Shopping et Amour : Une Aventure en Duo

Que je le dise de quelle manière ? Une poupée couverte de dentelles et de froufrous, ça ne peut pas être dévié de son terme initial, je refuse.

« Ok MA poupée ! »

Là, c'est short pour moi. Je m'habille toujours avec des brassières de sport, avec des shorts en dessous. Je n'aime pas trop la dentelle, ça gratte parfois, et je n'en vois aucune utilité, à part celle du malin pour nous nuire.

Alors en soft, je lui prends une nuisette crème tout douce, et qui lui changera un peu son choix des couleurs. Et pour la suite, hm, je l'ai dit plus tôt, l'esprit du malin habite chaque fibre de dentelles que cette terre n'ait jamais portés ! Voilà pourquoi, je fais CE choix.

Je la rejoins au cabine, et quand elle me demande ce que je pense de ces tenues... je... je m'insurge un peu. J'ai du mal à le dire, mais la tenue noire et blanche, je la trouve vraiment belle mais non, je ne dois pas flancher, argh !

L'autre aussi est bafouée, surtout l'arrière. Mais elle a un petit côté chic qui changerait un peu de la sportive en tenue dont j'ai l'apparence. Mh. Ces choix ne sont pas si mauvais, même si une des tenues est impossible à porter pour d'autres raisons que le argh.

« J'aime bien celle avec le corset, ça fait classe, par contre, ça risque de me serrer un peu. J'aime bien aussi l'autre mais jamais de la vie je porte ça. JAMAIS. DE. LA. VIE. Tiens, à toi de me dire ce que tu en penses. »

Elle va sûrement tout trouver coincé du cul !

C'est la fête dans ma tête. Je vois de petits points noirs un peu partout, et le dernière fois où cela est arrivé, j'ai failli vomir sur le professeur de sport. Alors je reprends mon souffle, tire un peu sur le col de mon sweat.

« C'est pas censé serrer les corsets justement ? »

Elle me met des mots dans la bouche, et en tire des conclusions comme une grande. Nan, y a bien des tenus dans lesquelles j'aurais voulu la voir, et elle n'en faisait pas partie. Et ça continue de tourner toujours de plus en plus.

« NON ! »

J'ai crié, un peu fort. Déjà qu'on n'a pas du tout la dégaine pour se balader dans ce genre de magasins, j'attire l'attention sur nous. Je me tasse un peu, les vêtements dans mes mains, je les prends par les cintres, et déterminée, alors que Maya est en pleine tirade, je me barre.

Je repose tout à leur place. Deux choix s'offrent à moi, ça va se jouer à pile ou face. Pile, je vais les chercher, Face, je sors du magasin. Pile. Okay okay, respire, tu ne vas pas être jugé, s'il y en a en rayon, c'est que certaines les achètes.

Alors je reviens la tête bien haute, et lui tend deux tenues, où des accessoires pendent :

« Je veux que tu essayes ça, maintenant »

Je lui fourre tout dans les mains, et j'attend.

Les règles, ça se contourne. Un corset peut très bien existé sans être serré. On peu très bien être Ace sans la parcelle de libido, et rougir à la vision d'une fille dévêtue. Tout est possible. C'est nous qui faisons les règles.  

Alors quand je reviens vers elle, avec les deux nouveaux sous-vêtements, elle me demande si je suis certaine.

« Oui. Oui. Dès que je les ai vus en rayon, je me suis dit qu'ils étaient fait pour toi »

Je gigote un peu à l'extérieur de la cabine, ce genre de sous-vêtements doivent être long à mettre, je ne sais pas trop... en tout cas, j'ai l'impression d'attendre une plombe avant de l'entendre me demander si je veux voir.

C'est compliqué d'avoir un corps en désaccord avec son esprit.

« Oui »

J’entrouvre le rideau de la cabine d'essayage, et je suis éblouie. Si on omet – pas taper, le manque de poitrine fulgurant, la tenue la...

« sublime. T'es sublimes »

Je reste quelques instants à la regarder, avant de fermer le rideau, gênée, et un peu perdue. Je la trouve belle comme ça, même si la gênance est de mise, comme je la trouve belle dans ses vêtements quotidiens. Alors pour quoi ça me gêne autant de la voir habiller de cette manière ?

