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Yukio Ogawa
Personnel ; prof d'histoire-géo
Yukio Ogawa
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Mer 22 Mai 2024 - 23:57



Ils ne savent pas ce qu’ils perdent, sans le latin, sans le latin...
lundi 10 septembre 2018


Musique d'ambiance

Ils ne savent pas ce qu'ils perdent, sans le latin, sans le latin... Hiro10


L’été ploie doucement sous les vents de septembre. Comme déjà érodé par la rentrée, il se décolle du sol, et tente de s’en séparer, tel un oiseau alourdi qui essaierait de s’envoler. Les plumes chargées de la moiteur héritée des humides canicules parsemées d’averses régulières, il retombe lourdement, et ne sait que trop bien qu’il faut encore attendre. Le Soleil, las, séchera ses ramées, et sans mot dire, il s’en ira, en laissant derrière lui les mornes graines de l’automne. Septembre est là, qui voit les beaux jours tenter de s’enfuir, pour abandonner les hommes et les laisser, une fois de plus, dans l’apathie des feuilles dépérissantes qui bientôt, auront chu, laissant les cœurs à nu, prêts à s’offrir au gel. L’hiver est partout, qui se profile, qui se promet, qui se dévoile sous le masque trompeur d’un automne à naître. L’été se meurt, l’hiver tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les tempêtes.

La salle est vide et placide, elle attend d’être occupée sans effort particulier. Une heure de plus, ou de moins, à héberger des activités plus ou moins licites, sous des couverts divers. Il s’est frotté sur le parquet bien des pieds de chaises et de tables, arrangées, réarrangées, au gré des besoins. Il s’est posé sur ces tables bien des cahiers, ou d’autres choses, et sur le tableau, bien des attentions. Peuplée, dépeuplée, comme un point de l’espace-temps fixe par rapport à tout le reste. Les tapis, dans un coin, s’ennuient de n’être pas assez usités, et au fond, sous le radiateur, un tout petit papier de bonbon à la cerise s’est égaré, laissé là par les aléas de la destinée. Personne ne remarque ce témoin sacrifié de fébriles émois, et quand bien même, il ne saurait en parler. Muet, il se cache, prêt à emporter dans la tombe tout ce qu’il a pu voir.

Hiro la connaît, la salle, et les traditions, aussi. Il saura en trouver le chemin. Guidé par son bon goût, ou par celui de quelque judicieux paternel, il fréquente assidûment le club. Un club ? Non. Une association de curieux, un confraternité de chercheurs, une société des plus secrètes, un cercle des poètes disparus, un aréopage de grands prêtres, un cénacle des apôtres ! A Kobé, les aigles du club de Traditions ne volent pas avec les pigeons. Voilà qui, indubitablement, aura fait bouillir dans ses veines le sang saphir et cristallin du jeune Hiro Okazaki, dauphin couronné par la loi salique, héritier par projection paternelle et défaut fraternel, premier légataire des exécutions testamentaires. Ici, on ne méprise pas les masses, on les ignore. Hors du temps aussi bien qu’hors de portée du vulgum pecus, le club de traditions demeure, inébranlable et hiératique, dispensant aux gens de qualité, et seulement à eux, son savoir inutile, et donc indispensable.

Par un pas de côté moins facétieux qu’attendu, la salle se voit, une fois n’est pas coutume, détournée de sa solennelle fonction. D’aucuns diraient qu’en d’autres occasions, le lieu fut déjà, en son temps, dépouillé de sa sacralité par quelques iconoclastes en proie à la découverte de leurs sentiments. Ceux-là n’ont aucune preuve, et, en l’attente d’improbables aveux, tout ici reste oint d’une sainte solennité.

Hiro la connaît, la salle, et Yukio le sait. Il l’attend, un dictionnaire à la main. Lorsqu’il a proposé des cours de latin, il ne s’attendait pas vraiment à ce que quelqu’un réponde. Mais le jeune Okazaki n’est pas n’importe qui. A vrai dire, c’est même tout l’inverse. Il est tout, sauf n’importe qui, et son apparente apathie n’est jamais qu’une marque distinguée de détachement face à la contingence. D’ailleurs, Hiro n’a aucun défaut, puisque personne n’a jamais pu en apercevoir aucun, pas même le professeur Ogawa. Lisse, poli, diplomate, concentré, efficace, emballé dans des vêtements sans aspérités, vêtu d’élégance sans outrages, Hiro est parfait, tout le monde le sait, et personne n’en doute. C’est peut-être le problème. Il en est ainsi, personne ne pense à passer votre maison au compteur Geiger lorsque vous habitez au numéro deux sur l’avenue Chernobyl. Pour l’origine des radiations, tout le monde sait déjà où chercher. Le réacteur clandestin dans votre cave, tout le monde s’en fout, c’est votre frère qui exploite la centrale qui vient d’exploser.

