elle est toxique comme l'arsenic.
Junko reste interdit devant ses mots, devant son rire. Une expression grave le traverse. Il sent monter en lui un autre feu, qu'il gère mal, qu'il ne contrôle pas. Inconsciemment, il serre les dents. Il tend son corps. Il serre les poings. Inconsciemment, tout en lui prend la mesure de la tension qui grimpe, de la température qui s'est refroidie.

Qu'est-ce qu'elle veut dire par là ? De quoi, il se fout d'elle ?

« Et toi pas ? » lâche t-il le pouce posé sur front.


Trois mots, seulement. Mais suffisant pour fissurer le barrage de ses émotions qu'il contient depuis le départ de la brune. Nadjmi ne l'éclaire plus, Nadjmi a disparu de son ciel. Elle n'a laissé derrière elle qu'une trainée de poudre à laquelle elle est en train de mettre le feu, en direction de son cœur. Junko ne montre rien.
Lorsqu'elle s'approche de lui et, comme souvent, se plante devant lui, les yeux dans les yeux, ce n'est pas pour monter sur ses petits talons et lui décrocher un baiser. Ses yeux bruns rencontrent les siens, et il ne voit que l'enfer. Son propre reflet le regarde, à travers les pupilles d'Arizona, si bien qu'il ne sait plus qui lui parle au final.

« Ça fait mal hein? T'as mal là? Souffre comme j’ai souffert alors, pleure comme j’ai pleuré et hurle comme j’ai hurlé. »


Qu'est-ce qu'elle en sait au juste ?
Elle n'était pas là pour le voir. Qu'il ait versé des larmes ou non, qu'est-ce que ça pouvait lui foutre ? C'est elle qui est partie. C'est elle qui a abandonné. Elle qui a perdu.
Mais le trou dans sa poitrine se creuse plus fort. Plus loin. Plus vide, encore.

« J’étais là… j'étais là et tu ne me voyais pas! j’étais là et tu ne m’entendais pas! peut-importe ce que je faisais, peut-importe ce que je disais. Cette relation n’a jamais compté pour toi, elle n’a jamais été une priorité! »


Le feu aux poudres.
Il déglutit, mais surtout pour ne pas exploser encore. Et dans ses yeux, comme dans ceux d'Arizona, c'est leur monde qui part en fumée. Les restes de leur lien qui s'effrite.
Il ne peut pourtant retenir le mouvement de sa tête, léger, de gauche à droite. Comme si les muscles de son corps agissent d'eux-mêmes pour la contredire dans son silence qu'il s'évertue à conserver. Et pourquoi faire, finalement ? N'est-elle pas en train d'outrepasser ses droits ? N'est-elle pas déjà en train de lui manquer de respect ? Pourquoi se retient-il de faire pareil ?

Quelque part, au fond de lui, il veut juste la serrer dans ses bras.
Il a un geste, en voyant le sang sur son front. Il veut remettre une mèche de cheveux derrière son oreille, dégager la plaie pour la voir de plus près et s'assurer que ce n'est rien. Il lève le bras, mais n'a pas le temps de la toucher que deux poings s'abattent sur son torse. Junko recule d'un pas, d'un seul.

« Comment tu oses me demander des explications alors que tu ne m’en as jamais donné…t’es vraiment qu’un sale connard égoïste! »


C'est fini.
Il ne veut plus.
Il veut partir.
Il veut s'enfuir.
Il n'aurait jamais du venir.

Elle ferme la porte à clef derrière lui et un soupire gonfle sa poitrine avant qu'il ne souffle doucement dans un silence lourd. Il est coincé. Coincé ici, dans cette pièce avec elle.
Coincé ici à Kobe, parce qu'il est trop con.

« Maintenant tu vas répondre à ma question jun, qu’est ce que tu fais ici? et qui t’as dit que j’étais là, que j'aille insulter le traître qui m’a vendu! »


De dos, le froid n'en est que plus grand mais c'est à lui d'exploser. La fissure se fend plus profond encore, et le feu prend. Tout éclate.

« T'es sérieuse quand tu dis ça ?! Je suis venu par magie à ton avis ? » crache t-il entre ses dents serrées. « J'ai eu besoin de personne pour savoir où tétais partie. » Il la trouvera, où qu'elle aille. « J'ai tout quitté pour venir ici, et tu me traites comme ça ? »


Il n'ose pas répéter l'injure, mais il l'a en écho dans sa tête. Sale connard égoïste. Il revoit son visage, et sa haine. Il l'entend lui dire. Il voudrait oublier ça, mais c'est trop tard. C'est marqué à jamais dans son crâne, sur son âme. Sale connard égoïste.
Elle a tenu le poignard et par-dessus sa plaie, a enfoncé son poing sur la poignée pour faire traverser la lame.

« J'ai tout laissé à Tokyo pour venir là ! » Pour la trouver. Dis-lui. « Tu te casses du jour au lendemain, tu jettes tout par la fenêtre, tu- » Veux l'oublier. « C'était- » Important pour lui aussi.


Les mots ne sortent pas, s'étranglent de rage et de colère et il ne les ravale pourtant pas. Ils lui restent en travers de la gorge. Sentiment immense de mal-être. Souffrance intense, mais il ne sent que la colère. Junko détourne le regard, plein de ressentiments. Les poings serrés, il se retient d'exploser plus le bureau de l'assistante sociale mais même ça, ça ne veut pas sortir. Même ça, ça ne veut pas s'exprimer.
Il retient encore un flot de paroles, et il ne sait pas pourquoi. Dans une ultime tentative d'étouffer les flammes qui le consument.
Son regard se repose sur elle.