« Est-ce tu p-p-peux me montrer l'autre ? »

Étrange, la voir dans la tenue soft ne m'a pas dérangée, c'était un peu comme la voir dans une tenue échancrée. C'est sûrement dû à la forme de la nuisette, qui n'en dévoile que très peu.

La deuxième, c'est une autre histoire.

C'est un test. Voir à quel point je suis capable de soutenir du regard ce qu'elle veut bien me montrer. La chair à nue, la forme de ses courbes – en a-t-elle seulement, le tissu qui se plisse, et bouge au rythme de ses mouvements, dévoilant tout ou presque.

Elle m'invite à l'intérieur... et toute rouge, je rentre dans la cabine. Et là... c'est le déclic, la voir comme ça, avec si peu de vêtements, sa peau mise à nue, je comprends. Ce n'était pas de la gêne, juste une peur de l'inconnu et de ce que ça signifiait.

Je ne cille pas quand je la vois. Je détaille chaque parcelle de peau du regard, désormais nullement une source de gêne. Je vois, je la regarde, comme si je la regardais pour la première fois. Habillée comme ça, ou autrement, c'est la même fille.

Celle que j'aime vraiment de tout mon cœur.

Mon regard s'arrête sur les courbes qui sont, ma foi, respectable, même plus. Elle les cachait juste sous ses grandes robes et là, j'ai tout à loisir le droit de les dessiner du regard.

« T'as beaucoup plus de poitrine que je le pensais »

Je vais le faire rougir à dire ça comme ça, les yeux rivés dessus, même pas en scrèd. Surtout qu'elle ne devait pas penser à ça comme réponse, ni comme réaction. Alors je lève les yeux vers son visage, qui est tout empourprée, et je souris.

« J'ai de la chance ! Ma copine est aussi belle que toxique ! Aha »

J'ai lâchée une douille mais j'ai bien visé ! Je ne savais pas quel mot était aussi fort que sa beauté, et j'ai tapé dans le négatif. Peut-être que ça va la vexer, la faire bouder comme elle sait le faire, mais de toute façon, c'est dit clair et net.

Elle attrape ma main pour la poser sur sa joue, et mon de mon côté, j'en pose une sur sa hanche, sans aucune arrière pensée. C'est juste confortable, comme un coussin tout doux sur lequel on a envie de poser la tête, puis dormir au calme.

« Ce n'est plus si intimidant. Alors je suis contente que ça te fasse plaisir ! »

Est-ce que quelqu'un m'a vue rentrer ?

Bien les petites poitrines ? Ça reste à débattre ! Je me souviens d'une vidéo où un mec avec des fausses mains – toutes rikiki, faisait de la batterie sur des poitrines en cercle. Faut que je la retrouve même si elle n'a rien du tout à voir avec la discussion !

« Peut-être pas positif, mais réaliste »

Maya rougit à vu d’œil à ma remarque, qui n'était pas très élogieuse. Ce n'est pas que ça me stresse moins, mais plutôt que ça m'indiffère un peu ? Difficile d'expliquer. J'étais gênée parce que j’identifiais ça au tabou, au truc pour adulte en somme.  

Rien que de penser à ça, je me sens ridicule. Par contre, elle me perd avec cette histoire de m'appartenir. Elle n'est pas un objet. Même Michi, je ne dis pas qu'il m'appartient mais que c'est mon futur colocataire de chambré.

« J'te laisse te rhabiller, tite gourgandine »

Je sors de la cabine en pouffant un peu trop.

Petit haussement d'épaules sur la répétition du manque de positif dans mon compliment. Il y aura toujours mieux comme compliment, ça dépend de la personne qui le dit et le reçoit. Je pourrai lui dire, j'aime bien les petites, et elle me couperait les jambes d'avoir osé lui parler de sa taille.

Je m'éclipse sur un « tite gourgandine » À force de l'entendre se plaindre, c'est devenu une douce musique à mes oreilles. Et puis, je profite du temps mis à s'habiller dans la cabine voisine, pour me déshabiller dans celle d’à côté.

Elle sort de la cabine, et commence à parler toute seule, probablement trop occupé à râler pour réaliser que l'autre cabine est prise. J'hésite puis je la tire par la manche, par la petite fente du rideau qui porte sur l'extérieur.

