Jolies fleurs

Lundi 16 juillet

Aujourd’hui, tu devais t’occuper de la tonte de la pelouse. Ce n’est pas de tout repos. Tu as attendu le début des premières heures de cours afin qu’il y ait beaucoup moins de personnes présentes à l’extérieur. C’est ce que t’avais indiqué ton prédécesseur. Cela dérange moins les étudiants et ils te dérangent moins. C’est long, la pelouse. Tu y va par section sans oublier de t'arrêter pour boire un peu et prendre un 10 minutes d’ombre de temps en temps. Une insolation n’est aucunement souhaitée. Même que tu rentre pour le midi pour faire une pause du soleil avant de terminer la tonte en après midi. Une fois fait, tu nettoie le tracteur pour qu’il reste bien entretenu et tu le range. Il te reste un peu de temps à la journée. Tu remplie alors 3 gros arrosoirs que tu traine sur un chariot jusqu’à l’entrée du parc où se trouve une belle section de jardin à t’occuper.

Tu prends encore une pause de 10 minute à l’ombre et en profite pour bien t’hydrater. Le mois de juillet est chaud et assez souvent ensoleillé, comme aujourd’hui, mais ça va, tu es habituée de travailler par ce temps et simplement le fait d’être près de la nature te fait oublier toute la chaleur du monde. Tu leur donne de l’amour à ces fleurs et ça se voit. Tu commence par arracher les pousses des mauvaises herbes. Tu en profites pour observer quelques insectes qui vivent leur vie au passage. Quand tu as fini une section, tu l’arrose délicatement et généreusement. Tu as presque fini cette section, ensuite, ce sera tout pour aujourd’hui.

Tu relève soudainement la tête. Tu n’as pas vraiment sursauté, mais te faire interpeller t’as un peux surprise. Une jolie demoiselle se trouvait à côté de toi. Une collègue au vu de sa présentation. L’assistante sociale? Tu détailles un peu ses traits du regard dans l’espoir de t’en souvenir désormais. Ça ne devrais pas être difficile vu qu’elle a plusieurs particularités qui rendent son apparence authentique, tout comme toi. Tu tape un peu la terre fertile là ou la mauvaise herbe a laissé un trou et tu te redresse pour te retrouver face à ton interlocutrice. Tu t’incline un peu pour la saluer, un léger sourire sur les lèvres. Arizona… C’est un peu particulier comme prénom.

-Kizaki, Hoshi, enchantée…

Tu te redresse avant de poursuivre. Tu t’active un peu en même temps pour espérer terminer la section sans trop tarder. Te retrouvant de nouveau accroupie à arracher les indésirables.

-Je suis effectivement la nouvelle jardinière et ça va. J’ai un peu l’habitude de la chaleur et de travailler dans ces conditions. Les plus à plaindre sont les fleurs… Et vous, ça va la chaleur? euh.. Ari.. zona - san?

La politesse t’inculque habituellement d’utiliser le nom de famille, mais comme tu n’es pas certaine de l’avoir compris… Il faudra que tu t’adapte, ce genre de cas peut être assez courant sur un campus international. Espérons que cette Arizona ne te tienne pas rigueur de cette politesse un peu bafouée. Tu continue d’arracher la mauvaise herbe, délicatement, en prenant soin de faire suivre les racines. C’est la clé pour diminuer le risque que ça repousse. La technique était d’appliquer la bonne traction au bon endroit et hop! Tout suivait sans avoir à creuser avec la pelle de jardin.

C’est vrai qu’en l’observant, tu lui trouve un teint joliment bronzé. Tu ignorais si c’était naturel ou non, mais de toute façon, savoir ce détail t’importait peu. La chaleur ne lui dérangeait donc pas. Toi, tu y étais habituée, aimant passer du temps à l’extérieur et au vu de ton travail, mais tu préférais souvent la fraicheur de la nuit. tu continue ton travail, aucunement importunée par celle qui t’observe. Cependant, tu n’avais pas de sujet de conversation. Tu étais encore sur ton temps de travail et donc quelque peu concentrée. Ta collègue te demande alors si elle peut t’aider.