Tout n'est qu'un chaos sans nom, en lui et autour de lui.
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Jeu 21 Déc 2023 - 2:19



Et puis junko explose, pas aussi fort qu’Ari dans ses gestes, pas aussi fort qu’Ari dans ses mots mais elle le voit et elle le sait. Le visage décomposé du jeune homme montre tout. L’américaine écarquille les yeux, il a l’air malheureux, triste et en colère. n’était-ce pas ce qu’elle voulait qu’il souffre comme elle souffre. Pourtant le voir comme ça ne la faisait pas se sentir mieux au contraire. elle ne jubilait pas. Elle se sentait encore plus mal. Alors sans réfléchir elle marcha vers lui et tendit son bras vers le visage du jeune homme, le voir comme ça lui était insupportable, le voir si triste lui brisait encore plus le coeur; Et tant pis s’il ne savait exprimer ce qu’il ressent, tant pis s’il ne l’aimait pas autant qu’elle elle l’aime. Tant pis si elle doit l’attendre des jours et des nuits. Le voir comme ça lui donne envie de mourir. Elle n’était plus qu’à quelque mètre de lui, prête à reprendre ce qui lui appartenait.

Il était là à portée de main et le regard plongé dans le sien, elle s’apprêtait à mettre un terme définitif à cette fuite. il était si beau, même triste, même en colère, son visage était toujours aussi doux et ses traits aussi fin. Junko dégageait toujours autant de charisme. ça ne faisait quelque mois qu’ils ne s’étaient pas, et à l’échelle du monde ça n’était rien. Pourtant ça lui paraissait être une éternité cette séparation. La main tendu vers le pardon, elle était prête à faire une trêve.

Malheureusement quelqu’un interrompit cette ultime tentative de sauver ce couple à la dérive. Derrière la porte, une personne devait être à la recherche de personnes bloquées dans les salles, pour les faire sortir d’ici. Arizona se figea comme une statue, elle fixait Junko avec un regard rempli de tristesse et d'incompréhension. on entendait plus que la poignée qui essayait en vain d’ouvrir la porte et un homme derrière qui appelait pour s’assurer qu’il n'avait personne dans le bureau de l’assistante sociale.

Arizona resta immobile, suspendu à la voix de  la personne qui était derrière la porte, puis finalement persuadé que le bureau de miss Williams était vide, la personne partie. Arizona toujours à quelque centimètre du japonais, abandonna son idée de l’enlacer, abandonna l’idée de tout pardonner. Comme si elle était revenue à elle-même. mais les mots de Junko l'avaient envahi. il n’étaient pas du genre à s'étaler et d’ailleurs lors de leur dispute Arizona avait souvent l’impression de s’embrouiller avec un mur et il lui fallait user d’un tas de provocation pour pouvoir faire sortir Jun de ses gonds.

La petite brune fixa la main blessée du jeune homme. Cette tentative d’intrusion intempestive l’avait un peu calmée. Alors prit la main abîmée du Japonais silencieusement, pour vérifier qu’elle n’était pas cassé, sans rien dire,après lui avoir balancé tout ça. puis après s’être assurée qu’elle n’était pas cassée, elle la porta jusqu’à sa joue à elle. et les larmes commencèrent à couler silencieusement. “tu sais jun, je t’ai aimé dès l’instant ou je t’ai vue. Le soir de mon anniversaire. À l'instant même où nos regards se sont croisés j’ai su que c’était toi…Tu te rappelles sûrement pas de notre petit jeu au beer-pong ce soir-là, on devait se poser des questions à chaque fois que l’un de nous deux marquait un point. Et je t’avais demandé si tu croyais au coup de foudre…mais tu ne t’en souviens sûrement pas.” Elle souffla doucement? Sa joue est toujours posée dans le creux de la main de Jun. Les larmes coulaient doucement. “Tu m’as répondu non. ça m’avait un peu piqué parce que ce soir-là, mon coeur t'appartenait déjà. le coup de foudre j’y croyais parce que j'étais en train de le vivre.”

Sa main lâcha la sienne et elle laissa retomber celle de Jun. “Depuis ce soir-là, je n’ai jamais cessé de t’aimer, même quand tu étais parti au petit matin, même quand tu me laissais sans nouvelle, même quand pendant des années je ne savais pas vraiment quelle était la nature de notre relation. je t’aime…Je t’aimais à en mourir Junko. Je voulais te voir heureux et épanoui et ton sourire suffisait à me rendre heureuse. Mais j’étais en train de dépérir Jun…”


Elle cacha son visage dans ses mains pour étouffer ses pleurs et elle n’avait qu’une envie c’était que les secousses reprennent, que le séisme les emporte avec lui et le reste du monde avec. Elle l’aimait à en mourir, c’est vrai mais ils n’arrivaient pas à s’aimer correctement. Ils avaient tout pour être heureux, absolument tout. Ils étaient beaux, jeunes, en pleine santé, ils étaient intelligents et vif d’esprit et pourtant ils passaient leur temps à se faire du mal. La toxicité de leur amour les avait empoisonnés et Arizona en avait conscience pour la première fois. pourquoi fallait-il qu’ils viennent jusqu’ici, elle aurait pu continuer tranquillement de faire semblant d’être heureuse, elle aurait rencontré un homme qu’elle aurait comparé toute sa vie avec Jun, qui n’aurait jamais été aussi bien que Jun, qui ne l’aurait jamais fait rire comme Jun, qui ne l’aurait jamais protégé comme jun, ni touché comme Jun. mais il aurait fait l’affaire même si elle ne l’aurait jamais aimé comme Jun.


Sa fierté l’empêchait de s’exprimer librement, encore un coup de son cerveau qui avait mis son cœur au cachot et qui avait installé en elle une dictature implacable pour empêcher l’émotionnel et les sentiment de s’exprimer. “Jun…Pourquoi tu me dis ça maintenant…pourquoi t’as peur de me perdre quand c’est trop tard?”


oui, il était trop tard. De toute façon il était surement venu jusqu’à kobe par ego. Le grand Junko Fushita pouvait avoir toutes les femmes qu’il voulait, Arizona n’était qu’une parmi tant d'autres. il allait en trouver une autre et la vie allait repèrendr son cours comme s’il ne s’était rien passé. et Arizona allait continuer de faire semblant. C’est tout. Son esprit cartésien se mit alors à penser à l’aspect financier pour venir ici. alors elle releva la tête pour le regarder avec ses yeux un peu gonflé tellement elle avait pleurer. Elle avait envie de lui demander où il vivait, comment il se débrouillait pour manger, comment il gagnait, mais il ne lui aurait certainement rien dit. Arizona connaissait tout de cet homme, son homme. Mais là elle avait l’impression d’être face à un inconnu.