« Viens ! »

Je lui laisse la place de se faufiler à l'intérieur. De-là, j'attire son attention sur moi, les joues rouges comme si j'avais trop bu. Je pensais bêtement, l'indifférence irait dans les deux sens. Eh bien non, alors que je porte la tenue soft.

Ma poitrine est mise en valeur avec le corset.

Franchement, j'ai l'impression de rougir d'avantage à sa remarque sur mes rougeurs. C'est tellement plus simple lorsqu'on a le dessus sur l'autre, là, j'ai l'impression de revenir plusieurs semaines, ah non, quelques heures où je rougissais pour rien.

« Si ça continue, on va passer pour des poivrotes »

Les compliments fusent, et le reflet dans la glace se moque de moi. Et ils glissent sur moi comme des serpents prêt à mordre : Maya ou moi ? Je n'ai jamais su comment répondre au compliment, alors ce sujet, c'est encore plus scabreux.

« J'ai l'impression d'être une pastèque entourée d'un millier d'élastiques mais ça vaaaaa »

Je la pousse vers la sortie.

« Stop le voyeurisme. Et non, je n'essayerai pas l'autre tenue... mais on la prend quand même »

On s'rhabille et go la section maillot de bain!

Qu'est-ce qu'elle peut enchaîner comme des bêtises avec sa petite bouche en cœur. J'ai envie de la chahuter un peu, lui interdire de dire des conneries pareilles même si c'était mignon. Alors je roule un peu des yeux au ciel, réplique :

« Sauf si tu veux te faire embarquer pour ébriété sur la voix publique ! »

Sait-elle seulement ce qui arrive à la pastèque au dernier élastique ajouté :

« Tu veux que j'explose, c'est ça ? »

Pas le but, pas le but... J'ai eu l'impression d'être dévorée des yeux, et si on était dans le privé, j'aurais pas eu grand chose pour me protéger à part mon non consentement. Je hoche la tête sa question sur le plus tard, et on file dans la rayon maillot de bain :

« Tu préfères un ou deux pièces ? »

On peut très bien en trouver de très beaux.

Être deux à être emportée dans la joie et la bonne humeur. Mais elle oublie quelque chose de très important sur tableau à moitié esquissé :

« Je suis mineure, je te rappelle. Ma mère tu tuerais, et moi avec »

Je hoche la tête de droit à gauche à ça soi-disant solution pour me remettre en forme... mais une fois explosée en morceau, il n'y a plus rien à sauver.

« Mange mes restes, plutôt. Pour te rafraîchir »

Faut bien qu'une de nous deux s'amuse après ce carnage. Et comme je serai que des morceaux flasques éparpillés un peu partout, autant en tirer partie. On arrive au rayon maillot de bain, et tout ce qui l'importe, c'est la mignonnerie. Au moins, elle s'expose pas autant qu'en sous-vêtements.

« Toi qui aime bien les froufrous, tu devrais aimer, non ? »

C'est mignon, ça devrait lui plaire j'suppose.

Hum... pas facile de prendre ce souvenir dans la tête, et tout ce qu'il implique. J'étais bien plus immature que maintenant au sujet du relationnel, ou du moins, je le suppose ? Presqu'un an s'est écoulé depuis. Un peu d'évolution, ce ne serait pas de mal.

« On pourrait, surtout quand tu auras ton chez toi »

Je souris à sa plaisanterie, et ça me fait direct penser à un truc débile :

« Ils ont bien fait un film sur un pneu tueur ! »

Je ne peux pas la voir perdre sa marque de fabrique... juste un peu de temps, comme je le fais avec le gothic lolita.

« T'as le droit quand même. Y a pire comme maillot de bain qui donne l'impression de sortir pour la journée. Tiens »

Alors que je regarde ma petite amie en maillot de bain, je lui tends un autre, plus dans sa « couleur » habituelle.

« Ça te va vraiment bien, et ça change de ce que tu portes habituellement ! »

Je ne devrais même lui laisser l'opportunité.

Maya m'a parlée de la possibilité de prendre un appartement. Je ne suis pas sûre de la véritable utilité d'en avoir un. Ça va nous éloigner du campus, perdre du temps, et à part un foyer pour Michi, ça va être de l'argent dépensé pour rien. Non ? Si c'est juste pour se bourrer la gueule sans témoin, c'est un peu bof.