-Si vous voulez.. Par contre moi je suis payée à faire cela, contrairement à vous…

Tu lui répondais d’un ton doux et posé. Tu ne voulais surtout pas créer de problème en lui faisant comprendre que, toute aide est bienvenue, mais c’est aussi ton travail de le faire alors que pour l’autre personne, ce sera du bénévolat. Il aurait été dommage qu’elle le réalise ensuite et en soit déçu. Elle t’explique alors qu’elle a besoin de conseils concernant ses plante à l’extérieur et qu’elle les aimerait en échange de l’aide. Cependant, considérant que tu étais payée, avec ou sans aide, elle aurait pu juste te demander conseil et tu l’aurais aider sans rien attendre en retour…

-Elles meurent rapidement… Mmm…

Tout en continuant de t’appliquer, tu réfléchis. Tu as trop peu de détail pour trouver la source du problème et indiquer la démarche à suivre en conséquence…. Pour l’instant, tu ne pouvais y aller que de suggestions générales.

- Plusieurs facteurs peuvent influencer leur vivacité. Est-ce que vous vous êtes assurée d’avoir des fleurs adapté à notre climat? Elle qu’elles sont planté à un endroit où elle reçoivent l’ensoleillement adéquat? Est-ce qu’elles ont des voisines qui tirent tout leurs nutriments.. Est-ce que leur terre est appropriée? Il faudrait voir les variété que vous avez et comment elles sont disposées. L’eau et la fertilisation ne sont que deux éléments pour que les plantes soient heureuses, un peu comme un être humain qui se sentira bien dans une maison qui lui convient selon s’il préfère la campagne ou la ville, un grand ou un petit espace, beaucoup de fenêtres ou peu… Il vit avec l’eau et la nourriture, mais est-ce qu’il vit heureux ou tout flétri?

Tan de questions. Tu te dis alors que le mieux, serait que tu vois par toi-même comment elle a tout organisé et les variétés qu’elle essaie de faire pousser.

-Vous habitez près du campus?

Tu écoute les sortes de plantes que possède Arizona. Chacune te soulève d’avantage de question. Le citronnier: Est-ce qu’elle l’a depuis longtemps? Le fertilise-t-elle à tous les mois? Est-ce qu’elle a prit soin de ne pas mettre de soucoupe sous le pot pour éviter l’eau stagnante? Si elle l’arrose à tous les jours en plus, elle est en train de le noyer… L’olivier… C’est probablement pire. Il a encore moins besoin d’eau. Les bougainvillier, le bonzail, les plant de fraises… Chacun a ses caprices. L’ensoleillement n’est pas le problème. Il faudra plutôt analyser la taille des pots, le vent, l’engrais et surtout l’arrosage. Pour chacun l’arrosage est probablement une bonne partie du problème selon ce qu’Arizona t’as décrit.

Avant que tu ne pose d’avantage de questions, ta collègue t’invita alors à passer chez elle une fois ton travail terminé pour regarder cela de plus près. C’est effectivement probablement la meilleure solution. Tu pourra mieux en apprendre et mieux la conseiller et puis… Peut-être que cela te donnera l’occasion de développer une bonne relation avec elle. C’est primordial dans la qualité et pour l’ambiance d’un travail de bien s’entendre avec ses collègues. Un doux sourire se dessine sur ton visage.

-D’accord. J’en ai pour environs… un petit 30 minutes le temps de terminer ici et de ranger mon matériel. Je veux bien ensuite vous a-… T’accompagner pour voir ce qui en est!

Elle t’as dit de la vouvoyer et d’utiliser son prénom. Le tutoiement, ça va, mais c’était moins ancré dans tes habitudes d’utiliser le prénom d’une personne à moins d’être assez proche de celle-ci. Puisqu’elle le demande, tu tentera de t’en rappeler. Elle est sympathique après tout alors nul besoins de garder les distance de politesse si elle souhaite les abolir. Tu avance encore un peu l’arrachage des mauvaises herbes, replaçant la terre et indiquant à ta partenaire improvisée les endroits où elle pouvait aider. Une question parcouru alors ton esprit.

-Dis.. Comment est-ce qu’on se rend chez toi? C’est possible à pied où il faut un autre moyen?