“Je suis partie parce que je n’en pouvais plus Jun, je suis épuisée. Si je te l’avais dit, j’aurais pu jamais quitter Tokyo et te laisser derrière moi, alors il le fallait. C’était nécessaire, j'étais en train de perdre…”


La colère avait disparu, pour le moment du moins, mais la tristesse et les regret l’avait submergeait et c’était encore plus dur;


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Jeu 21 Déc 2023 - 21:58
Et là, que fait-elle ?
Elle s'approche, alors qu'elle vient de le repousser avec violence. Elle s'approche de nouveau, et il lit dans ses yeux quelque chose qu'il ne pensait pas voir en cet instant. Junko n'apprécie pas. Qu'elle le prenne en pitié comme ça. Qu'elle le pense si faible devant elle. Elle se permet de souffler le chaud et le froid, alors que c'est lui qui l'a toujours fait. Elle se permet de le rejeter pour ensuite le recueillir, elle se permet ce qu'il lui a fait, subir, déjà. Longtemps, souvent.
Junko ne le supporte pas. C'est humiliant.

C'est humiliant de se voir ramper à ses pieds comme un chien qui réclame une caresse, une gamelle, un peu de tendresse. C'est humiliant, et il a la même sensation qu'un chien battu qui a parcouru mille kilomètres pour retrouver la main de son maître. Et cette sensation est terrible, horrible. Elle lui creuse l'estomac autant qu'elle lui donne envie de hurler, de la repousser, de la dégager. Il est en colère. Il est en colère qu'elle ait tant d'emprise sur lui. Et il ne sait s'en défaire. C'est trop, c'est juste trop.
Junko lève un bras lui aussi, mais ce n'est pas pour le tendre vers elle. Ce n'est pas non plus pour la battre. C'est un geste réflexe, désespéré, de se protéger d'elle et de son amour. Il n'en veut pas, ça fait trop mal. Ça le fait sentir si mal. Il déteste ça. Il la hait pour ce qu'elle lui fait, là maintenant. Il veut fuir, partir. Lui claquer la porte au nez. Mais pour aller où au juste ? Coincé dans ce bureau avec elle, coincé à Kobe avec elle. Coincé partout, avec elle.

Leur geste ne se trouve pas, quand bien même ça aurait été pour se percuter, de front, comme deux épées qui frottent l'une contre l'autre. Leurs regards, pourtant, continuent malgré tout ce duel à mort. L'un est empreint d'une colère sourde, l'autre est rempli d'une empathie qui ne trouve pas d'écho. Rien ne résonne plus en lui que les mots qu'elle a profané plus avant.
Et dans ce face à face, seule la poignée brise le silence tendu, puis cette voix qu'il n'écoute pas. Junko n'en a rien à faire. Tout ce qu'il veut, c'est ne pas perdre la face devant elle. Arizona. Elle est si proche qu'il peut sentir son parfum. Elle est si proche, qu'habituellement, il aurait tenté de lui voler un baiser. Il n'en fait rien. Il ne ressent à cet instant qu'un poids douloureux dans sa poitrine. Une bombe à la place du cœur.

Elle se permet de le toucher, d'une façon si intime qu'elle en blesse son égo une nouvelle fois. Sa main blessée dans la sienne, Junko retient un mouvement d'énervement contre elle et préfère détourner le regard, ne sait pas quoi faire de tout ça. Tout ça, qu'il ressent. Tout ça, ça l'embrouille. Mais elle continue, la sorcière, l'ensorceleuse, la sirène, de lui chanter ses mots empoisonnés, d'écraser ce qu'il lui reste de fierté.
Sous la paume de sa main, il peut sentir la chaleur de sa joue douce et les larmes mourir contre sa peau. Junko replonge instantanément dans les yeux d'Arizona, et ce qu'il y voit à presque raison de lui. Un instant, son visage se radoucit. Il n'a jamais voulu ça. L'a t-il voulu ?

« tu sais jun, je t’ai aimé dès l’instant ou je t’ai vue. Le soir de mon anniversaire. À l'instant même où nos regards se sont croisés j’ai su que c’était toi…Tu te rappelles sûrement pas de notre petit jeu au beer-pong ce soir-là, on devait se poser des questions à chaque fois que l’un de nous deux marquait un point. Et je t’avais demandé si tu croyais au coup de foudre…mais tu ne t’en souviens sûrement pas. »



Elle allume la mèche, avec son sourire d'étoile. Il la voit dans le noir, et il suspend à ses lèvres son premier souffle d'amour. Ce sourire dont il a tant raffolé, son rire qu'il a tant aimé entendre et qui chassait les nuages lorsqu'ils étaient trop nombreux et trop sombres dans le ciel de son existence.

« Tu m’as répondu non. ça m’avait un peu piqué parce que ce soir-là, mon cœur t'appartenait déjà. le coup de foudre j’y croyais parce que j'étais en train de le vivre. »


Le feu prend, il ne regarde pas la ficelle se consumer. Il ne voit que son sourire dans sa tête, les images d'une Arizona sauvage sur un toit devant Tokyo. Il perd l'équilibre.

« Depuis ce soir-là, je n’ai jamais cessé de t’aimer, même quand tu étais parti au petit matin, même quand tu me laissais sans nouvelle, même quand pendant des années je ne savais pas vraiment quelle était la nature de notre relation. je t’aime…Je t’aimais à en mourir Junko. Je voulais te voir heureux et épanoui et ton sourire suffisait à me rendre heureuse. Mais j’étais en train de dépérir Jun… »


Parti, oui.
Elle aussi, elle est partie.
Son sourire, dit-elle. Il pourrait tuer pour le sien.