« T'es sûre que c'est une bonne idée ? »

Brrrrr. Si elle doit en discuter avec ses parents, c'est qu'elle manque d'argent avec l'allocation qui lui donnent déjà et son travail au restaurant de Meyuki-senpai. Ce ne serait pas mieux de mettre de l'argent de côté ? Pour plus tard ?

« T'es sûre que ça vaut VRAIMENT le coup ? »

J'ai du mal à cerner la relation entre Maya et ses parents. Elle n'a pas l'air de les apprécier, mais n'a aucun soucis à se faire entretenir par eux. Moralement, je ne pense pas être capable de faire quelque chose de cette manière.

« Ils t'ont déjà dit de trouver quelqu'un ? »

La question sur la fin du film me laisse songeuse, ça m'étonnerait que ce soit ce-là mais après tout... :

« Ce serait un bel arc rédemption »

Bon, si on a trouvé le maillot de bain à son goût, on peut passer à la caisse !

« Dépêche-toi, ou j'achète tout ! »

Même si je ne suis pas sûre de pouvoir payer.

Oof. J'ai touché un point sensible avec ma question. Ça ne me rebute pas, ce n'est pas ça le véritable problème. C'est plus en prenant du recul, il y a plus simple...

« C'est juste que payer un loyer tous les mois alors qu'on pourrait juste être dans la même chambre si tu y tiens vraiment... ça m'embête »

Voilà. Au début, je n'aimais pas l'idée d'être avec elle dans la même chambre, maintenant, ça me désole un peu moins. Tsu pourrait très bien comprendre, notre relation s'est affirmé, et c'est embêtant d'avoir Maya et Hina dans la même pièce.

« C'est comme tu veux »

Je marche un peu les yeux baissées sur le sol. Si j'avais accepté d'être avec elle dès le début de l'année, elle ne serait pas en train de couper à sang pour un appartement. Avec cet argent, elle pourrait tellement plus de choses, je ne sais pas.

« D'accord... »

Quand elle me demande si on prend rien pour moi en maillot de bain, je tourne les yeux vers elle :

« Tu veux m'en choisir un ? »

Si ça peut lui changer simplement les idées.

Coup dans les côtes. Je préfère être avec Tsumugi, peut-être aussi parce qu'elle ne boude/s'énerve/râle/etc pas toutes les cinq secondes ? Y a matière à creuser là, mais si je lui dis, elle va encoooooooore le prendre plus mal.

« Je n'ai pas choisi d'être dans sa chambre, et ça, tu le sais »

En plus, on pourrait utiliser l'excuse de Michi pour être dans la même chambre, un truc comme, on l'a recueilli à deux, et on aimerait qu'il ne soit séparé d'aucune de nous deux.

« C'est sûr que je ne vais pas te rouler des patins devant les filles. Mais on pourrait avoir nos moments à deux quand même »

Si les appartements sont à deux minutes du campus, ça va... sinon, c'est la mort.

« Bref, t'as fait ton choix »

Une préférence ? J'en ai pas du tout ce côté là, alors :

« Choisis en un que tu aimerais que je porte »

Voilà, elle a qu'à chercher dans les rayons.

Mon cerveau est en pleine ébullition. Je juge les pour et les contre, de cette histoire. On en avait discuté avec Tsu', si notre couple allait bien, je pouvais changer de chambre pour être Maya.

« On peut changer de chambre ! »

Je le dit avec un ton affirmé. Je ne peux pas la laisser dépenser tout son argent, pour un appartement alors que seul un couloir de chambres nous sépare.  Je prends sa main dans la mienne, et lève le regard sur ses yeus verts, merveilleux.

« On en a déjà discuté avec Tsu', si je voulais changer de chambre pour être avec toi, elle nous soutiendrai ! »

Mes yeux glissent sur le maillot de bain, il est sympa, les couleurs sont particulières mais changent de mes habituelles tenues. La petite jupe sur la côté, à enlever à loisirs, ça me va.

« On paye les vêtements de l'autre, ou les notres ? »

Nan parce que mon portefeuille va crier.