Mais, voilà qui déjà est louche : personne ne prend des cours de latin, surtout s’ils sont optionnels et ne rapportent rien. Vous en connaissez beaucoup, vous, des types qui se pointent le dimanche matin  dans une conserverie pour trier les petits pois bénévolement ? Ou des mecs qui apprennent l’art du sexage de poussins pour leur plaisir personnel ? Mais Hiro n’est pas n’importe qui. Hiro, c’est l’élite personnifiée, l’avant-garde éclairée de la bourgeoisie, et s’il faut comprendre la messe en latin pour devenir grand pontife, Hiro récitera la Bible, verset par verset, et psaume par psaume.

Yukio est là, qui attend, et qui s’en pose des questions. La porte est laissée ouverte. Qui d’autre qu’un fou oserait passer le seuil ? Les intrusions ne sont pas vraiment à craindre.

Entre ici, Hiro, avec ton cortège d’exaltation. Guidé par le tapis rouge que précède la prestance, et par l’aura auguste de ton pas patricien. Entre ici, et vient montrer au monde qu’une fois de plus, ta hauteur de vue n’a de mesure qu’à la considération de tes ambitions. Forge en ces lieux ton auréole d’archange de l’aristocratie, sous la magistrale ordonnance de celui qui, dans le caniveau de la Cité Eternelle, a ramassé le savoir qui te portera vers les cimes des plus hautes spires d’ivoire.







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Hiro Okazaki
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Dim 30 Juin 2024 - 19:03

Ils ne savent pas ce qu’ils perdent, sans le latin, sans le latin...
10 septembre 2018


Hiro, tu préfères encore courir plutôt que de te faire broyer par la grande machine de la vie. Te dépasser en permanence est le seul moyen que tu as trouvé pour vivre. Tu ne l'as pas choisi, certes. Ton père t'a imposé ce destin et tu l'as accepté. Montrer patte blanche nécessite des sacrifices. Et vu que ce n'est jamais assez, tu t'en rajoutes. La liste de tes devoirs s'allonge sans que tu ne t'en inquiètes. C'est à peine si tu écoutes les remontrances de ton frère. Pourtant, tout ça te fatigue. Personne ne t'applaudira si tu réussis. Car tu n'as pas le choix. Tu vas réussir, c'est un fait.

Alors oui, quand Ogawa-sensei avait proposé des cours de latin avant les vacances, tu n'as pas hésité longtemps. Cette langue morte ne t'est pas inconnue puisque tu l'as étudiée en Angleterre. Il serait dommage, alors que l'opportunité se présente, que tu ne cultives pas ce savoir. Tu ne l'as pas pratiqué depuis que tu es revenu au Japon. Non pas que cela te soit réellement utile. Mais c'est un énième moyen de briller en société. Le respect s'impose par la connaissance. C'est presque avec désespoir que tu manges à tous les râteliers. Tu ne saurais rater une opportunité de t'aider à gravir les échelons. Atteindre l'objectif que l'on t'a fixé, qu'importe le prix. En l'échange de ton temps, devenant peu à peu infiniment précieux.

Tes semelles ne font pas de bruit. Ta destination pourrait attirer l'attention des curieux. Mais en vérité, personne ne s'intéresse à toi. Et cela t'arrange. Des explications inutiles te ralentiraient. Déjà que tu as dû argumenter avec Ena. Il n'a pas voulu t'accompagner. Ce qui est bien dommage. Alors tu lui as promis tout le reste de ton temps libre. Quelques miettes dont il devra se contenter. Un emploi du temps de ministre à 17 ans, c'en serait presque risible si tu n'y accordais pas tant d'importance. La porte du club de traditions apparaît. Tu n'es pas dépaysé. Que ce soit le choix de salle, le professeur ou la matière, tu es en territoire connu. Ce n'est qu'un approfondissement.

Propre sur toi, tu pénètres dans la pièce. Puis tu refermes la porte derrière toi. Tu te doutes être le seul à avoir répondu présent. Tant mieux, penses-tu égoïstement. Faisant face au professeur, tu t'inclines profondément.

« Bonjour Sensei. »

La table centrale accueille tes affaires. Un cahier neuf, un stylo aligné et un petit dictionnaire. Et ton regard se pose sur le professeur. L'impatience n'est pas dans ta nature. Néanmoins, tu es curieux de découvrir le sujet d'études.
KoalaVolant

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