« Jun…Pourquoi tu me dis ça maintenant…pourquoi t’as peur de me perdre quand c’est trop tard? »


Tout part en fumée.
Il reste interdit devant sa propre mise à mort.
Elle parle d'amour, et il ne sait pas. Au fond, il est terrifié par le pouvoir qu'elle détient sur lui. Et si c'est ça l'amour, alors il n'en veut pas.

Elle pleure là devant lui, et le silence les recueille dans un malaise si grand et si froid qu'il a l'impression de mourir une deuxième fois. Elle pleure et il ne sait pas quoi faire avec ses pleurs. Il s'interdit de la prendre contre lui. N'est-ce pas ce qu'elle désire ? Non. Elle ne veut pas de lui. Lui ne veut pas d'elle et de son poison. Il ne sait pas quoi faire avec son corps, il est mal à l'aise dans cette petite pièce et il a l'impression d'y étouffer.
Le cœur au bord des lèvres, et pourtant rien ne veut les traverser. Aucun mot, aucun son. Aucune larmes non plus, aucune émotion. Aucune émotion... ?

Arizona sèche ses larmes et relève ses yeux qu'il aime tant vers lui. Il se redresse, légèrement, dans une énième tentative de fuite, mais reste scotché à son regard.

« Je suis partie parce que je n’en pouvais plus Jun, je suis épuisée. Si je te l’avais dit, j’aurais pu jamais quitter Tokyo et te laisser derrière moi, alors il le fallait. C’était nécessaire, j'étais en train de perdre… »


... en train de la perdre.

Junko se mure dans le silence. Il n'est pas d'explosion, il n'est pas de froideur. Pas cette fois. Cette fois, il veut juste partir. Il veut s'enfuir. Il veut sortir d'ici. Sortir de cette pièce. Sortir de sa vie. Sortir de son corps qui l'encombre tant là maintenant, tout de suite. Il a envie de s'arracher la peau, de s'arracher la chair, il a mal mais il ne sait pas où.

Sale connard égoïste.

Fuir cette réalité. Fuir devant elle, fuir devant lui-même.

« J-... » Sa voix se refuse à lui et les mots plus encore.


Quoi, Junko ?
Tu vas te laisser faire ? Tu vas te laisser humilier comme ça, devant elle ? T'as tout lâché pour elle, t'as sacrifié plus que de mesure, t'as sacrifié l'avenir de tes sœurs pour elle, et tu la laisses te cracher à la gueule comme ça ? Tu la laisses partir ?

« Tu veux quoi, en fait ? »


Allez, dis-le.
Dis-le que c'est fini.

Et si elle plonge elle aussi dans ses yeux bruns, elle n'y verra plus que les murailles de sa forteresse intérieure. Il a refermé la porte derrière elle, il a barricadé son cœur et elle n'y est plus la bienvenue. Sa voix a grondé comme le tonnerre.
Junko n'a plus que sa colère pour tenir.
Il s'y tient.
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Ven 22 Déc 2023 - 0:03



Junko et Arizona s’étaient disputés de nombreuses fois, toujours pour des broutilles, toujours pour pas grand chose. Arizona était impulsive, Jun ne se laissait pas faire. Tous les deux étaient têtus et tous les deux étaient extrêmement fiers, alors ça montait dans les tours,ça se faisait des reproches…Et puis ça finissait toujours par se détendre. Arizona qui s’en voulait d’avoir réagit au quart de tour retournait toujours se blottir dans les bras de son amant, par peur qu’il disparaisse pour de bon cette fois. Et lorsque c’était Junko qui se sentait coupable il essyait de détourner l’attention de la jeune femme pour la faire rire.
ou alors et c’est ce qui arrivait le plus souvent, leur passion finissait par les consumer et ils finissaient par se faire livrer bataille dans un lit. Mais au final, les problèmes de fond n’étaient jamais réglés.

Et tout détone aujourd’hui, comme une bonbonne de gaz qui explose sous la pression, Arizona avait explosé aujourd’hui. La bombe avait explosé emportant tout dans sa déflagration. Le minuteur avait démarré dès son départ de Tokyo et avait pris fin dès l’instant où Junko était entré dans le bureau de l’assistante sociale. Cette bombe avait pris la forme de mots, de phrases, de reproches et de vieux souvenirs enfouis au fond d’elle. Arizona n’avait pas pris la fuite, elle avait juste pris de l’avance, elle voulait qu’il la suive, comme le soir de de leur première rencontre. Qu’il la suive au milieu de cette foule dense et compacte.

Elle ne lui avait pas tenu la main cette fois, elle ne s'était pas retournée et pourtant il était quand même là, il avait réussi à la suivre. Si elle le rejetait ici et maintenant qu’allait-il faire? retourner à Tokyo, passer à autre chose. Junko n’était pas le genre d’homme à insister, à forcer. Junko n’était pas celui qu’on choisissait par dépit. Et elle alors? Elle n’était pas mieux, elle était incapable de lui dire clairement ce qu’elle voulait! Arizona avait envie de lui hurler dessus, de lui ordonner de disparaître de sa nouvelle vie, bien rangée, bien propre sans lui. Son cerveau voulait qu’elle soit implacable avec cet homme qui l’a tant de fois fait pleurer. Son cerveau voulait ménager son coeur, le protéger de toutes ses forces. Mais le coeur lui ne l’entendait pas cette oreille, son cœur lui voulait retrouver son jumeaux, bien caché dans la poitrine du japonais. Et son cœur reprenait petit à petit l’ascendant sur tout le reste.

Alors elle lui avait raconté les dessous de leur rencontre, l’amour inconditionnel qu’elle avait ressenti dès l’instant où elle avait croisé son regard. Arizona avait eu l’impression de pouvoir voir l’âme tourmentée de Junko dans ses yeux. Mais cette âme tourmentée dégageait également une force et une chaleur incroyables. Elle n’avait eu que le silence pour seule réponse. le silence et le regard de son ex, qui se refermait. Elle ne pouvait plus lire en lui, ni voir son âme. La précieuse âme de Junko Fushita qu’elle chérissait comme un cadeau venu du ciel. Cette si belle âme avait disparu. Jun s’était fermé et cette forteresse infranchissable était beaucoup trop puissante pour l’Américaine.