Tu t’affaires à avancer le désherbage. Il n’en reste plus beaucoup et à la réponse de ta collègue, tu te contente de hocher la tête pour indiquer que tu as saisis sans pour autant la regarder afin de cacher ton nez qui remue face au stress anticipé à l’idée de prendre le bus. Le reste de ton visage demeure assez neutre et concentré. Mmmm.. Le bus… Le transport que tu évites au maximum, mais bon. Tu as déjà du le prendre à plusieurs reprises. Bien que là où tu restais avant, tu pouvais te rendre au travail à pied et de là, un collègue vous conduisait chez le client avec l’équipement. Cependant, là-bas, tout comme ici, tu ne peux pas toujours compter sur un collègue ou la proximité pour te rendre à certains endroits nécessaires, mais loin. Tu as toutefois développer quelques petits trucs au fil des années même si… Ça reste toujours trop bondé de monde pour ton bien. Tu va y arriver! De toute façon, tu as promis… Tu aimes aider les gens, aussi.

Arizona ne semble pas être habituée autant que toi à ce soleil tapant et cette chaleur. Elle propose d’aller cherche des breuvages. Tu te redresse un peu en relevant la tête dans le but de lui indiquer que tu avais ta bouteille d’eau, mais elle s’est déjà éloignée… Tiens… Tu ne lui as même pas dit tes préférence. Peut-être qu’elle ramènera simplement de l’eau? C’est vrai que malgré l’isolation de ta bouteille, l’eau commence à vouloir être plus chaude qu’une tempéré frais. Allez hop! Il ne faut pas perdre de temps avant qu’elle ne revienne. Tu termines donc ta section et t’apprête à ranger tes outils.

Les boissons arrivent enfin. « Les ». C’était un mot de choix vu tout ce qui se trouvait dans les bras d’Arizona. Tu nota d’insister pour la retenir la prochaine fois. La pauvre, combien avait-elle dépensé pour tout ça? Tu te lève pour aller observer la sélection avant de t’arrêter sur une eau pétillante à la lime. Simple mais efficace. Le sucre aurait sûrement été lourd tant que tu ne te sois pas reposée un peu. Pour le café… C’était moins ton truc.

-Merci beaucoup!

Un petit sourire et tu ouvres la canettes pour prendre une petite gorgée rafraichissante. Vu comment tu as chaud, il ne faut pas en prendre trop à la fois sous peine de subir un choc thermique. Pendant que la jeune femme s’installe, tu retourne à tes outils, prenant soin de déguster la boisson avant qu’elle ne réchauffe. Tu inspecte une dernière fois les environs au cas ou tu aurais loupé un truc, puis tu range enfin tes outils. Vite fait, bien rangé. Tu t’excuse afin d’aller porter le chariot à l’endroit prévu à cet effet et tu en profites pour récupérer tes affaire. Un petit sac à dos comprenant des vêtements de rechange au cas et ton sac à main que tu passe en bandoulière. Tous les deux sont noirs. Si ton sac à dos est plutôt neutre, l’autre est décoré des phases de la lune. Tu reviens là où Ari s’est arrêtée, fin prête. Un hochement de tête à son indication d’y aller accompagné d’un sourire un peu plus franc. Il le fallait bien pour cacher ton angoisse qui grandissait à l’approche de l’arrêt de bus.

Ce qui aida, c’est Arizona qui faisait la conversation en commença par là d’où elle vient. « Grandi ailleurs ». Certainement qu’à son physique et vu la nature internationale du campus, c’est une option plus qu’envisageable… Il n’empêche que maintenant, tu était bien plus entourée de personnes « différentes » et malgré tout, cela mettait un petit beaume sur ton coeur. D’ailleurs, ton interlocutrice faisait définitivement partie de ces « différents ». Comme toi.

-Je viens de Kobe. J’y suis née…. Heu… Mes parents ont des origines française. C’est pour ça que… Heu.. Et toi? Tu est aussi de Kobe?

Tu ne renvoyais pas la question uniquement par politesse. Ça t’intriguait assez. Était-ce une étrangère ou quelqu’un d’ici qui a probablement vécu la même galère que toi? Qui sait?