Arizona souffla, elle avait déjà vu ce regard par le passé bien des fois. Lorsque ça se produisait, Junko disparaissait, des jours, des semaines. Injoignable, il ne répondait ni à ses appels, ni à ses messages. Son âme disparaissait avec lui. Et puis quand il l’avait décidé il revenait et Ari l’accueillait toujours, sans jamais le rejeter. trop heureuse d’avoir retrouvé sa belle âme sœur. et puis finalement Junko se décida, il prit la parole. Cinq mots, cinq misérables petits mots, pour lui renvoyer la balle.

ce qu’elle voulait? Elle voulait qu’il l’aime de toutes ses forces et qu’il lui dise, elle voulait qui l’emmène loin d’ici, elle voulait qu’il la caresse, qu’il la console. Elle voulait qu’il lui dise ces mots qui n'étaient encore jamais sortis de la bouche de Jun. Elle le voulait lui, tout entier, sans condition ni sans compromis, elle voulait qu’il l’emprisonne dans ses bras pour plus jamais qu' elle ne le quitte, pour que plus jamais il n’ait à la suivre. cet amour allait la tuer. Heureusement pour elle le cerveau fit intervenir l’égo et l’orgueil, des adversaires redoutables pour le cœur qui ne faisait pas le poids à ce moment-là, trop faible pour lutter. La petite brune recula de trois pas, renvoyant à Jun le même regard.

“C’est à toi de me dire ce que tu veux Jun, c’est toi qui est venu jusqu’ici!”


Après tout, il avait bien tout quitté, comme il disait, pour venir là, alors, c’était à elle de savoir ce qu’il voulait. Ce qu’il comptait faire et pourquoi il était là. Elle aurait pu le piquer davantage et elle s’était vu le faire de nombreuses fois, mais la théorie et la pratique étaient deux choses différentes et finalement face à lui et sa froideur elle était bien peu de chose. Le fait qu’elle ne lui saute pas dans les bras pour pleurer était déjà un exploit, son visage fermé, une prouesse. Sa bataille intérieure faisait rage et son égo et son orgueil voulaient continuer d’accabler le pauvre étudiant, son cœur lui se déchirait en mille morceaux pour préserver Jun.

“Dit quelque chose! parle! qu’est ce que tu fais là?! pourquoi t’es venu?!”


Elle gardait espoir qu’elle lui dise ce qu’elle voulait entendre, ce qu’elle avait toujours voulu entendre. sinon il allait la perdre, sinon son coeur allait s’éteindre et mourir avec elle. Et elle ne serait plus qu’une enveloppe corporelle froide et rigide. C’était l’amour de cet homme qui la maintenait en vie, ses baisers qui lui soufflaient son oxygène, ses caresses qui lui donnaient de la force, son rire qui la faisait avancer et c’était les rêves de Junko qui lui donnaient espoir en l’avenir. Sans ça, sans lui rien n'aurait plus aucun sens. Et aujourd’hui s’il ne lui disait pas ce qu’elle voulait entendre s’en était fini d’elle. Arizona allait perdre toute les étoiles dans ses yeux.


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Ven 22 Déc 2023 - 16:49
Elle est si grande, cette vague. Elle est immense et elle recouvre de son ombre son petit monde déjà si sombre. Elle porte son nom, elle porte ses couleurs. Elle gronde comme le tonnerre, elle s'avance à la vitesse d'un train lancé à pleine vitesse sur une ligne droite. Elle est terrifiante et où qu'il aille, il ne peut pas y échapper. Il se prend la déferlante. Il s'y noie.

Là face aux vagues, il se prépare à se débattre. Ses yeux de colère scintillent, il serre les poings comme s'il s'apprête à combattre ce monstre, cette marée qui le prend. Comme s'il pouvait seulement gagner. Il fait front, pourtant, et pendant un instant, il croit tenir. L'instant d'après, il est emporté.

« C’est à toi de me dire ce que tu veux Jun, c’est toi qui est venu jusqu’ici ! »


Mais c'est pourtant évident, non ? Pourquoi tient-elle tant à l'humilier ainsi ? N'est-ce pas suffisant, tout ce qu'il a accompli pour venir ici et la retrouver, tout ce qu'il a sacrifié ? N'est-ce pas suffisant ?
Junko serre les dents, alors qu'elle lui coupe l'herbe sous les pieds. Elle lui renvoie la balle plutôt que de répondre à sa question. Elle s'esquive comme il l'a toujours fait avec elle. De quel droit ? De quel droit ?! Après tout ce qu'il a donné pour venir ici. Il s'est saigné, si profondément, ça lui a coûté, tellement.
Et il n'en revient toujours pas qu'elle ne se rende pas compte. Elle pense que c'est facile pour lui ? Qu'il va pouvoir repartir comme si de rien ?

Oui, c'est lui qui est venu jusqu'ici. Et maintenant, il y est prisonnier. Quel con, putain.

« Dit quelque chose! parle! qu’est ce que tu fais là?! pourquoi t’es venu?! »


Il sait pas. Il sait plus. Il est là pour rien. Pour plus rien. Il est venu pour rien. Plus rien, n'a de sens. Plus rien, n'a d'importance. Pourquoi faire, au final ? Qu'elle le mette au pied du mur, plus bas que terre. Ne le voit-elle pas ? Il ne peut plus faire machine arrière, il a déjà un pied dans l'engrenage. Et elle... elle quitte la partie. Elle l'abandonne.
Une nouvelle fois.

Elle aimerait qu'il lui dise qu'il est venu pour elle. Mais à quoi bon, elle ne l'aime plus. Elle l'a dit elle-même.
Un sale connard égoïste, oui. Voilà.
Lui qui pensait qu'elle se jetterait dans ses bras, après avoir fait tout ça, après avoir remué ciel et terre pour toutes les démarches administratives, après avoir pactisé de son sang pour trouver l'argent... Elle lui plante un poignard dans le cœur, et elle ne le fait même pas dans son dos. Elle a l'audace de le regarder de face, de le regarder saigner. De le regarder se noyer.
A quoi bon, alors.

Il ne veut pas répondre.
Tout ça... fait bien trop mal.

« C'était une décision totalement égoïste. » Pourquoi, Jun ? « Peu importe, ça n'a plus d'importance à présent. »


A ses yeux, où le Colorado trace des serpentins aux fleuves déferlants.
Il pose sa main sur le verrou de la porte du bureau. Il fuit. Il veut juste sortir de là.
Là, elle a eu ce qu'elle voulait. Il part la queue entre les jambes, après avoir perdu bien plus que ce qu'il possédait avant d'entrer dans cette pièce.
Elle lui a tout pris.

« C'était une erreur, de venir ici. » Sombre idiot. « ...  »


Il sort, referme la porte de cet enfer derrière lui. Mais c'est d'autres flammes qui l'accueillent, là-dehors dans le couloir vide et silencieux. Junko s'en va, il a besoin d'air. Et même dehors à l'air libre après avoir poussé les portes du bâtiment, il ne retrouve pas son souffle. Il a toujours ce creux dans la poitrine, qui s'est rempli de vide. Il s'assoit sur le premier banc qu'il voit, pose ses bras sur ses jambes, et regarde ses pieds. Il n'est pas tellement sûr de ce qu'il doit faire. De ce qu'il vient d'arriver.
De ce qu'il va arriver. Il ne veut pas admettre que cette fois c'est lui qui se retrouve comme un con, largué. Largué dans sa relation, largué dans ses émotions. Largué dans sa vie. Il aimerait retourner à Tokyo. Serrer ses soeurs contre lui après les cours, et ne jamais être parti. Putain d'idée de merde, d'avoir fait ces démarches pour se faire transférer ici. Putain d'idée de merde, d'avoir couru après elle.
Plus jamais.

Plus jamais.

Son téléphone vibre. Il regarde l'écran. C'est sa mère. Haa... oui. Le séisme. Il décroche.

« Ouais... Non, ça va. J'ai rien. » ... « Et les filles ? » ... « Comment ça tu sais pas ? Comment ça t- » ... « Elles sont toutes seules à la maison là ? » ... « Que demain ? Tu rentres que demain et tu les laisses toutes seules là ? » ... « Je m'en bats les reins qu'il y ait pas de train, démerdes toi pour y aller, tu te rends pas compte ! Putain ! » ... « Mais tu fous quoi à l'autre bout du pays déjà ? » ... « Putain, maman... ! Prends moi des billets pour demain. Je fais l'aller-retour dans la journée, je m'en fous. Prends les, je te dis. Fais ça de bien au moins. » ... « Ouais c'est ça... Je vais les appeler. » ... « C'est ça... Prends les billets. »


Il raccroche, cherche dans ses contacts favoris le numéro de ses sœurs. Son mobile collé à l'oreille, il reste interdit alors que ça sonne. De la chance que les communications passent encore. Sa jambe se secoue, dans l'angoisse d'une attente trop longue à son goût. Messagerie, la petite voix de Juny résonne à son tympan. Il rappelle, la boule au ventre. Enfin, elles décrochent.
Soulagement.
Junko s'assure qu'elles vont bien, et leur indique quoi faire jusqu'à son arrivée le lendemain. L'angoisse le quitte, alors qu'il laisse son dos retomber contre le dossier du banc. Entendre ses petites soeurs lui fait un bien fou. Elles lui racontent tout, et lui décrochent un rire. Il est temps de raccrocher pourtant, il doit aller se faire compter depuis longtemps déjà. Junko regarde l'écran noir de son téléphone un instant. Il surprend une perle au coin de son oeil qu'il fait disparaître d'un revers de main.

Sur le chemin jusqu'au point de rassemblement, il envoie un message aux quelques personnes qu'il connait sur Kobe. Il n'est là que depuis une semaine et il a déjà l'impression d'avoir vécu la pire rentrée de sa vie. Quel bordel.
Quel enfer.

Plus tard dans la soirée, Junko part au travail, vide. Il n'arrive pas à sentir bien mieux, et après le séisme, le bar est un peu vide. Il finit donc un peu plus tôt, même si la nuit est déjà bien avancée. Junko tourne dans son lit un moment, avant de trouver le sommeil, très difficilement. Il ressasse ses pensées, les chasse surtout. Il veut juste ne plus réfléchir. Il veut juste... retourner à hier.

4h02. Première réplique.
Son téléphone sonne. Il décroche, l'esprit complètement embrouillé par le sommeil qui lui manque atrocement.

« Ouais..? » lâche t-il dans un bâillement tout en s'extirpant de son lit pour s'habiller un peu et sortir.
Arizona Williams
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Arizona Williams
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Ven 22 Déc 2023 - 22:37




Arizona restait interdite face à l’attente d’une réponse de Junko, une attente qui lui semblait interminable. Le regard fixe sur le grand brun, le souffle coupé. Il n’avait qu’un mot à dire, qu’une phrase et elle serait à lui. Il n’avait qu’à lui dire tout ce qu’elle voulait entendre depuis tant d'années et elle enverrait tout en l’air, sa rancune, sa colère et sa tristesse et tout redeviendrait comme avant. Jun et Ari, Habibi et Nadjmi, juste eux deux contre le reste du monde, contre l’univers tout entier. juste un “je t’aime” pour tout oublier. Ça semblait si simple, d’une simplicité affligeante. Pourtant il n’en fit rien et Arizona sentit au plus profond de ses entrailles son cœur se briser, elle l’entendait, elle le sentait dans sa chair. c’était terminé. Elle aurait pu s'effondrer à ce moment-là, hurler de douleur, elle aurait pu en mourir. les mots de son amant la terrifiait. Plus d’importance…une erreur…ces quelques mots résonnaient fort en elle et ils sonnaient comme la fin de leur histoire, une page qui se tourne, un livre qui brûle.

Elle aussi avait fait tout ça pour rien, sa fuite avait été un fiasco, il n’avait pas su la rattraper, il n’avait pas su la retenir, ni la suivre comme il l’avait fait de nombreuses fois. et maintenant il lui tournait le dos, son dos si grand si fort. Elle l’avait vue tant de fois et à chaque fois elle avait tendu les bras vers lui, pour le rattraper, pour ne pas qu’il s’échappe, pour l’enlacer et le couver de son amour. il la laissait derrière lui, comme si elle n’existait pas, comme si tout ça n’avait pas compté, comme si elle était inutile à ses yeux. Junko était parti, emportant avec lui leur histoire, leurs souvenirs et son amour. Le jeune homme referma la porte derrière lui et un silence assourdissant, un silence pesant recouvrir l’entièreté de son bureau. Son bureau qui ressemblait à un champ de bataille, comme son coeur.

Le parfum de Jun avait disparu avec lui, et elle commençait à manquer d’air, elle sentait son coeur battre si fort dans sa poitrine et sa respiration était difficile. Son égo et sa fierté avaient disparu et l’angoisse prit toute la place. une angoisse qui dévasta tout sur son passage. Cette angoisse lui prit toutes ses forces et envahit tout son corps. un goût de métal dans la gorge et dans sa bouche, ses jambes commencèrent à trembler. Alors avec le peu de force qui lui restait, elle courut jusqu’à la poubelle mais trébucha près d’elle et se vida. Tout ce qu’il y avait dans son estomac et bien plus encore. c’était comme si toute son âme sortait d’elle, il fallait bien que son corps s’exprime que toutes ses émotions sortent par quelque part. Arizona se disait que vomir ferait sûrement disparaître la boule dans son ventre, une fois qu’elle serait vide de toute émotion, elle irait peut-être mieux. Elle était misérable, pathétique créature qui n’avait plus rien d'indomptable, plus rien d’impressionnant.

Malheureusement après de longues minutes passés la tête dans la poubelle, à s’en couper la respiration ,à en faire perler des larmes au coin de ses yeux, elle ne se sentait toujours pas mieux. La petite brune se redressa difficilement, son téléphone sonnait, mais elle n’y jeta même un coup d'œil. C’était le moment de quitter cet endroit, ce dépotoir, ce bureau où elle se sentait si bien habituellement lui était insupportable maintenant. l’assistante sociale récupéra quand même son téléphone et sortit de la salle. à l’extérieur les gens couraient, et certaines personnes allaient la voir pour lui demander si tout allait bien. mais elle ignora chacune d’entre elles, La Syrienne se sentait vide.

Elle erra sans but, dans les couloirs, sans direction précise. Arizona se déplaçait comme une poupée de chiffon désarticulée, elle n’arrivait pas à réfléchir, son cerveau avait juste dit : stop. du sang séché dans les cheveux et sur son visage, elle n’était pas belle à voir. au bout de longues minutes à arpenter les couloir du bâtiment, une femme ou un homme, elle ne savait pas trop, l’emmena à l’infirmerie. La petite brune se laissa faire sans dire un mot.

En la soignant, l'infirmière conclut que le séisme avait provoqué un choc chez elle. la pauvre femme était loin du coup. Pour Arizona ce séisme n’avait jamais eu lieu, en tout cas ça n’était rien face à l'arrivée de Junko et il n’y avait que lui qui pouvait provoquer ça chez elle. Un tel chaos. Il n’y avait que lui qui pouvait la vider complètement de sa force et de sa joie de vivre, comme il n’y avait que lui qui pouvait lui insuffler de la force et de l'énergie. Sans lui elle n’était plus rien, plus personne. Junko était la seule personne au monde qui avait un pouvoir sur l’indomptable Arizona Williams. Il lui avait pris toutes les étoiles dans ses yeux.

Sa blessure, bien que impressionnante, était superficielle même si elle en garderait une petite cicatrice sur le front. Après s’être faite soignée, elle se rendit au rassemblement, mécaniquement. Elle n’avait pas eu une seule pensée pour Evan et son cadeau devait sûrement être encore dans son bureau, elle ne savait pas, elle s’en fichait. Elle venait de perdre l’amour de sa vie. Au rassemblement elle resta à l’écart, exécuta les consignes comme un robot et puis elle rentra.

En ville le calme était revenu, dans son appartement, quelques bricoles étaient tombées mais rien de cassé. à croire que l’épicentre se trouvait dans son bureau, tant il y avait eu de dégâts. Son appartement où elle se sentait si bien, son petit cocon qu’elle avait décoré avec soin, sa safe place, lui paraissait maintenant si froid et vide. Parce que sa vraie safe place le seul endroit où son cœur était totalement apaisé c’était dans les bras de Junko.

Après avoir pris une douche elle se mit au lit, sans manger. son corps n’allait rien accepter de toute façon. Elle finit par envoyer un message à ses parents pour les rassurer et scrolla dans sa galerie photo. ces photos de Junko et d’elle, qu’elle avait conservées précieusement comme un trésor. Il n’était pas du genre à se prendre en photo mais elle le trouvait si beau qu’elle ne se gênait pas pour le prendre dans toutes les situations possibles et inimaginables. Et leurs photos à deux étaient incroyablement belles. des photos d’eux en soirée, les stars de leur groupes de potes, des photos d’eux,de leur nombreuses escapades nocturnes, des photos d’eux à la maison, dans un lit, prenant le petit déjeuner,de leur rendez-vous romantique, avec ses petites soeurs.dans des situation plus ou moins avantageuse. Dans toutes ses photos on pouvait lire le bonheur sur leur visage et surtout l’amour qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Tout leur entourage le savait, Junko et Ari c’était comme une évidence, deux âmes sœur que rien ni personne ne pouvait séparer. Malgré leurs disputes, malgré leur différence. tout le monde le savait. et leur vidéo, nombreuse également où on les entendait rire, pouvait témoigner de leur bonheur. le rire de Junko, la plus belle mélodie aux oreilles d’Arizona. regarder tout ça et se dire que c’était fini lui brisait encore plus le cœur. Elle finit par s’endormir, épuisée, les larmes qui coulaient encore le long de ses joues.

4h02 Première réplique


Arizona se réveilla d’une traite, c’était comme si elle tombait dans le vide. Les yeux grands ouverts, elle fixait un point invisible, tétanisée comme si elle était bloquée dans son propre corps. C’était moins fort mais toujours aussi effrayant pour elle. Machinalement elle s’empara de son téléphone. Machinalement elle l’appela lui.

“J…jun”


Sa voix était faible étouffée par la peur et les sanglots. “Jun, j-j’ai peur ça recommence.”
Sa voix était entrecoupée de pleurs, comme un enfant laissé par ses parents, seul à la maison le soir. Elle n’arrivait plus à lutter, elle avait juste besoin d’entendre sa voix, qu’il reste près d’elle, lui qui semblait si loin. Sa voix saccadée se fit plus faible encore. “ j’aimerais tellement que tu sois là…Reste avec moi…S’il te plait…Jun… Au moins jusqu’à ce que je m’endorme.”


Le simple son de la respiration du japonais suffisait à la calmer un peu. ça apaisait un peu son cœur meurtri. Il n’y avait que lui qui était capable de ça. Son antidote et son poison. Celui pour qui elle avait pleuré toute la journée et celui qui rassurait ses angoisses maintenant.


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Junko Fushita
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Sam 23 Déc 2023 - 21:26
« J…Jun »


Le jeune homme reste interdit une seconde, regarde l'écran de son téléphone pour être sûr de ce qu'il a entendu, mais il n'y a pas de doute. L'appel provient de la personne a qui cette voix appartient aussi : Arizona Williams. Il colle de nouveau le téléphone à son oreille, ne sait pas sur quel pied danser mais devine qu'elle ne l'appelle pas pour s'excuser. Il sait qu'elle craint les séismes, elle lui a déjà tout raconté de son passé. Il n'est personne pour lui reprocher sa peur.

« Jun, j-j’ai peur ça recommence. »


« C'est pas un vrai, c'est qu'une réplique. » répond t-il nonchalamment en enfilant ses chaussures, le portable coincé entre son oreille et son épaule dans une grimace d'effort pour ne pas le faire tomber.


« J’aimerais tellement que tu sois là…Reste avec moi…S’il te plait…Jun… Au moins jusqu’à ce que je m’endorme. »


L'étudiant reste immobile un instant, reprenant le téléphone dans sa main, son regard rivé sur ses sneakers abîmées. Il passe une main dans ses cheveux lâchés et se redresse, assis sur son lit. Il n'est pas sûr de ce qu'il doit dire, ou faire. Il est fatigué, et il ne s'attendait certainement pas à ce qu'elle l'appelle. Junko est un peu pris de court par tout ça. Il a encore plein de choses à penser. Il passe sa main sur son visage. Il ne sait même pas s'il a des billets pour Tokyo, il n'est pas sûr d'avoir reçu un message de sa mère à ce propos.
Junko se lève finalement, passe l'appel en haut-parleur pour avoir la main plus libre et tout en sortant de sa chambre pour rejoindre le point de rassemblement en compagnie des autres étudiants, check s'il a reçu quoi que ce soit.
En attendant, naturellement, il essaye de combler le silence. L'instinct reprend le pas sur le ressentiment.

« Je vais voir les filles à Tokyo, tout à l'heure. »



En vrai, il sait pas pourquoi il lui dit ça. Qu'est-ce que ça peut lui faire qu'il retourne voir ses sœurs dans la journée ? Qu'est-ce que ça peut lui faire ? Ne l'a t-elle pas rayé de sa vie, maintenant ? Quelque chose cloche pourtant et il ne sait pas comment il doit le prendre : elle l'a débloqué, visiblement. Seulement... Si elle ne l'aime plus, à quoi joue t-elle ? Peut-être que c'est juste pour son travail. Non... Ce n'est pas très professionnel d'avoir le téléphone perso d'un étudiant. Même si Arizona est très peu conventionnelle dans ses méthodes... Non, c'est autre chose.
Profite t-elle de lui et de sa faiblesse ?

« T'es à l'abri, là ? » demande t-il en sortant du bâtiment.


Pour l'heure, il est trop fatigué pour réfléchir à tout ça et il n'a pas le cœur à l'envoyer chier dans ces conditions.

Junko reste au téléphone avec elle tout du long et jusqu'à ce qu'il se recouche.
La deuxième réplique frappe, et elle l'appelle de nouveau. Il décroche, pareillement. Reste avec elle, encore.
Il ne se rendort pas, de peur de rater son train et la laisse à l'autre bout du fil sombrer dans les bras de Morphée. Junko reste quelques minutes à écouter la respiration régulière de la jeune femme. Quelque part, son cœur se meurt un peu plus à chaque expiration entendue. Il finit par raccrocher.

Mains dans les poches, Junko attrape son train de justesse. Une chance que cette ligne n'ait pas été touchée. Il dort durant le trajet, a mis un réveil histoire de ne pas louper son arrêt. Quelques heures plus tard, il serre ses deux sœurs dans ses bras avec tant de force qu'elles s'en plaignent. Ensemble, ils remettent un peu d'ordre dans leur appartement d'Arakawa. Remettent un peu d'ordre dans son esprit.
Junko rentre le soir, après que sa mère soit arrivée et après s'être de nouveau pris la tête avec elle.

Il plane le reste de la soirée, hésite à fumer un joint mais se sent finalement bien trop mal pour laisser une potentielle mauvaise descente le mettre encore plus dans le mal. Junko s'endort finalement, épuisé par les dernières 48h qu'il vient de vivre.

#terminé
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